.)Mr^^-->^^v>^^^ îtr ^ '.^•^ -^m. ^7 - -'-r/:;: ^(4^ ■ • 1 A i.v~-A^^'^^ ..J'/V ■V^vt^Fj ^ s ^--VL^^^s-i^r' v:>"w:- ^ \^^^t" ~ C 'Oî N;^-^l!s^— -K»*^^ ^'■^^^_'*> •~n''S ,-^ ■^■^^ 1 *, /' VV •^"tJ^ T^^^ ■; vr^^-r^V , "VVcA ^- ■^: .,^-;^--^-5i^^^-\ sTi ,t:^r- V A.-. : ; M:-i>'^^vr A r . -"^ XA.Ï i --fl « ^ -Jf . ^A-x-'J^ ■r,-^4^ m:BëÊi i\: 4:M 'Wé ^rtiliiiïT p*t*r«rîi^S'S' Mug. Comp,, Zoel. Cambridge, Mâss, lî^-t:^*^ :^; ^ ^ : ■■ ^^-^ .-7. ■ >^f^. ;- i!r^--< n-mm ^ï^_ ■-r^v ^ V-:-- GÉNÉRALE ou HISTOIRE NATURELLE COMPLETE DES REPTILES. TOME QUATRIEME. » PARIS— IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIN, Rue Racine, n. 4i P^ace de lOtl'on. GENERALE OV HISTOIRE NATURELLE COMPLETE Par a. m. C. BUMERIL Membre de i'institut, professeur a la faculté de médecine, PROFESSEUR ET ADMINISTRATEUR DU MUSEUM d'iiISTOIRE KATURELLE, ETC. £T PAR G. BIBRON, A1C£ WiTURAHSTE AU MUSÉUM d'hIîTOIRB RATURELIÏ. TOME QUATRIÈME. CONTENANT l'hISTOIRE DE QUARANTE-SIX GENRES ET DE CENT ilUARANTE' SIX ESPECES DE LA FAMILLE DES IGUANIENS , DE l'ordre des SAURIENS. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS. RUE HAUTEFEUILLE, N® 10 BIS. 1 MCZ UBRARY HARVARD UNIYERSÎTT CAMBRIDGE MA USA AVERTISSEMENT. Ce volume oe termine pas l'étude des Sau- riens : notre intention étant de donner une histoire complète des Reptiles, nous nous som- mes trouvés plus riches que nous ne l'avions pensé, d'après un premier dénombrement. En nous occupant de la détermination précise des espèces, nous avons pu découvrir beaucoup de faits nouveaux et éviter des erreurs qu'il aurait été facile de commettre ou de répéter, si nous n'avions eu le grand avantage de diriger nos observations sur un nombre de Lézards Isua- niens supérieur à celui qu'aucun naturaliste ait jamais pu avoir en même temps sous les yeux. Les richesses de notre Muséum national ont encore été augmentées cette année des envois faits d'Egypte, du Sénégal et de Madagascar par MM. Botfa, Eudelot et Eernier; elles Font été surtout d'une belle suite de Reptiles généreuse- ment offerte par M. Ramon de la Sagra. Nous avons pu décrire quelques espèces intéressantes du cabinet de la Faculté des sciences de Paris, recueillies par M. Botta en Californie; d'autres qui provenaient du musée de Boulogne , et de celui de Leyde particulièrement , grâce à l'inté- a ij AVERTISSEMENT. rèt que portent à la science MM. Temminck et Schlegel qui nous ont fait parvenir tous les objets que nous leur avions demandés. M. Bibron, qui a visité les principales col- lections de Londres, a été favorisé dans ses re- cherches, de la manière la plus gracieuse, par MM. Benoett, dont la perte récente est si regret- table, Owen, GraY,Waterhouse, et surtout par M. T. Bell qui a bien voulu lui confier quel- ques espèces rares, dont l'examen comparatif nous était indispensable. C'est dans ces heureuses circonstances que ce quatrième volume a été rédigé. Il comprend l'histoire d'une seule famille, iî est vrai; mais elle est complète. Cent quarante-six espèces y sont décrites et distribuées en quarante -six genres, dont neuf sont établis pour la première fois. Parmi les espèces, c[uarante-troîs n'étaient pas encore inscrites sur les registres de la science, et sur un pareil nom^bre d'espèces déjà connues les auteurs n'avaient pas donné des notions suffisantes. Ce volume constatera donc les progrès im- menses que la connaissance des Reptiles a faits dans ces dernières années, et nous ne doutons pas que sa publication ne tende à cootribuer encore d'une manière plus efficace à l'avance- ment de l'Erpétologie, en facilitant les éfudes et en appelant ainsi de nouvelles découvertes. Au Miiséiini d'hisfoiie n fiirelle de Paris, le lO septembre 1807. HISTOIRE NATURELLE DES REPTILES. SUITE DU LIVRE QUATRIEME. BE L'OKDKE PUS I.éZAB.DS OU SES SAURIENS. CHAPITRE VIII. famille; des iguaniens ov eunotes. § I. Considérations générales sur cette famille et SUR SA distribution EN SECTIONS ET EN GENRES. D'après le nom cI'Eunotes , que nous avons emprunté des Grecs (1) pour désigner cette division des Lézards, on serait porté à croire que toutes les espèces de cette famille devraient se faire remarquer par une crête ou (i) Nous croyons devoir répéter ici que ce nom Eilvontoç, signifie beau dos , dos remarquable par sa grâce , quoiqu'il ait souvent été REPTILES, lY. I 2 LÉZARDS IGUANIENS par quelque autre partie saillante sur la ligne médiane du dos ou de la queue : nous devons cependant avouer que ce caractère ne se rencontre pas chez tous ces Sauriens. La dénomination que nous avons adoptée dépend uniquement de l'opposition c£ue nous avons cherché à établir avec les Varaniens, dont le dos est constamment plat , et que nous avons appelés les Pla- tyiiotes. Si le nom à'Eunotes ne rend pas notre pensée aussi bien que nous l'aurions désiré , nous pouvons dire, pour faire valoir les motifs de rétablissement de cette famille , que nous avons trouvé un caractère plus constant et beaucoup plus naturel dans la structure et la conformation de la langue , qui est charnue , pa- pilleuse , non engaînée , et dont l'extrémité seule est libre de toute adhérence. C'est par cette conformation , en effet, que les Eunotes se distinguent de toutes les autres familles de Sauriens, à l'exception de celle des Geckotiens, qui d'ailleurs n'ont jamais de crêtes dor- sales , et dont les grands yeux ne peuvent pas être re- couverts par les paupières , parce qu'elles sont trop courtes et adhérentes au globe. D'après cette unique considération de la forme de la lanaaie , nous obtenons un caractère positif. Réfléchis- sons, en efïet, que les Grocodiliens ne l'ont jamais niobile isolément, puisqu'elle est fixée de toutes parts au plancher de la bouche , et adhérente par ses bords à la concavité des branches sous-maxillaires ; que , chez les Varaniens et surtout chez les Caméléoniens , cette langue est très longue, protractile et rétractile dans un fourreau ; qu'enfin cet organe est libre, suivant employé pour désigner, par extensiou , celui qui a de bonnes et larges épaules. ou SAURIENS EUNOTES. 3 toute sa longueur, dans les trois autres familles, celles qui réunissent les Lézards , les Scinques et les Chal- cides. Il nous serait facile de joindre à ces caractères posi- tifs plusieurs autres annotations que nous indiquerons rapidement comme négatives. Ainsi , pour les distin- fi'uer des Crocodiliens , nous citerons le mode d'im- plantation et de conformation des dents, qui ne sont pas coniques , ni creuses à la base , ni reçues chacune dans un alvéole distinct, et plusieurs autres particularités, telles que les opercules mobiles sur le tympan des oreilles , la longueur des conduits olfactifs , l'absence des ongles aux doigts externes de toutes les pattes , l'unité ou la non division de l'extrémité libre de l'or- gane générateur externe chez les mâles. A peine osons-nous établir ici une comparaison avec les Caméléoniens , tant sont nombreuses les différences qui les éloignent des Iguaniens. Nous parlerons seule- ment de la longue langue vermiforme ; de la réunion des doigts entre eux pour former la pince ; de la queue prenante ou enroulante , et de la paupière unique qui recouvre leurs yeux. Les Geckotiens ont bien quelques rapports avec les Agames, comme nous l'avons déjà indiqué en parlant de leur langue ; plusieurs espèces , comme les Anolis j ont aussi de l'analogie par la dilatation qu'éprouvent quelques parties de leurs doigts; mais les yeux, pres- que sans paupières, et surtout l'absence absolue de crête sur la région dorsale , suffisent pour les faire dis- tinguer, ainsi que la disposition et la forme des écailles de la peau. Les difïérences sont moins évidentes entre les Igua- niens et les autres Sauriens rapportés aux quatre der^ 4 LÉZARDS IGUANIENS nières familles. Nous allons cependant les rapporter brièvement. Ainsi les Varaniens, si bien caractérisés par la forme de leur langue remarcjuable par sa longueur et sa profonde bifurcation, sont, en outre, privés de la crête du dos ou de la queue. On les distingue surtout par la conformation et le petit nombre de leurs dents , qui se trouvent fort espacées entre elles et reçues dans des alvéoles séparés. La manière dont les écailles sont disposées et leurs formes particulières, suffisent pour éloigner les Euno- tes des trois autres familles qui nous restent à indi- quer, comme nous l'avons d'ailleurs exprimé dans le tableau synoptique inséré à la page 596 du tome second. Car dans ces familles la surface entière de la tête est garnie de grandes plaques cornées , polygones , aplaties, qu'on ne retrouve pas dans les Iguaniens. Chez les AuTOSAUREs ou Lacertiens, le dessous du ventre est recouvert de grandes plaques carrées et mo- biles, distribuées par bandes régulières. Dans les Scincoïdiens ou Lépidosomes , ces écailles sont toutes entuilées, et semblables entre elles sur toute la surface du corps qui n'a jamais de crêtes ou d'écaillés plus grandes dans la longueur du dos. Enfin , cbez les Chalgioiens ou Cyclosaûres , qui ressemblent aux précédens sous quelques rapports , les écailles sont toutes rangées régulièrement par bandes transversales ou verticillées , et les pattes , lorsqu'elles existent, sont généralement très courtes. En résumant ces diverses considérations nousauro n les caractères essentiels des Sauriens de cette famille des Eunotes ou Iguaniens. ou SAURIENS EUNOTtS. 5 Le corps couvert de lames ou écailles cornées j sans écussons osseux , ni tubercules enchâssés , ni disposés par amicaux i^erticillés ou circulairement entuilés ; sans grandes plaques carrées sous le i^entre : le plus souvent une crête ou ligne saillante sur le dos ou sur la queue. . Tête dont le crâne n'est pas revêtu de grandes pla- ques polygones . Dents ^ tantôt dans un aluéole commun^ tantôt sou-- dées au bord libre des os y Tnais non enchâssées. Langue libre à sa pointe , épaisse , fongueuse ou veloutée , non cylindrique , et sans fourreau dans le-^ quel elle puisse rentrer. Yeux garnis de paupières mobiles. Doigts libres^ distincts^ tous onguiculés. ^ Comme les genres rapportés à cette famille sont fort nombreux , nous croyons utile , pour les faire d'abord connaître , au moins sous leurs noms , qui sont très variés , de présenter une histoire chronologique de leur distinction ou de leur création par les divers auteurs, et des motifs qu'ils ont apportés pour leur établissement. Oppel est un des premiers erpétologistes qui , dès l'année 1811, ait rangé les Sauriens, dont nous faisons l'histoire , dans une sorte de famille naturelle , qu'il nomme les Iguanoïdes , et qu'il caractérise ainisi : « Langue charnue , non fourchue , doigts non palmés, h queue arrondie ou comprimée , tête quadrangulaire, » gorge dilatable ; les écailles supérieures de la tête » plus grandes que celles du dos. » Les genres qu'il y inscrivit étaient ceux des Lophyres, des Iguanes, des Basilics, des Dragons et des Anolis. Il y réunissait aussi les Caméléons , et il en avait séparé les Agames, qu'il laissait à tort , suivant nous, avec les Geckoïdes. 5 LÉZARDS IGtJANïENS CuviER, en 1817, reproduisit cette famille sous le nom d'ÏGUANiENS , auxquels il reconnaissait une grande ana- logie avec les Lacertiens par les formes générales , la longueur de la queue , les doigts libres , inégaux ; des yeux , des oreilles et des organes génitaux semblables ; mais avec une langue épaisse , non extensible , et échan- ctée seulement à l'extrémité. Notre célèbre naturaliste fit bien quelques cbangemens, en 1829, à son pre- mier arrangement; mais il en conserva à peu près le& bases telles que nous allons les reproduire. Il divisa cette famille en deux sections : les ^gamiens et les Iguaniens proprement dits, ceux-ci auraient des dents au palais , tandis que les premiers en sont privés. Suivant Guvier, les Agamiens n'auraient donc pas de dents au palais. Les genres qu'il y a inscrits sont : i* Les Cordjles, caractérisés par la disposition des écailles du dos , du ventre et de la queue en rangées transversales ; dont la tête , comme celle des Lézards , est protégée par un bouclier osseux, couvert de plaques cornées ; ils ont de plus de grands pores aux cuisses , et des écailles épineuses sur les parties latérales du dos , aux épaules et au dehors des cuisses. 2° Les Stellions de Daudin , dont les épines de la queue sont médio- cres , la tête renflée en arrière , le dos et les cuisses hé- rissés de plus grandes écailles , quelquefois épineuses , et qui ont des groupes d'épines autour des oreilles , pas de pores aux cuisses , et la queue longue et pointue. Il y ajoute les Queues-Rudes ou Doryphores, qui n'ont pas le tronc hérissé de petits groupes d'épines. Vien- nent ensuite les Fouette-Queue ou Uromastix , qui sont des espèces de Stellions dont la tête n'est pas ren- flée derrière, dont les écailles sont petites et uniformes sur le corps , excepté à la queue , où elles sont très ou SAURIENS EÛNOTES. ^ épineuses. Ces espèces ont aussi des pores aux cuisses. 3" Les ^games proprement dits , semblables aux Stel- lions, mais dont la queue est couverte d'écaillés entui- lées, non verticillées. Cuvier subdivise ce groupe en plusieurs sous-genres. Tels sont les Agam.es propre- ment dits, dont les écailles du corps sont relevées en pointes ou en tubercules, surtout aux environs du con- duit auditif, où elles forment des épines, tantôt isolées, tantôt réunies , et dont la peau de la gorge est lâcbe , plissée en travers, et susceptible de gonflement. Quel- ques-uns ont des pores aux cuisses , d'autres n'en ont pas. C'est là que Cuvier rapporte les Tapayes ou Agames orbiculaires , ainsi nommés à cause de la gros- seur de leur ventre et de la brièveté de leur queue ; les changeans ou Trapelus , les Léiolépis^ Tropidolépis et Léposomés ou Tropidosaures de Boié. Le genre Ga- léote ou Calotes ^ établi par notre auteur, est encore voisin des Agames ; mais leur peau est revêtue d'écaillés régulières , entuilées , souvent carénées et terminées en pointe ; leur queue est très longue, et leur dos est garni d'une crête formée par des lames écailleuses ; ils n'ont ni fanons ni pores aux cuisses , ce qui les distingue des Iguanes. Le genre Lophyre , que nous avons ainsi désigné, et que Cuvier a adopté d'après Oppel. Ces espèces sont encore semblables aux Agames par les écailles et par la crête dorsale ^ ils ont là queue comprimée. Les Gonocéphales de Kaùp , les Lyriocéphales de Merrem, les Brachylophes et lëé Physignathes de Cuvier, en sont encore très voisina. Puis viennent les htiures de Cuvier ou Lophures de Cray, ainsi nommés à cause de la crête dorsale soute- nue par des apopbyses épineuses des vertèbres, comme le potte-crête d'Araboine , décrit d'abord par Schloâ- 8 LÉZARDS IGUANIENS ser. On y range enfin les Dragons, remarquables par les prolongemens de la peau des flancs soutenue par les côtes, par le fanon et les goitres qu'ils portent sous la gorge. Cuvier en rapproche le petit genre des Sitanes , qui n'ont pas les flancs garnis d'ailes , mais dont le fa- non est énorme, puisqu'il s'étend jusque sous le milieu du ventre , et qu'il a plus du double de la hauteur de l'a- nimal. Cuvier croit aussi, et tout porte à le penser, que le Ptérodactyle , dont on a trouvé les débris fossiles , doit être rapproché de cette division des Agamiens, Les Iguaniens proprement dits réunissent moins de genres. Suivant Cuvier, ils auraient tous le palais garni de dents. Ils comprennent d'abord le genre des Iguanes, dont le corps et la queue sont couverts de petites écailles entuilées ; qui ont sur le dos une crête formée d'écaillés pointues, larges, redressées; un fanon sous la gorge ; des plaques arrondies ou des écussons vers les tempes , et d'autres de formes polygones sur le crâne ; des pores aux cuisses ; des dents tranchantes , triangu- laires , crénelées. Les espèces du genre Ophryesse de Boié, qui en diffèrent parce qu'ils n'ont ni fanon ni pores aux cuisses ; les Basilics, semblables aux précé- dens, mais ayant de plus, sur le dos et sur la queue, une crête analogue à celle des Istiures, soute- nue par les apophyses épineuses des vertèbres. Les Polychres ou Marbrés de Cuvier, semblables à des Iguanes sans crêtes ; les Ecphymotes de Fitzinger, avec les dents et les pores des Polychres^ et la queue munie d'écaillés pointues, carénées; enfin les Oplures ou Quetzpaléos , participent tout à la fois des formes des Agames, sans en avoir les pores fémoraux; des SteUions , par les écailles pointues et carénées de la. queue , et des Polychres par les dents ptérygoïdiennes. ou SAURIENS EUNOTES. O Le dernier de ces genres adoptés par Cuvier est celui àesJtnolis de Daudin ; il est caractérisé principalement par la dilatation de Favant-dernière phalange de leurs doigts. La plupart ont un fanon sous la gorge et les dents des Iguanes. Les uns ont une crête caudale, d'au- tres ont la queue ronde. Nous avons déjà dit qu'à cause des dents palatines reconnues dans le fossile de Maes- triclit, Cuvier avait cru devoir rapprocher le genre Mosasaurus de cette famille des Iguaniens , ainsi que nous l'avons indiqué ,°n traitant des fossiles à la fin du volume précédent, page 506. Latreille , en 1825 , dans l'ouvrage qu'il a publié sous le titre de Familles naturelles du règne animal , n'a fait que profiter des travaux publiés de son temps , lorsqu'il a inscrit la famille des Iguaniens au second rang dans l'ordre des Sauriens. Il a adopté l'arrange- ment de Cuvier pour les dents au palais. En 1826, M. Fitzinger, dans sa nouvelle classifica- tion des Reptiles , a partagé en trois familles ce groupe , que nous nommons les Iguaniens. La première , sous le nom dePNEusTOÏDEs, est analytiquement caractérisée par la brièveté de la langue , le tympan caché , un goi- tre, deux paupières. Elle comprend : 1° le Pneustes jprehensilis , que d'Azara avait indiqué comme étant du genre Caméléon , portant une crête dorsale. Il n'au- rait pas de cinquième doigt aux pattes antérieures; 2° le Ljriocéphale de Merrem , qui est YAgama scutata ; et 3° les Phrjnocéphales , qui n'ont pas le dos garni d'une crête , mais les pattes à cinq doigts devant et derrière , comme les précédens. La seconde famille est celle des Dragonoïdes ; elle est caracté- risée par la présence d'une sorte de manteau qui élar- git les flancs ou les pattes. Il place auprès du genre Dragon deux autres genres fossiles, tels que le Ptéro^ lO LÉZARDS I€UANIENS dactyle et YOrnithocéphale. Enfin la troisième fa- mille , la plus considérable par le nombre des genres' qu'elle réunit, est celle des AgamoÏdes. Ils sont distribués en un tableau synoptique ainsi que nous allons d'a- bord le développer, pour le présenter ensuite sous la forme analytique. Deux genres ont les doigts dilatés. Ce sont ceux des Xiphosures^ qui ont une crête sur la queue; et les Anolis^ qui n'en ont pas. Chez tous leâ autres, les doigts ne sont pas dilatés. Une première grande subdivision comprend les genres dont la queue est annelée ou présente des verticilles. Parmi ceux-là les Cjclures ont une crête sur le dos. Ceux qui suivent n'en ont pas; mais il en est , comme les Uromastix , qui ont des pores sous les cuisses, tandis qu'il n'y en a pas chez les Tropidures , qui ont des dents palatines ; ni chez les Stellions, dont le palais n'est pas garni de cette sorte de dents en crochets. Dans les autres genres, dont la queue n'est pas annelée , et qui sont beaucoup plus nombreux , il en est dont le dos porte une crête , qui quelquefois ne se prolonge pas sur la queue , comme dans les Calotes ; tandis qu'elle est très -distincte chez les autres, et que même elle est garnie à l'inté- rieur de rayons osseux dans les Basilics , mais non pas dans les trois autres genres , qui sont les Iguanes ayant des pores aux cuisses , lesquels manquent aux Ophryesses^ qui ont des dents au palais , et aux Lo~ phyres, qui n'en ont pas. Parmi les genres dont le dos n'est pas garni d'une crête, M. Fitzinger distingue les espèces qui ont des pores aux cuisses, comme celles du genre Poljchre^ et celles qui n'en ont pas , et qui tantôt ont des dents au palais, comme les Ecphjmotes^ et celles dont le palais est lisse, comme les Tapayes, dont l'abdomen est très-gros , et les Âgames, qui ne Tont pas aussi développé. ou SAURIENS EUNOTES. 1 I un Q CD Q h— I O < Q 1—1 >4 H R M O S o p c/2 >o v4- « t3 O 04 12 LEZARDS IGUANIENS Nous avons déjà indiqué , à la page 290 du tome pre- mier du présent ouvrage, les divisions et les genres adoptés par Wagler , et publiés en 1830 dans son Sys- tème de la classification naturelle des amphibies ; mais comme il a présenté beaucoup de détails sur les Reptiles de cette famille , en établissant un grand nombre de genres auxquels il a rapporté des espèces déjà décrites par d'autres auteurs, nous croyons devoir donner une analyse plus complète de son travail , fruit des savantes recherches d'un esprit observateur et très-édairé. Nous rappellerons donc que la famille des Iguaniens, dont nous nous occupons ici , correspond à la seconde tribu de Wagler, celle qu'il nomme les Pachyglosses, laquelle se subdivise en deux : 1° suivant que le corps est déprimé ou aplati : les Platycormes ; 2° suivant qu'il est comprimé ou plus étroit en largeur qu'il n'est élevé en hauteur : les Sténocormes. Ces subdivisions sont séparées en outre en deux groupes, d'après la ma- nière dont les dents sont attachées aux mâchoires : on les nomme alors Acrodontes ou V leur o doute s . Le caractère indiqué par le nom de Pachyglosses, consiste en une langue charnue, épaisse, large, atta- chée presque entièrement, excepté à la pointe, aux branches de la mâchoire inférieure du côté interne. I. Les genres de la première division , ou à corps dé- primé , les PLATYCORMES , se partagent donc eu Acrodontes^ c'est-à-dire à couronnes des dents fixées au sommet des mâchoires* Tels sont ceux, au nombre de quatre , dont les noms suivent : 1° Les Phrynocéphales (Kaup). Espèces asiatiques, dont les conduits auditifs ne sont pas visibles , et dont les narines sont en avant, à demi fermées par une écaille. Il y rapporte trois espèces de Lézards décrites ou SAURIENS EUNOTES. l3 par Pallas sous le nom de Lacerta aurita ^ Çaudwol-^ i^iila et Helioscopa. 2o Le genre Trapelus (Guvier) d'Afrique , espèces qui ont les conduits des oreilles distincts, et dont les nari- nes , situées au sommet de Fangle rostral , sont béantes et visibles au milieu d'une écaille saillante ; leur queue est arrondie, à écailles entuilées. Quatre espèces, dont la synonymie est fort embrouillée , mais que Wagler a cherché à éclaircir, y sont indiquées sous les noms diAgama guttata , de Merrem ; Agartia mutabilis, du même ; Lacerta Hispida , de Linné ; et Lacerta Agama , à\xm.èm.e. 3° Le genre Stellio (Daudin) , qui se trouve aussi en Afrique , caractérisé par des conduits auditifs ex- ternes apparens , dont les narines sont situées en ar- rière et au-dessous de l'angle rostral , formant un pe- tit tube , et qui ont la queue arrondie, verticillée. Il n'y a qu'une espèce inscrite jusqu'ici dans ce genre , c'est le Lacerta Stellio de Linné , ou l'Agame cordy- lée de Merrem. 4o Les Fouette -Queues ou Uromastix (Merrem), espèces également africaines. Leurs narines sont diri- gées en arrière , placées presque sur l'angle arrondi du museau , dans une écaille plus grande que les autres ; leur queue , écailleuse en dessous, est déprimée et an- nelée, ou verticillée. Il n'y a que trois espèces inscrites par Wagler dans ce genre, il les indique comme corres- pondantes au Stellio spinipes de Daudin , à Y Uromas- tix acanthinuriis de Bell, et à celui que Ruppel a nommé Ornatus. IL Les genres de la seconde subdivision des Platy- cormes^ ceux qui ont les couronnes des dents fixées au bord interne d'uu sillon alvéolaire commun, ou les I^. LÉZABDS IGUANIENS Pleurodontes^ sont également au nombre de quatre , savoir : 5° Les Urocentrons (de Kaup), espèce d'Améri- que, caractérisée par la situation des narines au som- met d'un petit tubercule, qui se voit au milieu d'une écaille convexe , et dont la queue est conique , épaisse , toute verticillée. Il n'y a que l'espèce désignée par Linné , d'après Séba , sous le nom de Lacerta azurea, 6° Les Phrynosoma (Wiegmann) d'Amérique aussi. Leurs narines sont situées en avant et au-dessus de la pointe du museau ; ils ont la queue courte , arrondie , pointue , offrant une base large et déprimée , couverte d'écaillés entuilées , semblables entre elles ; tandis que celles qui garnissent le dos sont irrégulières. Trois es- pèces y sont rapportées. Deux ont les écailles qui cou- vrent l'abdomen lisses. Ce sont le Phrjnosoma orbicu- lare de Wiegmann, et YAgama Douglassii de Bell. La troisième espèce aies écailles abdominales carénées. C'est le Phrjjiosoma hufoniiun de Wiegmann. 7° Le genre Platynotus, établi par Wagler sur une espèce d'Amérique , est caractérisé ainsi : narines la- térales éloignées l'une de l'autre par un court tuber- cule, et ouvertes au milieu d'une écaille convexe; queue arrondie , grêle , beaucoup plus longue que le tronc , à écailles entuilées , dilatée et déprimée à la base. 8° Le genre Tropidurus (Neuwied), qui comprend plusieurs espèces d'Amérique, et qui se distingue par les narines s'ouvrant audessus et au-devant de la pointe du museau; par leur queue longue, ar- rondie, à écailles entuilées, mais verticiilées , et dont le dos est également recouvert d'écaillés sem- blables entre elles et entuilées. Ces espèces se sépa- ou SAURIENS EUNOTES. ^ t5 rent en deux sous -genres. Les unes ont des poréâ aux cuisses ; chez euz le bord antérieur du conduit auditif est pectine, et leur cou présente latéralement des plis verticaux. Telles sont les trois espèces que Wiegmann a désignées sous le nom de Sceleporus tor- quatus, Spinosus et Grammicus. D'autres n'ont pas de pores sur la partie inférieure des cuisses. Tels sont le Tropidurus torquatus de Neuwied , et YAgama un- dulata de Lichtenstein, III. Les Pachyglosses à corps comprimé ou STÉNO- CORMES se divisent également en Pleurodontes et en Acrodontes. Ces genres sont encore plus nombreux que les précédens , car il y en a vingt-trois , dont quatorze dans la première subdivision et neuf dans la seconde. Parmi les Pleurodontes sont rangés : 9° Le genre Cyglura de Harlan. , qui ne comprend qu'une espèce américaine, est caractérisé par la po- sition des narines au milieu d'une grande écaille placée au sommet du museau et de l'angle rostral ; la queue est arrondie , verticillée; il y a un goitre lâclie plissé en travers. Telle est la Cjcliira carinata de Harlan, que Cuvier a placée au nombre des Iguanes et Wiegmann parmi les Cténosaures . 10° L'Hypsilophus ( Wagier ) d'Amérique. Les nari- nes sont celles des Gyclures ; mais il y a une plaque en écusson derrière les oreilles , la queue est entière, com- primée dans toute la partie supérieure, avec un goitre formant un grand fanon non dilatable. Tel est le La^ certa iguana de Linné, ou VIguana tuherculata de Laurenti. 11° Le genre Métopogéros de Wagier est semblable ^ux deux précédens pour les narines ^ mais elles sont rç^ l6 LÉZARDS IGUANIENS P couvertes d'un écusson; leur front porte une corne; enfin la queue et le goitre sont ceux de l'Hypsilophe. C'est là que se trouve rapporté Ylguana cornuta d'A- mérique. 12° L'Ajiblyrhincus ou Large-Nez de Bell, espèce d'Iguane la plus commune en Amérique , et que Lau- renti a désignée sous le nom de Delicatissima ^ dont les narines sont celles des Cyclures , mais entourées d'écaillés élevées, de manière à représenter une sorte de tube , dont le sommet de la tête est osseux et tuber- culeux , la gorge n'ayant qu'un petit goitre , et la queue étant celle de l'Hypsilophe. 13" Le genre Basiliscus ( Laurenti ) , également d'A- mérique, dont les narines sont simples, comme dans les Cyclures , l'occiput lobé , la gorge recouverte d'une peau lâcbe à plis transverses , la queue comprimée , mais arrondie et anguleuse vers la pointe. Deux es- pèces y sont inscrites : le Lacerta Basiliscus de Linné , et le Basiliscus \^ittatus de Wiegmann. 11° L'OEdicoryphus de Wiegmann , qui l'a fait con- naître par une lettre à Wagler , ne comprend qu'une espèce d'Amérique , dont le nom indique le principal caractère. Il réside dans la forme du sommet de la tête , qui est d'abord étroit et concave entre les orbites et qui se renfle ensuite ; la gorge est lisse ; les doigts ont le bord externe denticulé et frangé ; la queue est entière , arrondie. Wiegmann a depuis désigné cette espèce sous le nom de Corjthaeolus Vittatus, 15° Le genre Dactyloa de Wagler correspond à celui que nous avons nommé Anolis d'après Daudin. Toutes les espèces qu'il comprend sont américaines. Wagler le caractérise ainsi : narines latérales sur le sommet d'un tubercule, le chanfrein ( meso^rhinium ) ou SAURIENS EUNOTES. ï^ bossu , le ver tex semblable à celui du genre précédent ; un goitre dilatable ; tous les doigts , le pouce excepté , dilatés et lobés ; la queue comprimée au sommet. Les espèces sont distinguées suivant qu'elles ont la queue garnie d'une crête , tel que le grand Anolis à crête de Cuvier; ou qu'elles ont la queue simple comme I'^/îo- lis bimaculatus de Merrem, le Lacerta bullaris de Linné , Y Anolis gracilis de Neuwied , et celui qu'il a nommé Viridis. 16" La Draconura de Wagler, espèce d'Amérique, à laquelle il assigne pour caractères : vertex et narines du Dactyloa , goitre à pli longitudinal un peu dilatable ; doigts élargis près des articulations ; queue ronde , épaisse à la base, qui est arrondie. Il y range une seule espèce , qu'il désigne sous le nom de Nitens , et dont il donne la description. 17" NoROps de Wagler , nom qui signifie brillant, et que cet auteur assigne à une espèce d'Amérique, qui est Y Anolis auratus de Daudin, dont les narines sont les mêmes que celles du Dactyloa, le sommet de la tête plat , couvert d'écussons irréguliers lisses , le goitre avec un pli longitudinal, les doigts simples avec l'a- vant-dernière pbalange légèrement lobée, la queue faisant suite au tronc, entière, à angles arrondis. 18° PoLYCHRUs ( Guvier ) , espèces d'Amérique , dont les narines sont situées au-dessous du sommet de l'anele du bec , les doigts simples , la queue entière et à angles arrondis. Tels sont le Lacerta marmorata de Linné , et le Polychrus acutirostris de Spix. 19'» Ophryoessa deBoié, aussi d'Amérique j, corres- pondant au Lacerta superciliosa de Linné, dont le caractère est ainsi exprimé par Wagler : narines sur l'angle rostral, dans uïie écaille bossue, au-devant du REPTILES, IV. . 2 î8 LÉZARDS IGUANIEN3 sommet d'un tuLercule, la gorge et les doigts du Poly- clirus ; la queue comprimée dans toute son étendue. 20" Enyalius ( Wagler ) , espèce d'Amérique : na- rines, vertex et doigts de FOphryoesse ; goitre à plis transverses ; queue ronde. Deux espèces : YJtgama concatenata de Neuwied , et le Lophyrus margarita- ceiis de Spix. 21° Hypsihatus de Wagler ou Pneustes de Kaup, espèces d'Américjue , auxquelles notre auteur assigne pour caractères : narines situées un peu latéralement en dessus sur une écaille bossue ; occiput couvert d'un seul grand écusson; les sourcils garnis d'écus- sons ; gorge resserrée à plis transverses ; queue du genre précédent. 22° Otocryptis ( Wiegmann ) , également d'Améri- que : ce genre n'a été établi que pour une seule espèce, dont les narines sont comme celles des Opliryoesses ; les tympans cachés ; le sommet de la tête couvert d'écaillés un peu en carène ; la gorge lisse ; les doigts frangés ; la queue arrondie. ÎV. Sous le titre de Pachygîosses sténocormes , acrodontes , c'est-à-dire à couronnes des dents insé- rées sur le sommet des os maxillaires, sont réunis les neuf genres suivans : , 23'' Lyrocephalls de Merrem, espèce d'Asie , qui est YAgama scutaîa , dont les narines sont situées la- téralement au centre d'une écaille saillante , les oreilles cachées, le goitre dilatable, la queue tout-à-fait ar- rondie et comprimée , les écailles du dos dissemblables, aplaties , irrégulières ; celles du ventre plus fortes , gemblables entre elles , et entuilées. W GoNYocEPHALus dc Kaup , cspècc d'Asie , qui ou SAURIENS EUNOTES. iq est VIguana chamœleontina de Latirenti, onY Againa gigantea de Kulil , et dont le caractère est ainsi ex- primé par Wagier : narines au-dessous du sommet de l'angle rostral au milieu d'une écaille, goitre dilatable ; queue entière arrondie , comprimée à la base ; écailles du dos plates, petites, homogènes, irrégulièrement distribuées ; celles du ventre plus grandes , entuilées ^ carénées. 25*" Brachylophus (Cuvier), espèce asiatique, qui est VIguana fasciata de Brongniart , dont les narines sont situées latéralement sur l'angle du bec , un goitre existe sous la gorge ; les écailles sont généralement aplaties, petites, et régulières sur le dos et souS le ventre; celles des pattes et de la queue sont plus grandes , comprimées et carénées. 26° Physignathus (Cuvier) , espèce de l'Asie , décrite dans le Règne animal sous le nom de Cocincînnus , Elle a pour caractère : les écailles disposées et conformées comme celles du Bracliyloplie ; tête gonflée , et épi- neuse en arrière ; point de goitre ; queue très com- primée. 27" LopHURA de Gray, également une seule espèce d'Asie , qui est le Lacerta Amboinensis de Schlosseï* , dont les narines , à demie fermées , sont situées au sommet d'un museau aigu ; le goitre est simple , dila- table ; les écailles du dos sont plates , hétérogènes , un peu irrégulières ; celles du ventre petites , carrées ; celles des pattes et de la queue comprimées , entui- lées. 28° Ghlamydosaurus (Gray). Singulière espèce de la Nouvelle-Hollande , remarquable par une sorte d'ap- pendice membraneux venant de la nuque , et soutenu par de petits os, 2, 2 0 LÉZARDS ÎGUAHIENS 29' Galotes (Giivier) , genre plus nombreux en es- pèces également d'Asie, dont les narines sont percées dans le milieu d'une écaille saillante au-dessous de l'angle rostral ; le goitre dilatable et allongé; les écailles du tronc homogènes, grandes, entuilées ; queue ar- rondie , polygone. Telles sont V^gama cristatella de Kuhl , la GuUurosa de Merrem , la J^ersicolor de Daudin , le Lacerta calotes de Linné. 30° Semiophorus (Wagler), ou Sitana (Cuvier), es- pèce d'Asie , remarquable par un goitre prolongé jus- qu'au milieu du ventre , et très élevé , à écailles entui- lées et carénées. 31° Draco (Linné), espèces nombreuses d'Asie, très remarquables par un prolongement de la peau des flancs, qui sont soutenus par des côtes lombaires. Cinq espèces y sont rapportées par Wagler , savoir : D. prœpos^ Linné ; D. uiridis et fiiscus de Daudin , qui sont, l'un le mâle, l'autre la femelle; D» Fimbriatus de Kuhl; D. Lineatus de Daudin. Quoique nous soyons bien éloignés d'adopter entiè- rement cette classification de Wagler, nous avons cru devoir cependant la reproduire avec plus d'étendue que celle des autres auteurs , car son étude particulière nous a fourni l'occasion de reconnaître plusieurs mo- difications importantes dans la structure de quelques espèces dont il fallait réellement profiter. On pourra voir d'ailleurs que cette famille des Pachyglosses cor- respond complètement dans ses tribus et ses divisions à celle que nous avons nous - mêmes adoptée , et qui comprend essentiellement toutes les espèces de Lézards confondues antécédemment sous les noms d'Iguanes , d'Agames et de Dragons. Wagler, d'après ce que nous venons d'indiquer, les ou SAURIENS EIjNOTKS. 2 1 divise réellement en deux groupes principaux ; les es- pèces à corps déprimé , et celles qui ont le tronc com- primé de droite à gauche. Chacune de ces divisions premières se partage en deux autres sections, suivant le mode d'implantation des dents. Les Acrodontes , dont toutes les espèces sont originaires de l'ancien con- tinent d'Afrique ou d'Asie, à l'exception du Chlamydo- saure de la Nouvelle-Hollande ; tandis que tous les Pleu- rodontes se retrouvent uniquement en Amérique. Cette distinction paraît donc assez naturelle , puisqu'elle sépare en effet les Sauriens de pays divers par un ca- ractère constant qui réside dans le mode d'implanta- tion des dents. Malheureusement cette particularité n'est pas toujours facile à constater, car les dents sont petites, souvent cachées par les gencives, et, pour s'en assurer, il faudrait fendre les mâchoires ou avoir les squelettes tout à fait dépouillés de la chaire et cette circonstance ne peut pas s'ohtenir autant qu'on le dé- sirerait. Ensuite Wagier, voulant tirer ses caractères comparatifs des genres dans les mêmes parties , a cru pouvoir les rencontrer dans la position des narines ; il s'est évidemment ahusé sur la valeur de ce caractère , ou hien il s'est fait complètement illusion , car il n'existe pas dans les variétés de cette disposition des différences assez précises pour établir une véritable distinction. Afin d'arriver à son but, il a eu beau cher- cher à varier ses expressions descriptives , il n'y avait réellement pas assez de différences ; aussi a-t-il fait entrer en concurrence plusieurs autres caractères na- turels ; mais, afin de les faire mieux valoir, il a été forcé d'avoir recours à des distinctions purement spécifi- ques , ainsi que nous aurons occasion de le faire re- marquer quand nous traiterons de quelques espèces 2a LÉZARDS ÏGUAMJENS qu'il a cru devoir isoler pour en faire autant de types de genres dans lesquels il lui a été impossible d'inscrire aucun autre individu. Lorsqu'en 1831 M. Gray publia , à la suite de l'é- dition anglaise du Règne animal de Guvier , un tableau synoptique des Reptiles (1), il a divisé, ainsi qu'il suit, les genres qui composent la famille des Sauriens dont nous faisons l'histoire. Voici d'abord comment il partage les Iguaniens, auxquels il donne pour caractères : les dents trilobées ou dentelées , placées sur le bord interne des mâchoi- res ; corps et tète comprimés ; palais le plus souvent garni de dents. Il établit parmi eux trois grandes di- visions , d'après la disposition des côtes et de la peau de la gorge. A. Les Iguanes , qui ont les côtes simples , la gorge dilatable, la tête courte , le dos crété, le palais denté et des pores fémoraux nombreux. Il y rapporte , 1° le genre Igucnia proprement dit . tels que le Tuherculata et le Nudicollis , qui ont la queue également écailleuse , les doigts inégaux en longueur , des plaques céphali- ques aplaties , le fanon dentelé. 2° Le genre Brachy- lophus y tel que le Fasciaius , qui ne diffère des pré- cédents que parce que le fanon n'est pas dentelé. 3° Le genre Ambljrhincus , dans lequel il range l'espèce dite Cristatus , et celle qu'on a désignée sous le nom à\A- ter , dont la queue est comprimée , avec des anneaux d'écaillés épineuses ; les doigts presque égaux ; la tête couverte de plaques convexes. B. Dans le second groupe, qui comprend cinq gen- (i) Thb Akimai* K.IKGDOM, tora. IX. Voyez dans cet ouvrage, tom. I, page 269, l'analyse générale que nous «n avons "présentée. ou SAURIENS EUNOTES. 2 3 res , les côtes sont simples encore , et la gorge olïre un pli en travers et non un fanon. Tels sont , 1° les genres Cyclura et Ctenosaura , dont la tête est allongée , à écussons ; le clos garni d'une crête , des anneaux d'é- cailles épineuses à la (jueue ; les écailles dorsales de forme carrée, et des pores fémoraux. 2° Les genres qui ont pour type YOphrjessa , et qui sont au nombre de quatre , les Xiphura^ Plica , Oplurus et Dorjphorus^ dont les caractères sont empruntés à la forme de la queue et à celles des écailles. 3'' Le genre Leiocepha- lus , dont le dos et la queue sont garnis d'écaillés caré- nées , convergentes sur le dos y formant une crête , et qui sont dépourvus de pores fémoraux, h^ Les espèces correspondantes aux genres Tropidolepis de Guvier ou Sceleporus de Wiegmann , qui ont aussi les écailles carénées , mais dont les cuisses ont des pores très ap- parents. 5" Enfin le genre Phrynosonia, , dont la tête est courte , arrondie , à deux lobes en arrière , avec des écailles épineuses. Corps et queue courts , déprimés , à écailles carénées , irrégulières ; une frange dentelée sur les flancs; pores fémoraux distincts; palais sans dents. Telles sont les espèces nommées Douglasii^ Cor- iiiitus , Bufoniiun , Orbiculare. G. Ce troisième groupe comprend quatre genres, dont les côtes forment, en se rejoignant en dessous, des cercles complets ; dont la tête est garnie d'écussons, et chez lesquels la gorge est très extensible. Le premier genre est celui dès Basilics , dont la tête est comme capuchonée ; le dos crête , les cuisses sans pores appa- rens , et les doigts bordés latéralement. Les Chainœ-^ leopsis avec une tête carrée , l'occiput compripié et prolongé en crête , le dos avec une crête basse , et qui n'ont pas de pores aux cuisses. Les Anolis , dont la ^4 LÉZARDS IGUANIENS tête est alloDgée et simple , les doigts dilatés sous Fa- vant-dernière phalange. Enfin les Poljchres , dont la tête est anguleuse, le corps couvert de petites écailles lisses , plus grandes en dessous , la cjueue arrondie , les doigts simples, et dont les cuisses n'ofirent pas de pores. WiEGMANN avait commencé, comme nous l'avons dit, à publier dans l'Isis, en 1828 , tome XXII, page 664 , beaucoup de faits sur les Sauriens , qui composent la famille dont nous entreprenons Fhistoire ; mais depuis il s'est fait lui-même un devoir de relever quelques erreurs dans lesc[uelies il était tombé , et il les a indi- quées dans la préface de sa grande Erpétologie du Mexique , publiée au mois d'août 1834 (1) , et que nous n'avons pu mentionner jusqu'ici. Nous allons en con- séquence en présenter l'analyse. Nous profiterons éga- lement de quelques observations anatomiques qu'il a pu faire sur certaines espèces qu'il a décrites pour la première fois. Il divise les Sauriens en trois sous-ordres : 1. les Cuirassés , Loricati ,- 2. les Ecailleux , Squamati ; et 3. lesAnnelés, Annulati. Les Ecailleux , auxquels se rapportent en particu- lier les espèces qui composent la famille dont nous nous occupons, sont partagés en trois séries, d'après la forme de la langue. Les Leptoglosses ou à langue étroite ; les Rhiptoglosses ou à langue cylindrique , protractile ; et les Pachjglosses ou , comme il l'ex- prime , les Sauriens à langue courte , épaisse , recou- verte d'une sorte de velours de papilles courtes , fili- (i) l^oyez la note de la page 592 du tome III du présent ou- vrage. ou SAURIENS EUNOTES. ^5 formes, à peine écliancrée à son extrémité, qui est arrondie ; dont la forme du tronc varie , et qui tous ont quatre pattes. Chez eux l'os pariétal est simple, ou présente deux branches qui se portent en diver- geant en arrière ; les os de la tête ne sont jamais re- couverts d'une croûte calcaire. La première division de cette troisième série, qui en est le type , comprend les Crassilingues ou à langue épaisse. Ce sont les genres qui vont se présenter à notre étude, car la seconde division, sous le nom de Latilingues bu à langue large , renferme les Gecko- tiens , ou , comme il les appelle , les Ascalabotes , que nous avons précédemment fait connaître. Les Langues-Epaisses , Crassilingues , sont ainsi ca- ractérisés : yeux clos par des paupières mobiles , à pu- pille arrondie , oreilles externes rarement cachées sous la peau. Fosse temporale non découverte en dessus , limitée en dehors par les os orbitaux postérieurs et le temporal. Orbite fermée ou limitée en arrière. Un seul os pariétal ; les dents innées ou fixées au sommet des des bords maxillaires. ( Pleurodontes ou Acrodontes. ) Ces caractères sont principalement mis en opposition avec ceux qu'il attribue aux Ascalabotes. Les Crassilingues sont partagés en deux familles : les Dendrohates , qui grimpent ou marchent sur les arbres, et les Humivagues , qui marchent sur la terre. Les premiers ont le tronc plus ou moins comprimé. Le milieu du dos porte une carène ou une crête. Les se- conds ont le tronc déprimé , la ligne moyenne du dos est presque plane, au moins chez la plupart elle ne porte pas de crête. Dans l'une et dans l'autre famille , M. Wiegmann établit deux sous-divisions, les Em~ 26 LÉZARDS IGUAîriENS phyodontes (1) , dont les dents naissent dans Tépaisseur des mâclioires, et qui , selon lui , sont tous originaires de l'ancien monde ; et les Prosphjodoiites (2) , qui ne se rencontrent que dans le nouveau-monde. Les Dendrobates correspondent aux Sténocormes de Wagler. Aux caractères précédemment indiqués , Wiegmann ajoute que leur tète est de forme pyrami- dale , régulièrement tétragone, à pans verticaux; que leur gorge est le plus souvent munie d'un fanon ou d'un goitre , et que leurs pattes spîit allongées, le plus souvent très maigres. Dans la première tribu, les Emphyodontes , les cou- ronnes des dents naissent sur les mâchoires , ce qui correspond aux Acrodontes de Wagler. Les uns n'ont pas les flancs bordés d'un repli mem- braneux , et leurs oreilles sont cachées sous la peau , comme les genres Lyroceplialus et Otocrjptis . Les autres Sauriens, qui n'ont pas les oreilles cachées, et qui cependant appartiennent à la même sous-tribu , tantôt n'ont pas les cuisses garnies de pores , tels sont les genres Gonyocephalus , Calotes et Semiopliorus ; tantôt ils ont des pores fémoraux , et Wiegmann y rapporte également trois genres , les Phjsignathes , les Lophures et les Chlarnjdosaures. Les genres Draco et Dracuncidus ont les flancs bor- (i) De 'Ey.dfuoy.a.if je nais dedans ; itmascor, ingeneror ; et de OJûvtoc, dent. (a) Des mots grecs tt^cct^)!)? , adnées, adhérentes, adhœrentes, adnatœ; et de oSrjuçy r.J-oy)TiÇf dentés. Ces deux expressions avaientété proposées par M. Wiegmann avant celles de M. Wagler, et avant ces deux naturalistes, Cuvier ayaitfait connaître dans la première édition de ses Ossements fossile» la manière dont les dents sont implantées chez les Iguanes. ou SAURIENS EUNOÏES. S^ dés d'un repli membraneux de la peau, soutenu par les fausses côtes abdominales, et les premiers diffèrent des seconds parce que leur tympan est apparent. La seconde tribu, celle des Prosphyodontes ou à dents soudées au côté interne du sillon des mâchoires, autrement dits les Pleurodontes sténocormes et Pachy- glosses de Wagler, n'ont pas de dents ianiaires, et ap- partiennent tous au Nouveau-Monde. Un seul genre a les tympans non apparents : c'est celui des Pneusies de Merrem , mais que l'auteur, dont nous analysons le travail , paraît regarder comme dou- teux. Les autres genres ont le tympan visible , mais tantôt les orifices des narines sont supérieures , comme dans les genres Ophiyoessa et Hjpsibaius ; tantôt les na- rines sont latérales , soit avec un casque ou prolon- gement occipital osseux , comme dans les deux genres Coiythophanes et Chamœleopsis ; soit sans casque oc- cipital osseux, comme les Corjthœolus et les Basiliscus, qui n'ont pas de pores fémoraux , ou comme les Cj- dures , qui en ont. Soit , enfin , comme le genre Iguana , dont la queue est comprimée et crêtée dans toute sa lon- gueur, ou comme les Amhljrliincus , qui n'ont pas de fanon ; la situation des narines, plus ou moins rappro- chées du bout du museau , quoique latérales, ont fait ranger là les genres Lœmanctus et Polychrus , de même qu'elle y a fait placer sous les noms de Norops , de Draconure et de Dactjloa , les espèces qui , d'a- près divers caractères que nous indiquerons plus loin , ont dû former des genres , principalement à cause de la saillie particulière formée par Tintervalle que les na^ rines laissent entre elles. La seconde famille des Pachyglosses ou celle des aS LÉZARDS IGUANIENS HuMivAGUES OU TeiTcstres de Wiegmann , correspon- dante aux Platycormes ou à corps déprimé de Wagler, se trouve caractérisée par la forme de la tête , qui est plus courte , déprimée , et triangulairement arrondie , dilatée forternent en arrière , avec les bords latéraux taillés obliquement , et qui ont le tronc déprimé , le dos large, rarement caréné. Elle se divise, avons-nous dit, comme la précédente, en Emphyodontes ou Acrodontes de Wagler, et en Prosphyodontes ou Pleurodontes de ce dernier auteur, ce qui forme ainsi deux tribus. Dans la première, tantôt les tympans sont à nu , - avec ou sans pores fémoraux, et il y a cinq genres dans ces deux sous-divisions. Trois appartiennent à la pre- mière. Ce sont ceux des Leiolepis, Uromastix, Amphi- bolurus ; les deux autres sont ceux du Stellio et du^ Trapelus. Le seul genre PJnynocephalus n'a pas de tympan" visible. Dans la seconde tribu , l'absence des pores fémoraux réunit quatre genres , qui sont nommés Strobilurus , Uroceniron , Platjnotus et Tropidiirus^ et la présence de ces pores aux cuisses rapproche les deux genres Sceloporiis et Phrynosonia. Ainsi, en résumé, M. Wiegmann réunit trente-deux genres dans cette série des Crassilingues. Il les divise en Dendrobates et en Humivagues , et chacune de ces tribus en séries doubles, suivant l'insertion des dents en Emphyodontes et en Prosphyodontes. Les Emphyodontes Dendrobates ou n'ont pas de man- teau latéral , sorte de parachute , et parmi ceux-là tantôt on ne voit pas les tympans , comme dans les deux genres indiqués; tantôt ils sont visibles avec ou sans pores fémoraux. Ici se trouvent réunis six genres ou SAURIENS EUNOTES. 29 distincts , trois par trois. Deux genres seulement ont des membranes latérales. Les Prosphyodontes ont tantôt les tympans cacliés comme le seul genre Pneustes ; tantôt ils sont décou- verts comme dans les quatorze genres, suivant l'indi- cation que nous en avons faite précédemment. Les Crassilingues terrestres ou Humivagues sont sé- parés , comme nous l'avons vu, par le mode d'insertion des dents. Les Empliyodontes ont tantôt les oreilles visibles, avec ou sans pores fémoraux. Il y a cinq genres dans ce cas. Tantôt les tympans sont cachés , tel est le seul genre des Phrynocéphales. Enfin les Prosphyodontes n'ont pas de pores fémoraux. Il y a quatre genres dans cette catégorie; deux autres seule- ment en ont de bien distincts , tels sont les Scélopores et les Phrynosomes. Ce travail nous a beaucoup servi , et quoique nous ne l'ayons pas adopté, il nous a été d'un très grand secours. Nous aurons soin d'indiquer par la suite les lumières qu'il nous a fournies dans plusieurs cas véri- tablement embarrassans. En 1835 , notre collègue , M. de Blainville , en dé- crivant , dans le tome IV de la troisième série des An- nales du Muséum , quelques espèces de Reptiles de la Californie , a présenté l'analyse d'un système d'erpéto- logie. La famille des Eunotes, dont nous faisons con- naître ici la partie historique, s'y trouve partagée en trois , savoir : 1'^ les Agames , 2"^ les Dragons , et 3° les Iguanes. 1° Les Agames. Leurs caractères sont en général bien tracés ; cependant nous ferons remarquer qu'il est extrêmement rare de trouver chez ces Sauriens des dents maxillaires entières. Chez le plus grand nombre. 3o tÉZARDS IGUANIENS le sommet de chaque dent est à trois lobes. Quoique l'auteur leur ait encore attribué , comme caractère , d'avoir les dents enchâssées ou d'être Acrodontes, nous avons pu vérifier , d'après Wagler et Wiegmann , que neuf des sous-genres rapportés à ce groupe sont très certainement Pleurodontes , tels sont ceux des P/i/y- nosoma, Platy?iotiis, Ecphjniotes, Tropidolepis, Hyp- sibatus , Ophiyessa, Brachjlophus , Amhljrhincus et Callisaïuus . Quant à l'absence des dents palatines, elle n'a certainement pas lieu dans les genres Ecphjniotes, Hjpsibatus^ Ophrjessa et Brachjlophus, Au teste , voici les subdivisions de cette famille en quatre groupes : A. Espèces dépourvues de crêtes dorsale et caudale, ou les Agames , neuf sous-genres , dont voici les noms : Phrjnocephalus , Stellio j Phrjiiosonia , Platinotus , Trapelus^ Agania, Ecphjniotes , Tropidolepis et Am- phibolurus. Cependant trois espèces de ce dernier genre ont une crête dorsale. B. Espèces pourvues de crête dorsale formée d'é- cailles, ouïes Lophyres. Il y range les sous-genres Hjp- sihatiiSy Galeotes^ Lophjrus , Ophrjessa^ Lyroce- phalus et Gonjocephalus . Mais ce dernier genre , établi par Kaup , est très -certainement fondé sur la même espèce que nous avons nommée Lophjrus , ainsi que nous le dirons à son article. C. Espèces sans crête dorsale et à queue verticillée par des anneaux d'écaillés fort épineuses, ou les Fouette-queues , Uromastix, Un seul genre. D. Espèces pourvues d'une crête dorsale et de dents maxillaires appliquées , plus ou moins denticulées , sans dents palatines. ou SAURIENS EUNOTES. 3l Agamiguanes. Quatre genres : Phjsignathus ^ Bra- chylophus , Istiurus et Amhljrhincus . 2° Les Dragons, dont les caractères sont également extraits des auteurs. îl y a quatre genres, qui sont ainsi indiqués : Draco , Chlamjdosauriis ^ Callisau- rus et Sitana. Mais dans les Sitanes les pattes ne sont pas terminées par cinq doigts inégaux, car ils n'en ont que quatre aux pattes postérieures; et les dents maxillaires ne sont pas implantées sur les mâchoires chez les Callisaures , qui sont au contraire pleuro* doutes. 3"^ Les Iguanes. Parmi les caractères attribués à cette famille , on lit : dents palatines sur un seul rang. Dans le genre Iguane en particulier elles sont disposées sur deux rangées. Cette famille est subdivisée en six groupes, ainsi qu'il suit : 1. Les Basilics. Crète soutenue par des apophyses épineuses prolongées , tête triangulaire. Un seul genre. 2. Les Anolis. Doigts dilatés et garnis d'écaillés sous ravant-dernière phalange, ongles arqués très-aigus* Cinq genres: Xiphosurus , Dactjloa^ Anolis , Dra^ conura et Norops ; mais ce dernier genre n'a pas les doigts dilatés. 3. Les Subiguanes. Tète singulièrement dilatée ; dos denticuîé , ainsi que le bord des doigts. Un seul genre , OEclicoiyphus . C'est le CojytJiœolus de Kaup et de Wiegmann. Nous avons reconnu que c'était un indi- vidu du Basiliscus niitratiis. 4. Les Iguanes, dont le doâ est garni d'une crête paléacée. Tels sont les sous-genres : Corythophanes * Bfpsilopkus , Metapoceros , Cjclura et Charme^ leopsis. 32 LÉZARDS IGUANIENS 5. Les Marbrés OU PoLYCHRES , espèces sans crêtes, dont le corps et la queue sont fort grêles et couverts d'écaillés lisses. C'est là que sont rangés les Poljchres ^ les Lœmanctus , Leiolepsis. Il n'y a réellement d'é- cailles lisses que dans ce dernier genre ; les deux autres les ont carénées. 6. Les Echinés ou Urocentrons , sans crête dorsale, dont la queue est couverte d'écaillés fortement épi- neuses, disposées en verticilles. Tels sont les genres: Opiums , Tropidurus , Dorjphorus et Strobilurus . Ce dernier genre , établi par Wiegmann , n'a pas les écailles verticillées , car il dit positivement Squamis imhricatis, en parlant de l'espèce nouvelle , qu'il nomme Torquatus. Profitant des recliercLes et de tous les travaux im- portans dont nous venons de présenter l'analyse , et singulièrement favorisés par la situation heureuse dans laquelle nous nous trouvons placés , nous avons pu examiner, manier, étudier d'une manière toute spé- ciale le groupe des Sauriens dont nous traçons l'his- toire. Les genres que réunit cette famille sont à la vé- rité en beaucoup plus grand nombre que dans aucune autre ; mais plusieurs sont tellement distincts au pre- mier aperçu, et caractérisés par leur conformation extérieure, qu'ils ont dû être établis à la simple inspec- tion , quoique quelques-uns ne renferment encore qu'une espèce qui paraît ainsi isolée. Mais comme les découvertes dans cette branche de la zoologie se sont succédé fort rapidement pendant ces dernières an- nées, on doit naturellement supposer que les types ainsi indiqués deviendront bientôt deux centres vers lesquels on ne tardera pas à grouper beaucoup d'autres espèces sur lesquelles les naturalistes seront mainte* ou SAURIENS EUNOTES. 33 nant appelés à diriger plus particulièrement leur atten- tion ; sorte d'influence qui se trouve ainsi exercée par les découvertes nombreuses et successives qui se font de nos jours dans toutes les branches de l'histoire na- turelle. Après avoir réuni par des caractères essentiels , com- muns ou généraux , tous les Sauriens de la famille des Eunotes , comme nous l'avons fait au commencement de ce chapitre, nous avons dû emprunter aux obser- vations faites d'abord par Guvier , et ensuite à celles de Wiegmann et de Wagler, notre point de départ pour la distribution des espèces ou des genres en deux sous-famillés , d'après le mode d'implantation des dents sur l'une et l'autre mâchoires. Cette particularité de structure oiïre une concordance remarquable avec les régions que ces animaux habitent. Gej^endant nous devons avouer que cette disposition des dents n'est pas facile à observer ou à vérifier de prime abord; car il n'est pas aisé d'écarter les mâchoires dans l'animal, soit pendant sa vie , soit après sa mort , quand il a été conservé dans la liqueur ; et même , pour reconnaître de quelle manière les couronnes des dents sont fixées , il faut souvent fendre les gencives afin de s'assurer de la présence du sillon dans les Pleurodontes, ou de son absence dans les Acrodontes. Cependant nous avons pu vérifier sur le plus grand nombre des espèces cette insertion des dents , et nous verrons que par une singulière relation , dont nous ne connaissons ni la cause , ni le but , ni l'effet , il existe dans le nouveau monde et dans l'ancien des genres qui semblent se correspondre par la forme ou les appa- rences extérieures; car les premiers, c'est-à-dire les Pleurodontes ou les espèces la plupart américaines , REPTILES, IV. a 34 LÉZARDS IGUÀNiENS ont les dents reçues dans une sorte de fosse creusée suivant la longueur du bord des os des mâchoires aux- quels elles n'adhèrent solidement que par la face in- terne des couronnes ; et les seconds , ou les Acrodontes , observés pour la pluplart en Afrique ou en Asie , ont les coin^onnes dentaires soudées à la partie la plus sail- lante de ces mêmes os que recouvrent les gencives , de sorte que les dents font une partie continue des mâ- choires qui , par suite , n'offrent jamais de sillon. Quarante -six genres composent aujourd'hui cette famille , dans lac[uelle le nombre des espèces s'élève à près de cent cinquante. La première sous-famille , celle des Pleurodontes , réunit à elle seule trente-un genres, tandis qu'on n'en compte que quinze dans la seconde sous-famille , celle des Acrodontes. Nous allons indiquer d'abord les noms et les carac- tères essentiels de chacun des genres que nous avons adoptes , et nous les disposerons dans l'ordre que nous avons iugé le plus naturel , c'est-à-dire comme formant une sorte de liaison d'une famille à une autre , ou d'es- pèce à espèce, entre les genres ainsi rapprochés. Un tableau synoptique , qui terminera ce chapitre , indi- quera la marche analytique à l'aide de laquelle on parviendra à la désignation du nom de genre. Le pre- mier numéro fera connaître l'ordre suivant lequel ces genres seroiit successivement décrits ; le second déno- tera le nombre des espèces, et le troisième portera l'in- dication de la page du présent volume , où l'histoire de chacun de ces genres sera présentée avec détails avant de faire connaître les espèces qui doivent s'y rap- porter. On trouvera ce tableau à la page 4^ de ce qua- trième volume. ou SAURIENS EUNOTES. 3^: I- SOUS-FAMILLE : LES PLEURODONTES G. I. PoLYCHRE. Caractères. Un petit fanon sous la gorge ; des pores aux cuisses ; les doigts non dilatés ; des dents au palais; point de crêtes dorsales ; les écail^ les du corps entuilées et carénées. G. IL Laimancte. Un pli transversal en sillon sous le cou ; point de pores fémoraux ; pas de dents au palais ; queue très longue , sans épines et non préhen- sile. G. III. Urostrophe. Un sillon transversal au*devant de la poitrine ; pas de pores fémoraux ; des dents pa- latines ; queue recourbée en dessous. G. IV. NoROPs. Un petit fanon guttural ; ni pores fémoraux ni dents au palais ; écîîilles carénées ; pas de crêtes dorsales ; queue non préhensile. G. V. Anolis. Doigts dilatés sous Favant-dernière phalange ; des dents au palais ; pas de pores aux cuisses. G. VI. Gorythophane. Occiput relevé en casque ; dents au palais ; pas de pores aux cuisses. Un petit fanon et un pli sous-gutturaux. G. VII. Basilic. Occiput garni d'un repli de la peau ; doigts frangés , comme dentelés sur les bords ; dents au palais; pas de pores aux cuisses. Dans les mâles, les crêtes du dos et de la queue soutenues quelquefois par des apophyses osseuses. G. VIII. Aloponote. Le dessus du corps dépourvu d'écaillés ; un petit fanon sous la gorge ; queue caré- née, garnie d'écaillés carénées et verticillées; deux rangées de pores sous les cuisses ; dents au palais ; cou- ronnes des maxillaires à trois lobes. G. IX, Amblyrhinque. Corps à écailles relevées en 3, 36 LtZARDS IGoANÏENS tubercules pointus ; une crête d'écailîes minces sur le dos et sur la queue ; tête couverte de bosselettes à bases polygones ; des dents au palais ; une rangée de pores fémoraux ; doigts gros et courts. G. X. Iguane. Un long fanon ; une crête dorsale et caudale ; dents palatines sur deux rangs ; des pores fémoraux sur une seule ligne ; queue loague , compri- mée , à écailles égales , entuilées et carénées. G. XI. Métopocéros. Gorge dilatable, sans fanon; crête sur le dos et la queue ; deux rangs de pores fémo- raux ; dents au palais ; queue des Iguanes ; des plaques tuberculeuses sur le museau. G. XII. Gyclure. Gorge lâche , à plis transversaux ; écaillure , dents et pores fémoraux comme dans les Iguanes , mais la queue garnie d'écaillés verticillées , alternant avec des anneaux d'épines. G. XIII. Brachylophe. Un petit fanon ; écailles dorsales granuleuses ; d'ailleurs semblables aux Iguanes pour les dents palatines et les pores des cuisses. G. XIV. Ényale. Tête courte, crâne couvert de pla- ques polygones , égales entre elles ; pas de pores fémo- raux ; queue sans crête. G. XV. Ophryesse. Semblable aux Enyales ; mais une crête dorsale et surtout la caudale très-fortement dentelée et comprimée. G. XVI. Léiosaure. Tête courte, déprimée, à petites écailles plates , convexes ; pas de crête médiane ui pores fémoraux ; des dents au palais ; les doigts anté- rieurs courts, arrondis, gros, et garnis en dessous d'une rangée d'écaillés lisses. |G. XVII. Uperanodon. Tête couverte en devant de petites plaques inégales , une grande plaque occipitale ou SAUUlIiNS EU NOTES. 3^ et des écailles sus-oculaires larges ; pas cle cleirts au pa- lais ; un pli transversal et un longitudinal sous le cou ; pas de pores fémoraux ; tronc presque triangulaire , surmonté d'une petite crête dorsale qui ne s'étend pas sur la queue. G. XVIII. Hypsiba-te. Semblables aux précédents , mais des dents au palais ; deux carènes sur le dos ; le derrière des oreilles épineux ; pas de pores fémoraux ; écailles carénées , entuiléës. G. XIX. HoLOTROPiDE. Cou lisse, plissé irrégulière- ment sur les côtés; un repli oblique delà peau au- devant des épaules ; bord auditif dentelé en avant ; les écailles dorsales carénées et disposées de manière à for- mer des lignes obliques , saillantes , convergentes sur l'écbine ; une crête dorsale et caudale ; pas de pores fé- moraux ; les trois premiers doigts postérieurs den- telés. G. XX. Proctotrète. Pas de pores sous les cuisses, mais de très évidents au-devant du cloaque chez les mâles ; pas de crêtes longitudinales ; des dents au palais ; écailles entuilées , les supérieures carénées. G. XXI. Tropidolépide. Cou présentant une sorte de fente oblique sur les côtés ; pas de crêtes en lon- gueur ; queue grosse , déprimée à la base ; écailles im- briquées , carénées sur le dos , lisses sous le ventre. G. XXII. Phrynosome. Corps court, déprimé, à queue et membres très courts ; écailles entremêlées sur le dos de tubercules trièdres ; occiput garni d'é- cailles ou de tubercules piquans , redressés. G. XXIII. Callisaure. Corps et queue déprimés et alongés ; doigts très longs , grêles ; longue série de pores fémoraux ; dents maxillaires simples , coniques; pas de palatines , pas de pli longitudinal sous la gorge. 38 LÉZARDS IGUANÎENS G. XXIV. Tropidogastre. Ecailles du dos à une ca- rène, celles du ventre à trois ; pas de pores aux cuisses ; une petite crête longitudinale; deux ou trois plis en travers sous la gorge. G. XXV. MicROLOPHE. Un repli de la peau sur les côtés du ventre et au-devant des épaules , un autre ar- qué sur la poitrine ; Lord du trou auditif dentelé en avant; une crête basse, dentelée sur le dos, et sur la queue. G. XXVI. Egphymote. Tronc déprimé , court , à écailles lisses sous le ventre , surmontées de carènes formant des lignes convergentes sur le dos ; queue à écailles verticillées , carénées ; pas de pores fémoraux ; des dents au palais. G. XXVII. Sténocerque. Queue longue, comprimée, entourée d'anneaux de grandes écailles épineuses ; écailles du dos carénées, formant des lignes obliques ; celles du ventre lisses ; des dents au palais. G. XXVIÎÎ. Strobîlure. Semblable au précédent , mais pas de dents palatines ; une grande plaque occi- pitale entourée de petites scutelles ; des plis comme ramifiés sur les parties latérales du cou. G. XXIX. Trachycycle. Corps élancé ; la queue ar- mée d'écaillés épineuses disposées par anneaux, légère- ment étranglés à leur base ; pas de crête médio-longi- tudinale; pas de dents au palais; dessus des cuisses hérissé d'épines ; pas de pores fémoraux. G. XXX. Oplure. Corps trapu , queue grosse , gar- nie d'épines ; des dents au palais , des plis sous la gorge ; pas de crêtes médianes, pas de pores aux cuisses; écailles du dos variables suivant les espèces , lisses ou carénées. ou saur'enS eunotes. 39 G. XXXL Doryphore. Un pli longitudinal sur les flancs , deux larges plis sur le milieu du cou ; membres courts, trapus, égaux devant et derrière; pattes à doigts alongés , grêles ; pas de pores fémoraux ; queue courte , aplatie , large à la base , garnie sur les par- ties latérales et supérieures d'écaillés armées d'une épine aiguë. ÏI« SOUS-FAMILLE -. LES AGKOBOiNTES. G. XXXIL IsTiuRE. Corps comprimé ; une crête dorsale; un petit fanon , un pli en V au-devant delà poitrine ; le tympan à fleur de tête ; des pores fémo- raux ; doigts, et surtout les postérieurs, élargis par des écailles ; queue deux fois plus longue que le tronc. G. XXXÏIL Galéote. Pas de pli transversal sous le cou ; cjueue très longue , sans crête ; pas de pores aux cuisses. G. XXXIV. LoPHYRE. Des écailles disposées par bandes obliques : un pli en travers du dessous du cou. Ecailles qui coiivrent le dessus du corps, for- mant des bandes transversales ; celles du ventre petites et carrées : pores aux cuisses. G. XXXV. Lyriogéphale. Pas de tympan visible ; le bout du museau surmonté d'une protubérance molle écailleuse ; une crête sur le dos et la queue. G. XXXVL Otogrypte. Museau plane , non pro- longé ; occiput aplati horizontalement ; pas de tym- pan visible ; queue arrondie ; pas de goitre ni de plis sous la gorge. G. XXXyn. Gératophore. Museau prolongé en une espèce de petite corne cylindrique. Pas de crête sur la queue, qui est arrondie , conique et non comprimée. 4o ïiÉZARDS iGUANlENS G. XXXVlli. SiTANE. Dans les mâles un énorme fanon sous le cou, s'étendant jusque sous le ventre; queue longue , conique , sans crête ; quatre doigts seu- lement aux pâtes postérieures. G. XXXIX. Chlamydosaure. Une énorme collerette plissée , dentelée , étalée de chaque côté du cou , for- mée par la peau couverte d'écaillés , et soutenue par des stylets osseux. G. XL. Dragon. La peau des flancs étendue et sou- tenue par les côtes, pour former une sorte d'aile ou de parachute ; un fanon sous le cou. G. XLI. Léiolépide. Corps élancé, couvert d'écaiiles lisses et serrées ; cuisses garnies de pores ; langue en fer de flèche , écailleuse en avant , papilleuse à la base ; pas de fanon ; pas de crête dorsale ; queue conique très- grêle. G. XLIL Grammatophore. Un grand tympan à fleur de tête ; des tubercules trièdres par bandes longitudi- nales sur le dos , transversales sur la queue ; des pores aux cuisses. G. XLin. Agame. Des pores sur Fécaille antérieure qui recouvre le cloaque; pas de pores sous la partie inférieure des cuisses. G. XLIV. Phrynocéphale. Tête arrondie, aplatie, à cou comme étranglé ; tronc large , déprimé ; pas de crête dorsale ni de pores fémoraux ; bord des doigts dentelés. G. XLV. Stellîoxx. Queue garnie d'écaillés épi- neuses , disposées par anneaux ; pas de pores aux cuisses. G. XLVL Fouette - queue. Queue aplatie , garnie d'anneaux d'écaillés épineuses ; des pores sous les ou SAURIENS r.UISOïES. Al cuisses; tête triangulaire; tronc alongé et déprimé, à écailles petites , régulières. Telle est Fénumération rapide des quarante -six genres que nous rapportons à la famille des Iguaniens, mais nous devons donner quelques détails sur les mo- tifs qui nous ont dirigés dans cet arrangement , qui ré- sulte de considérations plus ou moins importantes , ainsi que nous allons le faire connaître. Nous ne partageons nullement l'opinion des erpéto- logistes qui ont voulu trouver dans le groupe des Igua- niens, indiqué par Guvier, les élémens propres à réta- blissement de plusieurs familles , même après en avoir éloigné les Gordyies , que la disposition verticillée des écailles appelait naturellement parmi les Gyclosauriens. Le soin tout particulier que nous avons mis à étudier cette tribu des Lézards nous a pleinement convaincus qu'ils doivent être tous réunis dans un même cadre , attendu qu'on cbercîierait vainement parmi les espèces des caractères assez importans pour motiver une divi- sion telle que doit l'exiger l'établissement d'une famille. Il n'y aurait que le mode d'implantation des dents sur le bord des mâchoires , ou dans la rainure dont elles oc- cupent la partie interne. Cependant, cette distinction en Acrodontes et en Pleurodontes n'étant réunie à au- cune autre particularité de l'organisation d'une grande valeur, ne pouvait réellement suffire. La conformation de la langue , à quelques légères modifications près , est la même dans toutes ces espèces, et l'écaillure, aussi variable chez les Pleurodontes que cliez les Acrodontes, ne pourrait pas être employée avec plus de succès. Conséquemment , nous avons du adopter la famille des 4^ LÉZARDS ÎGtANIENS Iguanieiis , que nous partageons à la vérité , de même que Cuvier , Wagler et Wiegmann , en deux grandes sections ou sous-familîes, mais non d'après les mêmes principes que ces auteurs. Ainsi nous n'avons pas pris avec G. Cuvier, pour base de notre division, l'existence ou l'absence de dents palatines ; car ce caractère ne pouvait servir qu'à la distinction des genres. Nous avons eu bien plus de raison pour ne pas faire entrer, comme grande division , la considération de la forme comprimée ou déprimée du corps , ainsi que l'avaient fait Wagler et M. Wiegmann , car cette particularité est d'une valeur encore moindre , puisqu'il est vrai que parmi les Anolis il existe à la fois des espèces à corps élevé et d'autres à corps aplati. Nous avons préféré tirer nos moyens de distinction de la structure des organes, et nous les avons trouvés dans la dilïérence bien réelle que nous avons dit exister dans le sj^stème dentaire des Sauriens qui nous occupent. Ainsi partagés , et rangés suivant l'ordre indiqué dans le tableau qui va suivre , les Iguaniens constituent deux séries parallèles, composées d'espèces, parmi lesquelles celles de l'une sont , quant aux formes extérieures , à peu près semblables à celles de l'autre. On en voit même qui paraissent avoir été exactement construites d'après le même modèle. Les exemples les plus remarquables nous sont offerts par les Basilics et les Istiures , les Iguanes et certains Lopliyres ; les gen- res Oplures , Doryphores d'une part , et les Fouette- Queues de l'autre. Les Callisaures rappellent, jusqu'à un certain point , les formes des Dragons , et les Hyp- sibates celles des espèces d'Agames , connues sous les noms de Sombre et des Colons. De prime abord , il paraît facile de réunir les genres ou SAURIENS EUNOTES. 4^ qui composent cette famille en clifFérens petits groupes cfui fiiciî itéraient la détermination cle ces derniers, ou, en d'autres termes, de subdiviser en tribus , d'une ma- nière bien précise , ces deux grandes sections ou sous- familles. Mais il n'en est point ainsi, attendu que tous les genres se lient les uns aux autres par des nuances pour ainsi dire insensibles. Toutefois , nous en avons fait l'essai , mais le résultat nous a semblé si peu satis- faisant , que nous nous contenterons simplement de le présenter dans un tableau qui va suivre , sans l'appli- quer à îa classification que nous avons adoptée pour les Iguaniens , et cela parce que nous avons trouvé que ces tribus ne peuvent être distinguées les unes des autres avec assez de précision , si ce n'est pourtant celles des Anoliens , que la conformation de leurs doigts caracté- rise d'une manière toute particulière. Cependant ces groupes , considérés d'une manière générale , dénotent , jusqu'à un certain point , des rapports naturels entre les genres ainsi disposés ; mais , nous le répétons , ce sont plutôt des aperçus indiqués par la conformation apparente , que des divisions établies sur de véritables caractères , tels que les naturalistes pouvaient le désirer. 44 LEZARDS IGLANILNS Essai d'une classification naturelle des Lézai^ds Iguaniens élargis sous la pénultième phalange. sans crête A doigts comprimé plus ou moins : dos à crête \non éi argis: corps/ distinct. sans épines : à tympan déprimé ou rond : queue caché. à épines verlicillécs. ou SAURIENS EUNOTES. 45 en deux sous -familles , subdivisées en neuf tribus. Sous-Familles 1. PIiEUROBOI^TES. Tribus. 2. ANOLIENS A^or.ls. 1. POLYGHRIENS /POLYCHUE. \ UllOSTKOPHE. \ Lvimancte. \^N0R0PS. 3. IGUANIENS 4. TROPIDOLÉPIDIENS f CORYTHOPHANE. Basilic. Alopo,\ote. Amdlyrhinque. Iguake. MÉtopocÉros. Cyclure. Brachylophe. EiNYALE. Ophryesse. LÉlOSAURE. Hypsibate. holotropide. IProctothÈte. Tropidolépide. Phkynosome. Cali.isaore. Tropidogastre. Microlophe. ecphymote. ( StÉnocerque SïROBlLURE. s. OPLURIENS {Trachycycle. OPLURE. Doryphore. 2. ACHOBOMTSS. Tribi 1. AGAMI ENS Ge lires . 6. GALEOTIENS . . . ISTIURE. LOPHYP.E. LyriocÉphale. CÉtaïophore. Otocrypte. Galéote. SlTANE. DRAGOi"?. IChamydosadre.' LÉiolÉpide. I Gr AMM ATOPIIORE, Agamë, 8. PHRYNOCÉPHALIENS. PnRYKocÉPHAr.F. 9. STELLIONIENS F». f STEI.r.lON, Fodette-queue. ■ ^' ■ ■- "'^' 4^ LÉZARDS ÏGUANIENS Cette famille des Iguaniens ne se laisse pas diviser en genres d'une manière aussi régulière et en appa- rence aussi naturelle que ceux qui ont été établis dans les autres tribus du même ordre des Sauriens. Nous voulons dire que les caractères distinctifs des genres n'ont pas pour base les diverses modifications que pré- sente une même partie du corps , ou un organe spécial comparé dans toute la série des espèces de Tune ou de l'autre sous-famille , comme cela a lieu , par exemple , cbez les Crocodiliens , qui ont offert une si notable dif- férence dans la forme du museau ou des mâchoires ; ou bien comme dans les Geckotiens , dont les genres ont été fondés principalement d'après la forme des doigts. Ici , pour établir les genres, il a fallu avoir recours à presque toutes les parties du corps dont on a emprunté des caractères. Ainsi, tantôt nous nous sommes servis de la différence que présente la forme des doigts ; tan- tôt de la présence ou de l'absence , soit d'un fanon , soit des dents palatines , ou bien de celles des pores fémo- maux. Parfois on a mis en opposition les diverses ma- nières dont le cou est plissé ; dans d'autres cas on a tenu compte du plus ou du moins de développement que pi^nd la peau des flancs , soit qu'elle forme un simple pli, soit qu'elle s'étende horizontalement en une sorte de membrane aliforme , soutenue ou non dans son épais- seur par les fausses côtes prolongées. On s'est égale- ment servi de l'existence ou de la non apparence du canal auditif externe. La forme de la queue elle-même , ou la disposition des écailles qui la recouvrent , ont été aussi employées dans certains cas pour mettre en opposition des genres rapprochés par la marche symé- trique , mais fort differens sous beaucoup d'autres rapports. Tel est le système que nous présentons dans le tableau qui se trouve placé en regard de cette page, TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES DE LA FAMILLE DES IGUANIENS OU EUNOTES Espèi-cs à dent;, ! ■ le bord ÎDleriu- d'un sillon creusé dans les mâchoires. . 1" Sous-Fai LES PLEURODONTES. (solidement fixées surir bord saillant et plein des mâchoires. ... i!" Sous-Famili.e -. LES ACRODONTES. \paraUsant privÉc d'é' Irès-.ipparcti*, liistribué» réguliô fannelée ou à verlicilles réguliers [sans fanon : plaques de la léte J I Iréi dilTércnte* les unes dea nnlrM. ou h^lérogéc 7rdlc!i : à écailles , PLEURODONTES pcliles : à occiput/ I le doieila queue : celle-ci garnie I élargi» au moyen d un repU de la peau. . .impie*: eouj «MU» fanoQ, mais à pli later I hérissée de faisceaux ou de groupes d'épin tnpie : plaque de 1 occJput< un prolongement en forme de casque. . rticillées : plaque de l'occiput/ ftrèspeUtcs . l^fort grandes. l préhensile ou pouvant se contourii< non préhensile . dos à £c3illc>( / garni dun petit fanon ou pli longitudinal . (ni plissé Iransversa les vcrlicillées : peau du cou en dessous (formant un double pli en I >Dus lantepcnaltieir.e p^.al3nge une sorte de collerelle latérale pli'sée et eouverle décaillei. 1 avec une Irésl ongue créle , . mples plis et à queue f /^ crête on hérissé d'é| Upineuse mprinié : pas de pore \CROD0NTES : i tympai ,uu pli : simple.: sous le cou ', d.pnme : de. po, rentoilées : flancs I (pas de pli transversal. .... !cinq : écaille» de la queue| (garnis de membrane» aliformea rayonnécs (plus ou moin, épineuse. , disposées par anneaux réguliers verticillés quatre seulement : un long fanon , ou pli pendant aoaa la gorge ■ un renflement hémisphérique , , . ■ - une sorte de corne molle, écaiUeuse urmontée dune crétc (prolongé cl terminé pai , ClCLORl .... 3. l3. Bn^carLors 33, PanmoiOMi I unicarénées, ... i5. OroBTuii ( tricarénée. . - - - 2^. Tropidooi» t obliquement . 19- Holotbopid 38. Sthobii ^trèi longue, grêle. ... 3. L»u.»«ct I médiocre, conique 36. EcpnniOTE 33. lîTIOM . 46. FOOFTT.-i 43. AciM. 33 G^uon .\o. Dntooit 45. Snujoit Nombre total des 1 ou SAURIENS EUNOTES, 4? § II. ORGANISATION. MOEURS. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. j[o Organisation. Mœurs» DansFexposé que nous allons faire de la sLruclure des Sauriens qui appartiennent à cette famille, nous aurons peu de considérations nouvelles à présenter : ce serait d'ailleurs nous répéter inutilement. En traitant de Tor- ganisation et des mœurs des Reptiles de cet ordre en général, nous avons déjà consigné, dans le second vo- lume de cet ouvrage ( pages 398 et suiv.) , les particu- larités les plus notables que nous offriront certains genres. IVous n'aurons donc qu'à les indiquer ici som- mairement. Cet énoncé éveillera de nouveau l'attention du lecteur , qui trouvera ensuite plus de détails sur ces faits d'observations dans les articles suivans , où il sera spécialement question des genres dont les noms se trouveront relatés. La forme générale du corps et la disposition du squelette ne varient guère que pour les proportions des diverses réi?:ions de l'écbine , surtout dans celle de la queue, et pour la configuration des vertèbres, dont les apophyses épineuses et transverses correspondent à l'état extérieur de compression ou de dépression , lors- que le pourtour n'en est pas arrondi et les diamètres successivement décroissons, ce qui est le cas le plus or- dinaire. Cependant , chez le plus grand nombre des es- pèces , tels que chez les Lopbyres, les Basilics, lesPoîj- chres , les Iguanes, la région du dos offre une saillie prononcée , soutenue par la série des apophyses épi- neuses du rachis, qui , le plus souvent, forment ainsi cette crête qui Içs a fait désigner sous le nom d'Eunotes, 48 LÉZARDS IGUANIENS Cette disposition se fait surtout remarquer dans les Basilics et les Agames ; tandis que chez les Stellions et les Fouette-Queues les épines dorsales sont peu sail- lantes. Il faut aussi faire observer que , relativement à la longueur delà queue, les corps des vertèbres qui la constituent sont beaucoup plus courts chez les espèces qui Font peu longue , comme les Phrjnocéphales, que dans celles qui l'ont excessivement prolongée. Chez ces dernières même , tels que les Iguanes et les Anolis, il j a une autre particularité ; c'est que les corps ou les par- ties centrales et cylindriques de ces vertèbres caudales, plus grosses , et comme dilatées à leurs extrémités , pour les articulations réciproc[ues , ont en même temps la portion moyenne plus grêle et plus fragile , de sorte que c'est dans cette portion que s'opère souvent la rup- ture qui donne lieu consécutivement à la reproduction de la queue et aux difformités qu'elle présente alors. En effet, d'après les observations faites par M. Rousseau père, les squelettes des Reptiles Sauriens qu'il avait eu oc- casion de préparer, et dont la queue était jnutilée, ont constamment offert dans ce cas un long cône cartila- gineux , au lieu de vertèbres distinctes , et Garus a re- connu que la moelle épinière ne se reproduit pas dans cette tige cartilagineuse qui remplace les vertèbres de la queue. Le nombre des vertèbres cervicales est le plus souvent de six. Cette région est généralement raccourcie : ce- pendant elle a besoin de beaucoup de force , car elle soutient la tête à laquelle , par le moyen de ses mus- cles , elle imprime des mouvemens brusques et rapides pour étourdir la proie qui résiste , lorsqu'elle est saisie entre les mâchoires. Souvent les pièces osseuses offrent des apophyses trachéliennes articulées, qui sont vérita- ou SAURIENS EUNOTES. 49 blement des indices ou des rudimens de celles des côtes qui doivent suivre , comme nous l'avons déjà fait con- naître en traitant des Crocodiles. Les vertèbres dorsales, ou celles qui portent les côtetj vraies, varient beaucoup pour le nombre dans les dif- férens genres. Les premières lombaires qui les suivent leur sont semblables , si ce n'est qu'elles ne portent pas sur les parties latérales de leur corps ces facettes arti- culaires qui caractérisent celles qui les précèdent. Le plus ordinairement il n'y a que deux vertèbres pelvien- nes ) sur lesquelles porte l'os iléon ou le bassin. La tête est constamment articulée par un seul con- dyle, situé au-dessous du grand trou occipital qui livre passage à la moelle nerveuse. Elle présente de grandes différences pour la configuration , ce qui dépend de la conformation des os qui appartiennent au crâne (1) , à la face ou aux mâchoires , ainsi que nous le dirons en traitant des genres. Nous indiquerons plus loin , à l'occasion des organes digestifs , les modifications que présentent les mâchoires et les dents dont elles sont armées. Les côtes sont généralement grêles, faibles, arron- dies et de même forme, quoiqu'elles varient pour les courbures , suivant que le tronc est cylindrique , dé- primé ou comprimé dans sa région thoracique. Les pre- mières, ou les antérieures, se rendent le plus souvent sur les parties latérales d'un sternum , ou sur une série de petits os qui occupent la partie inférieure de la poi- (i) ïl a été noté par Caruâ ( tome i, n^aiB) que dans les Iguanes il existe, entre les lames interne et externe des os du crâne, une sorte de diploé celluleux. Ce qui est rare chez les Reptiles qui n'ont pas l'organe de l'odorat très développé. REPTILES, IV, 4 5o LÉZARDS IGUANIENS trine ; ou bien elles se réunissent entre elles sur la ré- gion moyenne, à peu près cle la même manière que chez les Caméléons, car cette disposition se retrouve chez les Polychres et les Anolis. Dans les Dragons , les côtes postérieures sont libres et prolongées dans l'é- paisseur de la peau des flancs, pour soutenir la sorte de parachute étendu sur les parties latérales du corps com- prises entre les membres antérieurs et les postérieurs. Cependant, ainsi que nous l'avons déjà dit, les Sau- riens diffèrent essentiellement des Ophidiens, en ce que les côtes sont toujours réunies en partie sur la région antérieure de la poitrine , et limitent alors constam- ment l'étendue transversale et verticale du tronc. Aussi ils ne peuvent avaler une proie plus grosse que le corps , comme le contraire a lieu chez les Serpens , dont les côtes , de même que les mâchoires, devaient se prêter au mé- canisme de leur singulière déglutition. Toutes les espèces de Sauriens Eunotes ont les deux paires démembres toujours apparentes et terminées par des doigts, dont le nombre ne varie que très peu. Leur conformation , leur longueur respective , ont été d'ail- leurs étudiées, et ont servi à caractériser les genres, principalement pour les Anolis et pour cjuelques autres, qui ont oiïert c[uelques particularités, tels que les Si- tanes. Généralement les pattes sont écartées ; mais ce- pendant moins courtes que dans plusieurs autres fa- milles ; telles que celles des Geckos, des Scinques et des Chalcides ou Cycîosaures. Ainsi la présence d'une épaule formée par deux os et celle d'un bassin carac- térisent ces Sauriens et les éloignent des Ophidiens, Les muscles , dans cette famille de Sauriens, n'offrent pas de dispositions bien spéciales, à rexception de quelques particularités dépendantes de la fgrmq ou ou SAURIENS EUNOTES. Ôl de la modification de certaines parties, comme dans les Iffuanes, les Dragons, les Sitanes , les Istiuresou Phy- signatlies de Cuvier. Mais ces détails se reproduiront quand nous ferons connaître ces genres. D'ailleurs on trouvera des renseignemens dans les ouvrages d'ana- tomie comparée , tels que ceux de Cuvier, de Garus et de Meckel , ainsi que nous l'avons déjà dit à la page 610 du second volume du présent ouvrage. Quant aux organes destinés à la sensibilité dans les 3auriens Eunotes, nous n'aurons également rien de bien notable à faire connaître ; car toutes les particula- rités ou les modifications présentées par les instrumens destinés aux sensations , sont employées comme indi- cations caractéristiques dans la diagnose des genres. M. Cuvier, dansson ouvrage sur les ossemens fos- siles, a fait connaître , par des descriptions et des figu- res , la conformation du crâne cbez les Iguanes, les Uromastix et les Agames : et Wiegmann , dans son Er- pétologie du Mexique , a présenté beaucoup de détails sur le même sujet, en décrivant le Cliamœleopsis , le Cyclure , le Scélépore et les Plirjnosomes, comme on le verra à chacun de ces articles. Pour les tégumens, nous rappellerons les tubercules polyèdres des Grammatopliores ; les épines du cou des Agames ; celles de la queue des Doryphores, Strobilures, Sténocerques , Uromastix et Tracliycycles ; les écailles carénées des Opbryesses, Laimanctes, Tropidogastres etEcphymotes ; les expansions cutanées des diverses ré- gions des crêtes du dos et de la queue dans le plus grand nombre de genres, mais surtout des Iguanes, des Istiures, des Basilics ; celles de la nuque ou de Focciput dans les Corytbophanes et ces mêmes Basilics j sur les flancs des Dragons çt des Gallisaures ; et enfin du cou, 4 Sa LEZARDS ÎGL"ANïE;?î3 sous la forme de fanon , dans les Sitanes , les Dragons^ les Iguanes, ou sur les parties latérales au devant des épaules dans les Clilamydosaures. C'est ici que nous devons également relater les pores que présentent un grand nombre de genres, soit le long des cuisses postérieures, tantôt sur une simple ligne , tantôt sur deux rangées longitudinales et pa- rallèles ; soit aussi au devant de l'anus : circonstances dont nous nous sommes servis pour dresser le tableau synoptique destiné à îa classification des genres , et que l'on pourra consulter à ce sujet (1). En générai, les doigts sont alongés et terminés par des ongles crocbus. Le seul genre des Anolis présente une dilatation particulière sous les avant-dernières pha- langes. Plus les doigts sont courts et les ongles droits , moins les espèces chez lesquelles on observe cette dis* position sont habiles à grimper ; aussi les a-t-on dési- gnées , peut-être à tort , sous le nom à'Hiuniuagues , tandis que les autres ; à doigts alongés et inégaux , et à ongles acérés et crochus , ont été appelés Grimpeurs par excellence ou Dendrobates y c'est-à-dire marchans sur les arbres. Ainsi que nous l'avons exprimé dans les généralités sur les Sauriens , les organes destinés à l'odoration sont peu développés ; ils le sont surtout très peu dans les Eunotes , car il n'y a chez eux aucune anfractuosité ni sinus aérien; en outre les orifices externes des na- rines sont peu humides et très petits , situés le plus ordinairement très près de l'extrémité du museau , et (i) Voyez Gn outre Touvrage de Mcisncr : dissertation in-4<' publiée à Bàle en 1882, intitulée : Oe Ampliihiorum quorumdam pa^ piîlis, gl and nlisque fémoral ihus. ou SAURIENS EUNOTES. 53 rapprochés Fun de l'autre en dessus. En dedans de la bouche les narines s'ouvrent par une simple fente sur laquelle la langue peut s'appliquer comme une sou- pape. Ces conduits sont principalement et presque uniquement destinés à l'entrée et à la sortie de l'air qui sert à la respiration , et l'animal ne paraît guère s'en servir pour explorer de loin les qualités olfactives de sa proie, qu'il dislingue plutôt à l'aide de la vue et de l'ouïe, que par l'olfaction ; la respiration s'opérant d'ailleurs à des intervalles assez éloignés. En exposant les caractères généraux de cette fa- mille , nous avons déjà fait connaître la disposition et la conformation de la langue, qui peut bien donner la sensation des saveurs, mais qui est surtout propre à imprimer des mouvemens à la proie soumise à l'action des dents et à l'acte de la déglutition. Sous ce dernier rapport , elle se trouve liée à l'os hyoïde , qui présente en effet des modifications importantes dans les difTé- rens genres. En général, elle est courte, larae , mo- bile à son extrémité , mais elle n'est pas fendue profon- dément à sa pointe qui est libre. Quant à sa base , elle ne peut pas rentrer dans un fourreau , et c'est un carac- tère qui la distingue en particulier de celle des Vara- niens et des Caméléons. Aussi Wagler a-t-il employé l'expression de Pachyglosses pour indiquer cette dis- position. Cette langue est toujours humide et enduite d'un suc gluant ; ses papilles, qui varient pour la forme, en ce que les unes sont coniques , et les autres comme écailleuses et entuilées de devant en arrière, paraissent devoir servir à la perception des matières sapides. A l'exception de quelques genres , et en particulier de ceux qu'on a nommés Otocrjpte et Phrjîiocéphale dpnt le tympan n'est pas apparent , tous les Iguaniens 54 LÊZAF.DS IGUANIENS ont un canal auditif", plus ou moins élargi à son orifice externe ou à fleur de tête ; quelquefois , comme dans certains Agames , ce n'est qu'une simple fente , dont l'entrée se trouve protégée par quelques écailles poin- tues et comme épineuses. Tous les Iguaniens connus ont des yeux garnis de paupières mobiles ; l'orbite, dans laquelle ils sont pla- cés , varie par son étendue et par les limites que déter- minent les os de la face et du crâne. La plupart ont l'arcade surcilière avancée ; quelquefois elle est tuber- culeuse et très saillante , comme dans l'Ophryesse et l'Hypsibate. Jusqu'ici nous ne connaissons pas d'es*- pèces chez lesquelles les observateurs aient indiqué une pupille à fente linéaire ; cependant on a dit de quelques-unes qu'elles étaient nocturnes. Sous le rapport des organes de la nutrition , la fa- mille des Iguaniens ne nous présente pas de particula- rités notables , autres que celles dont nous aurons soin d'indiquer la disposition quand nous ferons connaître les genres. La structure générale de la bouche , de l'ar- ticulation des mâchoires, de la forme des dents, les mouvemens de la langue, ont été exposés dans les géné- ralités sur les reptiles Sauriens , à la page 636 et sui- vantes du second volume du présent ouvrage. Guvier , dans la seconde partie du cinquième tome sur les osse^ mens fossiles, a fait figurer , sur les planches XVI et XVII les têtes osseuses et l'os hyoïde , d'un Iguane et d'un Agame. Quant aux dents des mâchoires , dont nous avons eu soin d'indiquer la forme et la disposition dans chacun des articles qui sont consacrés aux genres , nous devons rappeler que Wagler, à la fin de son système naturel des Amphibies, en a présenté une description très détaillée , d'après une ou plusieurs ou SAURIENS EUNOTES. 55 espèces de chacun des genres qu'il a décrits. Nous de- vons dire seulement ici , que c'est dans cette famille des Eunotes qu'on observe d'une manière plus évidente les dents palatines et ptérygoïdiennes, qui se retrouvent ensuite d'une manière plus évidente dans l'ordre des Serpens. Il en est de même de l'os hyoïde, dont les cor- nes et la partie supérieure du corps sont d'autant plus prolongées , qu'elles servent , chez quelques espèces , à soutenir la peau qui forme le fanon ou le repli lon- tudinal des tégumens qu'on voit sous le cou et sous la mâchoire dans les Sitanes , les Basilics , les Dragons , et surtout dans les Anolis , espèces qui ont fourni à M. Thomas Bell le sujet delà description et des figures qu'il en a données (1). Nous n'avons rien de bien particulier à faire con» naître sur les voies digestives ; nous dirons seulement que , dans les recherches anatomiques auxquelles nous nous sommes livrés , nous avons trouvé le ventricule de plusieurs espèces rempli de débris de végétaux en assez grande quantité , tels que des fleurs , des feuilles et des graines , qui nous porlent à croire que plusieurs sont herbivores ; circonstance qui n'est guère d'accord avec la forme des dents , dont aucune n'a offert des cou- ronnes tuberculeuses, ni composées d'émail et de ciment osseux apparent. Ce fait a été d'ailleurs constaté par Wiegmann, Wagler et Garus. Chez la plupart , l'estomac semble être une portion continue de l'œsophage , si ce n'est que les fibres et les rides sont le plus souvent dans une autre direction ; en (i) Voyez Annales des Sciences naturelles , ton?. VII, pag. 191, et non i3i, comme il est indiqué par erreur typographique à la page 644 de notre second volume. 56 LÉZARDS IGUANIENS. outre, il n'y a pas de véritable cardia. Le ventricule, proprement dit, est le plus souvent conique, et le pylore n'est distinct que par un faible rétrécissement, qui est assez alongé dans le Stellion , Tlstiure pliysig- natlie et les Iguanes. Dans le Polyclire , les Galéotes et le Lyriocépbale , ce pylore est généralement peu mar- qué, à cause de sa brièveté et du peu d'épaisseur de ses parois. Les intestins varient pour la longueur. Dans les es- pèces qui ont la queue très longue , comme les Iguanes , les proportions du tube digestif ne sont guère que du tiers de l'étendue totale de l'écbine. Il n'y a pas de dis- tinction évidente entre les intestins grêles et ceux que l'on nomme ordinairement les gros ; de sorte que , dans ce cas , il n'y a pas de cœcum , tels sont le Gordyle ^ l'Agame, le Sitane; tandis qu'au contraire, dans les Iguanes , le Galéote et le Lyriocépbale , il existe un véritable cul-de-sac à la terminaison de l'intestin grêle quand il s'aboucbe dans le plus gros canal. La glande pancréatique est volumineuse cbez les Iguanes , Tïstiure et le Lyriocépbale. La forme et la situation de la rate varient. Le plus souvent elle est placée au milieu du mésentère sous l'estomac; tantôt à droite comme dans l'Iguane ; tantôt à gauche ou au milieu de la portion inférieure de l'estomac, ce qu'on remarque dans le plus grand nombre. Les organes de la circulation , de la respiration et des sécrétions n'ont présenté aucune disposition bien importante à noter, soit pour les formes, soit pour les usages , autres que celles que nous avons fait con- naître dans les généralités. Il en est de même des organes de la génération sur lesquels nous n'avons d'autres observations à relater que celles dont nous avons fait l'exposé général dans ou SAURIENS EUNOTES. 57 l'article de notre second volume précédemment cité, et auquel nous renvoyons. Les mœurs et les habitudes des Iguanes sont indi- quées par leur structure. Nous trouvons ici des Reptiles en général très agiles ; d'abord , parce que tous vivent dans des climats dont la température est constamment chaude , ensuite parce que tous ont les membres fort développés , et propres à supporter le tronc. Quelques- uns, par la forme comprimée et l'excessive longueur de leur queue, peuvent habiter les savanes noyées, où cet instrument doit leur servir de rame ou d'avi- ron. Leurs ongles crochus leur permettent de grimper facilement, et de poursuivre les petits animaux, qui deviennent leur nourriture la plus habituelle. Nous avons déjà dit (1) qu'on mange en Amérique la chair des Iguanes. 2° Distribution géographique . Il nous reste maintenant à faire connaître comment les Iguaniens ont été répartis sur la surface du globe. Les Pleurodontes semblent , pour ainsi dire , appar- tenir exclusivement au nouveau monde ou aux Amé- riques, à l'exception du genre Brachylophe. D'un autre côté , l'Amérique ne nourrit aucun Acrodonte. Toutes les espèces de ce groupe se trouvent en Asie , en Afrique , en Australasie , et une seule dans l'Eu- rope australe. Tous les Iguaniens qu'on a observés en Amérique habitent sa partie méridionale , si ce n'est le Phryno- some cornu et le Tropidolépide ondulé , qui sont , à ce qu'il paraît , originaires des régions septentrionales. Il n'existe donc en Europe cju'un seul Iguanien : (i) Tome II , pag. 619. 58 LÉZAKDS IGUANIENS c est le Stellion vulgaire , qu'on trouve , il est vrai , également en Afrique et en Asie. Dans cette der- nière partie du monde , on en compte trente - deux autres , dont vingt - huit appartiennent aux Indes orientales. Parmi les quatre autres se trouvent le Bra- chylophe à bandes , le seul de la sous-famille des Pleu- rodontes qui soit étranger à l'Amérique ; puis trois Phrynocéphales , dont l'habitation paraît limitée à la partie nord de l'Asie. En Afrique on rencontre , outre le Stellion vulgaire , douze autres espèces d'Jguaniens, c'est-à-dire un Phry- nocéphale , trois Uromastix ou Fouette-Queues, et huit Agames. L'Australasie produit les quatre espèces qu'on a rapportées au genre Grammatophore , puis un Fouette- Queue ou Uromastix, et le Saurien si bizarre pour les formes , que l'on a nommé Chlamydosaure ; ce qui fait un total de six espèces. Nous avons rédigé deux tableaux destinés à donner une idée exacte de la distribution géographique des genres et des espèces connues , dans un ordre tel qu'on puisse distinguer d'un coup d'oeil les dilïérentes régions du globe qui en paraissen t dépourvues , et celles où elles se rencontrent en plus ou moins grand nombre. En résumé , on voit que jusqu'ici on n'a fait connaître l'existence d'aucun Pleurodonte en Europe ni en Afri- que ; tandis qu'on a reconnu un Acrodonte dans la pre- mière de ces deux parties du monde et douze dans la seconde , et lorsqu'en Amérique on a pu observer qua- tre-vingt-quatorze Pleurodontes et pas un seul Acro^ doutes , on a trouvé un seul des premiers en Asie et trente des seconds ; enfin , pas un seul Pleurodonte en Australasie , où l'on a découvert jusqu'ici sept espèces d'Acrodontes. ou SAURIENS EUNOTtS, 59 Répartition des Tguaniens d'après leur existence géographique. IVoras des genres de la ife sous-famille ou des PLEURODONTES. POLYCHRE. . . . LaIMANCTE . . . Urostuophe . . NOROPS Anolis CoRYÏHOPHANE., Basilic. . , . . Aloponote . . . Amrlyrhinque . Iguane MÉtopocÉhos. . Cyclure . . . . Brachylophe. . Enyale OPHRYESSa . . . UpÉraivodoîv . . léiosaure . . . lÎYPSlBATF. . . , Holoïropide . . ProctotrÈte. . TropidolÉpide. . Phhynosome . . Callisaure. . . Tropidogastre. MlGROLOPIIE . . Ecphymote . . . StÉnocerque. . Strosiltjre. . . Trachycycle. • Oplure Doryphore. . . Nombre des espèces dans chaque partie du inonde. 3 5 I I 25 2 2 I 3 3 I 3 o 2 1 I 2 2 !0 8 3 I I 4 I ] I I 94 o a. O o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o Total des espèces 3 5 I I 25 2 2 I 3 3 I 3 I 3 I 1 2 2 10 8 3 I I 4 I I 1 i 2 I 95 6o Ï>EZARD& ÏGUANIENS Répartition des Iguanicns d'après leur çxisteiiQQ géographique. >'oitis des gpnr(»s de la 2» sous-famille , eu des ACRODOiNTES. TSTIURE GalÉote . . . . lopiiyre , . . . LyriocÉpiiale. . Otocrypte. . . CÉllATOPIlORE. . SîTANE Chi.amydosaure. Dragon . . . . LÉiolÉptde. . . Grammatophore Agame Php.vn ocÉphale Stellion. . . Fouette-queue . INoiTshre des espècfs dans chaque partie du monde. U 3o 12 1) e* o Vj în ^ - -i) cr ■;: = 'Z. t^ ~. o S s Zm ■< <:« CJ 0 I O o o 0 0 o 0 o 0 0 o 0 0 I o o o o o 4 o 0 o 0 0 o 0 I o n Total des espèces I 4 4 I 5 5o ou SAURIENS EUîïOTES. 6l § iii. des genres et des espèces de la famille des Sauriens eunotes ou lézards iguaniens. Nous avons indiqué dans la première section de ce livre les caractères de cette famille , et comment l'ob- servation a permis de la partager en deux tribus ou sous-familles. Nous allons maintenant procéder à Texa- men successif des genres et des espèces qui se rap- portent à cette distribution, en étudiant successive- ment les Iguaniens Pleur odon tes qui appartiennent à la première sous-famille , et les Iguaniens Acrodontes qui constituent la seconde tribu. PKEMIÈRE SOUS -FAMILLE DES SAURIENS EUNOTES. LES IGUANIENS PLEURODONTES. ( Cette tribu correspond h celle que Wagler a dési- gnée sous le nom de Pachjglossœ platycormœ et Ste^ nocormœ Pleurodojites , que M. Wiegmann appelle Pachjglossœ Dendrobatœ et Humwagœ Prosphjo-' doutes, ) Cette première sous-famille est beaucoup plus nom- breuse en genres et en espèces que la seconde , dont elle ne se distingue que par le mode d'implantation des dents. Celles-ci sont tout simplement appliquées sur le bord interne du sillon creusé dans les mâchoires , en sorte qu'il suffit que les gencives soient fendues et les os mis à nu pour que la base ou la racine de la dent apparaisse. Ces dents , qui sont fort rapprochées les uûeâ des autres , diminuent de hauteur graduellement et d'une manière presque insensible à mesure qu'elles avanicent vêts l'ex- 6tî LÉZARDS IGUANIENS trémité des mâchoires. On distingue rarement des la- niaires parmi ces dents , dont aucune n'est réellement pointue et conique , comme on en voit presque tou- jours chez les Iguaniens Acrodontes. Les dents maxil- laires des espèces de la tribu que nous étudions ont leur sommet ou la partie libre et émaillée , plus ou moins trilobée. Il n'y a que quelques genres dans les- quels on les voit dentelées sur les bords ; presque tous ont le palais garni de dents disposées sur une ou deux rangées de chaque côté. Tantôt la membrane du tym- pan est tendue à fleur du conduit auditif, tantôt elle est un peu enfoncée dans celui-ci , dont le bord peut être simple ou dentelé. On ne connaît encore aucune espèce qui soit privée d'oreille externe. C'est parmi les Tguaniens Pleurodontes seulement qu'on rencontre des espèces dont les doigts sont élargis à peu près de la même manière que chez certains Geckotiens. Tous les Iguaniens Pleurodontes , un seul genre excepté , celui des Brachylophes , sont originaires du nouveau monde. Pour trouver l'ordre et la série des genres , il suffira de consulter le grand tableau synoptique que nous avons fait placer à la page 46 du présent volume. Nous allons seulement reproduire ici les noms des trente-un genres d'après la distribution qui en a été faite pour leur étude successive : I. PotYCHUE. 12. Cycltjre. 22. Phrynosome. 2. Laimaincte. i3. Brachylophe. 23. Cai.lisaure. 3. Urosti'.ophe. i4- Enyale. 24. Tropidogastrs 4- NoROPS, ï5. Ophryesse. 25. MiCROLOPHE. 5. Akolis. i6. Léiosaure- 26. ECPHYMOTE. 6. CORYTHOPIIANE. 17- Uperanodon. 27. Stenocehque. 7- Basilic. i8. Hypsîbate. 28 Strobilure. 8. Aloponote. 19- Holotropide. 29. Thrachycycle» 9- Amblyrhynque. 20. PROCTOTRÈTE. 3o Oplure. «o. Iguane. 21. Tl\QPIOOJ.ÉPIOE, 3i. Doryphore. n. Mbtqpoç«ros. ou SAURIENS EUNOTES. 63 I-. GENRE. POLYGHRE. POLTCFIRUS (1), Guvier. Caractères. Peau de la région inférieure du cou formant un pli longitudinal ou. une sorte de petit fanon dentelé en avaiit. Des dents palatines ; des pores fémo - raux. Quatrième doigt des pieds de même longeur que le troisième. Ecailles du corps, toutes ou en partie imbriquées et carénées. Queue non préhensile; ni crête dorsale , ni caudale. IjCS Polychres ont des formes élancées , la tête pyramido- quadrangalaire plus ou moins alongée , couverte en dessus et latéralement de petites plaques polygones à peu près de même grandeur ; le cou gros ; le dos arrondi ; les membres de longueur médiocre , et la queue au contraire très déve- loppée, n'offrant, pas plus que le dos, la moindre trace de crête. Les narines sont latérales, ouvertes chacune dans une plaque de petit diamètre, située fort près de l'extrémité du museau. Les dix-huit ou vingt premières dents de chaque mâchoire sont simples , à peu près arrondies , et légèrement courbées en arrière ; toutes les autres sont droites , com- primées , à trois pointes ou angles à leur sommet. Celles qui arment le palais, disposées sur une petite rangée de chaque côté , sont courtes et coniques. La membrane du tympan est tendue sur le bord du trou auriculaire , qui est médiocre et sans dentelures ; les doigts sont simples. Aux pieds comme aux mains , le quatrième n'est pas plus long que le troisième. Sous toute l'étendue du cou et de la gorge, la peau pend en une sorte de petit fanon , dont le bord libre est dentelé (î) Ce nom de Folychrus, ^arohùxi^w, signifiç versicolpre , ^ui y m hu^Q9^f 4an? les eoujewrge 64 LÉZARDS IGUANIENS en avant. Mais à la jonction du cou avec la poitrine on ne voit point de pli cutané transversal, comme cela existe chez les Laimanctes et les Urostrophes, deux genres qui vont sui- vre celui-ci. La plus grande partie des écailles qui revêtent le corps des Polychres sont entuilées et surmontées d'une carène ; il y a une ligne de très-petits pores sous chaque cuisse. Les genres de la sous-famille des îguaniens pleuro- dontes, avec lesquels les Polychres ont le plus de rapport , sont ceux des Laimanctes, des Urostrophes et des Norops. Comme ces derniers , ils portent un petit fanon sous le cou ; mais ils offrent de plus qu'eux , des dents palatines et des pores fémoraux 5 deux caractères qui les distinguent aussi des Laimanctes , chez lesquels le fanon est remplacé par un pli transversal de la peau en avant de la poitrine. D'une autre part, la queue non préhensile des Polychres les fait différer des Urostrophes, qui manquent de pores aux cuisses et de fanon , et dont toutes les écailles sont lisses au lieu d'être carénées. Les Polychres ont, à ce qu'il paraît, la faculté de changer de couleur aussi promptementque les Caméléons, avec lesquels ils offrent d'ailleurs deux autres points de ressemblance qui méritent d'être signalés ; lé premier est d'avoir les poumons très développés et divisés en plusieurs bronches , avec| ou sans appendices ; le second leurs fausses côtes sont assez longues pour se réunir et former des cercles entiers autour du corps. Les Polychres vivent sur les arbres et se nourrissent d'in- sectes. Dans l'estomac de ceux que nous avons ouverts , tious avons reconnu des débris de Diptères et de petits Co- léoptères. Le Lacerta marmorata de Linné est 1 espèce qui a servi de type à Cuvier pour établir ce genre dans lequel on he compte encor^î aujourd'hui que deux espèces ; il l'avait désigné en français par un nom adjectif qui ne pouvait con- venir au genre ; il y rapportait l'espèce de Lézard décrit > ou plutôt indiqué , sous le nom trivial de marbré. ou SAURIENS EUNOTES. G. POLYCHRE. ï. 65 Wagler, en adoptant ce genre, y a réuni les Ecpliymotes de Fitzinger TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES Du GENRE POLYCHR] Dosa écailles de la /grandes que les latérales. . 1. P. Marbre. ligne médiane et < longitudinale plus \ petites que les latérales . , 2. P. ÂNOMAr,. J.Mul.»««t»».~iJaaiimj.-||||-|| II) |--| l'ill a^ Espèces à écailles du dos suhégales , les médianes étant un peu plus grandes que les latérales. 1. LE POLYCHRE MARBRÉ. Polychrus marmôratus. Cuvier- CiRACTÈRES. D'un brun marron , avec ou sans bandes transver- sales fauves , bordées de brun ; des traits bruns , divergeant du pourtour de l'œil. Tête , pattes quelquefois colorées en vert. Synonymie. Lacerta chalcitica marmoraia ex Gallœcia. Séba , tom. 2 , p. 79,tab. 76, fig. 4. Lacerta americana cum caudd lùngissima, Temapara dicta. Idem. tom. i^'*. pag. 140, tab. 88 , fig. 4. Lacerta cauda îereii , corpore triplo longiore , pedihus penîa- dactylis gula suhcristaia. Linn. Ameen. Acad. tom. i^^. p. 129. Lacerta marmorata. Linn. Mus. Adolph, Fred. p. 48. Jguana cauda longissima tereti , conica : Crista dorsi çel gulcb nulla. Gronov. mus. Ichth. p. 83; etZooph. p. i3. Lacerta marmorata. Linn. Syst. nat. édit. 10, p. 208, et édit. 12, p. 368. Le marbré, hdidé^. Hist. quad. ovip. t. I^^ p. 394> tab. 2G. ' Lacerta marmorata. Shaw, Gêner, zool. t. 3^ p. 224. Jguana marmorata. Latr. Hist. rept. t. i^'". pag. 2 65. Jgama marmorata. Daud. Hist. rept. t. 3, p. 433. Polychrus marmoratus. Merr.Syst. Amph. p. 48. Polj'chrus marmoraius. Spec. Lacert. Bras. p. 14, tab. 14. Polychrus marmoratus. Fitz; Verz. Mus. Wien. p. ^9. Polychrus fasciaius. Delaporte , Bullet, Se. nat. t. g, p. i to. BErTILES, IV. 5 66 LtZARDS IGUANïENS Polychrus marmoralus. Gray, Philos, magaz. t. 2 , p. 56. Le marbré de la Guj-ane. Cuv. Règn. anim. 2^. ëdit. t. 2 , p. 47. Polj^chrus çirescens.Wagl' Syst. Amph. pag. i4g. Polychrus marmoraius.Gu.er. Iconog. Règn. anim. tab. 11, fîg.3. Polfchrus marmoratus. Gray, Synops. Rept. in Griffith's anim, Kingd. tom. 9 , p. 47. Polychrus virescens. Schinz. Vebers. des Thierr. von Cuv. t. 2 , p. 65. Polychrus marmoraius. Neuw. Beïtr. zur Naturg. Bras. t. i*''. p. iio; et Rec. PL Golor. Anim. Bre's. tab. sansnum. Polychrus marmoratus. Eichw. Zool. spec. Ross, et Poloii. t. 3» p. 182.. Polychrus virescens. Wagl. Icon. et Descript. Amph. tab. ii, fîg. I. Polychrus sirigîçentris. Idem. loc. cit. fig. 2. Polj'^chrus marmoratus. Schinz. naturg. und Abbild. Rept. p, 88 , tab. 28 , fig. i. Polfchrus marmoratus. Wiegm. Herpetol. Mexic. part, i, p. 16. Camaleâo au Bre'sil. DESCRIPTION Formes. Le Polychre marbré a le corps assez fort , les membres médiocres et la queue exessivement aîongée. La tête est d'un quart plus large qu'elle n'est haute. La portion de sa face supérieure , comprise entre le bord orbitaire antérieur et la marge postérieure de Tocciput, est plane et de jfîgure carrée , tandis que la région antérieure présente une forme triangulaire et un plan incliné en avant. Le museau , ou plutôt l'étendue de la tête qui se trouve en avant des orbites, varie de longueur suivant les individus. Chez ceux où nous l'avons vue la plus courte, elle était égale au dia- mètre de l'orbite ; et chez ceux où elle s'est montrée la plus lon- gue, elle était d'un tiers plus grande que ce même diamètre de l'orbite. Le bout du museau est légèrement aplati. Les plaques céphali- ques sont médiocres, polygonales, plates, faiblement striées. Chaque lèvre est protégée par cinq ou six paires de squames ou SAURIENS EUNOTES. G. POLYCHRE. I. Û^ quadrilatérales oblongues. L'écaillé rostrale est également qiiac|ri- latérala», et moitié plus dilatée dans son sens transversal que dans son sens vertical. La plaque mentonnière a cinq pans , tous ar- qués; le supérieur en dehors, les quatre autres en dedans. Lçs ouvertures des narines sont grandes , arrondies et dirigées (pm s^f- riére. L'écaillé conique , dans laquelle chacune d'elles est percée , se trouve précédée de deux autres écailles , l'une trapézoïdale , l'autre rhomboïdale ; et derrière elle l'on voit une plaque hexa- gone , après laquelle il en vient quatre autres dont la figure Ti'est pas bien déterminée , mais qui toujours sont plus longues qpie hautes. Sur le museau, immédiatement derrière la rostrale, sont placées à côté l'une de l'autre, deux plaques subquadrangulaires « qui sont suivies d'une grande écaille hexagonale. Après celle-ci, il en vient encore deux qui ont la même forme qu'elle ; enfin trqiâ qui , de même que ces deux-ci , sont placées sur une ligne trans* versale. Une série reetiligne de trois ou quatre petites squames occupe la ligne médio-longitudinale de la surface crânienne , sé- parant les deux bandes ceintrées d'écaillés qui recouvrent les hovâi orbitaires supérieurs. L'on remarque que celles des plaques polygQ- jiales du dessus du derrière de la tête , qui en occupent ]&, région centrale, sont un peu moins dilatées que les autres, Un pavé de pet|-!« tes écailles, à surface légèrement rugueuse, protège les régiQn§su§« oculaires. Des squamelles lisses garnissent les tempes. L'puvejp* ture de l'œil est petite et circulaire ; les paupières sont couvef tgs de grains excessivement fins ; la membrane tympanale est légère? ment enfoncée dans le trou auriculaire , dont le contour subovalia n'offre point de dentelures. Sous la gorge et sous la région collaire pend un petit fanon , dont la partie marginale la plus voisine du menton est légèrement dentelée : c'est le seul pli que forme la peau du cou. Les écailles qui revêtent ce dernier ne sont point imbri* quées; celles de ses côtés sont granuleuses et lisses, celles du des» sous ovales et bombées , et celles du dessus épaisses , en losangei et fortement carénées. Le tronc est subarrondi et garni d'écaillés rhomboïdaîes carénées, qui sont très imbriquées sur le dos et soua le ventre ; tandis que sur les flancs elles le sont fort peu. Cous chées le long du tronc, les pattes de devant n'atteignent pas jusqu'4 la racine de la cuisse ; les pattes de derrière sont un peu moins courtes. Les fesses et la face inférieure des bras offrent des écailles, soit carrées, soit en losanges, lisses et légèrement convexes. Le* 5, (>8 LÉZARDS IGUANIENS autres parties des membres sont couvertes de squames rhom- boïdalescare'nées. Les doigts ont en dessus une bande d'e'cailles rhomboïdales, à surface lisse ; celles de leurs parties late'rales sont plus petites et disposées sur deux rangs ; en dessous ils sont garnis d'une range'e de grandes scutelles très élargies , et surmontées de cinq ou six carènes arrondies. La paume des mains et la plante des pieds présentent de petites écailles imbriquées , semées de pe- tits points granuleux. 11 existe , sous chaque cuisse , de sept à neuf petits pores ovoido-circulaires, percés chacun dans une écaille dont le bord postérieur est parfois échancré. La queue a une fois et demie plus de longueur que le reste du corps; elle est arrondie et excessivement grêle , particulièrement vers son extrémité pos- térieure. Les écailles qui la revêtent sont rhomboïdales , imbri- quées et pourvues d'assez fortes carènes. Coloration. Conservés dans l'alcohol tels qu'on les possède dans les collections , les marbrés sont généralement d'un brun marron plus ou moins clair sur leurs parties supérieures ; leur dos offre souvent une suite de quatre ou cinq chevrons fauves , bordés ou liserés de noir en arrière. Quelquefois les intervalles que laissent ces chevrons entre eux , sont semés de taches ou de points égale- ment de couleur fauve. Parmi les échantillons appartenant à cette espèce que renferme notre musée , il s'en trouve un dont le dos est d'un brun mordoré, et qui offre , le long des flancs, des bandes Terticales fauves sur un fond vert : couleur qui est répandue sur la tête, et qui règne sur les mains, le^ pieds, les genoux et les coudes. C'est en particulier un individu semblable à celui-ci , qui a servi de modèle à la figure du Poljxhrus virescens du prince de Keuwied , figure que Wagler a reproduite dans ses Icônes etDes- criptiones amphibiorum. Tous les marbrés présentent, de chaque côté de la tête , cinq ou six traits noirs disposés en rayons autour de l'ouverture de l'œil. La queue est irrégulièrement annelée de brun foncé. Des taches, ou des bandes de cette dernière couleur, se montrent sur le dessus des membres. Tantôt les régions infé- rieures sont uniformément blanches, tantôt elles sont clair-semées de taches brunes ou fauves. DiMENSioivs. Longueur totale. 53". Tête. Long. 3" 5'". Cou. Long, i" 5"'. Corps. Long. ii". Memh. antér. Long. 6". Mcmh. post. Long. 7", Queue. Long. Sy". Patrie. Le Polychre marbré est répandu dans toute l'Amérique méridionale ; nous l'avons reou de Surinam , de la Guyane et du ou SAURIENS EUNOTES. G. l'OLYCHRE. 2. 69 Brésil. 11 vit sur les arbres, et ne paraît pas se nourrir exclusive- ment d'insectes ; car, aux débris de Coléoptères que nous avons trouvés dans son estomac, étaient mêlés des détritus de fleurs. On dit que la femelle fait sa ponte au mois de mai , et qu'elle se compose de dix à douze œufs de la grosseur d'une olive. Observations. Ainsi que nous l'avons fait remarquer plus haut, le Polj-chrus virescens du prince de Neuwied n'est pas différent du Polychre marbré, auquel il faut aussi réunir le PoJychrus strigi- çeniris de Wagler, établi sur un individu qui , suivant cet auteur, n'aurait pas eu de pores fémoraux. Il est en effet très facile de se tromper à cet égard , attendu que , chez certains sujets , ces pores sont excessivement peu marqués. Le Polychre à bande de M. De- laporte , aujourd'hui comte de Casteloau , est aussi un double emploi du Polychre marbré. C'était une espèce que ce savant en- tomologiste avait bien innocemment établie d'après un individu empaillé, sur le dos duquel le marchand, ou celui qui l'avait vendu d'abord , s'était amusé à peindre une bande jaune. B, Especçs à écailles dorsales inégales , celles de la ligne médian^ étant plus petites que les latérales, 2, LE POLYCHRE ANOMAL. Polychrus anomalus, Wiegmann, Caractères. D'un vert pâle , avec trois taches de chaque côté du dos. j Syhonïmie. Poljxhrus anomalus.\Yie^m, Herpet. Mexic. pars i, pag, 26. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a lestiarines placées à peu près au milieu de l'étendue qui existe entre le bout du museau et le bord anté- rieur de l'orbite. Les écailles du milieu de son dos sont petites , inégales , affectant une forme circulaire , quoiqu'elles soient réel- lement polygones. Celles qui revêtent les parties latérales du tronc sont du double plus grandes , étroites, oblongues, subquadran- gulaires et disposées par séries obliques, entre lesquelles se mon- trent d'autres écailles d'un plus petit diamètre. Les squames abdominales sont moins dilatées que celles des flancs ; elles ressemblent à des rhombes subovales , elles sont im^ ij^t) LEZARDS IGUANlEiXS Briquées et très distinctement caréne'es. La face externe des mem- Brés est recouverte d'écaillés rhomboïdales , également pourvues de carènes. On en voit aussi sur les squames caudales , qui sont Subrhomboïdales et imbriquées. La queue a une forme ar- rondie. Coloration. Le dessus de l'animal est verdâtre , marqué de irois taches noires de chaque côté de la région rachidienne. Une feinte jaunâtre règne sur les parties inférieures du corps, qui sont longitudinalement striées de noir-brun. Dimensions. Longueur totale, 7" 14'". Te^e. Long. 11'". Corps. Long. 2". Queue. Long. 7" i'". Patrie. Cette espèce dePolychre se trouve au Brésil. Observations. Elle ne nous est connue que par ces détails des- criptifs, qui ont été publiés dans la première partie de l'ouvrage dé M. Wiêgmann , qi^i a pour titre : Serpeiologia mexicana. ÎI^ GENRE. LAIMANGTUS. L.^MJNCTUS{i). Wiêgmann. Caractères. Peau de la région inférieure du cou for- mant un pli transversal en avant de la poitrine. Ni dents palatines ; ni pores fémoraux. Quatrième doigt des pieds plus longs que le troisième. Toutes ou partie des écailles du corps imbriquées et carénées. Queue îion préhensile. Ni le dos ni la queue crétés. L'ensemble des formes des Laimanctes est le même que celui des Polychres, à cela près qu'ils ont le corps un peu plus comprimé et les membres plus grêles. La forme de leur tête est celle d'une pyramide à quatre faces, plus ou moins déprimée, dont le dessus et les côtés sont protégés par des (i) Ce nom de Lcemanctus vient de xstt/^&f , la gorge, guttur^ et de ctyx^'' j'étrangle, constrigo , dont le COU est étranglé, cuij'ugu- lum constrictum est , Ait.iy.etyr^ç. ©U SAURIENS EUNOTES. G. LAIMANCTE. ^ï petites plaques polygones, convexes ou peu aplaties. Les Lai- manctes manquent de dents au palais, et de pores cryp- teux sous les cuisses. La peau de leur cou ne pend point en fanon , comme celle des Polychres 5 mais elle offre un pli transversal tout près de la poitrine , ce qui fait paraître leur cou comme un peu resserré ou comme étranglé. Les membres sont maigres , et la queue fort longue , arrondie ou légèrement comprimée. Leurs dents et leurs oreilles ressem- blent à celles des Polychres. Le quatrième doigt des pieds est plus long que les trois qui le précèdent , tandis que le cinquième est presque aussi court que le premier. Parmi les espèces à queue arrondie , il y en a qui , avec l'occiput élargi postérieurement et incliné en avant , ont les écailles des côtés du corps disposées par bandes transversales , et le dessous des doigts tuberculeux. D'autres, au contraire, ont l'occiput incliné en arrière , les écailles des flancs disposées assez irrégulièrement , et le dessous des doigts garni de scu- télles simples. Mais chez les unes et les autres, la majeure partie des écailles sont imbriquées et carénées. M. Wiegmann , auquel on doit l'établissement du genre Laimancte, y range quatre espèces, auxquelles il faut join- dre le Polyclirus acutirostris de Spix. JNous avons le regret de n'avoir pu observer aucune de ces espèces : les descrip- tions que nous allons en donner sont empruntées aux deux auteurs que nous venons de citer. y^ .LïZArvDS IGUANIEJSS TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE UAIMANCTE. arroui^ic : dcfsons des cloiats 5 / 00 m primée. tubei'culcux ..*.*. i ...... 1. L. Lokgipkde. taches noires sur un \ fond roux-brun. . . J 2. L. be Fitzikgkr. f, ,, . ( Irians'ulaire; dos à / 1 , i i > 1 ^ sciilellc;k ^ \ bandes ondulées bru- ^ ■■ ---.. 1 * nés sur un fond olive > 3. L. onduuÉ. cendré. . , . , . . .) '•^subtrîipéïoïdal . . s 4« L. A museau obtus, • * . 5. L. A UUSEAU AIGU. A. Laima>ctes a qlele arrondie. a. Espèces à occiput incliné en avant, élargi et arrondi en arrière. Écailles du côté du corps disposées par bandes transversales. Des-- sous des doigts garni d'une série de tubercules, l, LE LAîMANCTE LONGIPÈDE. Lçcmanctus longipes, Wiegmann. Caractères. Membres postérieurs et queue excessivement alon- gés. Synonymie. Lœmancius longipes. Wiegmami. lierpetol. Mexican. pars I , pag. 46 , tab. 4. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a des formes très élancées. Elle se fait prin- cipalement remarquer par la longueur et la gracilité de ses mem- bres postérieurs, qui, lorsqu'on les couche le long du tronc, s'éten- dent jusqu'au bout du museau. La queue a deux fois plus d'étendue que le reste du corps. Le dessus de la tête est une surface plane inclincc en avant. Son contour représente un ovale obi on g , dont la partie correspondante à l'occiput est plus large que celle ou SAURIENS EUNOTES. G, EALMANCTE. I. ^3 qui lui est opposée. Les côtés du museau sont concaves , garnis de plaques polygones assez dilatées. L'oreille a une forme ovale, et les bords n'en sont point dentelés. Les narines sont dirigées en arrière et percées sur les côtés , tout près de l'extrémité du jnuseau, dans une scuteîle rhomboïdale. Les plaques de la sur- face crânienne sont irrégulières, polygones, surmontées de petits grains qui les rendent rugueuses. Celles du ventre et de l'occiput n'ont qu'un petit diamètre ; mais celles qui revêtent le front et Je museau sont assez grandes. On compte quatorze écailles la- biales supérieures et vingt- quatre inférieures. Les unes et les autres sont quadrangulaires. La plaque rostrale ressemble à un pentagone , et la mentonnière , qui est fort petite , a un triangle subarrondi. Une série d'écailles hexagonales borde le menton de chaque côté. Sous la gorge , il existe des squames subovales, relevées de deux ou trois petites arêtes. Les écailles qui revêtent la région inférieure du corps sont subrhomboïdales et carénées. JElles augmentent de grandeur , et le nombre de leurs carènes s'accroît à mesure qu'elles s'avancent vers le pli jugulaire, qui lui-même en offre de semblables , si ce n'est qu'elles sont plus petites. La région cervicale est garnie de petites écailles lisses , ou faiblement striées. Sur le dos , il existe de grandes squames rhomboïdales, imbriquées, surmontées d'une ou deux carènes, et plus dilatées sur la région médio-longitudinale que sur les côtés. Les écailles des parties latérales du tronc ne sont pas aussi gran- des que celles du dos. Elles ont une forme ovoi'homboïdale, et sont disposées par séries transversales. Des squames rhomboïdales imbriquées recouvrent les membres ; celles des coudes et des ge- noux sont petites et unicarénées , tandis que celles des avant-bras offrent trois arêtes , et souvent une dentelure sur leur bord libre. Les doigts de la main sont grêles ; le troisième et le quatrième ne diffèrent pas de longueur. Ceux des pieds sont très longs et tous tubercules en dessous ; parmi eux , c'est le quatrième qui est le plus étendu. De petites écailles protubérantes et colorées en jaune garnissent la paume des mains et la plante des pieds. La queue est conique et revêtue d'écailles rhomboïdales im- briquées , dont les arêtes constituent des carènes longitudinales qui rendent cette partie du corps anguleuse. Coloration. Un roux cendré colore le sommet de la tête , tan- dis qu'un jaune verdéitre règne sur le front et le museau. Les côtés de celui-ci et la gorge présentent une teintç jaunûtre ; uno ^4 LÉZARDS IGUANIENS tâche subtrapézoïdale d'un roux brun foncé se montre en avant du tympan. La nuque est rayée de roux jaunâtre. On voit se dérouler sur toute l'étendue des côtés du cou une large bande brune , liserée de jaune inférieurement. Sur le dessus du corps est répandue une couleur rousse violacée. Cinq grandes bandes brunes , liserées de noir sont imprimées de distance en dislance en travers du tronc. La seconde de ces bandes est marquée, vers le sommet du dos, d'une tache d'un jaune vert. Les deux dernières prennent une teinte verte près de la région dorsale. La face externe des bras et des avant-bras est semée de taches jaunes ; leur face interne offre une teinte orangé-roux. Les cuisses présentent un Bemi de taches jaunes ou verdâtres, sur un fond roux violet foncé. Un roux orangé colore l'abdomen. Vers le milieu de cha- que flanc naît une ligne jaune qui s'étend longitudinalement jusqu'à la racine de la cuisse. La queue, uniformément d'un roux orangé à sa base , se montre vers sa région moyenne entourée de grands anneaux brun olive , et vers son extrémité d'autres anneaux plus étroits et d'un cendré roussâtre. Dimensions. Longueur totale , 25" 5'". Tête. Long, i" 8'". Queue. Long. 20". Patrie. Le Laimancte longipède vient du Mexique. Observations. C'est une espèce que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'observer nous-mêmes. La description que nous ve- nons d'en donner est la traduction de celle que M, Wiegmann a publiée dans son Erpétologie du Mexique. b. Espèces à occiput ou horizontal ou incliné en arrière. Ecailles des côtés du corps petites^ convexes , disposées irrégulièrement ; celles du milieu du dos polygones , carénées , plus grandes que celles des côtés. Dessous des doigts garni de scutelles simples. 2. LE LAIMANCTE DE FITZINGER. Lœmanctus Fitzingerii, Wiegmann. Caractères. D'un roux brun en dessus ; un double rang de ta- thes noires sur le haut du dos. Abdomen roux. Tête médiocre ; contour horizontal du museau ayant la figure d'un triangle obtus. Synonymie. Lœmanctus Fitzingerii. Wieg. , Herpetol. Mexican. pars i, pag. 46. Patrie. Le Laimancte de Fitzinger habite le Brésil. ou SAURIENS EUN0T£5. G. LAiMANClE. 3, 4î S» 7^ 3. LE LAIMANGTE ONDULÉ. Lœmancîus ondulaius. Wiegmann. Caractères. Dessus du corps olive cendré, avec deux bandes latérales ondulées, d'un noir brun, bordées de blanchâtre iufé- rieurement. Tête médiocre; contour horizontal du museau of- frant la figure d'un triangle obtus. Synonymie. Lœmancîus undalaius . Wiegm. , Herpet. Mexic, pars I, pag. 46. Patrie, Cette espèce est du même pays que la précédente. 4. LE LAIMANGTE A MlJSEAU OBTUS. Lœmancîus ohtusirosiris. Wiegmann. Caractères. Dessus du corps tacheté de brun sur un fond cendré brunâtre. Abdomen d'un fauve cendré. Museau large, subtron- qué , à contour horizontal subtrapézoïdale. Synonymie. Lœmancîus oblusii'oslris.'^^iegm.., Herpetol. Mexi- can., pars i, pag. 46. Patrie. Le Laimancte a museau obtus est originaire du Mexique, comme les deux précédents. Obserçalions. Ces trois dernières espèces de Laimanctes ne nous étant pas mieux connues que la première , nous avons dû nous borner à reproduire les seuls détails descriptifs qu'en a pu- bliés M. Wiegmann , dans la première partie de son Erpétologie du Mexique. B. Laimanctes a qtjeue comprimée, 5. LE LAIMANGTE A MUSEAU POINTU. Lœmancîus aculirostris. Wiegmann. Caractères. Tête longue , pointue en avant. Écailles dorsales élargies, aplaties. D'une teinte olive blanchâtre en dessus; de cou- leur d'ocre en dessous. Synonymie. Polychrus aculiroslris ^ Spix, Lacert. Nov. Bras., pag. i5i, tab. 14, a. Ecphymoles aculirostris. Fitz. Verzeich. zool. mus. Wien. p. 49' Polychrus acutiroslris. Wagl. Syst. amph. pag. 149. ■ Poljrchrus aculirostris, Schinz. Naturg. abbild. i^ept. pag. 8g, tab. 28, fig. 2, y6 , liÊ^^ARDS IGUAMEKS DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce est fort alonge'e. Son contour horizontal a la figure d'un triangle isocèle. En dessus , elle est couverte de plaques assez dilate'es, plates sur le front et le mu- seau; mais petites , convexes, et rugueuses sur l'occiput. Les na- rines sont situées un peu plus près du bout du nez que du bord de l'orbite. Le tympan est petit et ovalaire. Des e'cailles obîongues, aplaties , dilate'es, recouvrent le dos ; l'abdomen en offre de rhom- boïdales et imbriquées. Les pattes de derrière ne sont pas pro- portionnellement aussi développées que celles du Laimancte lon- gipède; mais elles se terminent de même par des doigts longs et grêles. La queue , dont l'étendue est égale à celle du reste du corps, offre un léger aplatissement de droite à gauche. Suivant Spix , \x femelle serait plus grosse que le mâle. Coloration. Un6 teinte olive blanchâtre est répandue sur le dessus du corps , dont les parties inférieures offrent une couleuç d'ocre. On voit des traces d'anneaux noirs autour de la queue. Dimensions. Corps. Long, i" i". Queue. Long. 8" 5'". Patrie. Ce Laimancte est aussi une espèce brésilienne, dont nous n'avons pas encore vu un seul échantillon. Observations. Cependant nous la croyons différente de ses qua- tre congénères, si toutefois la description que l'on vient de lire, qui est en même temps la reproduction de celle Spix , est parfai- fc^ent exacte. ou SAURIENS EUNOTES. G. UROSTROPHE. 5. ^7 IIP GENRE. UROSTROPHE. UROSTMO- PIIUS (1). Nobis. Caractères. Peau de la région inférieure du cou formant un pli transversal en avant de la poitrine. Des dents palatines ; pas de pores fémoraux. Qua- trième doigt des pieds plus long que les autres. Tou- tes les écailles du corps lisses ; celles du ventre plates , imbriquées ; les autres bombées , juxta-posées. Queue préliensile. Bien que la physionomie des Urostroplies soit la même que celle des Polyclires , on les en distingue à la première vue par la faculté préhensile de la queue , par l'inégalité du troisième et du quatrième doigt des pieds, par l'absence de pores fémoraux , par la présence sous le cou d'un pli trans- versal au lieu d'un fanon , enfin par la disposition en pavé des écailles bombées et non carénées , qui revêtent les par- ties supérieures du corps. Les Urostrophes sont d'ailleurs semblables aux Polychres , à l'exception toutefois des écailles ventrales , dont la surface est parfaitement unie. Outre que le genre qui nous occupe diffère de celui des Laimanctes par moins de gracilité dans les membres et dans la queue , il s'en distingue encore en ce que cette partie terminale du corps est préhensile , en ce qu'il a des dents palatines et en ce que ses écailles ne sont pas carénées. Ce dernier caractère empêche aussi qu'on ne confonde les Urostrophes avec le genre suivant , celui des Norops , qui , à l'exception de la forme grêle du corps , ont la plupart des caractères des Lai- manctes , avec le fanon des Polychres. (i) Ce nom est emprunté à deux mots ^recs, qui signifient queue contournée, de Ol/pst, queue, cauda , et de STfo^oc, contourné, con- tortus , involutus. ^8 LtZARDS IGUANIEXS Une des particularités les plus remarquables que présen- tent les Urostrophes est la faculté qu'ont ces ïguaniens de se servir de leur queue de la même manière que le font les Caméléons , quoiqu'à un degré moindre ; car cette queue , qui est légèrement comprimée et arrondie sur sa face supé- rieure comme sur sa face inférieure , ne peut s'appliquer et se courber en dessous, de manière à s'enrouler étroitement autour d'une branche ou de tout autre corps , ainsi qu'on le voit faire aux Caméléons. Nous n'avons encore observé qu'une seule espèce appar- tenant à ce genre ; c'est l'Urostrophe de \autier, ainsi ap- pelé du nom du voyageur auquel nous devons le premier des deux sujets qui ont été envoyés au Muséum , et dont la des- cription va suivre. 1. L'UROSTROPHE DE VÂTIEUR. Uroslrophus Faiitieri. Nobis. Caractères. Museau, court , obtus, revêtu d'un pavé irre'gulier de petites plaques polygones à surface lisse. Dos et queue offrant des bandes transversales brunes , sur un fond fauve ou marron , plus ou moins clair. Synonymie ? DESCRIPTION, Formés. L'Urostrophe de Vautier a des formes moins sveîtes que le Polychre marbré. La tête est d'un tiers plus longue qu'elle n'a de largeur en arrière. Son contour horizontal donne la figure d'un triangle obtusément arrondi en avant. La mâchoire su- périeure est armée de quarante-six à quarante-huit dents, et l'inférieure de quarante à quarante-deux. Les dix ou douze pre- mières ont une forme conique ; toutes les autres sont compri- mées et tricuspides. Dans chaque os palatin sont enfoncées et disposées sur une seule ligne six ou huit petites dents coniques assez fortes. Le dessus de la tête, en arrière du front, offre une surface plane et horizontale; la partie antérieure est également plane , mais elle est inclinée en avant. Les narines sont petites, ovalo-circulaires, percées chacune dans une petite plaque qui e3t ou SAURIENS EUNOTES. G. UROSTROPHE. î. ^g Située sur le côté du museau, à très-peu de distance de son extré« mité. La plaque rostrale est pentagonale, et plus dilatée dans son. sens transversal que dans son sens -vertical, Hiiit paires d'écaillés subquadrilatérales oblongues sont appliquées sur chaque lèvre, La scutelle nasale, de l'un et de l'autre côté , est séparée de la ros-> traie par deux petites squames à plusieurs angles, placées l'une devant l'autre. La régionfrontale, l'espace interorbi taire, le vertex et les côtés du museau sont recouverts d'écaillés plates , lisses et à plusieurs pans, toutes à peu près de même diamètre. Le dessus du museau en offre de semblables pour la forme , mais qui sont moins dilatées. Les squames occipitales sont bombées. La ré- gion surciliaire est garnie d'un double rang de petites plaques carrées. En dedans de ce double rang d'écaillés , ou mieux sur la région sus- oculaire , l'on remarque de petites plaques polygones qui semblent être disposées par séries semi-circulaires emboîtées les unes dans les autres. Celles de ces plaques qui occupent le centre de cette région sus-oculaire sont plus dilatées que les autres. De petites scutelles lisses, à plusieurs pans constituent , le long de chaque branche du maxillaire inférieur, des bandes parallèles à la, rangée des écailles labiales. Ces bandes , au nombre de deux seulement près du menton, se trouvent être de quatre ou cinq sur la seconde moitié de l'étendue de la mâchoire inférieure. Les paupières sont granuleuses , bordées chacune d'un rang de petites écailles carrées, derrière lequel il en existe un autre composé de squamelles tuberculeuses , jusqu'à un certain point disposées comme le sont les cils chez les Mammifères et les oiseaux. La membrane du tympan est légèrement enfoncée dans le trou de roreille. Celui-ci est petit , ovale , sans dentelure et situé un peu en arrière de la commissure des lèvres. La peau du cou fait , sur' la région de celui-ci contiguë à la poitrine, un pli transversal qui se prolonge de chaque côté jusqu'en haut de l'épaule. Il n'existe pas la moindre apparence de fanon. Le dessus du tronc est arrondi, mais le ventre est plat. Les membres, couchés le long du corps , s'étendent, ceux de devant jusqu'au mi lieu du liane, etceuxde der* rière jusqu'à l'aisselle. Le troisième et le quatrième doigt des mains ont la même longueur ; aux pieds , le quatrième est un peu pluâ alongé que le troisième. La queue est fort remarquable, en ce C|u'elle est conformée de manière à ce que l'animal peut l'enrouler autour des branches , ainsi que le fait le Caméléon. Cependant elle est Join d'être aussi préhensile que celle de ce dernier. Cette qneiiQ 80 LEZABDS ÏGUANIENS entre pour les deux tiers dans la longueur totale dé ranimai. Quoique distinctement arrondie en dessus et en dessous, elle est très le'gèrement comprimée dans toute son étendue. Des écailles con- vexes, non imbriquées, ayant en un mot l'apparence de grains squameux, sont répandues sur le cou , les fesses , le dessus et les côtés du corps. Les squamelles qui revêtent la partie supérieure des membres sont lisses , en losanges et légèrement imbriquées. Celles qui protègent les régions inférieures de ces parties sont également lisses et imbriquées , mais leur forme est subovale. L'écaillure du ventre se compose de petites pièces lamelleuses pen- tagones ou carrées, placées en recouvrement les unes sur les autres. Elles sont aussi complètement dépourvues de carènes. Nous n'a- vons pas découvert de pores crypteux, ni sous les cuisses, ni près de l'anus. Le dessus des doigts porte un rang d'écaillés hexagonales imbriquées* sur chacun de îem^s côtés , il y en a une série de rhomboïdales ; et en dessous une bande de quadrilatérales dila- tées transversalement. Des anneaux de squamelles quadrangu- îaires carénées et subimbriquées se voient autour de toute l'é- tendue de la queue. Les carènes de la région supérieure sont peu sensibles, mais celles de la région inférieure sont très prononcées. La longueur des ongles est médiocre, et leur courbure faiblement marquée. Coloration. Sur le fond marron fauve que présente le dessuâ du corps , s'étend depuis l'occiput jusqu'à la racine de la queue , Une large bande brune , des côtés de laquelle descendent sur le& flancs des espèces de franges oblongues. La face supérieure des membres est nuagée de brun noirâtre. Celle de la queue est cou^ pée transversalement, et à de petits intervalles, de bandes brunâ- tres. Un fauve clair, auquel se mêlent quelques petits traits noirs, règne sur la surface de la tête. Le dessous du corps offre un blanc fauve , sur lequel apparaissent quelques petites taches d'un brun pâle. Plusieurs lignes en zigzags de cette dernière couleur se montrent sur les côtés de la mâchoire inférieure. Le palais et l'intérieur de la gorge sont colorés en noir. Dimensions. Longueur totale , 22" y"*. Tcle. Long. 2" 3'". CoUt 1" i'". Corps. 5". Memb. poster. Long. 5". Queue. Long. i3" 3'". Patrie. Nous ne possédons de cette espèce que deux exem- plaires qui ont été recueillis au Brésil , l'un par M. Yautier , Vau- tre par M. Gaudichaux, ou SAURIENS EUNOTES. G. NOROI'S. Si IV' GENRE. NOUÔPS, NORO'PS (1), Wagler, Caractères. Peau du dessous du cou formant un pli saillant , une sorte de petit fanon non dentelé ; ni dents palatines , ni pores fémoraux. Quatrième doigt des pieds plus long que le troisième. Ecailles du corps carénées , en partie imbriquées ; celles des flancs beaucoup plus petites que celles du dos et du ventre. Queue médiocre, non préhensile, privée de crête comme le dos. Ce genre semble former le passage entre les trois précé- dens et celui des Anolis, auquel il tient par quelques-unes des espèces chez lesquelles la dilatation des doigts est peu sensible , et qui ont aussi les écailles qui garnissent les côtés du corps, d'un diamètre beaucoup plus petit que celles du dos et du ventre. Quoi qu'il en soit, les Norops constituent un petit groupe générique assez nettement ca- ractérisé par l'absence complète de crêtes dorsale et cau- dale, de dents palatines et de pores fémoraux. Ils ont, de même que les Polychres , un petit fanon sous le cou j mais il n'est pas dentelé ni aussi alongé, attendu qu'il ne se voit réellement que dans la région collaire. La tête, un peu lon- gue et de forme pyramido-quadrangulaire , est recouverte de petites plaques polygones égales entre elles , la plupart bicarénées. De grandes écailles unicarénées, imbriquées, protègent les parties supérieure et inférieure du corps , tandis qu'on en voit sur les flancs de beaucoup plus petites. (i) Le nom de Norops , introduit dans l'erpétologie par cet au- teur, est tout-à-fait grec , Ncopo^ , et signifie brillant , splendidus C'est la traduction du nom spéci{ic[ue« RE.VTILES, IV, 6 gS LÊièARÔS iGUANIESâ subimbriquëes , mais également carénées , ayant une appa- rence granuleuse. Les dents ne diffèrent pas de celles des espèces des genres précédens. Les pattes ont à peu près le même développement que celles des Polychres ; mais la queue est proportionnellement plus courte et plus grosse. Bien qu'elle paraisse arrondie , elle est réellement à quatre faces, particulièrement à sa base, et un peu aplatie de droite à gauche. Quant à lecaillure de cette partie du corps, elle ressemble à celle des Polychres et des Laimanctes. Le qua- trième doigt des pieds est plus long que le troisième. Ce genre ne se compose encore que d'ane espèce décrite pour la première fois par Daudin comme un Anolis. C'est Wagler qui a proposé d'en faire, avec juste raison , le type d'un groupe particulier. î. LE NOROPS DORÉ. Norops auratus,V^'di^\eT. Caractères. Tête couverte de petites plaques oblongues , multf- carénées. Corps d'un brun fauve doré , avec ou sans bande d'une teinte plus claire sur le dos. Synonymie, J.nolis auraius. Baud. Hist. Rept. t. 4» p* Sgi JYorops auraius. Wagl. Syst. Amph. p. 149. Norops auraius, Wiegm. Herpet. Mexic. pars î, pag. 16. DESCRIPTION. foRMÈs. Lé Norôps doré est médiocrement alongé. La iëieé.^ en longueur totale, le double de sa largeur postérieure; le mu- seau est pointu ; les narines sont petites, ovoïdo-circul aires, percées chacune dans une petite plaque située fort près de l'extrémité du museau. Chaque mâchoire porte de quarante-six à quarante-huit dents , dont les douze ou quatorze premières sont simples , ar- rondies , pointues; tandis que les autres sont comprimées, et à couronne distinctement tricuspide. Ni l'un ni l'autre des deux individus que nous avons pu observer ne noiis a offert de dent» palatine:,. Les écailles du dessus de la tête paraissent imbriquées; celles d'entre elles qui recouvrent le front et le museau sont Hexagones , oblongues , surmontées de trois ou quatre carènes» Où SaURÏExNS EÙNOTÈâ. G-, NOROPS. î. B'^ Celles qui occupent l'intervalle inter-orbi taire et l'occiput , of- frent un peu moins de longueur, et ne portent la plupart qu'une seule carène. Les régions sus-oculaires ont le contour de leur surface granuleux, et pre'sentent, vers leur partie centrale, quatre ou cinq plaques relevées d'une à cinq arêtes. Les bords surciliaires, qui se continuent jusqu'à la narine en formant une espèce de pe- tite crête , sont recouverts d'un double rang d'écaillés uni-caré- nées, très-étroites et fort alongées. La plaque rostrale est de mé- diocre étendue ; elle ne semble offrir que deux côtés, l'un infé- rieur et rectiligne, l'autre supérieur fort arqué. 11 y a quatorze squames quadrilatères très oblongues autour de chaque lèvre ; on remarque deux petites écailles mentonnières, représentant deux triangles scaîènesunis base à base. Il existe un double rang de grandes écailles carénées au-dessus de la série des plaques la- biales supérieures ; et il y en a trois autres sbus le rang des écailles labiales inférieures. Les paupières sont granuleuses ; elles offrent sur leur bord deux rangs d'écaillés ressemblant , celles du pre- mier, à de petites pièces carrées ; celles du second , à de petits tubercules. La membrane tympanale ne se trouve pas îout-à-fait à fleur du trou ovale et médiocre de l'oreille. Bien que le corps soit asse^ comprimé , le dos est néanmoins arrondi. La peau de la régioîî inférieure du cou forme un petit pli longitudinal qni ne s'étend pas sous la gorge : c'est , du reste , le seul qu'on obserte sur cette partie du corps. Portés en avant , les membres atteignent , cent de devant le bout du museau , ceux de derrière le bord de Vo- retlle. Le troisième et le quatrième doigt des mains ont la mêrtïé longueur ; le quatrième doigt des pieds est plus long que le troi- sième. La queue est environ une fois de plus étendue que le reste du corps; à sa racine elle est presque carrée ; mais dans le resté de sa longueur elle présente une légère compression , sans pour cela être tranchante ni en dessus ni en dessous. Des écailles gra- nuleuses revêtent la première moitié du dessus du cou , sur les côtés duquel il s'en montre de plates et lisses ; tandis que celles qui garnissent sa région inférieure sont hexagones , oblongues et faiblement carénées. Il règne , à partir du milieu du cou jusqu'à là base de la queue , douze ou quatorze séries longitudinales de grandes écailles en losange , peu imbriquées , mais relevées dé fortes carènes. Les flancs sont revêtus de très petites écailles qui, à \^ yue simple , paraissçnt granpleviises , mais qu'on reconnaît 84 LÉZARDS IGUANIENS être réellement rhomboïdes et légèrement carénées , lorsqu'on les examine à la loupe. Ce sont aussi des écailles rhomboïdes , mais fort grandes, imbriquées et hautement carénées , qui garnissent la poitrine et le ventre , où elles se trouvent disposées par séries longitudinales, au nombre de seize ou dix-huit environ. La peau des fesses et du dessous des avani-bras est couverte de grains squameux d'une extrême finesse ; mais les autres parties des membres sont protégées, de même que le dos et le ventre, par de grandes squames rhomboïdes carénées. Une bande de scutelles imbriquées , lisses , à bord libre arrondi , couvre le dessus des doigts , sur chacun des côtés desquels se trouve appliquée une série d'écaillés rhomboïdales carénées. La face inférieure des doigts est garnie d'une rangée de squames imbriquées , dont la surface est lisse. Les squamelîes caudales sont aussi entuilées ; elles ressem- blent à des losanges, et se disposent de telle manière, que leurs carènes constituent, dans le sens longitudinal de la queue , des li- gnes saillantes qui rendent celle-ci anguleuse ; le dessous des cuisses , ni la région préanale ne présentent la moindre trace de pores crypteux. Coloration. Les deux exemplaires de cette espèce], que renferme notre musée , n'ont pas une coloration tout-à-fait semblable. L'un» d'un brun fauve doré sur le dos et sur la queue , offre une raie blanchâtre qui s'étend depuis l'oreille jusqu'en arrière de l'épaule. Là commence une bande noire qui , après avoir parcouru tout le côté du dos, va se terminer à la hanche. La surface de la tête présente une teinte noirâtre. Notre second individu se fait remar- quer par une bande bien prononcée d'un fauve doré , bordée de brun , laquelle règne sur toute la longueur du dos et du dessus de la queue. A la racine de celle-ci aboutit une raie blanchâtre , qui vient du bord inférieur de l'orbite , en suivant le côté du dos. Ces deux individus ont les parties inférieures d'un blanc jau- nâtre, à reflets dorés. Dimensions. Longueur totale , ii" 3'". Tête. Long, i" 2'". Cou. Long. 6'". Corps. IjOn^. 'h'\Memh. antèr. Long. 2". Memb. poster. Long. 3" 8"'. Queue. Long. 6" 5'". Patrie, L'un de nos sujets faisait partie d'une collection en- voyée de la Guyane par MM. Leschenault et Doumerc ; l'autre est originaire de Surinam. 11 nous a été donné par le musée de Leyde. ou SAURIENS JEUNOTES. G. AT^OLÎS. 85 V^ GENRE. ANOLIS. ANOLIS. Daudin (1). ( Anolis , Merrem. Anol'ms , Guvier. Dactjloa , Wa« gler. Draconura, Wagler et Wiegmann. Xipho" surus , Fitzinger.) Caractères. Doigts dilatés sous rantépénuitième phalange , formant un disque sub- ovale plus ou moins élargi , garni de lamelles écailleuses imbriquées. Sous le cou, un goitre qui , lorsqu'il n'est pas gonflé, prend la forme d'un fanon plus ou moins développé. Des dents palatines ; pas de pores aux cuisses. Les Anolis ont un caractère dont on ne trouve d'au- tres exemples parmi les Sauriens que dans la famille des Ascalabotes. Nous voulons parler de l'élargissement que présentent leurs doigts dans une certaine portion de leur surface antérieure, c'est-à-dire sous l'étendue de l'antépé- nultième phalange. Dans cet endroit, la peau se distend en travers de manière à former un disque plutôt pyriforme qu'ovalaire , dont le bout le plus étroit est placé en ar- rière, et dont la face inférieure est revêtue de feuillets squameux extrêmement minces , imbriqués dans le sens de la longueur du doigt. Il arrive cependant quelquefois que ce disque est garni de scutelles semblables à celles du reste de la surface sous-digitale , c'est ce que nous mon- trent en particulier quelques espèces , chez les doigts des- quelles l'élargissement dont nous venons de parler est très faible , mais néanmoins réellement sensible ; c'est cette seule et légère différence qui a donné lieu à Wagler d'établir f(i) Nom donné à la Martinique et dans toutes les Antilles, sui^ vant Rochefort et Nicholson, à plusieurs espèces de Sauriens de ce genre. p6 ïiÊZÀRDS ÏGtJANlENS un nouveau genre, appelé Braconure, pour une espèce que nous laisserons parmi les Anolis , auxquels elle ressemble dans tous les autres points de soit organisation. En général , la dilatation discoïdale est beaucoup plus prononcée sous les trois doigts du milieu que sous le cin- quième , et principalement sous le premier, où quelquefois elle est à peine apparente. Les Anolis sont un exemple frap- pant du peu de raison que Ton a eu de se servir de la forme comprimée ou déprimée du corps pour établir des divisions dans la famille des Iguaniens 5 puisque dans un même genre on trouve des espèces à tronc presque arrondi, ou même moins haut que large, comme Y Anolis uertubleii , V Anolis resplendissant et d'autres qui ont plus de hauteur que de largeur , ainsi que le montrent V Anolis à écharpe , VAno^ lis caméléonide , etc. La tête des Anolis est quadrangulaire , tantôt assez aîon- gée , tantôt au contraire fort courte. Le museau est plus ou moins large : chez la plupart des espèces il est arrondi j quel- ques-unes l'ont pointu ; chez d'autres il est coupé carrément. La surface de la tête est rarement tout-à-fait plane. Elle offre presque toujours un léger enfoncement ovale ou rliom- boïdal vers la région du front, de chaque côté de laquelle on remarque souvent un renflement longitudinal en forme de carène. Dans quelques cas, le dessus du museau est bicaréné, et en général son extrémité est un peu renflée entre les ori- fices des narines. Pour ce qui est des plaques céphaliques, qui peuvent être lisses , unicarénées , bicarénées , ou même tricarénées, elles sont loin d'être toujours à peu près du même diamètre. En général, celles qui protègent la partie antérieure de la tête ou le museau sont petites, ou un peu moins dilatées que les frontales. Celles que nous appelons surorbitaires , parce qu'en effet elles recouvrent le bord supérieur de l'orbite, sont les plus grandes de toutes. Elles forment de chaque côté du vertex un demi-cercle qui ceint la région sus-oculaire. La peau de celle-ci est granuleuse et offre vers son milieu un disque composé de plaques , dont OtI SAUBIENS teUNOTES. a, ANOLÎS. 6j le nombre et la grandeur varient. Comme chez tous les Iguaniens , on remarque une plaque sincipitale , laquelle est généralement assez petite , de forme ovale , mais cependant polygone, située un peu en arrière du vertex. La plaque mentonnière est constamment double. La membrane du tympan est plus ou moins enfoncée dans le trou auricu- laire externe dont le bord est simple , et le diamètre quel- quefois très petit. Les dents maxillaires , dont le nombre varie suivant les genres , les espèces et même les individus , ressemblent à celles de la plupart des autres Iguaniens , c'est-à-dire que les antérieures sont simples , arrondies , pointues , un peu cour- bées en arrière , et que les autres sont comprimées et divisées en trois lobes ou trois dentelures à leur sommet. Toutes ces espèces portent un petit rang de dents coni- ques enfoncées dans chaque os palatin. Les narines, petites et elliptiques , s'ouvrent soit sur le dessus ( ce qui est fort rare ) , soit sur les côtés du. museau , souvent très près de son extrémité, quelquefois un peu en arrière. Elles sont en- vironnées de plusieurs petites écailles , parmi lesquelles on remarque les supérieures à cause de la forme un peu arquée qu'elles présentent. La langue est épaisse, légèrement échan- crée à sa pointe. La peau du cou fait rarement des plis sur les côtés de cette partie du corps ; mais en dessous elle forme une espèce de sac que l'animal , en le remplissant d'air, peut transformer en un goitre quelquefois énorme; mais qui, dans l'état or- dinaire, reste pendant comme le fanon des Iguanes. La gran- deur de ce fanon varie suivant les espèces : chez quelques- unes il est très développé , s'étendant depuis le menton jusque sous la poitrine, tandis que chez d'autres il se réduit à un simple pli, qui n'excède pas en longueur la région col- laire. Certains Anolis ont le dos et la queue complètement dépourvus de pli ou de crête. Chez d'autres, au contraire , on voit régner depuis la nuque jusqu'à la queue et même s'étendre sur celle-ci une arête dentelée , composée d'écaillés 88 LÉZARDS IGUANIENS comprimées. Les uns ont la queue presque arrondie ; les autres l'ont fortement comprimée ; mais le passage de l'une de ces formes à l'autre se fait d'une manière si bien gra- duée, si insensiblement, que l'on ne saurait où poser la limite qui devrait séparer les espèces à queue arrondie de celles qui l'ont aplatie latéralement. Parmi ces dernières, il y en a de fort remarquables par une singularité qui con- siste en ce qu'on voit, sur la partie supérieure et longitudi- nale de leur queue , une haute crête , soutenue dans son épaisseur par les apophyses des vertèbres , comme cela a lieu chez les Basilics et les ïstiures. Cependant, si nos obser- vations sont exactes, cela n'aurait lieu que dans les individus mâles. En général, la queue est très conique, tantôt assez grosse , tantôt extrêmement grêle. Les membres sont bien développés , et les doigts offrent une longueur proportionnée. Le troisième et le quatrième des mains sont égaux entre eux pour la longueur, tandis qu'aux pattes postérieures le quatrième est plus long que le troisième. Aucune espèce n'a de pores fémoraux. Il en est quelques-unes chez lesquelles on remarque, sous la queue en arrière de l'anus, une rangée transversale de deux à cinq écailles plus grandes que celles qui les avoisinent. Voici ce qu'on observe quant à i'écaillure. Nous avons déjà dit que les plaques céphaliques sont inégales en diamètre : nous ajouterons qu'elles sont polygones , oblongues ou bien af- fectant une forme circulaire. A l'exception d'une seule es- pèce , dont le ventre est garni de grains squameux extrême- ment fins, tous les Anolis ont les parties inférieures du tronc revêtues d'écaillés imbriquées , lisses ou carénées. A l'égard des parties supérieures , on les voit généralement recouvertes d'écaillés semblables entre elles , imbriquées chez certaines espèces , juxta-posées chez d'autres , et pouvant, dans l'un ou l'autre cas, être lisses ou carénées. Pour ce qui est de leur figure , on peut dire qu'il y en a d'ovales , de rhom- boïdales , de carrées , de polygones , d'hexagones et de cir- culaires: Quelques Anolis ont les écailles des flancs beaucoup ou SAUftIENS EUNOTES. G. ANÙLIS. 89 plus petites que celles du dos et du ventre. Nous n'en con- naissons qu'un seul, qui , de même que les Geckotiens, offre des tubercules épars au milieu des squamelles du dessus de son corps et de ses membres. Un autre se fait remarquer par ses larges squames plates, circulaires, entremêlées de petites écailles qui garnissent la peau de ses parties supé- rieures. Ce mode d'écaillure, en particulier, ofïre la plus grande ressemblance avec celui de plusieurs Caméléons. La peau des membres et de la queue varie autant que celle des autres parties du corps. Dans les tégumens de la queue sont pratiqués de petits enfoncemens circulaires, sur les bords desquels naissent des écailles un peu plus grandes que les autres. Les Anolis ont, comme les Caméléons, les Polyclires et beaucoup d'autres Sauriens , la faculté de changer de cou- leur. Leur taille est à peu près la même que celles des Lé- zards. Ces petits Iguaniens sont très agiles, courent fort vite , grimpent aux arbres , et se tiennent fort bien accro- chés sur les branches et même sur les feuilles , à l'aide de petits disques lamelieux , dont le dessous de leurs doigts est garni, et qui leur servent comme de pelotes. Les Anolis vi- vent exclusivement d'insectes. On prétend que les mâles peuvent japper à la manière des chiens, et qu'en courant ils tiennent leur queue relevée en trompette. Daudin, qui est le fondateur du genre Anolis, y avait instinctivement rangé une espèce qui y tient , il est vrai , de fort près, mais qu'on a cependant dû en retirer, attendu qu'elle manque du principal caractère que cet auteur lui- même assigne à son genre : caractère qui consiste à avoir, non pas comme il le dit, la dernière, mais bien l'antépénul- tième phalange aplatie , élargie , et marquée en dessous de rides transversales. Cette espèce est le type du genre précé- dent, le JSorops auratus. Daudin a commis une autre er- reur en prenant pour un Anolis le Sphériodactyle sputa- teur, qu'il avait d'abord, avoue-t-il, considéré comme un Gecko (ce qui est vrai) , mais que sa forme élancée, ses cou- 0Ô LÉZARDS ÏGUANIENS leurs brillantes l'engagèrent décidément à le placer parmi les Anolis. Il résulte de cela que les espèces d'Anolis décrites par Daudin , dont le nombre s'élevait à huit , s'est trouvé réduit à six , parmi lesquelles on compte encore un ou deux doubles emplois. Ces espèces sont de celles dont la synony- mie est la plus embrouillée , et bien que nous ayons apporté tous nos soins à l'éclaircir, nous ne nous flattons pas encore d'avoir complètement réussi. Wagler, en substituant le nom' de Dactyloa à celui d'Anolis , adopté par tous les erpétologistes , nous montre de nouveau jusqu'à quel point il semblait se plaire à chan- ger des noms connus de tous , pour en composer de nou- veaux auxquels il attachait son nom , lors même qu'il n'avait pas le moindre prétexte pour le faire. Nous allons donner ici la description de vingt - cinq es- pèces d'Anolis que nous avons reconnu exister dans notre musée. Elles sont toutes indiquées dans le tableau synopti- que placé en regard de cette page, de telle sorte qne l'on peut d'un coup d'oeil saisir les différences d'après lesquelles nous avons cru devoir les subdiviser en plusieurs petits groupes. Ces différences sont tirées , d'abord du plus ou moins de dilatation des doigts, d'où il résulte deux divi- sions principales , dout la seconde se partage d'après les écailles du ventre , qui sont ou granuleuses ou dilatées et imbriquées. Puis, parmi ces dernières, on fait une distinc- tion de celles dont le pholidosis des flancs est beaucoup plus petit que celui du dos. Enfin, entre ces Anolis àécaillure du tronc de même grandeur, deux divisions ont été établies, l'une pour les espèces dont les écailles du corps sont semées de tubercules , l'autre pour celles qui les ont homogènes ou semblables entre elles. Dans ce nombre de vingt-cinq espèces d'Anolis, il y en a au moins la moitié qui se trouveront décrites ici , pour la première fois , à l'exception de trois ou quatre qui ont été récemment publiées par Wiegmann. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE ANOLIS forl peu d\hdis : des écailles plus grande, sur le milieu du dos que ■les cotés et formant î ^deui rangées seulement. noigis plates, imbriquées ; celles des flancs 'beaucoup plus petites que telles du dos et du Tcntn itremèlées de tubercules 1res dilaté» : écailles ventrale [ aussi dilatées \ que les autres, ■le museau, qui est bic 1. A. nE»ri,EKr,i,s»Ki 2, A. CiiRvsoiÉnnE. 3. A. GkNui,. 4. A. LoïsHM. !l. A- DE Ll C.irioi.is ■ • • • rj. A. VEiiuicuLé. ( subarroniiie iC. A. ns Bichàiid. tubercules ; Wquames ventrales 1 tout près de l'extrémité du nez : queue denteléi nq plaiiuc ur Chaque rcg.on re un disque de (^dii a quinze plaques lusses, plu I que celles des côtés du corps l dépassant l'extrémité de l.-i mâchoire^ iiifér /coupé carrément. • [grandes que celle [des flancs; museai aucune espèce de crête: oreille petites : plaques CC|>llaliqu iS. A. Riït. 19. A. ns t,i Sien» l3. A. DK Vale>ciei, y. A. N.vs,f,uE, 8. A. Po.^CT^I£. 5. A. MUSEJU DS I 6. A. DE GODDOV. 7. A. BnoN.DOiiE. 10 A. VîaïuBEEU. \ arrondi : COU et dos I un pli de la peau une «arène dentelée I deui carènesjbien marquées. . . 17. A. A cniri (le petit) 'sans denlclnres: en avant du (iaa[\ " (peu prononcéL-s, . i;3. A. Tirs MAaenÉE. Vpnint.lc: caiènes 1^. A. Tste .e CKm^^. légèrement dentelée -JO A. m Le»cii. «ouvert d'aspérité. 21. A. A ÉciiinpE. plan un A. n'EowAii. uplacée sur la première moitié de la queue [une grande tache noire. . 23. 1. A cekti ( le grand ) ■ une crête i rayons os«eux : sur le flanc j [deux grands rubans noirs. 2'(. A. de Ricono. \Eranulcases en pavés , plus pci:te< que celles des cités du corps 25. A. CjMiir io.v ( En regard de la p;ige i)o. ) ou SACJRÏENS EUNOTES. G. ANOLIS. I. g| A. Anolis a doigts peu dilatés. (Genre Draconura (1) de Wagier et de Wiegmann. ) Les Anolis de cette première division ont, à part l'absence de membranes des flancs, une grande res- semblance avec les Dragons. Ils offrent comme eux un museau court, et une queue très longue et excessi- vement grêle. Sans avoir les doigts aussi dilatés que les espèces rangées dans la seconde division , ils ne les ont cependant pas d'une même venue comme chez les Norops , par exemple ; car il existe réellement un élargissement transversal , bien faible , il est vrai , sous l'antépénultième phalange des doigts des mains et des pieds. C'est ce c[ui nous a décidés à ne point con- server le genre Draconure de Wagier, qui ne se trou- vait reposer sur aucune autre différence que celle-ci ; différence que nous sommes loin de considérer comme assez importante pour constituer un caractère géné- rique. 1. L'ANOLÎS RESPLENDISSANT. Jnoîis refulgens. Schlegel,^ Caractères. Dessus du museau couvert de petites écailles oblongues, hautement care'nëes, formant un pavé coupé longitu- dinaîement par une série de squames plus dilatées , aplaties , dis- co-polygones, relevées d'une carène au milieu. Trou de l'oreille médiocrement ouvert. Sur le dos , deux rangées seulement d'é- cailles plus grandes que les autres. D'un gris verdâtre doré, avec des bandes brunes sur le dessus des membres- Occiput brun, marqué d'une tacbe blanche au milieu ; une autre tache blanche au-dessus de chaque tempe. Synonymie. Anolis refulgens. Schlegel. Mus. de Leyde. Draconura nitens. Wagier? Syst. Amph, pag. 149. (i) A queue de Dragon, de A/3«,«®y , et de Ov^a. 9** LEZARDS ÏGUANIENS DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Anolis resplendissant n'est seuleiîient que d'un tiers plus longue qu'elle n'est large en arrière , où son dia- mètre transversal est le même que son diamètre vertical ; le mu- seau est assez court et renflé à son estrémitë. La re'gion frontale offre une légère cavité subrhomboïdale. Petites et subarrondies, les narines sont placées sur les côtés du museau , fort près de son extrémité. Le bord surciliaire forme une petite crête tranchante qui se prolonge en avant, presque jusqu'au trou nasal. Cette crête est garnie de cinq ou six petites écailles oblongues , très étroites ; le dessus du bout du museau se montre un tant soit peu rugueux ; attendu que les squamelles polygones oblongues qui le revê- tent , sont renflées ou relevées de carènes. Parmi ces squa- melles , l'on en distingue de disco - polygones unicarénées , et un peu plus dilatées que les autres , formant une série médio- longitudinale. Le front est recouvert de squames oblongues , aplaties , irrégulièrement hexagones , offrant une faible arête qui ne les traverse pas dans toute leur longueur. Il en existe neuf ou dix autres semblables , si ce n'est qu'elles sont peut-être un peu plus petites sur chaque région sus-oculaire, dont le bord externe et granuleux. Les petites plaques squameuses composant la sé- rie semi-circulaire qui recouvre chaque bord orbi taire supérieur sont au nombre d'une dizaine ; leur forme est hexagone oblon- gue , et leur surface unicarënée. Celles qui garnissent la cavité frontale, disposées en rosace, n'en di fièrent que parleur diamètre, qui est plus petit. La plaque occipitale occupe le milieu de la région, dont elle porte le nom; elle est grande , circulaire, et en- vironnée de toutes parts de très petites écailles subpolygonales , aplaties et comme rugueuses. Des granulations squameuses gar- nissent les tempes et les paupières dont le bord offre un double rang de petits tubercules pointus. La squame rostrale a la figure d'un croissant ; les deux écailles mentonnières ressem- bleraient à deux triangles scalènes si le bord postérieur n'était légèrement arqué en dedans. Sur l'un comme sur l'autre côté de chaque lèvre , on peut voir onze plaques offrant quatre pans à peu près égaux. Les deux faces latérales de la partie de la tête, comprises entre le bout du museau et le bord antérieur de l'œil , sont chc^cuiie garnies de trois rangées longitudinales de ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. I. 93 squamcUes subhexagones , surmontées d'une carène longitu- dinale, qui est plus rapprochée de leur bord inférieur que de leur bord supérieur, Le dessous de chacune des deux branches sous-maxillaires présente trois séries de plaques hexagones , oblongues , dont la surface est unie. L'ouverture de l'oreille est d'une grandeur médiocre ; sa forme est circulaire et son contour simple , c'est - à - dire dépourvu de toute espèce de dentelures. On voit pendre un petit fanon sous le cou , et non au delà, car il ne se prolonge ni sous la gorge ni sur la poitrine. Bien que le tronc soit légèrement comprimé , le dos est arrondi ; l'on n'y remarque ni crête écailîeuse , ni pli cutané. Couchés le long du cou , les membres de devant excèdent le bout du museau de la moitié de la longueur de leur quatrième doigt. Portées dans la même direction, les pattes de derrière dépassent l'extrémité du nez , de l'étendue de la dernière phalange de leur avant-dernier doigt. La queue fait à elle seule plus des deux tiers de la longueur totale de l'animal. La base en est forte , mais le reste de l'étendue excessivement grêle. Elle présente un si léger aplatissement de droite à gauche , qu'elle peut être considérée comme véritablement conique; n'étant surmontée d'aucune ca- rène. Le cou offre une écaillure granuleuse extrêmement serrée. Les écailles dorsales sont sub-hexagones , non imbriquées et à surface unie et légèrement convexe ; toutefois la région rachi- dienne en supporte deux séries un peu plus dilatées, et qui semblent être légèrement tectiformes ou en dos d'ane. Les squames deâ parties latérales du tronc, outre qu'elles sont plus petites que cel- les de sa face supérieure, ressemblent à de petits grains ovales. La gorge en porte qui sont absolument semblables. Plus développées que celles du dos, les écailles du fanon, de la poitrine et du ventre sont carénées , rhomboïdales , et à pointe terminale obtuse. La peau des fesses et celle du dessous des avant-bras ont une apparence granuleuse. Ce sont d'assez grandes squames rhomboïdales , et pourvues de carènes qui protégeant le dessus des membres. Les scutelles sous-digitales sont lisses et assez dilatées , elles présen-^ tent quatre côtés , et par conséquent quatre angles , qui sont ob- tusément arrondis. La queue porte des écailles hexagonales, qui, sur la face supérieure de sa racine , sont lisses , et disposées en pavé ; mais qui , dans le reste de son étendue , sont carénées et entuilées. ÇoLopATioN, T-e seul individu de î'Anolis resplendissant que g4 LÈZÀBDS leUANÎËNS nous possédions est du sexe masculin. 11 a îe dessus de la partie postérieure d'un brun noirâtre ; sa plaque occipitale est blanche. Une tache également blanche se montre derrière chaque or- bite. Son museau présente un roux fauve formant une bande transversale sur le vertex, qui est coloré en gris verdâtre. Les tempes et les côtés du cou sont marbrés de brun et de vert grisâtre , et les branches sous-maxillaires tachetées de brun. Une teinte grise , tirant sur le verdâtre excessivement pâle , règne sur la région cervicale , sur la première moitié du dos , ainsi que sur les parties latérales du tronc qui sont voisines des épaules. Mais la moitié postérieure do. dos et des flancs offre sur un fond fauve des bandes obliques brunes assez peu distinctes les unes des autres. Les reins brillent de l'éclat de l'or. Au reste, la surface en- tière de l'animal reflète une teinte dorée plus ou moins vive. Une espèce de tache annulaire de couleur brune est imprimée sur chaque hanche. La teinte gris verdâtre d'une partie du cou et du dos se répand aussi sur les membres et sur la queue : ceux-là sont coupés de bandes transversales brunes , et celle-ci offre des traces d'anneaux noirâtres. Le dessous de l'animal est d'une cou- leur blanche, glacée de verdâtre. DiME^JSioNS. Longueur totale, i8". Te/^. Long, i" 8'". Memh, antér. 3" 2'". Memb, poster. Long. 5" 7'". Queue. Long. 12" 5'", Patrie. L'exemplaire d'après lequel a été faite la description qui précède provient du musée de Leyde , où il avait été envoyé de Surinam. 2. L'ANOLIS GHRYSOLEPIDE. Jtiolis clirysolepis. Nobis. Caractères . Ecailles du museau et du front subhexagonàles , obiongues , égales , tricarénées. Trou auriculaire très petit. Sut* le dos , plusieurs séries d'écailîes plus grandes cjue les autres. Dos fauve ou verdâtre ; une teinte dorée sur toutes les parties du corps. Une suite de points noirs sur la colonne vertébrale. Derrière cha- que tempe , une raie brunâtre , se continuant parfois en s'élar- gissant tout le long du côté du dos jusqu'à la racine de la queue . Synonymie. Draconura Nitzcldi. Wieg.? îierpetol. Mexic. pars i, pag. iG. Formes. Bien que fort voisine de la précédente , cette espèce s'en distingue pourtant par les caractères suivants : les petites plji ^ ou SAURIENS ÈUNOtÊâ. G. ANOLlS. 2. g 5 cjues subhex^gones oblongues , tricarénées qui revêtent le des- sus du museau, sont toutes égales entre elles ; et celles qui garnis- sent le front leur ressemblent complètement, La squame occipitale est un peu plus petite que chez l'Anolis resplendissant. Les trous auriculaires sont aussi remarquablement moins ouverts. L'Anolis chrjsolepide diffère encore de ce dernier par ses écailles dor- sales, qui , au lieu d'être lisses , sont carénées et toutes propor- tionnellement plus dilatées. On les voit disposées sur quatre ou six séries longitudinales. GoLORATioiN. Les diverses couleurs que présente cette espèce brillent d'un éclat doré encore plus vif que celles de la précé- dente ou de l'Anolis resplendissant. L'un des deux exemplaires que renferme notre collection est presque entièrement fauve, couleur qui prend une teinte carnée à reflets d'or le long des flancs et sur la base de la queue. On remarque une raie longi- tudinale noire derrière chaque tempe. Le dos présente sur la ligne médiane une suite de petites taches brunâtres qui finissent par se confondre en approchant de la queue. Celle - ci laisse voir sur les parties latérales , de distance en distance , des points blancs , cerclés de noir ; cjuelques autres points , mais sans bor- dure blanche, sont répandus sur les flancs. Notre second individu a le dessus de la tête marqué transver* salement de deux bandes roussâtres : l'une est située au bas du front, et l'autre sur le vertex même. Son dos est coloré en vert doré ; ses flancs sont nuages de brun et de roux , et son fanon présente une teinte noirâtre. La raie noire, que nous avons dit exister derrière la tempe de notre premier individu , lequel est une femelle, se trouve être changée chez le second, qui est un mâle , en une bande prolongée tout le long du côté du dos , jus^ qu'à la racine de la queue. Dimensions. Les dimensions de cette espèce sont absolument îôs mêmes que celles de l'Anolis resplendissant. Patrie, L'Anolis chrysolépide se trouve à la Guyane et à Su« rinam. L'un de nos deux sujets nous a été donné par MM. Les- chenault et Doumerc , l'autre par M, Emmanuel Rousseau. Observations. Nous avons tout lieu de croire que le Draconura Nitzchii de M. Wiegmann , n'est pas différent de notre Anolis chrysolépide. 9^ LÉZARDS TGUANIENS B. Anolis a doigts distinctement dilates. (Genre Dactjloa (1). Wagler, Wiegmann. ) Nous avons partagé en deux cette seconde division ^ Suivant que les espèces dont elle se compose ont le ventre garni d'écaillés aplaties et le plus souvent im- briquées , ou bien revêtu de très petits grains squa-^ meux , arrondis et placés les uns à côté des autres. La seconde subdivision de ces Anolis à doigts distincte- ment dilatés , ne comprend encore qu'une seule es- pèce ; mais la seconde en renferme un grand nombre. Parmi celles-ci de légères différences dans le mode d'écaillure de leurs parties supérieures nous ont encore permis d'établir plusieurs petits groupes. De cette manière , nous espérons qu'on arrivera plus fa- cilement et plus promptement à la détermination d'es- pèces qu'il n'est pas toujours aisé de distinguer les unes des autres au premier examen. ^. Espèces dont le centre est garni cV écailles apla^ tieSj lisses ou carénées , et le plus souvent imbri" quées. Parmi les espèces de ce groupe , il s'en trouve que nous avons séparées des autres , parce que les écailles de leurs flancs , au lieu d'être à peu près de même diamètre que celles du dos et du ventre , sont au moins de moitié plus petites. (1) Ce nom est formé de A^tKTt/x&ç, doigt, et de ««, ligure ovale. ou SAUR^E^"5 PUN-OTES. G. ANCL!S. 3. QJ a. Espèces à écailles des flancs hcaiiccvp plus petites que celles du dos et du ventre. 3. L'ANOLIS GE>^TiL. Jnolis pulciicllus. Nobîs. Caractères. Tête longue , pyramido-quadrangulaire , un peu déprime'e. Deux arêtes longitudinales sur le dessus de la partie antérieure de la tête. Ecailles des flancs granuleuses; celles du dos et du ventre du double plus grandes et care'nées ; pas de crête cervicale, ni dorsale. Queue comprimée, tranchante et fai- blement dentelée en dessus. Parties supérieures fauves; côtés de la tête , flancs, dessous du corps et face inférieure des membres d'un blanc jaunâtre. Synonymie. (Nous n'en connaissons pas. ) DESCRIPTION. Formes. La longueur totale de la tête est double de sa largeur en arrière , laquelle présente un peu plus d'étendue que la hau- teur de l'occiput. Cette tête , dont les deux côtés se rapprochent l'un de l'autre à mesure qu'ils avancent vers le museau, se trouve par conséquent offrir un contour horizontal , ayant la figure d'un triangle isocèle. La surface entière du crâne est inclinée en avant : loin d'être plane , elle offre entre les narines un renflement der- rière lequel il existe une cavité oblongue qui s'étend jusqu'au front. Cette cavité est bordée de chaque côté par une carène arrondie ou en dos d'âne, qui n'est pour ainsi dire que la prolongation de celle que présente le bord orbitaire supérieur, et en dehors de laquelle on remarque un sillon longitudinal peu profond. Les narines , qui sont subovales et dirigées un peu obliquement en arrière , s'ou- vrent de chaque côté de l'extrémité du museau. Chacune d'elles est circonscrite en haut par une plaque oblongue cintrée qui se prolonge jusqu'à la rostrale , en bas par une autre à peu près sem- blable, et en arrière par trois ou quatre petits grains squameux. Le bord surciliaire fait une petite saillie qui se lie à l'arête angu- leuse que forme la face supérieure et l'une des latérales du mu- seau. Toutes les plaques céphaliques supérieures sont légèrement carénées. Sur le bout du museau , dont l'épaisseur est presque égale à la largeur de l'orbite, il y a six ou huit squames irréguliè- REPTÏLES, ÎV. 7 rement polygones, égales , et disposées par paires. Apres ceâ squa^ mes il en vient quatre à six autres, dans Tarrangement desquelles il ne semble exister aucune symétrie. On remarque que celle d'entre elles qui est la plus centrale présente un développement un peu plus grand que les autres. Un double rang de petites plaques , à plusieurs pans , tapisse le fond de la cavité frontale ; il y en a sur le vertex un simple, qui sépare l'une de l'autre les deux séries semi-circulaires de plaques appartenant aux bords orbitaires supérieurs. Les squames polygones qui recouvrent les deux carènes que nous avons dit exister sur le dessus de la partie antérieure de la tête sont du double plus grandes que les autres écailles céphaliques ; cbac|ue région sus-ccuîaire présente un disque de huit ou neuf petites plaques polygones, inégales en diamètre. Comme ce distjue n'occupe pas toute la surface de cette région sus-ocuiaire , le reste, c'est-à-dire la partie la plus voisine de son bord, est externe et garnie de petites granulations squa- meuses. L'espace de forme triangulaire qui existe de chaque côté de la léte , entre le bout du nez et l'œil , ou ce que les auteurs nomment canthus roslralis , présente un léger enfoncement. Les écailles qui en garnissent la surface sont ruadrilatères , oblongues, et disposées sur trois rangées longitudinales. La plaque rostrale , plus large que haute , se compose d'un côté inférieur rectiligne , et d'un bord supérieur qui est fort arqué. Chacune des deux écailles mentonnières représente uii triangle équilatéral. L'on compte six squames oblongues à quatre pans de chaque côté de la lèvre supérieure et de la lèvre inférieure. La surface de la partie postérieure de la tête est couverte de petites écailles bombées et subcarénées , au mi- lieu desquelles se fait remarquer la plaque occipitale, dont la forme est circulaire. Les tempes sont granuleuses, de même que les paupières, c|ui présentent un double rang de petits tuber- cules sur leurs bords. La membrane du tympan se trouve un peu enfoncée dans le trou auriculaire, qui est subovale et complète- ment dépourvu de dentelures; la peau forme un grand fanon qui s'étend jusque sur le milieu de la poitrine. Le corps a plus de hauteur que de largeur ; le dessus en est légèrement tectiforme. Couchées le long du tronc , les pattes atteignent , celles de devant presque à l'aine , et celles de derrière à l'œil. La queue , cmi est assez comprimée pour que la partie supérieure en soit tranchante, parait d'un tiers plus longue que le reste de ranimai, elle est sur^ monte'e dans toute son étendue d'une petite crête ou arête dente- lée en scie. On ne voit rien de semblable ni sur le cou^, ni sur le dos. Les faces supérieures et latérales du cou sont protégées par des squames granuleuses assez petites ; les écailles du dessus et des côtés du dos sont imbriquées , épaisses , avec une apparence circulaire , quoique réellement polygones ; ces écailles , dont on compte environ vingt-quatre rangées longitudinales , ne sont pas positivement ce que l'on peut appeler carénées ; il serait plus juste de dire qu'elles ont leur centre renflé et leurs bords amincis. Les flancs présentent uneécaillure composée de petites pièces im- briquées, moins développées que celles du dos et du ventre , et dont la forme est subovale ou subcirculaire , et la surface lisse. Le dessous de la tête est revêtu d'écaillés épaisses , disco-poly- gones , subimbriquées , unies ou très faiblement carénées. Les squames du fanon sont rhomboïdales, carénées et assez grandes. Les plaques ventrales , qui sont imbriquées et légèrement caré- nées , ressemblent à des losanges , ayant leurs angles un peu obtus. Les membres ont pour tégumens des écailles subhexago- nales carénées ; toutefois les fesses sont granuleuses. Des scuteîles rhomboïdales, relevées de fortes carènes qui forment des lignes saillantes dans le sens de la longueur du corps , se montrent sur toute l'étendue du prolongement caudal. Coloration. Cette espèce d'Anolis a le dessus de la tête lavé de brun-marron très clair. Son dos , sa queue et la face supérieure de ses membres présentent une teinte d'un brun grisâtre. Les côtés de la tête au niveau du dessous de l'œil , les flancs, et toutes les régions inférieures de l'animal , offrent une couleur blanche assez pure. Derrière la narine il naît une bande noirâtre , qui va toujours en s' élargissant jusqu'à l'épaule. Dimensions. Longueur totale , 12" 2'". 7^éte. Long, i" 6'". Cou. Long. 4'". Corps. Long. 2" 4'". Memb. aniér. Long. 2" i'". Memb, poster. Long. 3' 3'". Queue. Long. 7" 8'". Patrie. L'Anolis gentil habite l'île de la Martinique. C'est de là au moins que nous ont été envoyés , par M. Piée , les trois exem- plaires que nous possédons. 100 LÉZARDS IGUANIENS b. Espèces dont les écailles des flancs sont à peu près du même diamètre que cclles^du dos et du i^entre. Les Anolis de ce groupe peuvent être partagés en espèces , dont les écailles du dessus et des côtés du tronc sont entremêlées de tubercules et en espèces , dont Técaillure de ces parties est ce que nous appe- lons homogène. a. Espèces à écailles des parties supérieures ei latérales du corps entremêlées de tubercules, 4. L'ANOLIS LOYSIANA. Jnolis loysiana, Nobis. Caractères. Tête ovalo-triangulaire, couverte de grandes plaques anguleuses , lisses. Front concave ; pas de crête dorsale , ni de cau- dale. Écailles du dessus et des côtés du tronc non imbriquées , disco-poîygones , plates, lisses, égales, parsemées de petits tu- bercules. Queue conique; squames ventrales imbriquées, lisses. D un blanc-bleu ; une série de taches triangulaires brunes de cha- que côté du dos. Synonymie. AcantJiolis loj'siana. Th. Coct. Comptes rendus de rinst. de Franc. 1806, t. Ilî, pag. 256. Acantholis lo^siana. Id. liist. de l'île de Cuba , par Ramon de la Sagra , Rept. non encore publiés. DESCRIPTION. Formes. La tête est déprimée et du double plus longue qu'elle n'est large en arrière ; les deux côtés forment un angle aigu dont le sommet est arrondi. Les régions sus-oculaires sont bom- bées , et l'espace qui les sépare l'une de l'autre est creusé en une gouttière qui , en avant, se perd dans une cavité ovalaire que l'on voit s'étendre Jus lue sur le milieu du museau. C'est à très peu de distance de l'extrémité de celui-ci que se trouvent situées, ou SAURIENS EUNOTiS. G. ANOLIS. 4- "^01 l'une à droite , l'autre à gauche , les ouvertures nasales ; elles sont petites et subcirculaires. Toutes les plaques du dessus de la tête sont parfaitement lisses et à contour anguleux. Celle que l'on nomme occipitale est assez développe'e et ovalo-circulaire, quoique ayant réellement plusieurs pans ; elle s'articule de chaque côté avec une assez grande squame subpentagone , en dehors de la- quelle il en existe quelques autres ayant à peu près la même figure, mais un plus petit diamètre. Devant cette même écaille occipi- tale sont sept scutelles disposées sur une rangée transversale un peu anguleuse , c'est-à-dire formant un angle très ouvert. De ces sept plaques, la médiane , ou celle qui occupe la région nuchale, estcouverte d'un pavé de petites écailles égales, disco-polygones et parfaitement plates. Les bords orbitaires supérieurs portent cha- cun dix plaques qui forment par conséquent deux rangées semi- circulaires, que l'on voit soudées ensemble sur le front et sur le vertex. La première et la seconde plaque de chacun de ces deux rangs supra-orbitaires sont petites , mais pas encore autant que les quatre dernières. La quatrième, la cinquième et la sixième sont du double plus dilatées que les deux premières, et la troisième est presque aussi grande à elle seule que les trois qui la suivent immédiatement. Cette même troisième plaque a plus de longueur que de largeur, et plus d'étendue transversale en avant qu'en ar- rière. Elle couvre de son côté une partie du front , et descend même jusque dans la cavité antéro-frontale. Dans celle-ci, et sur les parties de la surface de la tête qui les bordent, on compte une dizaine d'assez grandes squames , toutes articulées les unes avec les autres. Le reste du dessus du museau est garni , ainsi que ses régions latérales, de squamelies disco-polygones, qui ont en diamètre , la moitié de celui que présentent les plaques de la cavité frontale. Chaque région sus-oculaire offre, placée sur une ligne longitudinale , quatre scutelles anguleuses, qui diminuent successivement de grandeur jusqu'à la dernière ; le reste de la sur- face sus-oculaire est granuleux, La plaque rostrale , qui a quatre fois plus d'étendue en longueur qu'en hauteur, présente quatre côtés. Bien qu'ayant cinq pans , dont deux il est vrai sont excès" sivement petits , les écailles mentonnières ressemblent à des trian- gles isocèles. Nous avons compté six paires de plaques labiales supérieures , et huit paires de plaques inférieures ; les unes et les autres sont longues, étroites, subquadrangulaires. 11 y a environ cinquante-quatre dents à la mâchoire d'en haut , parmi lesquelles 102 LEZARDS IGUANIËNS il ne se trouve guère que les huit ou neuf dernières de chaque côte qui soient distinctement comprimées et tricuspides , toutes étant coniques, pointues et un peu courbées. A la mâchoire infé- rieure on n'en remarque que sis ou sept qui aient cette dernière forme ; et la totalité n'est que de quarante. La membrane tympa- nale est un peu enfoncée dans le trou auriculaire , dont l'ouver- ture est étroite est subcirculaire. Parmi les écailles qui en gar- nissent le contour, celles de la portion antéro-supérieure nous semblent un peu plus fortes que les autres. Ce sont de petites pl'iques non imbriquées, disco-polygones, aplaties et lisses qui revêtent chaque région temporale, au milieu de laquelle est im- planté un petit tubercule conique. Le tronc de l'Anolis loysiana offre un peu plus de largeur que de hauteur; le dessous en est plat, mais le dessus est légèrement arqué entravers. Lorsqu'on les couche le long du corps, les pattes de devant n'atteignent pas jusqu'à l'aine ; placées de la même m-anière, les pattes de derrière s'étendent jusqu'au bord postérieur de la tête. Forte, quadrila- tère et à angles arrotndis à sa base , la queue se trouve être assez grêle et de forme conique dans le reste de son étendue ; elle est , comme le cou et le dos, complètement dépourvue de pli ou de crête. L'écaillure du dessus et des côtés du cou , ainsi que des faces supérieure et latérale du tronc , se compose de très petites pièces disco-polygones , lisses , non imbriquées , auxquelles se mêlent quelques petits tubercules coniques , dont la base est entourée de petites écailles subtuberculeuses ; d'autres tubercules , mais plus pointus que ceux-ci , se montrent sur les membres et la base de la queue, La face supérieure de ceux-là est garnie d'écaillés sembla- bles à celles du dos , excepté sur le devant du bras et de la cuisse, sur les mains et sur les pieds , où il existe de grandes squames polygones, lisses, légèrement imbriquées. La peau de la région antéro-scapulaire fait un petit pli curviligne ; le cou laisse voir un rudiment de fanon. Le dessous de la tête, entre les branches sous- maxillaires , est revêtu d'écaillés non imbriquées, ovalo-rhom- boïdes, un peu convexes et lisses. Les squamelles pectorales et les ventrales sont également lisses et imbriquées , mais peu aplaties , un peu plus grandes et circulo-hexagones. L'écaillure du dessous des membres est la même que celle du ventre, à cela près que les pièces qui la composent ne sont pas si distinctement imbriquées. Le dessus du premier tiers de l'étendue de la queue est garni d'é- cailles semblables à celles du dos , et le dessous de squames pa- ou SAURIENS EUN0ÏE3. G. ÂNOLÏS. I03 reilles à celles du ventre. Toutefois l'on remarque, sur la ligne mëdio -longitudinale supérieure , une série de squamelles plus grandes que les autres. Le reste du prolongement caudal , en dessus comme en dessous, pre'sente des écailles rhomboïdales, oblongues, étroites, imbriquées et carénées; mais il se pourrait que cette espèce d'écaillure fût celle d'une queue reproduite. Coloration. Les parties supérieures de ce petit Iguanien sont peintes d'un blanp bleuâtre ou verdâtre, qui prend une teinte rousse sur les reins et la base de la queue. On voit de chaque côté du dos , placées à la suite les mies des autres , cinq ou six taches triangulaires de couleur brune. L'extrémité du museau et ses parties latérales sont également brunes , ainsi qu'une tache qui , du bord de l'orbite , s'étend jusque sur la tempe. Le dessous de l'animal est entièrement blanc . Dimensions. Longueur totale ^ l" f" ■ '^^^^- Long, i" ù"\ Cou. Long. 4'". Corps. Long. 2", Memh. aniér. Long, i" 5'". Memh. poster. Long. 8" 8"'. Queue. 4". Patrie. Cette petite espèce d'Anolis est originaire de Cuba ; elle faisait partie des riches collections zoologiques qui ont été re- cueillies par M. Ramon de la Sagra. Observations. L'Anolis loysiana sera figuré dans la partie erpé- tologicjue de l'ouvrage que va publier sur l'île de Cuba le savant voyageur que nous venons de nommer. 11 en a déjà été donné une description dans un mémoire de M, Cocteau , sur le genre qui nous occupe en ce moment ; mémoire dont il existe un extrait dans les Comptes rendus de l'Institut pour l'année 1806, n°. 9 , pag. 226. Dans ce mémoire, M. Cocteau propose de considérer lAnolis Loysiana comme type d'un genre particulier qui tirerait son caractère de la forme que présentent plusieurs des écailles de la partie supérieure du corps. Ces squames se trouvent relevées en cônes , ou en pyramides triangulaires , disséminées plus ou moins régulièrement au milieu des écailles qui recouvrent cette région et qui sont petites , égales entre elles et couchées les unes sur les autres. C'est de cette disposition que cet habile erpétolo- giste a tiré le nom d'Acantholis , comme pour indiquer un Anolis épineux. I04 LSZAKDS IGUANIENS b. Espèces à écailles du dessus et des côtés du tronc homogènes ou non entremêlées de tubercules. Nous avions d'abord cru pouvoir subdiviser ce groupe en espèces à queue conique et en celles à queue com- primée ; mais nous nous sommes bientôt aperçu que cela était impossible , attendu que cette -partie termi- nale du corps passe de la première forme à la seconde par des degrés pour ainsi dire insensibles. L'ordre dans lequel nous allons successivement faire connaître ces Anolis à doigts bien dilatés et à écailles du tronc homogènes est établi, à une ou deux exceptions près, sur le changement gradué d'une forme arrondie à une forme tout-à-fait comprimée qu'éprouve la longue queue de ces petits animaux. Les espèces qui commencent la série ne présentent aucune sorte de saillie sur la ligne médio-longitudinale du dos et de la queue ; celles qui les suivent immédiatement offrent un pli de la peau le long du dessus du cou et du dos; puis il envient qui joignent à ce pli longitudino-cervical et dorsal, lorsqu'il existe toutefois , une carène dentelée sur le prolongement caudal, où parfois elle s'élève comme une sorte de nageoire , soutenue qu'elle est dans son épaisseur, par des apophyses osseuses , ainsi que cela se voit chez le petit Anolis à crête. On arrive ensuite à des espèces dont la partie su- périeure du corps est tout entière surmontée d'une dentelure en scie ; enfin la série se termine par deux grands Anolis , sur le cou et le dos desquels il règne aussi une arête dentelée , et dont la première moitié de la queue se trouve offrir une crête élevée , ayant dans son épaisseur des rayons osseux ; tandis que la ou SAUHIl^ISS ELiNOTES. G. A]>JOLIS. 5. ï o5 moitié postérieure , bien qu'aussi comprimée que Faii- térieure , a son Lord supérieur arrondi et complète- ment dépourvu de dentelures. Ce développement en une espèce de nageoire verti- cale que présentent certains Anolis ne paraît être , de même que chez les Basilics et les îstiures , qu'un attri- but des individus mâles. C'est pour cela que nous n'a- vons pas adopté le genre Xiphosurus de M. Fitzinger ; genre qui ne reposait que sur la différence sexuelle dont nous venons de parler. C'est par ces Xipliosures , ou espèce à c[ueue fort élevée , que le genre Anolis se lie aux Basilics , avec lesquels il offre d'ailleurs plu- sieurs autres rapports d'organisation. 5. L' ANOLIS MUSEAU DE BROCHET. JnoUs lucius. Nobis. Caractères. Tête courte, de'prime'e, museau large , arrondi, garni de petites plaques lisses, polygones, subcirculaires. Scu- telles des bords orbitaires très grandes , particulièrement les deux qui se trouvent sur la re'gion frontale. Celle-ci , légèrement rhom- boïdo-concave. Sur chaque re'gion sus-oculaire des granulations entourant un disque de quatre ou cinq squames anguleuses unies. Oreilles fort grandes; cou, dos et queue dépourvus de ca- rènes ; cette dernière conique , très longue. Écailles du dessus et des côtés du corps médiocres, égales, non imbriquées , subcir- culaires , convexes , unies ; en dessus, quatre bandes blanches y croisées par quatre bandes noires. DESCRIPTION. Formes. Cet Anolis a des formes extrêmement sveltes ; sa tête offre une ressemblance frappante avec celle du Caïman à museau de Brochet. Elle a la partie antérieure de sa face supérieure pro- tégée par un pavé de plaques polygones qui sont un peu dilatées et plates vers la région frontale ; tandis qu'elles sont petites et légèrement bombées vers le bout du museau. Les bords orbitaires 106 LEZARDS IGUANIENS supérieurs présenteni; à eux deux, trois paires de scutelles, toutes soudées ensemble, qui couvrent le front et Irvertex. Celles de ces plaques, qui composent la première paire, sont subpyriformes et excessivement grandes ; les quatre autres sont quadrilatères et d'un tiers moins élargies. Les deux dernières se trouvent immé- diatement suivies de la squame occipitale , qui , bien qu'à plu- sieurs pans , présente une forme circulaire. Derrière elle , ainsi qu'à sa droite et à sa gauche , la surface de la tête est garnie de grains squameux extrêmement fins. On en voit de semblables sur les tempes ; chaque région sus-oculaire offre un disque de qua- tre ou cinq petites scutelles anguleuses. Toutes les plaques cépha- liques, dont nous venons déparier, sont complètement dépourvues de carènes. L'écailie rostrale est quadrilatère et deux fois plus large que haute ; les deux squames mentonnières , qui sont très grandes , ressemblent à des triangles équilatéraux. On compte sept plaques labiales quadrilatères de chaque côté, à l'une comme à l'autre mâchoire, La membrane tympanale est très mince et un peu enfoncée dans le trou auriculaire , dont le diamètre est aussi grand c[ue celui d'une orbite. Quatre ou cinq séries de pe- tites écailles lisses , à quatre pans , garnissent les côtés antérieurs de la tête , dont l'angle , qui s'étend d'une narine au bord surci- liaire, porte une rangée de six ou sept grandes squames sub- hexagonales oblongues. Le cou est légèrement étranglé ; il existe , sous sa face inférieure un petit pli longitudinal en forme de fa- non ; en dessus il n'est , pas plus que le dos et la queue, surmonté d'aucune espèce de crête. Les membres sont grêles : couchés le long du corps, ceux de devant s'étendent jusqu'aux fesses, et ceux de derrière jusqu'aux bords antérieurs des orbites. La queue, qui a le double de la longueur du rest-e de l'animal , est extrêmement grêle et un peu comprimée dans presque toute son étendue ; car c'est seulement à sa racine qu'elle se montre assez élargie et un peu déprimée. La gorge est revêtue de petites écailles égales, lisses, subcirculaires. Sous ie cou , l'on en voit d'obtusément rhomboï- dales, unies, de même diamètre, et imbriquées ; sur ses côtés, ainsi que sur sa face supérieure , il existe de très petites granula- tions squameuses. Le dessus et les parties latérales du tronc of- frent des écailles lisses, circulo-quadrilatères , subimbriquées, et peut-être légèrement convexes ; celles d entre elles qui compo- sent les deux séries correspondantes à la région rachidienne sont uu peu moins petites que les autres. Les squames pectorales et ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLÏS. 5. I O J les ventrales sont lisses et imbriquées ; raais les imes sont hexa- gones, et les autres subquadrilatères. Ce sont des écailles rhom- boïdales» carénées, qui revêtent le dessus des membres ; leur face inférieure en est garnie d'on peu plus petites et lisses. Les scutelles gous-digitales sont aussi dépourvues de carènes. Le dessus de la queue se trouve garni , dans le premier tiers de sa longueur, de petites écailles quadrilatères lisses , qui ne semblent pas imbri- quées ; mais dans le reste de son étendue il en offre qui se mon- trent distinctement entuilées et très faiblement carénées. On re- marque que celles qui constituent la rangée médiane sont un peu plus grandes que les autres , et surmontées chacune d'une carène bien prononcée. La région caudale inférieure présente d'abord un pavé de petites écailles subquadrilatères lisses ; puis il en vient de trapézoïdes et ini!)riquées, qui sont disposées sur deux rangs , de même que les suivantes , mais dont la forme est à peu près carrée et la surface fortement carénée. Coloration. Le brun et le gris blanchâtre composent en grande partie le mode de coloration de cette espèce d'Anolis. Le premier occupe le dessus du museau, et dessine, sur la partie postérieure de la tête , une grande taclie cordiforme. On le voit former le long du tronc , entre l'épaule et l'aine , une raie unicolore , et au- dessus d'elle une large bande pointillée de blanc, laquelle s'étend depuis l'omoplate jusqu'à la hanche. Cette m.ême couleur brune forme un angle aigu , dont le sommet repose sur le cou , dont les côtés parcourent , l'un la tempe droite , l'autre la tempe gauche ; elle constitue encore de chaque côté du cou une autre raie oblique qui va se perdre sur l'épaule. Les flancs sont semés de quelques ocelles blanchâtres. Le dos est coupé transversalement par quatre bandes noires : la première est située en arrière des épaules, la seconde sur le milieu du dos , la troisième un peu en avant du niveau des aines , et la quatrième sur l'extrémité du tronc. La queue offre des demi-anneaux bruns. Lesnembres, dans toute leur longueur, ont leur face supérieure marquée de bandes trans- versales d'un brun pâle. L'extrémité du bout des doigts est brune ; le ventre, la poitrine, le cou et la gorge sont uniformément blanchâtres, excepté cette dernière, qui paraît ondulée de brun pâle. Dimensions. Longueur totale , i5" i'". Tête. Long, i" 5". Cou. Long. 6'". Corps. Long. 3". Memb. antér. Long. 2" 8'". Memb. poster. Long. 4" 6'". Queue. Long. 10". I08 LÉZAUDS IGLANIENS Patrie. L'Aiiolis museau de brochet habite l'île de Cuba. Le seul échantillon que renferme la collection du Muséum d'histoire naturelle a été donné à cet établissement par M. Ramon de la Sagra. Observations. Cette espèce d'Anolis sera représentée dans la partie erpétologique de l'Histoire de l'île de Cuba, à la publication de laquelle travaille en ce moment le savant voyageur que nous venons de nommer. 6. L'ANOLIS DE GOUDOT. Jnolis Goudotii, Nobis. Caractères. Formes sveltes. Tête longue. Front légèrement concave , garni ainsi que le museau d'écaillés disco-polygonales unies. Régions sus-oculaires et bords orbitaires supérieurs cou- verts de grandes squames lisses soudées ensemble. Oreille gran- de. Dos et queue dépourvus de crêtes; cette dernière très lon- gue , très grêle , conique , simple. Écailles dorsales petites , rhbmboïdales , carénées ; celles des flancs subgranuleuses. Squa- mes ventrales presque carrées, lisses, imbriquées. Dessus du corps brun ; une large bande plus claire tout le long du dos. Synonymie ? '^ DESCRIPTION. Formes. Cette espèce n'a pas des formes moins élancées que la précédente, à laquelle elle ressemble aussi beaucoup par la figure et la disposition de ses plaques cephaliques. Toutefois la tête est proportionnellement plus alongée et par conséquent plus étroite ; c'est-à-dire qu'elle a en longueur totale le double environ de la largeur postérieure. De même que chez l'Anolis à museau de brochet , le dessus de la tête offre une concavité rhomboïdale , des plaques assez petites en avant des yeux et d'autres légèrement bombées aux environs des narines. Celles-ci sont arrondies et si- tuées de chaque côté du bout du museau , qui est un tant soit peu renflé. 11 n'existe pas non plus de rangée d'écaillés entre les deux demi cercles des squames des bords supraorbitaires. Ces squames, au nombre de six ou sept de chaque côté , diminuent gra- duellement de grandeur à partir de la première jusqu'à la der- nière. La première présente une figure pentagone oblongue , la seconde est trapézoïde , et les autres sont quadrilatères. Très ou SAUaiENS EU^x'OTES. G, ANOLIS. 6, I OQ développée et disco-poîygooe , la plaque occipiLale se troîive articulée eil avant avec des squames des bords orbitaires. A sa droite , à sa gauche et derrière elle , la surface de l'occipat est garnie de petites écailles plates , îissea , ayant une forme circu- laire , quoique offrant réellement plusieurs côtés. Bien qu'assez grande, l'oreille ne l'est pas tout-à-fait autant que chez l'espèce précédente: mais la membrane du tympan est de même fort mince et un peu enfoncée. On remarque quatre rangs longi- tudinaux de petites plaques quadrilatères lisses de chaque côté de la partie de la tête qui est située en avant des yeux. Les squames labiales ressemblent à celles de l'Anolis museau de brochet. Le dessous du cou ne présente qu'un très faible pli lon- gitudinal. Le tronc est légèrement arrondi, aucune crête ne le surmonte , et à cet égard il ressemble à la région cervicale et au prolongement caudal. Les membres ne sont ni moins grêles , n moins alongés que ceux de l'espèce précédente. La queue a aussi la même forme et la même longueur. De petites écailles subovalo- quadrilatères lisses, égales, revêtent le dessous de la tête. La face inférieure du cou est garnie de squamelles granuleuses im- briquées. On voit la poitrine et le ventre protégés par des ban- des transversales d'écailies à peu près carrées et faiblement im- briquées. Des granulations squameuges adhèrent à la peau des régions supérieure et latérales du cou. Le dos est couvert de petites écailles rhomboïdales , aplaties , carénées , et subimbri-^ quées ; les flancs en offrent qui , non-seulement sont plus peti- tes , mais dont l'aspect est granuleux. Le dessus des bras , des cuisses et des jambes présente des squamelles en losanges, im- briquées , et pourvues de carènes ; tandis que la face inférieure de ces parties est garnie d'écaillés lisses et subarrondies. Les fesses sont granuleuses. L'écaillure de la queue est la même que chez l'Anolis à museau de brochet. Coloration. Il naît sur la nuque une large bande châtain-clair, liserée de noir, laquelle va se perdre sur le dessus de la queue. Les flancs présentent une teinte d'un brun marron, qui devient ver- datre en s'approchant du dos. Sur le dessus des membres se montrent des bandes transversales brunes, qui se détachent d'un fond couleur marron. La face supérieure de la queue laisse voir des demi -anneaux bruns à moitié effacés. Le dessous du corps est blanchâtre, clairsemé de piquetures brunes. Une teinte cou- leur de chair règne sur les parties inférieures des membres, Dimensions. Longueur totale, 12*' 2*'*. l'ele.tôn^, i" 2*^*. To/i, Long. 4'". Corps. Long. 2" 1'". Alemh. anièr. Long, i'* 8"\ Memh. poster. Long. 8'" 9". Queue. Long. 8" 5'". Patrie. L'Anolis de Goucioi; est une espèce encore inédite dont il nous a été envoyé un individu de l'île de la Martinique par le naturaliste voyageur auquel nous l'avons dédiée. 7. L'ANOLIS BRUNDOKÉ. Jnolis fusco-auratus. D'Orbigny. Caractères. Tête assez alongée; museau large, suharrondi ; une légère cavité en avant du front. Ecailles céphaliques sub- égales, carénées. Squames du dos et des flancs non imbriquées, comme granuleuses, les premières moins petites que les secondes, pas de crèle cervicale ni de crête dorsale ; queue grêle, subar- rondie ou très faiblement comprimée, offrant en dessus une faible arête écailleuse. Dessus du corps d'un brmi doré; ventre blanchâtre, nuage de brun. SyiNoiNyMiE. Ànolis fusco-auratus .Ti'Qichi^nj . Voy. Amer, mérid. Rept. tab. 3 , fig 2 . DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Aiiolis brun doré a la même forme et les mêmes proportions que celles de l'Anolis de Goudot. Pourtant son extrémité antérieure, ou le museau, est un peu plus large et obtu- sément arrondie. Les narines , circulaires et latérales , ne sont éloignées de la plaque rostrale que de la largeiir d'une petite squame. Le front est légèrement concave. Les écailles qui revê- tent le dessus du museau sont petites , subhexagones et tricaré- nées. Les scuteîles recouvrant les bords orbitaires supérieurs constituent de chaque côté, comme c'est l'ordinaire, une série curviligne qui , ici , se prolonge antérieurement pour se réunir à la rangée de plaques de l'angle du museau , avec laquelle elle forme un triangle isocèle. Elles sont polygones, carénées , et pren- nent une forme d'autant plus oblongue, qu'elles se rapprochent davantage du museau. On compte sur chaque région sus-ocu- laire douze à quinze petites plaques polygones et carénées, for- mant un disque entouré d'écailles granuleuses. Lascutelle occipitale est ovo-polygonale ; devant elle, sont des écailles plates à plusieurs côtés, et derrière de petits grains squameux. Les faces antéro- îâl;eraleâ de îa tête sont garnies d'ëcallîes miîcarënées , iiréguîié- rement hexagones. La squame rostrale offre quatre angles , dont les deux supe'rieurs sont arrondis; elle est très diîate'e en travers, et à peine plus haute que les plaques labiales , dont on compte neuf paires en haut et onze en bas. Ces plaques labiales sont qua- drilatères oblongues, mais celles d'en haut diffèrent de celles d'en bas , en ce que leur bord supérieur est légèrement renilé. Les deux écailles mentonnières ont à peu près la même forme et le même diamètre que les labiales inférieures. La membrane du tympan se trouve un peu enfoncée dans îe trou auriculaire , qui est ovale et de médiocre grandeur. Les tempes sont granuleuses. Les écailles du dos, dont la forme est sabcirculaire et légèrement renflée, sont serrées, mais non imbriquées, et moins petites que celles des flancs, qui ressemblent à des grains très fins, un peu écartés les uns des autres. Les squames pectorales et les ventrales sont subovales , imbriquées et lisses. Sur les membres l'on voit des scjuamelles en losanges, carénées et imbriquées; sous ces mêmes parties, il en existe de semblables à celles du ventre. Les écailles caudales sont de petites pièces rhomboïdales, carénées et entuilées. Celles d'entre elles qui occupent la région médio lon- gitudinale supérieure sont plus grandes et plus fortement caré- nées que les autres ; en sorte cju elles constituent une espèce de petite carène longitudinale. La queue, assez forte à sa racine, mais excessivement grêle dans le reste de son étendue, entre pour les deux tiers dans la longueur totale de l'animal. Elle est très lé- gèrement, mais distinctement comprimée, si ce n'est à sa base, où elle semble être arrondie. Portées en avant ou couchées le long du cou , les pattes antérieures ne s'étendent pas au delà du bout du nez, et celles de derrière, mises dans la même position, attei- gnent à l'oreille. Coloration. Cette espèce, ou plutôt îe seul individu par lequel elle nous soit connue, a les parties supérieures nuagées de brun sur un fond d'une teinte marron , à reflets dorés. Le dessous de son corps est blanchâtre , nuancé de brun. Dimensions. Longueur iotale , 14'. Télé. Long, i" 2'". Cou. Long. 5'". Corps. Long. 2" 8". 3ïemh. antér. Long, i" 7'". Memh. post. Long. 3" 2'". Queue. Long, g" 5'". Patrie. L'Anolis brun doré est originaire du Chili. Observations, C'est à M. d'Orbigny, que l'on doit sa décou- verte. ÎÏ2 LLZARDS IGUÀIsîENS 8. L'ANOLIS FONGTUÉ. — Ânolis punciaius. Daudin. C-4.r.AGTÈREs. TcLe fort alongee , déprimée. Bout du museau coupé carrément et revêtu de petites écailles irrégulièrement polygones, renflées et lissas. Une cavité frontale en losange , non bordée de carènes , garnie d'un pavé d'écaillés , plates , lis- ses , disco - polygones. Demi - cercles squameux des bords or- bitaires supérieurs séparés l'un de l'autre par une série , quel- quefois interrompue , de petites écailles. Régions sus - oculaires offrant un disque de seize à vingt petites plaques anguleuses. Narines termino-latérales. Dessus et côtés du ti-onc couverts de grains oblongs non imbriqués , très fins et lisses. Scutelles ven- trales entuilées , unies. Cou , dos et queue dépourvus de toute espèce de crête ; cette dernière très longue , très grêle , quadrilatérale , subarrondie à sa racine , et légèrement com- primée dans le reste de son étendue. D'un bleu ardoisé ou vio- lacé en dessus. Une série de taches noirâtres étroites le long du dos. Tronc parfois semé de quelques points blancs. Un semi de points noirs sur le bas des flancs , sous les membres et quelque- fois sous le corps. Synojîymie. Jnolis punciaius. Daud. Hisfc. Rept. tom. ÎV, p. 84 , tab. GG , fig. 2. Jnolis çiridis. Prînc. Neuw. Rec. Pi. col. anim. Brés. tab. sans n? fig. I ; et Yoy. au Brés. tom. II, pag. 102. ânolis violaceus. Spix. Lacert. NoVi Brasil. pag. i5 , tab. .;, fig. 2. ânolis punciaius. Gray , Synops , Rept. in Grifïith's , anim^ Kingd. tom. IX, pag. 46. Ânolis violaceus , idem loc. cit. DESCRIPTION. Formes. L'Anoîis ponctué a la tête déprimée et du double plus longue qu* elle n'est large en arrière. Le front offre un enfonce- ment rhomboïdal et le bout du museau , qui est renflé , se trouve coupé presque carrément. Les narines sont petites, latérales, percées tout près de la plaque rostrale. Celle-ci , de forme trian- gulaire , a plus d'étendue transversale que dans l'autre sens. Parfois les côtés supérieurs sont comme crénelés. Bien qu'ayant ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 8. Il3 rëellemenl; cinq pans, les deux scutelles mentonnières affectent une figure triangulaire. Par un de ses côtes , qui est arqué en dedans , chacune d'elles tient à une squame rhomboïdule qui se trouve être le chef de file d'une série parallèle à la rangée des écailles labiales inférieures. Celles - ci sont quadrilatères , ou pentagones oblongues et au nombre de huit ou dix paires , de même que les labiales supérieures. Sur le dessus du museau, il existe des petites écailles parfois simplement bombées , d'autres fois relevées en tubercules trièdres ou tétraèdres , suivant que l'a- ïiimal est jeune ou adulte. Ces écailles sont assez nombreuses pour former douze rangées longitudinales ou quatorze rangs trans- versaux. Le front ou mieux la cavité frontale présente un pavé d'écaillés un peu plus dilatées que celles du museau et disposées comme en rosace. Ces écailles sont plates et rondes, quoique polygones. Une série de squamelles, qui parfois s'interrompt au milieu du vertex , sépare les deux demi - cercles de squames qui couvrent les bords orbitaires supérieurs , squames qui sont grandes , anguleuses et qui offrent une légère carène longitu- dinale située , non sur leur ligne médiane , mais plus près de leur bord externe que de leur bord interne. On en compte de sept à neuf pour chaque demi-cercle. Les régions sus-oculaires portent chacune un disque d'une vingtaine de petites plaques , parmi lesquelles il n'y en a guère qu'une ou deux plus gran- des que les autres. L'écaillé occipitale est médiocre , plate , sub- circulaire ou distinctement anguleuse. Elle a devant elle et sur ses côtés, de petites plaques polygones à surface aplatie ; et derrière ou sur tout le reste de l'occiput , on voit de fines granulations squameuses , comme il en existe aussi sur les régions tempo- rales. L'angle latéral du museau , qui s'étend de la narine au bord surciliaire , est recouvert par six écailles rhomboïdales oblongues. Des squames plates , les unes pentagones , les autres hexagones, revêtent les côtés de la partie antérieure de la tête. La peau de la région inférieure du cou forme un petit fanon qui commence sous la gorge et se termine à la naissance de la poi- trine. Les paupières, qui sont granuleuses , ont leur bord garni d'un double rang de petits tubercules. Des grains squameux revêtent les régions supérieure et latérales du cou. La gorge offre des écailles ovales, convexes, et le dessous du cou des grains ovalo-rhomboïdaux en dos d'âne. Le dessus du tronc est, ainsi que les côtés , garni de fort petites écailles égales entr'elles , REPTILES , IV. 8 Iî4 LÉËAËDâ ïGÎJAKiËMâ non imbriquées , à surface légèrement bombée ou en dos d'âne , et dont le contour tient de l'ovale et du rhombe. Les squames pectorales sont ovales , lisses , imbriquées et comme un peu bom- bées ; les abdominales sont de même , lisses et entuilées ; mais outre que leur surface est plane , elles ont une figure, soitrhom- i)oïdale , soit carrée. Les écailles qui protègent la face supérieure des membres sont des petites pièces en losange , pourvues de ca- rènes et disposées comme les tuiles d'un toit. Quant à celles qui garnissent les régions inférieures, elles ont une forme presque circulaire , une surface plane , et ne se trouvent pas placées en recouvrement les unes sur les autres. La région supérieure de la queue est couverte d' écailles hexagones carénées , subim- briquées. En dessous, cette partie terminale du corps présente sur sa ligne médiane un double rang de scutelles hexagones , lisses , imbriquées , dilatées en travers , à droite et à gauche desquelles sont d'autres écailles semblables à celles-ci , si ce n'est qu'elles sont beaucoup plus petites. Le cou présente un léger étrangle- ment. Le dos est arrondi et complètement dépourvu de crête , ainsi que la queue ; celle-ci , dont la longueur est près de deux fois plus considérable que celle du reste du corps , est forte , (Bt quadrilatère, subarrondie à sa racine ; puis elle devient brus- quement fort grêle , en prenant une forme tétragonale un peu comprimée , t u'elle conserve jusqu'à son extrémité. Lorsqu'on les couche le long du cou, les pattes de devant s'étendent jusqu'au bout du museau , et celles de derrière, mises de la même manière, touchent par leur extrémité à l'ouverture auriculaire. Les doigts sont bien dilatés. C0LORA.T10N. L'un des deux individus appartenant à cette espèce, que renferme notre collection , a la partie antérieure du dessus de la tête d'un gris jaunâtre, et l'occiput ardoisé. Un bleu violacé est répandu sur les régions supérieures et latérales du tronc, ainsi que sur la face externe des membres. Ceux-ci offrent quelques points noirs , et il existe le long du dos les traces d'une suite de taches carrées noirâtres. Sur la queue , qui est ardoisée , se montrent des demi - anneaux bruns. Une teinte blanchâtre règne sous les parties inférieures , qui sont presque toutes ponc- tuées de noir. Notre second exemplaire, celui-là même d'après lequel Daudin a établi l'espèce , présente en dessus un bleu ar- doisé, marqué çà et là de petits points blancs arrondis. 11 porte depuis la nuque jusque sur la queue une ligne noire qui, inter-^ DîJ âAùRiÊNâ Ëi'îïdtÈs. Hi. ÀNôtis. g. ti5 rompue qu elle est de distance en distance , semble n'être qu'une série de raies pîace'es les unes à la suite des antres. On remarque sur les côtes du tronc comme des indices de bandes verticales noi- râtres. Un semi de points noirs s'ëtend sur les membres , sous les cuisses et la base de la queue , ainsi que le long de la partie inférieure des flancs. Dimensions. Longueur totale , 25" 9'". Tête. Long. 2" 2'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 5". Memb. antér. Long. 3" 3'". Memh. poster. Long. 5" 2'". Queue. Long. 18". Patrie. C'est à tort , sans doute, que Daudin a dit que l'indi- vidu de l'Anolis ponctué, qu'il avait observé dans la collection du Muséum d'histoire naturelle , venait de la Martinique ; attendu que lien, sur le bocal qui le renferme , n'indique qu'il ait été envoyé de ce pays ; nous pensons plutôt qu'il provient du Brésil de même qu'un second exemplaire qui nous a été rapporté de Rio-Janeiro, par M. Gaudichaud. Observations. Ce qui vient jusqu'à un certain point fortifier notre opinion à cet égard , c'est la presque certitude que nous avons que XAnolis viridis du prince de Neuwied d'une part , et d'mie autre part celui appelé violaceus par Spix , qui tous àexxx aussi sont Brésiliens , n'appartiennent pas à une espèce différente de notre Anolis ponctué. 9. L'ANOLIS NASIQUE. Jnolis nasicus. Nobis. Caractères. Tête alongée à museau pointu, renflé, comprimé, légèrement arqué , s'avançant un peu au delà de la mâchoire inférieure, revêtu de petites écailles oblongues en dos d'âne. Narines latérales, situées un peu en arrière du bout du nez. Une cavité antéro-frontale rhomboïde , garnie d'un pavé d'écaillés disco- polygones, aplaties, fournissant deux rangs longitudi- naux qui séparent les deux demi-cercles de squames des borda orbitaires supérieurs. Un très grand fanon jaune. Un pli le long du cou et du dos. Queue très longue , très grêle , sans carène , forte et triangulaire dans le reste de son étendue. Dessus du corps brun , parfois semé de points blancs. Sy^o^ym-i^. anolis gracilis. Vv'mc. Ncuw. Rec. pi. col. anim. Bres. tab. sans no, fig. 2 , et Voy. au Brés. tom. 2 , pag. i3i . Dactyloa gracills. Wagl. Syst. Amph. pag. i48. Jnolis gracilis. Gray , Synops. Rept. inGriffîth's anim. Kingd. tom. 9 , pag. 46, 8. 1 I 6 LÊZAKDS IGUANIENS DESCRIPTION. Formes. L'Anolis nasique est fort voisin du précédent ; toute- fois il s'en distingue de suite par son museau , à la fois relevé et comprimé , qui excède un peu en longueur l'extrémité de la mâ- choire inférieure. La plaque rostrale , au lieu d'être appliquée verticalement comme à l'ordinaire contre le bout du nez , se trouve placée en dessous d'une manière presque horizontale. La tête de l'Anolis nasique est proportionnellement plus alongée que celle du ponctué , dont elle diffère encore par un rang d'écaillés de plus entre les deux demi-cercles de squames supra-orbitaires. L'Anolis nasique a un très grand fanon ; il s'étend depuis la gorge jusque sur le milieu de la poitrine. Son cou et son dos offrent un pli longitudinal , qui n'est pas surmonté d'une crête dentelée ; la queue est aussi longue et aussi grêle que celle de l'Anolis ponctué. La base cependant en est forte et triangulaire, tandis que dans le reste de sa longueur elle présente une forme tétragonale , légè- rement comprimée ; mais elle ne laisse voir aucune trace de crête sur sa partie supérieure. Quant aux membres , ils ont les mêmes proportions que chez l'espèce précédente ; l'écaillure de toutes les parties du corps res- semble à celle de l'Anolis ponctué. Coloration. Nous possédons deux échantillons de l'Anolis nasi- que , qui ont le dessus du corps uniformément teint d'un brun lie de vin; leur fanon est d'un jaune orangé sale. Les régions du dessous de leur corps , qui ne sont point dépouillées d'épiderme, présentent une teinte jaunâtre ; mais toutes celles qui en sont pri- vées offrent une teinte grise tirant sur la couleur du dos. On trouve, dans un des ouvrages du prince de Neuwied, une figure représentant cette espèce , mais sous un mode de coloration diffé- rent de celui que nous venons d'indiquer ; c'est-à-dire que , d'après cette figure , la tête et le bas des flancs seraient verts, que le des- sus du corps offrirait une couleur chocolat, et que le dos et la queue se montreraient coupés en travers par des séries de points blancs. DiMEissio>s, Longueur totale , 28" 1'". Tête. Long. 2" 5'". Cou. Long. 8'". Corps. Long. 4" 8'". Memh. antér. Long. 3". Memh. post. Long. 5" .5"'. Queue. Long. 20". Patrie. L'Anolis nasique est une espèce brésilienne. Les deux ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 10. 11^ individus qui font partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle ont été envoyés de Rio-Janeiro par M. Gallot. Observation. Bien que la figure donnée par le prince de Neuwied , ne soit point excellente , nous croyons pourtant que c'est un Anolis nasique qui lui a servi de modèle. La seule chose qui pourrait nous en faire douter, c'est la double saillie que le peintre semble avoir voulu indiquer sur la partie supérieure et antérieure de la tête ; caractère qui n'existe réelle- ment pas chez notre espèce. Mais , si nous ne nous trompons pas , cette saillie n'est autre que l'indication un peu outrée des bords latéraux de l'enfoncement qui existe en avant du front, 10. L'ANOLIS YERTUBLEU. Jnolis cMoro-cfanus. Nobis. Caractères. Tête pyramido - quadrilatère un peu déprimée, à face supérieure presque plane , couverte d' écailles disco-poly- gonales , subégales , non carénées ; squames des bords orbitaires supérieurs à peine plus dilatées que les autres , et les deux dem,i- cercles qu'elles forment séparés l'un de l'autre sur le vertex par une ou deux séries de petites écailles. Narines termino-latérales. Oreilles petite^ ; pas de crête cervicale , ni de crête dorsale. Queue grande , forte et un peu déprimée à sa base , mince et faiblement comprimée dans le reste de sa longueur ; une légère dentelure sur sa face supérieure ; écailles du dessus et des côtés du tronc égales, subovales , subgranuleuses , non imbriquées ; squames ventrales , entuilées , lisses ; en dessus , uniformément d'un bleu verdâtre ou d'un vert bleuâtre. Synonymie. Lacertus viridis Jamaicensis. Catesby, Hist. Carol. tom. 2, pag. 66, tab. 66. Lacerta hullaris. Linn. ?Syst. nat. édit. lo, pag. 208 ; et édit.12, pag. 368. Lacerta hullaris. Gmel. Syst. nat. pag. 1078 , n^ 82. Le Rouge-Gorge. Daub. Dict. rept. pag. 669. Le Rouge-Gorge . Lacép. Quad. ovip. tom. 2, pag. 401. Le Rouge -Gorge. Bonnat. Encyclop. méth. pag. 55, PI. 9 , fig. 6. Red-throatk Lizard. Shaw, Gêner, zool. t. 3, p. 242. Il8 LÊiSARDS IGUANlENâ DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce d'Anolis est alonge'e etde'prime'e ; son contour horizontal donne la figure d'un triangle isocèle, dont e sommet correspondaiït au bout du nez est légèrement arrondi ; ses parties latérales sont perpendiculaires, et sa face supérieure, qui serait parfaitement plane sans un très léger enfoncement rhomboïde qui, existantenavant du front, offre une pente inclinée du côté du museau. Celui-ci a fort peu d'épaisseur. Les écailles qui revêtent le dessus dd la tête sont petites, non carénées, et toutes ont , à très peu de chose prés , le même diamètre ; les plus grandes d'entre elles au nombre de dix ou onze sont disposées en un demi-cercle sur chacun des deux bords orbitaires supérieurs. Celles de moyenne grandeur forment un double rang sur la ligne médiane et longitudinale du vertex , et les plus petits pro- tègent la surface occipitale , au centre de laquelle on voit la plaque de ce nom , dont la figure est disco-polygonale. Chaque région sus-oculaire offre , environnée de granulations , un disque de dix à douze petites scutelles ayant , à l'exception de deux qui sont oblongues , une forme hexagone arrondie , de même que la plupart des autres squames céphaliques- L'un et l'autre angles du museau sont recouverts de plaques oblongues en dos d'âne , qui constituent une arête qui s'étend depuis le bord surciliaire jus- qu'au-dessous de l'ouverure nasale ; celle-ci , qui se trouve située tout près de l'extrémité latérale du museau, est circulaire et diri- gée en dehors. La squame rostrale , excessivement dilatée en tra vers , off're quatre côtés : un inférieur, à peu près rectiligne; deux latéraux, obliques ; et un supérieur, légèrement arqué et comme tranchant. Les écailles mentonnières sont trapézoïdales et assez dé- veloppées. Les plaques labiales, proprement dites , sont de forme carrée, oblongue, et au nombre de seize ou dix-huit en hautcomme en bas. La mâchoire supérieure est armée d'une soixantaine de dents , dont les quatorze ou quinze dernières de chaque côté , of- frent un sommet distinctement tricuspide. 11 y en a un moindre nombre à la mâchoire inférieure, c'est-à-dire cinquante-six envi- ron, parmi lesquelles on en compte vingt ou vingt-deux tri- lobées. La membrane du tympan se trouve tendue en dedans du trou de l'oreille, dont l'ouverture ovalo-circuîaire est simple et fort petite. Il règne depuis la gorge jusqu'à la poitrine , un petit ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS, 10. lit) fanon à bord libre, curviligne. 11 n'existe aucune espèce de crête sur la ligne médiane du dessus du corps ; le cou, gros et assez alonge', n'offre pas d'étranglement. Le tronc ne semble pas avoir tout-à- fait autant de hauteur que de largeur; sa f.ce supérieure est ar- rondie. La queue, dont l'étendue entre pour les deux tiers dans la totalité de celle de l'animal, est conique et peut-être un peu comprimée , excepté cependant à sa racine où elle est carrée, légèrement déprimée, et à angles arrondis. Là aussi elle est assez forte, tandis qu'elle est très grêle dans le reste de sa long^ueur. Couchés le long du tronc , les membres antérieurs atteignent , par leur extrémité , la base de la cuisse et ceux de derrière l'ouverture auriculaire. Le dos et les flancs, ainsi que le dessus et les côtés du cou sont revêtus de petits grains squameux non imbriqués, légèrement convexes ou en dos d'âne dont la figure n'est ni parfaitement car- rée, ni positivement circulaire. Parmi ces grains , il en est d'un peu plus gros que les autres : ce sont ceux qui occupent la région moyenne du dos et de la face supérieure du cou , sur lesquelles ils constituent deux ou trois séries longitudinales. Le dessous de la tête est protégé par des écailles granuleuses , ovalaires, en- tuilées. La gorge en offre qui ont la même forme et la même disposition , mais qui sont plates. Sur les régions pectorale et ven- trale il existe des squamelles aplaties , lisses et légèrement im- briquées , dont le contour semble être carré, bien qu'il se com- pose réellement de six côtés. Le dessus des membres est revêtu d'écaillés subrhomboïdales, carénées et imbriquées, au lieu que leur région inférieure offre des squamelles ovalo-rhomboïdales à surface renflée et unie. Les squames qui garnissent la base de la queue, outre qu'elles sont assez petites , affectent une forme carrée , bien qu'elles soient hexagonales comme celles du reste de l'étendue de cette partie du corps. Les unes et les autres sont légèrement imbriquées, pourvues de carènes et disposées par bandes circulaires, parmi lesquelles on en remarque, de dis- tance en distance, dont la largeur est un peu plus grande que celle des autres. Le dessus de ce même prolongement caudal offre une rangée longitudinale de squames en dos d'âne , qui y forme comme une sorte de petite arête. Derrière l'anus , sous la queue , il existe une paire de grandes scutelles plates , lisses , subrectan- gulaires. Coloration. Cette espèce d'Anolis se reconnaît pour ainsi dire 120 LEZASDS IGUAKIENS de suite à la couleur verte, plus on moins bleuâtre , qui est ré- pandue sur toutes les parties supérieures de son corps. Pourtant on rencontre quelquefois des individus dont le dessus et les côte's de la tête sont brmis. Les régions inférieures présentent une teinte blanche lavée de vert ou de bleuâtre. DiMENSioivs. Longueur totale , 20" 2'". Tête. Long. 2" 2'". Cou^ Long. i". Corps. Long. 4 '• Memh. antér. Long. 2" 8". Memh.post^ Long. 4" 5'". Queue. Long. iG". Patrie. Cet Anolis nous a été envoyé de la Martinique et de Saint-Domingue. C'est à M. Ricord, en particulier, que nous sommes redevables des individus qui proviennent de cette der~ nière île. Ohserçations. Il se pourrait que le Lacertus Jamaicensis viridis de Catesby appartînt à la même espèce que notre Anolis chlore- cjnwMj-, Toutefois, nous nous garderons bien de l'affirmer, attendu que la figure , dont nous voulons parler, laisse trop à désirer pour que l'on puisse la déterminer d'une manière précise. S'il en ét^it ainsi , notre espèce aurait alors pour synonyme X Anolis hullaris de Linné , et le Rouge-Gorge de Lacépède et de Ronnaterre , es- pèces qui n'ont été établies que d'après le portrait du Lézard de Catesby, que nous venons de citer. ll.fL'ANOLIS DE LA CAROLINE. Jnolis Carolinensis . Cuvier. Caractères. Tête alongée, triangulaire, déprimée, à face su- périeure presque plane dans le jeune âge , fortement bicarénée chez les^adultes. Narines s'ouvrant sur le museau et assez en ar- rière de son extrémité. Plaques céphaliques, grandes , poly- gones, carénées. Demi - cercles squameux des bords orbitaires supérieurs séparés l'un de l'autre sur le vertex par un ou deux rangs d'écaillés ; pas de crête cervicale, ni de crête dorsale ; oreilles médiocres. Queue subarrondie, forte à sa racine, offrant en dessus une série d'écaillés un peu plus grandes et plus carénées que les autres. Squames du dessus et des côtés du tronc égales , non imbriquées, subrhomboïdales, carénées. Plaques ventrales, imbri- quées , subcarénées. Le plus souvent une grande tache noire sur la tempe. SY^ONyMIE. Laceria cauda iereti corporeduplo longiore , pedibus peniadacij'lis , crista gula integerrima , dorso Iceçi. Linn. Amœnit. Acad. t. I , pag. 286, tab. i/{ , fig. 2. ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLlS. II. 121 Lacerla principalis. Linn, Mus. Adolp. Fred. pag. 43. Lacerta principalis , Linn. Syst. nat. ëdit. lo, pag. 20 , et édit, 12 , pag. 3Co. Lacerta principalis , Gmel. Syst. nat. pag. 1062, n*» 7. Lacerta viridis CaroUnensis , Catesb. Hist. nat. Carol. tom. 2, pag- 65 , tab. 65. Le Large-Doigt. Daub. Dict. Rept. pag. 642. Le Large-Doigt. Latr. Hist. Rept. tom. I , p. 279. Le Large-Doigt. Lacep. Quad. Ovip. tom. I, pag. 268. Jguana hullaris. Latr. Hist. Rept. tom. I , pag. 27g, Smooth - Crested , Lizard. Shaw. Gêner, zoolog, tom, 3 , pag. 222. Green Carolina Lizard. Shaw. Gêner, zool. tom. HI , pag. 243. Jnolis roquet ou rouge-gorge. Daud. Hist. Rept. tom. IV, p. 69, Anolis himaculé principal . id. loc. cit. pag. 62. , Jguana strumosa. Brongn. Ess. classif. Rept. pag. 33 , fîg. 4. Anolis bullaris. Merr. Syst. Amph. pag. 44 , exclus. Synonym. tab. 65 , Catesb. (Anolis chloro-cyanus ). Anolis principalis id. loc. cit. pag. 44, exclus. Synonym. fîg. 2, tab. 6 , Bonnat. (Anolis Richardii?). L' Anolis de la Caroline. Cuv. Régn. anim. tom. Il , i*"^ édit. pag. 43, et 2^ édit. pag. 5o. The Anolis of Carolina. Pidg. and. Griff. Anim. Kingd. tom. 9, pag. 189. Dactjloa bullaris. Wagl. Syst. Amph. pag. 148. Anolis bullaris. Eichw. zool. Spec. Ross, et Polon. tam. 3, pag. 282. Dactyloa bullaris. Wieg. Herpetoîog. Mexic. pars i , pag. 16. Dactyloa biporcata. Wiegm. loc. cit. pag. 47. DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Anolis de la Caroline est très déprimée et surtout fort alongée , puisqu'elle a,. en longueur totale , le dou- ble de sa largeur postérieure. La figure que représente son con- tour horizontal est un triangle isocèle fort aigu en avant , mais dont le sommet est néanmoins arrondi. Un caractère qui est en- core demeuré jusqu'ici particulier à l'Anolis de la Caroline, parmi ses congénères , c'est d'avoir les trous des narines non pas sur les côtés du museau , mais sur la partie supérieure de ce même mu- Ï22 LÉZARDS IGUANIÉNS seau , assez en arriére de son extre'mité , c'est-à-dire vers la fin du premier tiers de la longueur de la tête. Ces narines ont leur ouverture dirigée en arrière , en même temps qu'elle est un peu tournée vers le ciel. La face supérieure de la tête offre un même plan incliné en avant ; ses côtés sont perpendiculaires , et d'autant plus profon- dément creusés à partir du bout du museau jusqu'au bord de Tor- bite, que l'animal est plus âgé. Les tempes sont plates et la région occipitale se trouve partagée longitudinalement par une espèce de sillon , de chaque côté duquel il existe une légère éminence convexe. Les régions sus-oculaires sont faiblement bombées ; cha- cune d'elle sporte un disque composé de dix à douze plaques d'iné- gale grandeur ayant plusieurs pans et une surface plate, légère- ment striée. La plaque occipitale , qui est grande et ovalo-arron- die , occupe à peu près le milieu de la partie postérieure de la tête. Elle se trouve environnée d écailles polygones , dont le dia- mètre diminue à mesure qu'elles se rapprochent du cou. Ces écailles sont surmontées chacune d'une faible arête longitudi- nale. On compte huit ou neuf écailles anguleuses, rangées en demi-cercle sur chaque bord orbitaire , écailles qui sont relevées d'une carène de même que celles qui forment la rangée longitu- dinale existant sur la ligne médiane de l'espace interoculaire. On voit naître deux arêtes , l'une à droite, l'autre à gauche du front ; elles s'étendent parallèlement dans une direction à peu près droite , jusques à la hauteur du bord postérieur des narines environ. Arrivées là , elles se rapprochent brusquement l'une de l'autre, de manière à ce que l'espace qui existe alors entre elles ne peut plus être considéré autrement que comme un simple sillon qui ne se prolonge pas tout-à-fait jusqu'à l'extrémité du museau. Ces deux arêtes , qui sont extrêmement saillantes chez les sujets adultes , se laissent à peine apercevoir dans les jeunes indi- vidus, dont le dessus de la tête est par conséquent à peu près uni. La partie de la face supérieure de la tête , comprise entre le bout du nez et le front , est couverte d'écaillés plus grandes qu'au- cune de celles des autres régions céphaliques. Leur forme est hexagone, oblongue, et leur surface, qui se trouve surmontée de trois ou quatre petites carènes dans le jeune âge, se courbe en dos d'âne chez les sujets adultes. Aussi rencontre-t-on de vieux in- dividus dont la région céphalique antérieure est très acciden- tée, ou extrêmement rugueuse. L'angle du museau forme une ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. II. 123 âréte tranchante. Il y a de cinquante à soixante dents à la mâ- choire supérieure et de quarante - quatre à cinquante à l'infé- rieure. En haut comme en bas , les quatre ou cinq dernières de chaque côté sont distinctement plus grosses que les autres , parti- culièrement chez les sujets adultes, La plaque rostrale est quadri- latère , et plus élevée au milieu qu'à ses deux extrémités. Elle a six ou sept fois plus d'étendue transversale que d'étendue verti- cale. Les deux squames mentonnières sont grandes et trapé- zoïdes. Les autres plaques des lèvres sont au nombre de seize ou dix-huit sur chacune. Leur forme est celle de quadrilatères ou de pentagones oblongs. La membrane dn tympan se trouve un peu enfoncée dans Foreille , dont l'ouverture est petite et triân- gulo- ovale. Le tronc offre presque autant de hauteur que de largeur; il est plat en dessons , en toit évasé vers le dos. Les pattes de devant , lorsqu'on les couche le long du cQrps , lai sent en^ core entre leurs extrémités et l'aine une distance égale à la lon- gueur de leur troisième doigt. Celles de derrière , placées de la même manière , s'étendent jusqu'à l'oreille. La queue fait à peu près les deux tiers de la longueur totale de l'animal. Subconique à sa base , elle a une apparence comprimée dans le reste de son étendue. Le dessous du cou offre un petit fanon qui se prolonge sous la poitrine, quelquefois même fort en arrière des bras. Le dessus et les côtés du tronc sont revêtus de petites écailles égales , non imbriquées, hexagones, arrondies, relevées en dos d'âne ou légèrement carénées. Examinées sans le secours de la loupe , ces écailles ressemblent à des grains arrondis. Ni le cou, ni le dos ne sont surmontés de crêtes ; nous ne nous sommes même pas aperçu que les écailles de leur ligne médiane et longitudinale soient sensiblement plus grandes que les autres , ainsi que cela a lieu le plus souvent. Sur les membres , se montrent de petites pièces rhomboïdes imbriquées et en dos d'âne. Sous les mêmes parties , sont des granulations squameuses assez semblables à celles du dos. Le ventre est garni d'écaillés ovalo-hexagones , imbriquées et faiblement carénées. Autour de la queue existent des verticilles de squamelles subrhomboïdales carénées. Celles du dessous sont oblongues , plus développées et plus fortement carénées que celles du dessus. De distance en distance , il y a de ces verticilles qui sont plus larges que les autres ; chez certains sujets , le dessus de la queue offre tout le long de sa ligne mé^ diane une espèce de petite crête qui est produite par une série 1^4 LÉZARDS iGUANIENS d écailles , dont le diamètre a un peu plus d'étendue que celles qui les avoisinent. Ck)LORATiojy. L'Anolis de la Caroline paraît doué de la faculté de changer de couleur comme ses congénères. Dans l'état de vie, en dessus il présente le plus ordinairement un beau vert, et en des- sous une teinte d'un blanc pur. Souvent alors il a la gorge rouge, les tempes noires et une suite de points de cette dernière couleur sur la base de la queue ; mais il arrive que la couleur verte des parties supérieures est remplacée par du brun , tantôt complé' tement, tantôt en partie seulement. Voici au reste les différents modes de coloration que nous avons observés sur les échantillons assez nombreux que renfer- ment nos collections. Il y a quelques individus qui , en dessus , sont presque uni- formément verts , attendu que leur tête seule présente une teinte brune ou roussâtre. Leur tempe est marquée d'une tache noirâ- tre presque carrée. D'autres , et c'est le plus grand nombre , c'est- à-dire tous ceux qui proviennent de l'Amérique septentrionale , car l'espèce se trouve aussi à Cuba , ont leurs parties supérieures plus ou moins piquetées de noir sur un fond , tantôt vert, tantôt vert -brun ou bien roussâtre. Il en est même quelques-uns, parmi ceux-là , qui sont ciair-semés de très petits points blancs. Le dessus de la partie antérieure de la tête est coloré en brun roussâtre. Sur la tempe , est imprimée une grande tache quadri- latère noire. Cette même couleur noire , plus ou moins foncée , couvre presque toujours la région latérale de la tête , qui est si- tuée entre le bout du nez et l'œil. Les lèvres sont blanches , mar- quées d'une suite de petites taches quadrangulaires brunes ou noirâtres. Une teinte blanchâtre règne sur toutes les parties in- férieures du corps , dont quelques-unes, telles que le ventre et la poitrine , sont nuancées ou tachetées de noirâtre , ou bien encore parcourues longitudinalement , comme la gorge , par des linéoles composées de petits points noirs. Parmi les individus de l'Améri- que septentrionale , l'on en trouve dont les points noirs des côtés de la région moyenne du dos se rapprochent les uns des autres de telle sorte, qu'ils constituent une espèce de bande ondulée. Enfin presque tous conservent plus ou moins, sur toute l'étendue de leur dos et de leur queue, la trace d'un ruban roussâtre, rétréci à ses deux extrémités ; ce qui est très apparent chez les jeunes sujets. Les Anolis appartenant à cette espèce; que nous avons reçus de ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. II. 125 l'île de Cuba , offrent , à très peu de chose près , le même mode de coloration que ceux de l'Amëi-ique septentrionale. Ainsi les seules différences notables qu'ils présentent sous ce rapport, c'est que leurs couleurs sont en général plus claires et plus vives. On remarque particulièrement que le vert a un reflet doré et que le roussâtre lire sur la couleur de chair. Les sujets adultes ont le dos orné de séries longitudinales de petites taches blanchâtres, ce qui ne les empêche pas d'avoir des points noirs comme les individus provenant de l'Amérique septentrionale ; mais à la vérité ces points sont moins nombreux et plus dilatés. 11 est rare de rencontrer de ces individus, originaires de l'île de Cuba , ayant la tempe marquée d'une tache noire. Dimensions. Longueur totale, 22" 6'". Tête. Long. 2" 8'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 4" i'". Membr. antér. Long. 2" 6'". Memb. poster. Long. 4" 4". Queue. Long. i5" i'". Patrie. L'habitation de cette espèce d'Anolis est loin d'être aussi limitée que quelques erpétologistes ont paru le croire. C'est un de ceux , au contraire , dont la patrie est la plus étendue. Quant à nous , nous sommes certains qu'il est répandu dans toute l'Amérique septentrionale, car il nous a été envoyé de Sa- vannah par M. Deîarue- Villaret ; de la Caroline du Sud par M. l'Herminier ; de Géorgie par M. Leconte ; de Pensyîvanie par M. Lesueur , etc. Puis nous l'avons reçu de Cuba par les soins de M. Ricord , et plus récemment M. Piamon de la Sagra nous en a généreusement laissé choisir une belle suite d'échantillons pat- mi ceux qu'il a recueillis dans cette dernière île. Observations. C'est , suivant nous , à cette espèce que l'on doit rapporter le Saurien que Linné a décrit d'abord avec assez de détails dans les Aménités académiques , et désigné ensuite par une simple phrase caractéristique, sous le nom de Lacerta prin- cipalis dans les diverses éditions du Systema jiaturce. Nous ne con- naissons effectivement aucun autre Anolis que celui de la Caro- line auquel soit applicable ces termes de la description de Linné : nariûm foramina minima , car il est le seul entre tous ses congé- nères qui ait les narines percées sur le dessus du museau. Au reste , les autres passages de cette description , sans être aussi ex- plicites que celui - ci , ne conviennent pas moins à notre espèce, ainsi que l'on peut s'en convaincre en consultant le i'''". volume des Aménités académiques , pag. 280 , n'^. 11. L' Anolis de la Caroline se trouve représenté d'une manière 12.6 tÉzARDâ taÙANÎÈ^S assez reconnaissable dans l'ouvrage de Catesby , âotts le nom de Lacerta viridis Carolinensis . Les descriptions que Daubenton et Lacépède , chacun de son côte' , ont publie'es d'un Lézard qu'ils appellent le Large-Doigt sont évidemment traduites de celle que Linné a donnée de son Lacerta principalis à la page 286 , n°. 1 1 , du premier volume des Aménités académiques. Mais elles l'ont été d'une manière imparfaite , particulièrement de la part de Lacépède , qui a justement omis de reproduire les caractères les plus saillans de l'espèce qu'il voulait faire connaître , ceux d'a- voir les narines percées sur le dessus du museau qui est creusé de sillons. En cette occasion , on s'aperçoit que Lacépède n'avait pas les objets sous les yeux. Bonnaterre aussi a publié , dans l'Encyclopédie méthodique , une description , et de plus une figure d'un Lézard Large-Doigt ; la première est faite d'après celle du Lacerta principalis de Linné, et la seconde d'après un dessin du père Plumier, qui représente un Anolis certainement différent de celui de la Caroline , mais que nous n'avons pu déterminer d'une manière certaine. L'es- pèce dont il se rapproche le plus est incontestablement notre Anolis de Richard. Shaw, dans sa Zoologie générale, a reproduit la description du Large-Doigt de Lacépède, qu'il nomme Smouth crested Lizard ou Lacerta principalis de Linné , et auquel il rap- porte fort mal à propos la figure n°. 3 de la planche 82 , du tome premier de l'ouvrage de Séba , figure qui est celle d'un Varanus Bengalensis. 11 est aisé de reconnaître que Latreille, dans son Histoire naturelle des Reptiles, a parlé deux fois et sous deux noms différens de l' Anolis de la Caroline. Cet auteur, dans un premier article , donne effectivement une description de ce Sau- rien, qu'il nomme alors Large-Doigt, c'est une traduction de celle eu Lacerta principalis à.e. Linné ; puis, dans un second, il en fait de nouveau mention sous le nom d' Iguana bullaris, d'après un in- dividu qui avait été rapporté de la Caroline , et donné par Bosc à Daudin. C'est en particulier sur ce même individu que l'erpé- tologiste , que nous venons de nommer en dernier lieu , a fait la description de son anolis hullaris , auquel il a improprement rapporté , selon nous , l'espèce représentée dans la planche 66 de l'ouvrage de Catesby ; car nous pensons qu'elle est la même que notre anolis chloro-cyanus . De même que Latreille , Daudin a fait un double emploi de l'A- nolis de la Caroline, en considérant le Lacerta principalis de 6tJ SÂtRiÈNS EUNOTES. G. ANOLIS. II. laj Linné, comme différant de son Jnolis hullaris , c'est-à-dire comme une variété de l'espèce qu'il a appelée Bimaculée. Il nous paraît certain que le Lézard , décrit et représenté par M. Bron- gniart sous le nom d'Iguane goitreux , dans son essai d'une classi- fication des Reptiles, appartient à l'espèce que nous nommons de la Caroline. Pour s'en convaincre , il suffit de lire avec attention la description de ce savant naturaliste , et l'on reconnaît de suite qu'elle a été faite d'après un sujet de V Jnolis CaroUnensis , sinon jeune au moins d'âge moyen ; car il y est dit que les plaques de la tête sont égales, ce qui est effectivement vrai pour les individus qui n'ont pas encore acquis tout leur développement. Le même auteur, M. Brongniart, a commis une erreur synonymique en citant comme semblables à son Iguane goîtreux le Lacerta stru- mosa et le Laceria hullaris de Linné, qui sont : le premier, l'A- nolis rayé de Daudin; le second , notre Anolis vertubleu. L'Anolis de la Caroline se trouve d'abord inscrit dans le Sys- tème des Amphibies de Merrem , sous le nom à! Jnolis hullaris , avec une synonymie de laquelle il faut retrancher le Lacerta viri- dis Jamaicensis de Csileshj, ou notre Jnolis chloro-cj^anus ; puis il y est désigné une seconde fois par le nom d' Jnolis principalis, et comme se rapportant à la figure du Large-Doigt de Bonnaterre, ce qui est une erreur , car elle représente une espèce différente que nous considérons comme très voisine de notre Anolis de Ri- chard. L'Anolis de la Caroline de Cuvier est bien certainement le même que celui qui fait le sujet du présent article; mais l'illustre auteur du Règne animal , sans doute par une erreur involontaire, au lieu de citer la figure de la planche 65 de Catesby, qui le re- présente réellement, a indiqué la planche suivante, dans laquelle se trouve le portrait de V Jnolis chloro-cyanus. Nous pensons que le Dactj-Ioa biporcaîa de M. Wiegmann ne diffère pas non plus de l'Anolis de la Caroline ; c'est une espèce qui a été établie sur des sujets venus du Mexique , et sans doute semblables à ceux que nous avons reçus de l'île de Cuba , car les productions erpétologiques de ces pays sont en grande partie les mêmes. ^S LÉZARDS IGUANIEN3 12. L'ANOLIS VERMIGULÉ. JnoUs vermiculaius. Th. Cocteau. Caractères. Tète longue, pyraniido- quadrangulaire, à face supérieure reuflëe vers son extrémité, mais un peu concave au milieu. Deux très faibles arêtes frontales. Narines latérales, ou- vertes un peu en arrière de l'extrémité du museau. Celui-ci ar- rondi et couvert de petites p'aques oblongues unicarénées. Front garni d'écailles arrondies, polygones, multicarénées. Demi-cercles squameux des bords orbitaires séparés par une ou deux séries de squamelles. Écailles des régions sus-oculaires petites, carénées. Oreilles grandes. Un double rang de petites plaques quadrilatères sous le menton. Cou surmonté d'un gros pli. Écailles du des- sus et des côtés du tronc , en grains tuberculeux , égales entre elles. Squames ventrales , imbriquées, subovales , carénées. Queue comprimée, faiblement dentelée en dessus. Dos vermiculé de brun sur un fond brun-fauve. Synonymie. JnoUs vermiculatus. Th. Coct. Hist. de l'île de Cub. par Ramon de la Sagra , Rept. tom. i (non publiée), Pi. 8. DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Anolls vermiculé est fort aloiigée , attendu que sa longueur totale présente deux fois et plus l'étendue transversale de sa partie postérieure. Celle-ci est un peu plus haute que large. Le pourtour de cette tête a la figure d'un triangle isocèle dont l'angle antérieur, ou celui correspondant au museau , outre qu'il est fort aigu , aurait son sommet un peu tronqué et légèrement arrondi. Les parties latérales sont perpendiculaires , et ne présentent d'autre enfoncement que ce- lui de forme oblongue et peu prononcé , qui se trouve devant chaque œil. La surface du crâne offre un plan fort incliné du coté du museau. Les régions susoculaires sont un peu bombées. L'espace interorbitaire forme une gouttière peu profonde , qui , de chaque côté , est bordée par une arête en dehors de la- quelle on remarque un sillon. Ce sillon se prolonge d'abord en s'élargissantunpeu, puis en se rétrécissant jusques vers le premier sixième de la longueur du dessus de la tête. La surface du museau située entre les orifices des narines présente un renfle- ment longitudinal. Sur le milieu même du vertex , derrière ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 12. i 29 l'espace inter-oculaire , il existe un enfoncement peu profond, ayant une forme rhomboïdale , dont î'angîe postérieur est oc- cupé par la plaque occipitale. Celle-ci est plate , lisse et ovalo- circulaire. On voit f descendre du milieu du sourcil , le long de l'angle latéro - supérieur du museau , jusqu'au niveau de la première plaque labiale, une petite arête qui est recouverte d'écaillés subrîioraboïdales , étroites, très longuefl , lisses , et im- briquées d'une manière oblique. C'est positivement au-dessous de cette arête et sur le côté du museau que se trouve située l'ouverture nasale , qui est assez petite et dirigée latéralement. Les plaques du dessus de la tête sont médiocrement développées et presque égales entre elles. Les plus petites sont granuleuses et assez fines : elles garnissent la région occipitale, située en dehors de l'enfoncement rhomboïdal du vertex , enfoncement que revêtent des squames semblables à celles qui protègent la surface de la tête comprise entre le front et le bout du museau. Or ces squames affectent une forme circulaire, quoique présentant réellement quatre, cinq et même six pans. Toutefois celles qui occupent l'entre- deux des orifices des narines sont oblongues et à surface comme ridée, soit en long, soit en travers, et parfois même relevée en tubercule polyèdre. Les scutelles qui recouvrent les bords orbi- taires supérieurs sont au nombre de huit ou neuf de chaque côté. Quant à leur forme , elle est la même que celle du des- sus de la partie antérieure de la tête, mais pour ce qui est de leur diamètre, il est mi peu plus grand. Les régions sus-oculaires portent chacune un disque d'une quinzaine de plaques qui ne sont pas non plus différentes de celles de ia surface antérieure de la tête. Ce disque est environné de granulations squameuses subpolyèdres. On compte cinquante-quatre dents environ à la mâchoire supé- rieure , parmi lesquelles les seize dernières de chaque côté sont tricuspides. La mâchoire inférieure, autour de laquelle il n'y en a guère qu'une cinquantaine, n'en offre que vingt-six dont la cou- ronne soit trilobée. La seule plaque rpstrale apresque autant d'éten- due que les deux écailles mentonnières réunies. Elle penche légè- rement en avant , parce cju'en effet le bout du museau est coupé un peu obliquement comme celui de certains Ophidiens. Cette plaque rostrale , qui est fort élargie , a le double de hauteur au milieu qu'à l'une ou l'autre de ses deux extrémités. Les écailles mentonnières sont trapézoïdales. 11 y en a huit ou neuf quadrila- REPTILESj IV, Q l30 LÉZARDS IGUANIENS tères, obîongiies, ou presque rectangulaires, quisontapplique'èâle long de chaque côté des lèvres. Le trou de l'oreille, qui est élevé, grand et ovalaire, porte sur son bord antérieur un double rang de grains squameux un peu plus forts que ceux du reste de son pour- tour. La membrane du tympan se trouve un peu enfoncée dans l'oreille. Le cou est légèrement comprimé , surmonté d'une es- pèce de bourrelet longitudinal. On remarque un pli de la peau qui , prenant naissance sous l'aisselle, contourne le devant de l'épaule et va se terminer sur le milieu de la région pecto- rale, à la peinte que forme le fanon en arrière. Ce fanon est peu développé, et ne règne que sous le cou absolument. Les côtés de celui-ci sont plissés longitudinalement. La nuque offre en travers un pli cutané qui s'étend d'une oreille à l'autre. Le tronc a un peu plus de hauteur que de largeur. Les flancs sont arrondis, mais le dos est légèrement tectiforme. Couchés le long du corps , les membres s'étendraient , ceux de devant jusqu'à l'aine, ceux de derrière jusqu'au bord antérieur de l'orbite. La queue fait plus des deux tiers de la longueur totale de l'animal. Elle est comprimée; sa face inférieure est arrondie, et la supérieure tranchante et surmontée d'une petite crête composée d'écaillés en dents quadrilatères , oblongues , à surfaces plates et lisses. Ces écailles, qui n'adhèrent pas à la peau par la totalité de leur face inférieure, mais seulement par un de leurs bords, sem- blent être un rudiment de ces petites crêtes que l'on voit sous la ganache de certains Caméléons. De fort petites écailles subrhom- boïdales, oblongues, en dos d'ane , égales entre elles, et non. imbriquées , garnissent la gorge et î'entre-deux des branches sous-maxîiIairc3. Ce sont des squamelles imbriquées, ovalo-hexa- gones, et en dos d'âne , qui revêtent le ventre et la poitrine. Quoique fort peu développées , ces squamelles pectorales et ventrales le sont plus que les grains squameux qui garnissent le dessus et les côtés du cou et du tronc , grains qui sont égaux entre eux et disposés en pavé. Sur les épaules et le long du dos , au lieu d'être arrondis , ils présentent une forme conico-polyèdre. La région collaire inférieure est protégée par des écailles plus fortes que celles du ventre. Elles sont imbri- quées, en losange, et forment le dos d'âne d'une manière très prononcée. La peau des flancs est couverte de granulations très fines, il règne tout le long de l'épine dorsale une espèce d'arête, à peine apparente, composée de tubercules trièdreSj ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOUS. l3, ï3i seulement un peu plus développe's que les autres grains squa- meux de la région du dos. Le dessus des membres se montre garni d'éeailles subrhomboï- dales , en dos d'âne et imbriquées. Le dessous de ces mêmes parties n'offre que des squames bombées. Les fesses sont granuleuses. Autour de la queue se succèdent des cercles de petites écailles quadrilatères, oblongues, surmontées d'une carène placée d'une manière oblique. Sous la région caudale, immédiatement derrière l'anus , est une rangée transversale de scutelles rhomboïdales , carénées. Coloration. Les faces supérieure et latérales de la tête sont rousses, à l'exception de la plaque occipitale , qui est blanchâtre. Le dessus et les côtés du cou, ainsi que le dos et les régions externes des membres , offrent des lignes vermiculées d'un brun- roux sur un fond gris-brun assez clair. Une teinte ardoisée semble être répandue sur les flancs. Un blanc fauve règne sous la tête et s'étend sur la poitrine et le ventre , tandis que la face infé- rieure des pattes et de la queue présente une teinte fauve, légè- rement carnée. Dimensions. Longueur totale^ 36" 2'". Téie. Long. 3" 5'". Cou. Long, i" 4'". Corps. Long. 5" 8"'. Memh. antér. Long. 8" 2'". Queue ( reproduite ). Long. 14" 5'". Patrie. L'Anolis vermiculé est originaire de l'île de Cuba. Notre musée en possède deux beaux échantillons dont on est redevable à M. Ramon de la Sagra. 13, L'ANOLIS DE VALENGIENNES. Jnolis Falencienni. Nobis. Caractères. Tête alongée , déprimée, à face supérieure plane , couverte au-devant des yeux de plaques rhomboïdes, plates, lisses, aussi grandes que les squames des bords orbilaires supérieurs , lesquelles forment deux demi - cercles qui sont soudés ensemble sur le vertex. Un disque de quatre scutelles unies sur chaque ré- gion sus -oculaire. Trou de l'oreille fort petit. Un assez grand fanon. Pas de crête cervicale, ni de dorsale. Écailles du tronc mé- diocres , égales, ovales, arrondies , juxta-posées , plates et lisses. Squames ventrales subquadrilatères , de moitié plus petites que celles des autres parties du tronc , plates, lisses, subimbriquées. Queue comprimée , surmontée d'une petite carène dentelée en scie. Synonymie ? i3'i léza:ids iguantenS DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce d'Anolis est très de'prime'e , et une fois plus longue en totalité qu'elle n'est large en arrière. Sa face supérieure forme un plan incliné en avant , qui n'offre ni enfoncemens ni arêtes. Les régions sus-oculaires sont à peine bom- bées. Le bout clu museau est large et arrondi. Petites et circu- laires , les narines s'ouvrent sur les côtés du museau , chacune dans une plaque qui s'articule avec la première et la seconde écaille labiales. Ces narines , bien que dirigées latéralement en dehors , sont un tant soit peu tournées vers le ciel. Au-dessus de chacune d'elles sont deux petites squames obîongues , étroites et cintrées ; immédiatement derrière leur bord postérieur existent six ou sept fort petites écailles ovalo-rhomboïdales. Entre elles deux , sur le dessus du museau , se trouvent placées les unes à côté des autres sept ou huit plaques subhexagonales de médiocre grandeur , que suivent de grandes scutelles formant un pavé qui s'étend juscpe sur le front. Ces scutelles ressemblent à des losan- ges , bien qu'elles aient réellement six pans. On compte sept ou huit plaques rangées en demi-cercle sur chaque bord orbitaire , et les plus grandes d'entre elles ne le sont pas autant que quelques- unes des scutelles qui garnissent le dessus de la partie antérieure de la tête. il n'y a pas de rangée longitudinale d' écailles sur la ligne mé^ diane de Pespace interorbitaire , ce Cjui fait que les deux demi- cercies de plaques des bords supra - orbitaires se touchent. La Blaque occipitale , dont les bords sont comme festonnés , ofFre un assez grand diamètre. Devant elle , il y a une squame pentagone à laquelle elle est soudée ; à sa droite , comme à sa gauche , sont trois ou quatre écailles à plusieurs pans, et tout le reste de la partie postérieure de la tête se montre garni de petites pièces écailleuses subhexagonaîes , aplaties. Toutes les plaques céphali- ques , sans exception , présentent une surface unie. Les trous au- riculaires sont élevés et si petits cpi'ils ne laissent pas voir la membrane Lympanale, c|ui se trouve un peu avancée dans leur intérieur. Leur contour est ovalaire. La plaque rostrale , qui est très étendue en travers, n'a pas plus de hauteur que les plaques labiales, dont la figure est quadrilatère. Pénombre de ces derniè- res est de seize autour de chaque mâchoire. Les deu:^ écailles mçn~ ou SAUMENS LUNOTiiS, G; AI^^OLIS. 13. î à'3 tonnières ont un assez grand dëveîoppemeiît et mie forme trian- gulaire. Le cou , qui est un peu comprime', a , de même que le dos, sa Dartie supérieure arrondie et dépourvue de toute espèce de saillies longitudinales; mais sa face inférieure laisse pendre un assez grand fanon non dentelé' , qui s'étend depuis la gorge jusque sur la poitrine, La longueur des pattes de devant est à peine égale aux deux tiers de celle du tronc. Lorsqu'on les couche le long de ce- lui-ci , les membres postérieurs ne s'étendent non plus que jus- qu'à l'épaule. La queue , presque carrée à sa racine et comprimée dans le reste de son étendue , offre une crête composée d'écaillés subhexagones et en dos d'âne, dont le bord postérieur est plus élevé que l'antérieur. La longueur de cette queue n'entre guère que pour la moitié dans la totalité de l'étendue longitudinale de l'animal , mais nous devons dire que chez notre individu cette partie du corps semble s'être reproduite. Les tempes sont revêtues de petites écailles plates et lisses , et d'une forme hexagonale - arrondie. Sur le dessus et les côtés du cou on voit des squamelîes circulaires ou ovales, juxta-posées et à surface légèrement bombée. Le dessous de la tête en offre d'o- valaires , convexes , non imbric|uées. A la peau de la région in- férieure du cou , adhèrent des squames arrondies ou ovales , plates , lisses et espacées. L'écaillure du dos et des flancs se com- pose de petites pièces ovalo-circulaires , aplaties, lisses, égales entre elles et disposées en pavé. Un des caractères distinclifs de l'Anolis de Valenciennes , c'est d'avoir les régions pectorale et ventrale revêtues d'écaillés plus petites que ceiles du dos et des flancs. Celles de ces écailles qui garnissent la poitrine sont ovales ; tandis que celles de l'abdomen sont hexagonales , affectant une forme carrée. Elles se montrent légèrement imbriquées et ont leurs angles arrondis. C'est un pavé de squamelîes hexagonales , plates et lisses qui protège la face externe des membres, dont les régions inférieures ont pour tégumens des écailles également rhomboïdales , mais un peu entuiîées et légèrement convexes. Si ce n'est qu'elle est plus petite , l'écaillure des fesses ressemble à celle du dos. Les écailles qui garnissent la queue ne sont point imbriquées , mais disposées circuîairemeut autour d'elles. Toutes ont une forme hexagonale carrée, et une surface plate et lisse, à l'exception de celles qui occupent la seconde moitié inférieure de cette partie du corps ; car elles présentent une figure carrée oblongue et une carène assez pronojicée. l34 LÉZARDS IGUANIENS Coloration. Le seul ëchantillon que nous posse'dons de cette espèce paraît être décolore' par suite de son séjour prolongé dans la liqueur alcoolique. Les parties supérieures offrent une teinte carnée à reflets dorés, 11 a sur les reins des nuances roussâtres ou couleur de rouille , et une ou deux bandes semblables en travers de la racine de la queue. Des points également roussâtres sont semés sur les fesses. La tête et toutes les régions inférieures présentent une teinte blanchâtre. Les parties latérales de son fanon sont brunes. DiMEissiONS. Longueur totale, 12" 6'". Tête. Long. 2" i'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 4". Memhr. aniér. Long. 2" i'". Memb. poster. Long. 3" 1'". Queue. Long. 5" 8'". Patrie, Nous ignorons quelle est la patrie de cet Anolis , qui a été donné au Muséum par le docteur Leach. 14. L'ANOLIS A TÊTE DE CAÏMAN. Jnolis alligator. Nobis. Caractères. Tête peu alongée , assez déprimée antérieurement. Bout du museau large , arrondi. Une cavité frontale subrhom- boïde, garnie de petites plaques disco -polygones. Scutelle occi- pitale grande, soudée en avant avec les deux demi -cercles des squames des bords supra - orbitaires. Ceux - ci formant cha- cun une carène en dos d'âne que l'on ne voit pas se prolonger sur le museau. Ces demi-cercles squameux des bords orbitaires supérieurs se touchent sur le vertex. Un grand fanon. Oreilles médiocres. Côtés postérieurs de la mâchoire inférieure non ren- flés. De la nuque à la queue , un petit pli garni d'un double rang d'écaillés un peu plus fortes que les autres. Sur le dessus et les côtés du tronc , de petits grains subrhomboïdaux en dos d'âne , non imbriqués. Ecailles ventrales moins petites que celles des flancs, lisses, entuilées. Queue comprimée, à dessus tranchant, surmontée d'une petite crête d'écaillés trièdres , serrées , imbri- quées, égales. Dessus du corps, soit brun, soit d'une couleur feuille morte , ou bien bleuâtre ou verdâtre uniformément , ou marqué de taches blanchâtres ou roussâtres , formant le plus sou- Tent des lignes en chevrons. Une tache noire sous l'aisselle. Synonymie. Lacerta eximia ex insuld S. Eustachii. Séb. tom. i. pag. i3g , tab. 87, fig. 4 et 6. Le Roquet. Lacép. Quad. ovip. tom. i, pag. 097, tab. 27. Le Roquet. Donnât. Encyclop. méth. pag. 64, Pi. 9, fig. 5. ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOSIS. l^, I 35 Lacerta himaculata. Var. Shaw. Gêner, zool. tom. 3, pag. 220. Le Roquet, là. loc. cit. pag, 228. Jguana himaculata. Latr. Hist. Rept. tom, i, pag. 278. Exclus, synonym. Lacerta himaculata. Sparm. ( Anolis Leachii ? ) Anolis himaculatus. Daud. Hisfc. Rept. tom 4, pag, 55. Exclus, synonym. Lacerta himaculata . Sparm. ( Anolis Leachii ? ) Iguane roquet. Brongn. Ess. classif. rept. pag. 02, tab. i, fig. 3. Exclus, synonym. Jguana principalis. Linn. ( Anolis carolinensis ) et Lacerta himaculata. Sparm. (Anolis Leachii ? ) Anolis Cepedii. Merr. Syst. amph. pag. 44. L' Anolis ou Roquet des Antilles. Cuvier. Règn. anim. tom. 2 , 2®. édit. pag. 49- Exclus, synonym. Lacerta hullaris. Gmel. (Ano- lis chloro-cyanus. ) DESCRIPTION. Formes. On ne peut donner une idée plus exacte de la forme de la tête de cette espèce d'Anolis , qu'en disant qu'elle ressemble à celle d'un Caïman , et du Caïman à lunettes en particulier. Elle a par conse'quent son extre'mité antérieure assez dila[;ëe en tra- vers et arrondie. Les re'gions sus-oculaires sont un peu renOëes. L'espace inter-orbitaire se trouve former une gouttière peu pro- fonde, qui, à la hauteur du front, se change en une cavité rhom- boïdale prolongée sur le museau jusqu'au niveau de la seconde ou de la troisième plaque labiale supérieure. Le dessus du mu- seau , en avant de la fosse rhomboïdaîe dont nous venons de par- ler, présente un renflement longitudinal. Les nai-ines sont petites, ovalaires, latérales, et tournées tout-à-fait de côté. L'écaiîle qui forme le contour de chacune d'elles touche à la plaque rostrale. Plate, unie, assez grande et circulo-anguleuse , la squame occipitale se trouve articulée en avant , avec quelques-unes des scutelles des . bords supra -orbitaires. Ces dernières scutelles sont au nom- bre de sept à neuf pour chacun des deux demi-cercles qui se touchent sur le vertex par leur partie la plus cintrée. La troisième de ces mêmes scutelles est toujours au moins du double plus grande que les deux qui la précèdent. Elle est plus longue que large ; tandis que les quatre , les cinq ou les six (suivant les indi- vidus) qui la suivent sont plus larges que longues. Le bord orbi- taire supérieur offre une arête ou une espèce de saillie en dos d'âne, d'autant plus prononcée que l'animal est plus âgé, mais l36 LÉZARDS IGUANIENS dont rextrëinitc antérieure est toujours plus forte que la postérieure. La cavité frontale et les régions du dessus du mu- seau qui lui sont latérales présentent des petites plaques aplaties, lisses , circulo - anguleuses. Derrière les narines on en voit de même forme , mais qui sont un peu plus petites , et dont la sur- face est légèrement bombée. Celles qui recouvrent la région inter-nasaîe sont subliexagonales , oblongues et également à sur- face convexe. La région occipitale, derrière et sur les côtés de la plaque de ce nom, offre des granulations squameuses, comme il en existe aussi sur les tempes. Chaque région sus-oculaire supporte un disque de six à dix scutelles anguleuses, dont le centre de cha- cune, chez certains individus, est relevé d'une très petite carène. Ce disque est environné d' écailles granuleuses. L'angle latéral du museau est tranchant, à partir de dessous la narine jusqu'au bord surciîiaire. Les squamelies , au nombre de sept qui le recouvrent , sont petites et oblongues. La squame rostrale offre quatre côtés et au moins trois fois plus d'étendue en largeur qu'en hauteur. Très souvent le milieu de son bord supérieur fait mi petit angle aigu qui se replie sur le dessus du museau. On compte douze ou quatorze écailles labiales autour de chaque mâchoire. Les scu- telles mentonnières sont grandes et pentagones. 11 existe , sous chaque branche du maxillaire inférieur , une série de plaques subhexagonales, qui, après la deuxième ou la troisième non-seu- lement diminuent de grandeur , mais ne se touchent plus avec les écailles labiales , attendu qu'entre la série de celles-ci et la leur , il se trouve une ligne de très petites écailles hexagonales. Médiocre et ovale , l'oreille laisse voir la membrane du tympan un peu enfoncée dans son intérieur. La peau de la région infé- rieure du cou forme un très grand fanon triangulaire, qui s'étend depuis le milieu du dessous de la tête jusqu'au commen- cement du ventre. Les deux mâchoires sont armées chacune de ' quarante-six à cinquante dents dont les quatorze ou quinze der- nières sont comprimées et tricuspides. Il n'y a que trois ou qua- tre dents , courtes, mais fortes , de chaque côté du palais. Le cou est gros et le dos légèrement tectiforme. Ces deux régions sont sur- montées d'un faible pli cutané que garnit un double rang d'écaillés subconiques un peu plus développées que celles des autres parties du dos. Étendues le long du tronc , les pattes de devant touchent à l'aine par leur extrémité; placées de la môme manière, celles de derrière atteignent à l'œil. La queue est assez forte à sa base, ou SAUHIENS £Ui\OTES. G. ANOLIS. 1^. 1 3^ quoique participant déjà un peu de cette compression qui se mon- tre dans le reste de son étendue. La partie supérieure en est pius ou moins tranchante , mais toujours surmontée d'une carène d'écaillés tétraèdres et imbriquées. Parmi ces écailles nous n'a- vons pas remarqué que , de distance en distance , il y en ait une qui soit plus haute que les autres , ainsi que cela est évident chez l'espèce suivante. Cette queue fait plus des deux tiers de la lon- gueur totale de ranimai. Les écailles des flancs , qui ne sont point imbriquées, ont un diamètre un peu moindre que celles du dos, mais les unes et les autres ressemblent à des grains subcirculaires, légèrement relevés en dos d'âne. La première moitié du ventre est garnie d'écaillés lisses , réellement hexagonales , mais affec- tant une forme carrée , comme l'ont distinctement celles de la se- conde moitié de la région abdominale. Les faces latérales de la queue sont couvertes des squames rhomboïdales , carénées, im- briquées ; sa face inférieure en offre de plus grandes , ayant à peu près la même forme que celles des côtés , si ce n'est qu'elles sont ti^onquées en arrière , et que leur carène est plus prononcée. Le dessus des pattes antérieures, ainsi que le devant des jambes et des cuisses , sont protégés par des squames rhomboïdales , ca- rénées. Les fesses sont granuleuses. Coloration. Le mode de coloration de VAnolis alligator varie considérablement suivant les individus. Nous en avons dont le fond de couleur des parties supérieures est bleuâtre ou bien ver- dâtre; chez d'autres il est brun; ceux-ci l'offrent presque noirâ- tre , et ceux-là d'une teinte de feuille morte. Mais en général on remarque, sur le travers du dos, des chevrons de taches blanchâ- tres, obscurément entourées de noir. Ces chevrons ont leur som- met dirigé en avant, et les taches qui les composent sont plus ou moins dilatées et plus ou moins apparentes. Parfois, elles sont très espacées, d'autrefois au contraire si rapprochées, qu'elles constituent de véritables raies liserées de noir. Certains individus ont le dessus du corps vermiculé de fauve sur un fond brun ou bien vermiculé de brun sur un fond fauve. Dans les deux cas , les parties inférieures sont colorées en fauve brun clair. Nous possé- dons un échantillon qui est d'un bleu verdâtre sur toutes ses ré- gions supérieures , excepté sur la tète , qui offre une teinte jaunâtre. Il a le dessus du cou et du tronc piqueté de noir, et les épaules marquées de quelques taches blanchâtres. Son fanon présente une teinte jaune extrêmement pâle ; le dessous de ses l38 LÉZARDS IGUANIENS cuisses offre une couleur de chair, et le reste de ses parties infé- rieures un blanc lavé de verdâtre. Beaucoup de nos e'chantillons ont les lèvres blanchâtres, et chaque plaque labiale marque'e d'une tache quadrilatère noire. Quelques-uns ont le dessous de la tête ponctue' ou rayé transver- salement de noirâtre. Le plus souvent il règne une teinte brune sur le dessus de la tête , dont la plaque occipitale est presque toujours blanchâtre. Cette surface de la tête offre aussi quelquefois une couleur roussâtre , soit uniforme, soit nuancée de brun. La plupart des sujets qui présentent des taches blanches sur le tronc en ont aussi des bandes transversales sur les membres et sur la queue. Tous les Anolis à tête de Caïman , que nous avons pu observer, nous ont montré leur aisselle colorée en noir. Un grand nombre nous ont offert la trace d'une bande transversale blanchâtre sur la partie antérieure de l'épaule. Les jeunes ont de chaque côté du corps une bande noire ou bru- ne, imprimée sur fond , soit brunâtre, soit verdâtre , ou bien de couleur de feuille morte. Cette bande qui s'étend depuis la nuque jusqu'à la racine de la queue offre quelquefois une suite de points blancs le long de son bord inférieur. Il arrive assez souvent de ren- contrer des individus d'une certaine taille encore revêtus de cette livrée. Dimensions. Longueur totale^ 21" 9'". Tête. Long. 2" 4'"' ^ou. Long. 8'". Corps. Long. 4" 3'". Memb. antér. Long 3" 2'". Memh. poster. Long. 5". Queue. Long. 14" 4". Patrie. Nos échantillons del'Anolis à tête de Caïman viennent presque tous de la Martinique, où M. Plée et M. Droz en ont recueilli plusieurs. Nous en avons un que M. Desmarest a donné comme provenant de l'île de Cuba; mais nous doutons qu'il en soit origi- naire ; nous ne croyons pas davantage qu'un autre exemplaire qui a été adressé deNew-Yorck par M. Milbert ait été réellement trou- vé dans l'Amérique septentrionale. Observations. L' Anolis à tête de Caïman est depuis long- temps représenté dans l'ouvrage de Séba : c'est celui qu'il appelle Lézard de l'île Saint-Eustache. Lacépède l'a également figuré et décrit sous le nom de Roquet. Ensuite M. Brongniart lui a faussement rap- porté d'abord le L«cerla principalis de Linné, qui se trouve être au contraire son Iguane goitreux ou notre Anolis de la Caroline , ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. l5. 189 puis le Lacerla bimaculaia de Sparmann , espèce que nous consi- dérons comme semblable à notre Jnolis Leachii. Daudin, sous le nom d'Anolis bimaculé, a confondu l'Anolis à tête de Caïman et notre Jnolis Leachii; car il est évident que sa description est un mélange de celles du Lézard de l'île de Saint-Eustache de Séba, et du Lacerla bimaculata de Sparmann. La figure du Roquet de l'Encyclopédie méthodique étant une copie de celle de Lacépède , se trouve par conséquent représenter aussi notre Jnolis alligator. 15. L'ANOLIS A TÊTE MARBRÉE. Jnolis marmoratus. Nobis. Caractères. Tête pyramido - quadrangulaire , médiocrement alongée, un peu déprimée. Bout du museau comme tronqué, mais néanmoins arrondi. Une cavité frontale subrhomboïde , limitée de chaque côté par le prolongement de la carène en dos d'âne que présente chacun des bords orbitaires supérieurs. Plaques de ceux-ci formant deux demi-cercles séparés l'un de l'au- tre sur le vertex par une série quelquefois interrompue de petites écailles. Plaque occipitale médiocrement dilatée, ayant devant elle et sur ses côtés de petites squames à plusieurs pans. Sur chaque région sus-oculaire un disque de huit à dix scutelles an- guleuses, relevées d'une faible carène. Un grand fanon. Ouver- ture de l'oreille assez grande. De la nuque à la racine de la queue , un pli garni d'un double rang d'écaillés un peu plus for- tes que les autres. Sur le dessus et les côtés du tronc , des petits grains squameux non imbriqués , subrhomboïdaux , en dos d'âne. Squames ventrales moins petites que celles des flancs, imbriquées, lisses. Queue Comprimée , à dessus tranchant, garni d'écaillés en dents de scie inégales en hauteur. Tête et cou mar- brés de fauve ou de blanchâtre , sur un fond brun marron clair. Le dessus du corps d'un bleu ardoisé uniforme. Pas de tache noire sous l'aisselle. DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce n'a pas tout-à-fait la même forme que celle de la précédente , attendu qu'elle n'est ni aussi large, ni aussi arrondie à son extrémité antérieure. Son extré- mité libre ou mieux le bout du museau , est en effet comme tronqué , en même temps que légèrement cintré. l4o LÉZARDS IGUANIENS. Ici l'arête qui surmonte chaque bord orbitaire , outre qu'elle est moins forte que chez IWaoiis à tète de Caïman , se prolon.^e un peu sur le museau , au lieu de s'arrêter au bas du front. Les demi-cercles de squames supra-orbitaires présentent chacun deux ou trois pièces de moins que l'espèce précédente. Ils ne peu- vent pas non plus se toucher sur la région sincipitale , dont la ligne médio-longitudinale est parcourue par une série de petites écailles, La plaque de l'occiput est aussi moins grande, et séparée des scutelles supra-orbitaires par de petites squames. La queue de l'Anolis à tête marbrée est plus tranchante que celle de l'yJnolis alligator, qui a la sienne surmontée d'une suite d'écaillés en dents de scie, parmi lesquelles, de distance en distance , on en remarque une plus élevée que les autres. Chez l'Anolis à tête de Caïman , la crête caudale ne présente pas d'inégalité dans la hauteur des écailles qui la composent. Coloration. Les faces supérieure et latérales de la tête , aussi bien que du cou , offrent un brun marron ou chocolat, sur lequel se dessinent des marbrures blanches ou fauves , et même de couleur de chair. Les autres parties du dessus du corps sont uniformément colorées en bleu ardoisé , tirant parfois sur une teinte chocolat très brune. Un blanc carné est ré- pandu sous la tête et les membres. Le ventre est blanc, lavé de vert bleuâtre. Quelques nuances de la couleur du dos se montrent sur la gorge. L'aisselle n'offre pas la moindre ap^ parence de tache noire , comme cela est très apparent dans l'espèce précédente. DniEissionis. Longueur totale, 19". Téie, Long. 2" 3'". Cou. Long. ^"', Corps. Long. l^\Memh. anicr. Long. 3" 3'". Memb. poster. Long. 5" 4'". Queue. Long. 12" 4"- PA.TPaE. L'Anolis à tête marbrée habite aussi la Martinique. La collection en renferme deux très beaux individus mâles , dont on est redevable à M. Plée. Observations. Bien que fort voisin de l'Anolis à tête de Caïman, l'Anolis à tête marbrée ne peut être confondu avec lui , car, comme on vient de le voir , il s'en distingue par des caractères réellement spécifiques. Nous faisons cette remarque parce qu'à la première vue , on serait tenté de ne le considérer que comme une va- riété de VAnolis alligator. ou SAURÎEKS EUNOTES. G, ÀNOLIS. l6. l4l 16. L'ANOLIS DE RICHARD. Jnolis Richardii. Nobis. Caractères. Tête ovalo - triangulaire , assez déprime'e en avant. Une cavité frontale subrhomboïde. Une fort grande plaque occi- pitale s'articulant en avant, avec les scutelles des bords orbitaires. Celles-ci formant deux demi-cercles qu'une série de petites écailles séparent l'un de l'autre. Ces mêmes bords supra-orbitaires, relevés chacun d'une carène en dos d'âne qui ne se prolonge pas sur le mu- seau. Un grand faiaon. Oreilles médiocres. Sur le cou, une petite crête composée d'un double rang de tubercules coniques. Ecailles du milieu du dos hexagono-rhomboïdales ; celles de ïa région ra- chidienne plus grandes que les autres. Flancs et côtés dorsaux gar- nis de forts petits grains squameux, coniques; squames ventrales moins petites que celles des parties latérales du tronc , imbriquées, carénées. Queue très faiblement comprimée , à dessus non tran- chant, mais surmonté d'une faible crête à dents de scie, serrées et d'égale hauteur. Parties supérieures d'un gris violacé. Coudes et genoux marqués chacun d'une tache noire. Synonymie ? DESCRIPTION. Formes. L'Aîiolis de Richard a beaucoup de rapports avec V Jno- lis alligaîor, auquel il ressemble principalement par la forme de la tête. Toutefois, elle est proportionnellement plus forte. L'écail- lore céphalique diffère de celle de l'Anolis à tête de Caïman , en ce que les deux demi-cercles de squames supra-orbitaires sont séparés l'un de l'autre , sur le vertex , par une série de petites écailles; en ce que ces squames supra-orbitaires elles-mêmes n'ont pas plus de largeur que de longueur ; enfin en ce que la plaque occipitale est à proportion plus dilatée. L'oreille de l'A- nolis de Richard est peut - être un peu plus petite que celle de l'espèce précédente, mais ses membres oilrent les mêmes proportions , le tronc la même forme et le fanon la même grandeur. Quant à la queue , qui a deux fois plus d'étendue que le reste du corps , elle a sa base quadrilatère subarron- die , et le reste de sa longueur ni positivement comprimée , ni parfaitement arrondie ; c'est-à-dire c|ue la coupe transversale de sa région moyenne donnerait la figure d'un ovale ayant sa par- l42 LÉZAKDS IGUANIENS tie supérieure Jégèrement anguleuse. Cette queue est surmontée d'une petite caréné en dents de scie , qui commencent à ne plus être bien apparentes vers la fin du second tiers du prolongement caudal. Le cou , les épaules et les côtés du tronc sont revêtus de très petits grains squameux , coniques, non imbriqués. Sur le dos il existe des écailles rhoraboïdaîes ou hexagonales carénées , moins petites que les grains des flancs , et qui se dilatent davantage à mesure qu'elles approchent de la ligne médio-dorsale , où l'on en remarque de plus fortes que les autres , formant un double rang. La région cervicale est parcourue par une petite crête composée de tubercules coniques , qui ne se suivent pas positivement , at- tendu qu'ils sont alternativement jetés un peu en dehors de la ligne médiane du cou. Les écailles du ventre de l'Anolis de Richard étant carénées , peuvent servir de moyen de distinction entre cette espèce et les deux suivantes , chez lesquelles elles sont lisses. A la vue sim- ple , ces écailles paraissent carrées , mais lorsqu'on les examine à la loupe on s'aperçoit qu'elles ont réellement six côtés. Coloration. Un gris violacé colore les parties supérieures du corps , tandis qu'un gris blanchâtre règne sur les régions infé- rieures , si ce n'est sous les membres qui présentent une teinte carnée. Le dessus de la tête est châtain. Une tache de cette dernière couleur existe sur chaque genou, une plus grande se laisse voir sur le dos en arrière des épaules, et d'autres, beaucoup moins dila- tées , sont irrégulièrement semées sur le cou , sur les reins et sur les bras. Dimensions. Longueur totale ^ 24" 4'". Tête. Long. 2" 2'". Cou, Long. 9'". Corps. Long. 4" 3'". Memh. antér. Long. 3" i'". Memb. post. Long. 6" 4' "• Queue. Long. 17". Patrie. Cette espèce ne nous est connue que par un seul indi- vidu , que nous avons trouvé étiqueté dans la collection comme ayant été rapporté par le botaniste Richard père. Elle provient de Tortola, l'une des îles principales des Antilles. Observations. Il se pourrait que la figure du Large-Doigt de l'Encyclopédie méthodique , qui est copiée de Plumier, représen- tât un Anolis appartenant à la même espèce que celle du présent article, ou SAURIENS ËUNOTES. G. ANOLIS. I7, l43 17. LE PETIT ANOLÎS A CRÈTE. JnoUs cristatellus. Nobis. Caractères. Tête pyramido - quadran gui aire sube'quilate'rale. Cavité frontale ayant la figure d'un triangle isocèle. Bords orbi- taires supérieurs formant deux carènes qui se prolongent sur le museau , dans la direction des narines ; demi-cercles squameux de ces mêmes bords supra-orbitaires, soude's ensemble sur le ver- tex. Plaque occipitale me'diocre , environnée de petites écailles à plusieurs pans. Cou et dos offrant un pli garni d'un double rang d'écaillés un peu moins petites que les autres. Dessus et côtés du tronc revêtus de grains squameux excessivement fins. Squames ventrales moins petites que celles des flancs, plates, imbriquées, lisses. Queue comprimée, à dos tranchant, et surmontée chez les mâles d'une grande crête , soutenue dans son épaisseur par des rayons osseux. Synonymie. ^no/iVporp/tjrewj'. Oppel. Mus. de Paris. Le petit AnoUs à crête. Guv. Règn. anim. tom. 2 , 2^ édition, pag, 4g. Exclus. Synonym. Laceria himaculaia. Sparm. ( Anolis Leachii. ) DESCRIPTION. Formes. Le petit Anolis à crête a des formes assez ramassées. Sa tête représente une pyramide à quatre faces à peu près équilaté- rales. Le milieu de la région occipitale offre un enfoncement rhomboïdal qui n'est point du tout apparent chez les jeunes su- jets. Les deux bords antérieurs de cet enfoncement rhomboïdal sont précisément les deux saillies que forment les bords supra- orbitaires, saillies qui se prolongent obliquement en dehors dans la direction des narines, jusqu'à peu près au niveau de la seconde plaque labiale supérieure. L'espace qui existe entre ces saillies forme un creux ayant la figure d'un triangle isocèle. La surface du bout du museau est renflée. Les narines, petites, circulaires et dirigées tout-à-fait de côté, sont situées, l'une à droite l'autre à gauche de l'extrémité du museau , tout près de la plaque rostrale. Quatre ou cinq plaques hexagonales oblongues , fort étroites et légèrement imbriquées , recouvrent l'angle qui s'étend du bord surciliaire jusque sous l'orifice nasal. La squame occipitale, qui est petite et ovalo-eirculaire , se trouve placée dans l'angle posté* l44 LÉZARDS IGUANIENS rieur de renfoncement rhomboïdal dont nous avons parlé plus haut. Elle ne touche pas aux scutelles supra-orbitaires ; attendu qu'elle en est se'parée par des plaques aplaties , à peu près carre'es. Derrière elle , et à sa droite et à sa gauche , la surface du crâne est couverte de petites e'cailles subovalaires, îe'gèrement bombées. Les scutelles du dessus des orbitessont au nombre de sept à neuf pour chacune des deux séries qu'elles composent. La seconde d'une sé- rie est plus grande que la première, et la troisième plus grande que la seconde ; mais les suivantes diminuent graduellement de grandeur jusqu'à la dernière. Ces deux séries de scutelles supra- orbitaires sont soudées ensemble sur la région sincipitale. La ca- vité en triangle isocèle, qui existe sur la partie antérieure de la tête, est garnie de petites plaques anguleuses à surface plane, dont le diamètre est moitié moindre que celui des plaques des carènes qui bordent les côtés de cette même cavité : celles du dessus du mu- seau , et particulièrement des régions postéro-nasales , sont encore plus petites. Chaque région sus-oculaire supporte un disque d'une quinzaine de plaques anguleuses , autour duquel sont de petites écailles granuleuses. Souvent le centre de ces plaques est sur- monté d'une très faible carène. Les régions latérales de la tête, comprises entre le bout du nez et les yeux , sont garnies chacune de six ou sept rangées longitudinales de squameîies rectangulaires, à surface unie. Il y a seize plaques labiales quadrilatères, oblon- gues, autour de chaque mâchoire. La squame rostrale a un fort grand diamètre transversal ; au milieu , son bord supérieur offre une échancrure en V ou semi -circulaire , de chac[ue côté de la- quelle existe une pointe aiguë ou arrondie. Les écailles menton- nières scftit pentagones; subtriangulaires. On compte autour de la partie supérieure , comme à la partie inférieure de la bouche , de vingt-quatre à trente dents comprimées et tricuspides , et de trente-six à quarante qui n'ont pas cette forme. Le trou auriculaire , dans lequel est un peu enfoncée la mem- brane du tympan, est presque vertical et de forme ovale. Le fanon, dont le bord libre est arrondi, s'étend depuis le milieu du dessous de la tête jusqu'à l'extrémité postérieure de la poitrine. Les tem- pes sont granuleuses. Le cou est gros, et ledos en forme de toit: l'un et l'autre offrent un pli longitudinal sur lequel existent des écailles un peu moins petites que celles des autres régions cervicale et dorsale. Mises le long du tronc, les pattes de devant s'étendraient ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. IJ. l45 Jusque sur la base de la cuisse ; celles de derrière touchent au bord antérieur de l'œil. La queue a moitié' plus de longueur que le reste de l'a- nimal. Elle est comprimée, et le dessus en est tranchant. Chez les mâles , les apophyses supérieures prennent , dans les deux premiers tiers de son étendue, un développement tel que sa hauteur est doublée. Ceci lui donne l'air d'être surmontée d'une nageoire ; attendu que la peau qui recouvre ces apophyses est si mince , qu'on voit les rayons osseux au travers. Les écailles granuleuses des parties supérieure et latérales du cou et du tronc sont si fines que la peau de ces régions a l'appa- rence de certaines étoffes de soie. Les tégumens du dessus et du derrière des cuisses , du devant des jambes et d'une partie des avant-bras sont tout-à-fait semblables. La face externe des bras et des cuisses offre , ainsi que les mollets , de grandes squamelles imbriquées , subhexagonales et très faiblement carénées. Le des- sous de la tête est protégé par des rangées longitudinales de grains ovalaires, non imbriqués. La poitrine est couverte d'écaillés sub- rhomboïdales entuilées , à surface lisse ; le ventre en offre qui ne diffèrent de celles-ci qu'en ce qu'elles sont subhexagonales et presque arrondies en arrière. Les côtés de la queue ont pour écaillure des pièces rhomboïdales carénées et imbriquées- La face inférieure de cette même partie du corps se trouve garnie de grandes scutelles quadrilatères , surmontées chacune d'une forte arête. Coloration. Parmi les individus appartenant à cette espèce qui font partie de notre collection , il en est qui , en dessus , sont uniformément gris , nuancés de roussâtre. D'autres offrent aussi une teinte grise , mais elle paraît lavée de verdâtre ; plusieurs d'entre eux ont de chaque côté du dos une suite de grandes ta- ches oblongues , brunes , bordées de noirâtre ; et sur leurs flancs sont répandues d'autres taches plus petites et de couleur noire. Le fanon est généralement d'une teinte noirâtre ; le plus sou- vent aussi on remarque des lignes irréguîières de points noirs qui se détachent du fond blanchâtre de la gorge , couleur qui est celle de toutes les autres parties inférieures du corps. Les lèvres sont blanches, marquées de taches quadrilatères brunes. Les jeunes sujets ont un bandeau brun en travers du vertex, une tache sur l'occiput, et un large ruban de couleur blanche le long du corps , depuis la nuque jusque sur la queue. Les parties laté- REPTILES, lY. 10 1^6 LÎZARDS IGUANIENS raies de leur dos sont oiair-semées de points de la même couleur que le niban dont nous venons de parler. Le haut de la tempe est blanc , ainsi que le bord inférieur de l'orbite et le dessous du corps, qui se trouve ponctué de marron, particulièrement sur la gorge et la région pubienne. Dimensions. Longueur totale, i6" 8'"' 7e/e. Long. 2". Cou. Long 6'". Corps. Long. 3" 7'". Memh. antér. Long. 2 " 7'". Memb. poster. 4" 7'". Queue. Long. 10" 5'". Patrie. Le petit Anolis à crête a été envoyé de la Martinique par M. Plée. Nous en avons aussi un individu qui est étiqueté comme venant de la Guyane ; mais cette origine nous paraît douteuse. Observations. M. Guvier, qui a le premier signalé l'existence de cette espèce d' Anolis , lui a , selon nous , fort à tort donné pour synonyme le Lézard bimaculé de Sparmann. Ce dernier appar- tient à une autre espèce d' Anolis, que nous décrirons sous le nom ^Anolis Leachii. Nous avons trouvé dans la collection du Muséum un petit Anolis à crête, femelle, portant le nom à! Jnolis porphy-- reus écrit de la main d'Oppel. Nous ignorons si jamais ce natura- liste en a publié la description. IS. L' ANOLIS RAYÉ, ^no/w Uneatus. Daudin. Ca-ractères. Tête médiocrement alongée ; museau arrondi au bout , couvert de petites plaques polygones , unies et un peu bombées. Cavité frontale oblongue , limitée de chaque côté par une large carène couverte de grandes écailles. Squames des bords orbitaires formant deux demi-cercles qui se touchent sur le vertex. Régions sus-oculaires granuleuses, offrant au milieu un disque de cinq plaques lisses. Scuteîle occipitale petite. Un grand fanon marqué d'une large tache noire. Un pli sur le cou et le long du dos. Toutes leâ écailles du tronc légèrement carénées. Queue comprimée, faiblement dentelée. Dessus du corps grisâtre. Deux raies noires , interrompues de chaque côté du corps. SyNONY:aiE. Salammidra meccicana rarior sîrumosa. Seb* tom. II» {>ag. 21, tab. 20, fig. 4. Lacer ta strumosa. Linn. Syst. nat.édit. 10^ pag. '208, etédit. 12 , pag» 3G8. Salamandra strumosa. Laur. Synops. Rept. pag, 42* Laceria strumosa. GmeL Syst. natur. pag. 1067, ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLiS. l8. l^^ Le Goitreux. Daub. Dict. Rept. pag. 628. Le Goitreux. Lacép. Hist. Quad. Ovip. tom. I, pag. 4o§. Le Goitreux. Bonnat. Encycl. méth. pi. 10, fig. i. Lacerta strumosa. Shaw, Gêner. Zool. tom. III, pag, 224. Anolis lineatus. Daud. Hist. Rept. tom. IV, pag. QQ, tab. 48, fig. I. Anolis lineatus. Merr. Syst. Amphib. pag. 45. L Anolis rayé, Cuv. Regn. Anim. édit. 2 , tom. II , pag. 49. Anolis lineatus. Gray, Synops. Rept. iii Griffîth's, Anim. Kingd. tom. IX, pag. 46. DESCRIPTION. Formes. La tête de l' Anolis Rayé a en longueur totale environ le double de sa largeur postérieure. Sa forme est celle d'une pyramide à quatre faces équilatérales. La portion de sa surface, à partir du front jusqu'à la nuque , offre un plan horizontal , et celle qui se trouve entre le front et le bout du nez', un plan incliné en avant. Le milieu de l'occiput présente un petit enfoncement circulaire. Il y en a un en triangle isocèle au bas du front , d'où partent , l'une à droite l'autre à gauche , deux carènes en dos d'âne , qui s'avancent obliquement en dehors dans la direction des narines jusqu'au niveau de la troi- sième plaque labiale supérieure. Ces carènes sont recouvertes chacune par trois plaques anguleuses , dont la seconde est un peu plus grande que la première, et la troisième du double plus étendue que la seconde. La troisième , qui est très oblongue , fait partie du demi-cercle de squames qui forment la coti*. verture d'un bord orbitaire supérieur. Elle est suivie de cinq ou six petites scutelles qui diminuent successivement de dia- mètre. L'espace interoculaire ou le vertex n'offre d'autres pla^ ques que celles qui font partie des demi-cercles supra-orbitaires, L'écailie occipitale est peu dilatée, polygone, oblongue , et en- tourée de petites plaques lisses , disco-hexagonales. Entre leâ deux carènes antéro-frontales, ou plutôt entre les deux rangées de plaques qui les recouvrent , il existe soit un seul , soit deux rangs de très petites squames hexagonales, lisses, comme d'ail- leurs on en voit sur tout le reste de la surface du museau. C'est dé chaque côté de l'extrémité de celui-ci que se trouvent situées les ouvertures nasales , qui ne sont séparées de la scutelle rostrale l48 LÉZARDS IGUANIENS que par une seule écaille. Ces orifices externes des narines sont dirige'es en arrière et un peu en haut. Sur chaque re'- gion sus-oculaire il esiiste un disque de cinq plaques, entouré de grains squameux ; de ces plaques , trois sont hexago- nales, transverses, et plus grandes que les deux autres dont la figure est trapézoïdale. La lèvre supérieure, de même que l'inférieure , est garnie de quatorze squames quadrilatères , ou pentagones oblongues. La plaque rostrale est fort élargie et carrée. Les écailles mentonnières présentent chacune cinq côtés, dont trois très grands et deux extrêmement petits. On compte de quarante-huit à cinquante dents à chaque mâ- choire. Il existe un pavé d'écaillés subovales , granuleuses , sur les tempes. L'oreille est de forme petite , ovale, et sa mem- brane tympanale un peu enfoncée dans son intérieur. Un grand fanon règne depuis l'origine de la gorge jusque sur la poitrine. Le cou et le tronc sont comprimés, légèrement tec- tiformes , et surmontés d'un repli de la peau dépourvu de dentelures. La queue est subquadrilatère à sa racine , et pré- sente une forme aplatie , de droite à gauche , dans le reste de son étendue. Sa partie supérieure est garnie d'une crête faiblement dentelée en scie. Couchés le long du tronc , les membres de devant vont tou- cher l'aine, et ceux de derrière, placés de la même manière, s'étendent jusqu'à l'œil. Les écailles des parties supérieure et latérales du cou, comme du tronc, sont petites, égales en- tre elles , non imbriquées, circulaires, et peut-être un peu convexes, particulièrement sur la région cervicale. Le des- sous de la tête est garni de grains squameux ovalaires. Sur la poitrine on remarque des écailles rhomboïdales , en dos d'âne , imbriquées ; le ventre est protégé par des squames qui sont également imbriquées , mais de forme hexagonale, et pourvues d'une faible carène. Autour de la queue , sont des verticilles d'écaillés carénées ; celles de ces écailles qui occupent la base sont cax'rées , tandis que les autres sont rhomboïdales. En dessous , elles sont plus oblongues et plus fortement carénées que sur les côtés. CoLoiîATio?,-. Une teinte grise est répandue sur les parties supé- rieures, tandis que les inférieures sont blanchâtres. Il y a une très grande tache circulaire noire imprimée de chaque côté du fanon. Puis il existe le long du corps deux bandes étroites de H ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. îC). î /^C^ même couleur que les taches dont nous venons de parler. Ces bandes , qui sont plusieurs fois interrompues , occupent , l'une la ligne qui conduit directement de l'épauîe au-dessus de la cuisse, l'autre une étendue longitudinale comprise entre l'aisselle et l'aine. Dimensions. Longueur' totale , i5 ". 7'éte. Long. 2" 3'". Cou. Long. 9'". Corps. Long. 4". Memh. aniér. Long. 3". Memb. poster. Long. 5" 4'". Queue. Long. 7" 8'". Patrie. L'Anolis rayé serait originaire de la Martinique, si l'in- dication que porte l'un des deux échantillons de notre collection est exacte. Quant au second, nous ignorons quelle est son origine. Pourtant nous soupçonnons qu'il provient du cabinet de Séba, et qu'il a servi de modèle à l'une des figures que renferme l'ou- vrage publié par cet auteur. Observations . Dans tous les cas , cette figure est bien certaine- ment celle d'un Anolis rayé. Laurenti l'a considérée comme re- présentant une Salamandre qui est inscrite dans son Synopsis, sous le nom de Salamandra strumosa. Lacépède en a fait son Lézard goitreux , et Bonnaterre en a donné une copie dans l'Encyclo- pédie méthodique, où elle porte aussi le nom de Lézard goitreux. Ce qui est réellement singulier, c'est que Daudin ne se soit pas aperçu que cette figure de Séba , qu'il a citée faussement comme étant le portrait de son Anolis roquet, représentait, au contraire, l'espèce que lui-même a décrite et figurée le premier sous le nom d'Anolis rayé , d'après le même individu qui vient de servir à la description précédente. 19. L'ANOLIS DE LA SAGRA. Jnolis Sagrei. Cocteau. Caractères. Tête pyramido - quadrangulaire , subéquilatérale. En avant du front , une légère cavité en triangle isocèle , bordée de chaque côté par une arête en dos d'âne , qui est la continua- tion de celle que présente chacun des bords orbitaires supérieurs. Ceux-ci, garnis de scutelles oblongues, formant deux demi-cercles qui se touchent sur le vertex. Bout du museau couvert de pe- tites plaques oblongues, carénées. Narines termino- latérales. Régions sus-oculaires offrant chacune un disque de dix à quinze squames polygones. Pas de crête cervicale ni de crête dorsale. Écailles du dessus et des côtés du tronc subégales , subimbri- quées, subrhomboïdales , faiblemep.t carénées ; celles de la ligne 1 50 LÉZARDS IGUANIENS médio-dorsale un peu plus grandes que les autres ; squames ven- trales imbriquées, carénées ; queue comprimée , surmontée d'une petite carène dentelée. Dessus du corps fauve ou grisâtre , semé de points foncés. Une suite de taches triangulaires brunes de chaque côté du dos des jeunes sujets. Synonymie. JnoUs Sagrei. Th. Coc. Hist. de l'île de Cub. par M. Ramonde laSagra , part. Erpétol. tab. lo. Dactjrloa nehulosa. Wiegm. Herpetol. Mexican. , pars i, p. 48. DESCRIPTION. Formes. L'ensemble des formes de l'Anolis de la Sagra est le même que celui de la plupart des Lézards proprement dits. Sous ce rapport , il ressemble à l'Anolis rayé. La forme de sa tête n'est pas du tout différente de celle de ce dernier. On remarque effec- tivement que la face supérieure en est plane , dans sa portion postérieure , et au contraire inclinée en avant dans sa partie antérieure. Celle-ci offre une cavité oblongue, bordée de chaque côté par une carène légèrement tranchante, que recouvrent quatre ou cinq plaques de même grandeur. Le reste de la surface anté- rieure de la tête est garni d'écailîes oblongues, polygones , unica- rénées , ou même bicarénées et tricarénées sur le museau. Ces écailles semblent être disposées par bandes transversales de deux ou trois chacune. Le milieu de la région occipitale présente un en- foncement circulaire. Les angles latéraux du museau sont tran- chans et garnis de squames rhomboïdales , très oblongues , fort étroites, et imbriquées d'une manière oblique. 11 y a sur chaque région sus-oculaire un disque composé de dix à quinze plaques offrant plusieurs côtés ; mais il n'en occupe pas toute la surface, car une certaine partie , la plus voisine de la marge externe, est granuleuse. Les squames des bords sus-orbitaires , qui sont forte- ment carénées chez les adultes , forment deux demi-cercles , dont les points les plus arqués se touchent sur le vertex. Les narines , qui sont petites et arrondies , se trouvent placées sur les côtés du museau , fort près de son extrémité. Elles s'ou- vrent chacune vers le haut d une écaille qui , eu bas , touche à la première labiale. Par le haut cette écaille est contiguë à une petite squame oblongue ; devant elle , elle a une plaque alongée, irrégulièrement triangulaire , et derrière on voit des grains squameux oblongs , assez fins. ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. I9. l5ï Le bord des paupières est garni de deux rangs de petites pla- ques ; celles du premier sont carre'es et plates, celles du second sont tuberculeuses. Les squames qui revêtent, de l'un et de l'autre côte , la surface triangulaire comprise entre le bout du nez et l'œil , sont carénées et à plusieurs pans. La plaque occipitale est ovale et environnée de petites écailles disco-polygones, bombées et carénées. Les tempes sont granuleuses. Sept squames quadrila- tères oblongues sont appliquées contre chacun des côtés des lè- vres. On remarque une double série de plaques rhomboïdales, à surface lisse, le long de la face externe des branches sous-maxil- laires. L'écaillé rostrale , qui a deux fois plus de largeur que de hauteur , présente quatre côtés , dont les deux latéraux sont obli- ques. Les scutelles mentonnières ont une forme triangulaire. Le cou est gros ; la peau de sa face inférieure tombe en un fa- non qui se prolonge un peu sur la poitrine. Le tronc , dont le dessus est arrondi et dépourvu de crête , se montre légèrement comprimé. Ce n'est guère que chez les individus adultes que l'on voit un faible repli cutané le long de l'épine dorsale. Placés sur les côtés du tronc , les membres antérieurs touchent à l'aine par leur extrémité terminale ; et ceux de derrière, mis de la même manière, s'étendent jusqu'à l'œil, La queue a une longueur double de celle du reste du corps. La partie supérieure en est tranchante et surmontée d'une très petite crête, composée d'écaillés triangulaires à sommet pointu. Les parties supérieures du corps sont revêtues de petites squa- mes hexagonales, subcarénées et excessivement peu imbriquées, si toutefois elles le sont réellement. Parmi elles , il y en a quel- ques-unes qui, outre qu'elles sont un peu moins petites que les autres, affectent une forme circulaire : ce sont celles qui consti- tuent les deux séries de la ligne médiane et longitudinale du dos. Ces écailles du dessus et des côtés du tronc, examinées sans le se- cours de la loupe , paraissent granuleuses , particulièrement chez les jeunes sujets. La gorge est garnie de squames subovales, imbri- quées, à surface convexe, et très faiblement carénée. La poitrine et le ventre en offrent qui ressemblent à des losanges à angles obtus, et qui sont pourvues de carènes bien prononcées. 11 y en a d'à peu près semblables sur la face supérieure des membres. Les fesses offrent des granulations squameuses. Les écailles de la queue sont rhomboïdales , imbriquées et très carénées , principalement en dessous , où elles se montrent aussi plus grandes que sur les l52 LÉZARDS IGUANIENS côtés. Le dessus des doigts présente des scutelles tricarénées ; leurs faces latérales offrent des squames à une seule arête; et leur face inférieure des écailles lisses. GoLORÀTioN. Les jeunes Anolis de cette espèce se font remar- quer par le mode de coloration de leur dos qui , sur un fond fauve très clair, présente une suite de grands rhombes d'un fauve foncé; puis, de chaque côté de cette suite de rhombes, une bande noire, découpée en dents de scie. Le dessus de la queue of- fre souvent un dessin semblable ; mais avec l'âge il le perd , de même que le dos ; c'est même à peine si l'on en découvre la trace chez un grand nombre de sujets adultes. Parmi ceux-ci , il y en a dont les parties supérieures sont colorées en brun marron ; d'autres, chez lesquelles elles sont grisâtres ou bien d'un fauve doré. On en rencontre qui sont uniformément blonds , lorsque les parties latérales de leur corps ne laissent pas apercevoir un plus ou moins grand nombre de petites taches noires. En général , les régions inférieures sont fauves ou d'un blanc grisâtre. Dimensions. Longueur totale , 17" 4'". Tête. Long, i" 5'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 3" 2'". Memb. aniér. Long. 2" 6'". Memb . poster. Long. 4" 5'". Queue. Long. 12". Patrie. Cet Anolis habite l'île de Cuba , d'où nous en possé- dons des individus qui ont été recueillis, les uns par M. Ricord , les autres par M. Ramon de la Sagra , auquel on a dédié l'espèce. Il se trouverait également au Mexique , si , comme nous le soup- çonnons , le Dactyloa nebulosa de Wiegmann n'en était pas dif- férent. 20. L' ANOLIS DE LEACH. Jnolis Leachii. Nobis. Caractères. Tête assez alongée, déprimée, présentant deux carènes longitudinales en avant des yeux. Côtés postérieurs de la mâchoire inférieure renflés ; demi -cercles squameux des bords orbitaires supérieurs , séparés l'un de l'autre, sur le vertex , par une série de petites écailles. Une cavité frontale oblongue, garnie de plaques polygones unies, plus grandes que celles du museau. Scutelle occipitale circulaire , peu dilatée , entourée de petites écailles. Sur chaque région sus-oculaire un disque de neuf à onze petites plaques anguleuses presque égales ; un fanon médiocre. Sur le cou et le dos, un pli de la peau denticulé ; écailles de dessus et des côtés du tronc , non imbriquées , en dos d'âne. Squame§ ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 20. l53 ventrales lisses, entuilées. Queue surmontée d'une carène en dents de scie, d'ine'gaîe hauteur. Des vermiculations sur un fond brun fauve , ou sur un fond grisâtre ; une tache noirâtre sous l'ais- selle; une autre blanchâtre au devant de l'épaule. Synonymie. Lacerta himaculata. Sparm. Nov, act. Stock, tom. 5 , 3« trim. pag. 169, tab. 4, fîg. i. Lacerta himaculata. Gmel. Syst. Nat. Linn.pag. loSg. Anolis bimaculatiis . Merr. Syst. amph. pag. 4''> ? exclus, synon. Jguana himaculata. Latr. Anolis himaculatus. Daud. et fîg. 4 et 5 , tab. 87, tom. I, Séb. {Anolis Alligator), et le petit Anolis à crête {Anolis cristatellus) . DESCRIPTION. Formes. Ce que la tête de l' Anolis de Leach offre de plus carac- téristique , c'est le renflement très prononcé des parties latérales et postérieures de la mâchoire inférieure ; car cette particularité, que présentent beaucoup d'Agames , certains Gaîéotes , un Istiure et quelques Lophyres , n'existe chez aucune autre espèce d' Anolis connus. Cette tête dont le diamètre vertical , en arrière , est d'un tiers moindre que le transversal , n'a pas tout-à-fait une fois plus d'étendue longitudinale qu'elle n'offre de largeur au niveau des oreilles ; sa face supérieure présente un seul et même plan in- cliné en avant. Les régions sus-oculaires sont un peu bombées. Au milieu de la partie postérieure du crâne , se fait remarquer un en- foncement , au fond duquel se trouve placée la plaque occipitale , dont la figure est ovalo-circulaire , la surface lisse et le diamètre médiocre. Le front donne naissance à deux arêtes en dos d'âne, c|ui s'avancent sur le dessus du museau , dans la direction des narines, et en s' écartant par conséquent un peu l'une de l'autre pour aller se terminer au niveau de la troisième plac|ue labiale supérieure ; l'espace qui se trouve entre elles deux est légèrement creux. Le dessus du bout du museau présente un petit renflement longitu- dinal , derrière lequel sont deux courtes carènes arrondies , for- mant un angle aigu dont le sommet est dirigé en avant. Le dessus et les bords de la partie antérieure de la tête sur la ligne qui con- duit directement, de chaque côté d'une narine , au bord maxil- laire , forment des angles tranchants. On compte , dans une série qui commence à l'extrémité anté- l54 LÉZARDS IGUANÎENS rieme d'une des carènes prë-frontales , et qui finit à l'extré- mité postérieure du bord supra-orbitaire , neuf ou dix squames polygones et nécessairement en dos d'âne , puisque telle est la forme de la partie osseuse qu'elles recouvrent. Les quatre ou cinq dernières de ces squames sont les plus petites de la série. En comparant le degré de développement des autres avec le leur, on s'aperçoit que le diamètre de la quatrième et de la cinquième, est seulement un peu plus grand ; que celui de la première , comme celui de la seconde , est double ; et que la troisième , qui estoblongue, a deux fois plus d'étendue. Les autres plaques du dessus de la partie antérieure de la tête ont également plu- sieurs côtés, et ne sont pas carénées. Celles qu'on voit tout-à-fait sur le bout du museau sont plus petites que celles du front. Cha- que région sus-oculaire présente un disque entouré d'écaillés gra- nuleuses , qui se compose de dix à quinze petites scutelles irrégu- lièrement hexagonales ; scutelles qui semblent être disposées sur deux ou trois rangs demi-circulaires. La surface occipitale , sur les côtés et en arrière de la plaque qui en emprunte le nom , est couverte de très petites écailles bombées, offrant plusieurs pans. Les narines sont deux petites ouvertures latérales qui ont l'air d'être pratiquées , l'une à droite l'autre à gauche de l'extrémité du museau , sous une petite voûte couverte de deux séries de squamelies subhexagonales , étroites et cintrées. Ces ouvertures nasales sont un peu dirigées en arrière; la plaque rostrale est deux fois moins haute qu'elle n'est large. Les écailles menton- nières sont fort grandes , offrant , malgré leurs quatre côtés , une figure subtriangulaire. Les lèvres portent chacune neuf paires de scutelles quadrilatères oblongues. Chaque mâchoire est armée d'une soixantaine de dents , dont les dix-huit dernières environ, de chaque côté , présentent un aplatissement de dedans au de- hors et un sommet trilobé. La membrane tympanale se trouve tendue en dedans du trou de l'oreille, dont l'ouverture est petite et ovalo-triangulaire. L'Anolis de Leach a un fanon qui n'est pas très développé , bien qu'il s'étende depuis la gorge jusque sur la poitrine. Leçon et le dos sont légèrement tectiformes et surmontés d'un petit pli , qui néanmoins est plus prononcé sur le premier que sur le second ; ce pli est garni de deux rangs d'écaillés rhomboï- dales en dos d'âne , qui simulent une espèce de petite crête. Le* ou SAURIENS EUNOTES. &. ANOLIS. 20. l55 proportions des membres sont les mêmes que dans l'espèce précé- dente ; la queue a moitié plus de longueur que le reste du corps. Comme elle est assez fortement comprimée , sa partie su- périeure présente un tranchant bien prononcé, qui est surmonté, dans toute son étendue , d'une crête composée d'écaillés en dents de scie ; parmi ces écailles on en remarque , de distance en di- stance, de plus élevées que les autres. Les tempes ont pour écail- lure un pavé de squames ovales ou circulaires , égales , lisses , et comme un peu bombées ; des écailles épaisses , subimbriquées et à surface unie , garnissent le dessous de la tête. Sur la poitrine sont des scuteîles subrliomboïdales , oblongues , lisses , imbriquées et un peu plus dilatées que celles de forme ovalo-hexagonale, qui protègent la première moitié du ventre ; la seconde moitié de la région abdominale en offre dont la figure est presque carrée. Les écailles des flancs sont plus petites que celles des côtés du cou et du dos ; mais les unes et les autres ressemblent à de petits tuber- cules en dos d'âne , disposés en pavé. Des squamelles en losanges , carénées et imbriquées revêtent la face supérieure des membres. Le devant des cuisses présente de grandes squames transverso- hexagones, à peine carénées ; il y a de petites écailles rhomboï- dales, entuilées et à carènes, sur le dessus des jambes. La face su- périeure des régions fémorales offre une écaillure qui n'est pas différente de celle du dos ; de fines granulations squameuses adhè- rent à la peau des fesses. Le dessous des quatre pattes est revêtu d'écaillés subrliomboïdales , lisses et imbriquées. Sur les côtés de la queue sont des squamelles rhomboïdales , imbriquées , pourvues chacune d'une arête qui forme une pointe en arrière ; de distance en distance il en existe un rang transversal qui sont plus grandes que les autres. La région sous-caudale offre de grandes scuteîles quadrilatères, oblongues, rétrécies postérieu- rement et surmontées d'une très forte carène ; immédiatement derrière l'anus se trouve une paire d'écaillés subovales, lisses, très dilatées. Coloration. Nous possédons deux individus de cette espèce , dont un est complètement décoloré ; le second offre des vermicu- lations d'un brun roussâtre sur la tête et le cou, qui sont teints de gris-roux , ainsi que sur le dos , dont le fond présente un gris verdâtre. Les faces supérieures des membres et de la queue sont roussâtres , faiblement marquées de quelques taches brunes. Le dessous du bras, ou plutôt l'aisselle, est noirâtre, et on voit sur le ï56 LÉZARDS ÎGUANIENS devant de l'épaule une espèce de petite bande grise oublanchâtre, offrant une teinte foncée sur ses bords. Les régions inférieures sont d'un blanc sale. DiMENsioTvs. Longueur totale, 27" 7'". Tête. Long. 3" 5'". Cou. Long. 7" 0'". Corps. Long. 6". Memh. antèr. Long. 4" 2"'. Memh. ■poster. Long. 6" 8'", Queue. Long. 1 7" 5'". Patrie. Cette espèce d'Anolis se trouve aux Antilles ; mais nous ne savons pas précisément dans quelle île. Peut-être même en ha- bite-t-elle plusieurs. Observations . Nous ne croyons pas nous tromper en consi- dérant le Lézard bimaculé de Sparmann comme appartenant à la même espèce que notre Anolis de Leach ; car la figure publiée par cet auteur hollandais est le portrait exact des individus que nous venons de décrire , à cela près cependant que la dentelure dorsale y est rendue d'une manière plus prononcée qu'elle ne l'est réellement chez ceux-ci. Mais, quant à l'habitude du corps, elle est absolument la même. La forme de la tête , en particulier, est parfaitement rendue. On dis- tingue très bien le renflement que présente , de chaque côté, la partie postérieure de la mâchoire inférieure ; renflement qui est un des caractères spécifiques de l'Anolis de Leach. La descrip- tion qui accompagne cette figure , convient également bien à notre espèce , moins toutefois le mode de coloration, qui est un peu différent. Cependant nous retrouvons devant chaque épaule une tache, telle que Sparmann annonce qu'il en existe une, mais sans désigner quelle en est la couleur. C'est donc à tort que Daudin et d'autres erpétologistes , en reproduisant la descrip- tion de Sparmann , ont fait dire à cet auteur que la tache de l'épaule de son Lézard était noire. C'est le dessous du bras ou l'aisselle qui est de couleur noire ; mais la tache qu'on remarque devant l'épaule est blanchâtre, au moins dans nos individus. L'Anolis que Daudin a regardé comme étant le même que le Lézard bimaculé de Sparmann , se trouve être notre Jnolis alligator. ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 21. I 5^ 21. L'ANOLIS A ÉGHARPE. Anolis equeslris. Merrem. Caractères. Surface de la tête extrêmement rugueuse. Oreilles petites , comme canaliculëes. Un grand fanon jaunâtre ou blan- châtre ; une simple crête dentele'e sur le cou , le dos et la queue : celle-ci très comprimée. Écailles du dessus et des côtes du tronc plates , lisses , non imbriquées, tenant de l'ovale et du carré. Squames ventrales entuilées, dépom^vues de carènes; parties su- périeures, le plus souvent bleues ou vertes ; une bande oblique, blanchâtre au-dessus de l'épaule. Synonymie. Lacertus major è çiridi-cinereus dorso crisiâ breçiori donato. Ham Sloane.Uist, nat. Jam. tom. 2 , pag. 333, tab. 2^3, fig- 2. JLe grand Lézard çert cendré , à dos légèrement crêlé. Daud* Hist. rept. tom. 4 , pag. 62. Le grand Jnolis à écharpe. Guv. Règ. anim. tom. 2 , 2^ édit. pag. 49, tab. 5, fig. 2. Anolis equestris. Merr. Syst. amph. pag. 45. Anolis rhodolanius . Bell, Zool. Journ. tom. 3, pag. 2 35, tab. Supplém. n° 20. Anolis equestris. Pidg. and GrifT. Anim. kind. tom. 9, pag. i38, tab. sans num. fîg. 2. Anolis equestris. Gray, Synops, Rept. in GriffîtVs anim. kingd. tom. 9, pag. 46. DESCRIPTION. Formes. Sous le rapport de la forme , la tête ressemble à une pyramide à quatre faces , ayant mie longueur totale double de sa largeur à la base. Sa face supérieure, qui offre un plan incliné en avant , est extrêmement inégale , attendu que les os du crâne eux-mêmes sont comme excoriés sur certaines régions , creusés d'anfractuosités sur d'autres , ou bien relevés de tubérosités en quelques endroits. Il n'y a que le bout du museau et les ré- gions sus-oculaires qui présentent une surface unie , et sur les- quelles on distingue des écailles : celles-ci sont petites , égales , lisses , disco-pentagones ou hexagones. L'angle qui existe de cha- que côté du museau , c'est-à-dire celui que produit le dessus de la partie antérieure de la tête et l'une de ses faces latérales , l58 LÉZARDS IGUANIENS est surmonté dans toute son e'tendue de grosses tubérosités coni- ques, striées de haut en bas. Ces tubérosite's s'avancent même un peu sur le bord surciîiaire, dont le milieu est souvent simple, mais dont l'extrémité' postérieure est toujours hérissée de tubercules polyèdres, formant plusieurs rangs qui descendent jusque près de la tempe , où ils forment une masse oblongue. Le bord orbitaire supérieur, celui qui ceint la marge interne de la région sus - oculaire , forme des lamelles verticales qui rappellent en quelque sorte la conformation de certains Madré- pores ; d'autres lamelles osseuses , semblables à celles-ci , mais moins développées, existent sur le vertex et sur la région moyenne de l'occiput. Le bord postérieur de celui-ci offre un triple et même un quadruple rang de tubercules osseux , pointus , si serrés les uns contre les autres , qu'ils constituent une masse compacte. La partie du dessus de la tête , comprise entre le front et le niveau des narines , présente des tubercules polyèdres, moins forts que les tubérosités qui garnissent les angles latéraux du museau, mais plus développés que tous ceux qui peuvent exister sur les autres régions céphaliques. Les ouvertures externes des narines sont petites et pratiquées , l'une à droite , l'autre à gauche du museau , dans une plaque qui touche à la première des neuf ou dix écailles labiales qui garnis- sent un des côtés de la lèvre supérieure. On compte également une vingtaine de plaques labiales inférieures , dont la forme , comme celle des supérieures, est quadrilatère oblongue. La squame rostrale leur ressemble par le nombre de ses côtés et par son peu de hauteur ; mais elle a beaucoup plus d'étendue longi- tudinale. Les deux scutelles mentonnières présentent un assez grand développement ; elles se composent de deux petits et de deux grands côtés rectilignes , et d'un cinquième, qui est de moyenne étendue et arqué en dedans. Chaque mâchoire porte une soixantaine de dents, dont les douze ou treize premières de chaque côté sont assez petites et sub- coniques; tandis que les autres sont fortes, comprimées et à som- met tricuspide. La membrane tympanale se trouve un peu en- foncée dans le conduit auditif, qui a l'air d'être percé obliquement d'arrière en avant , et dont l'ouverture est assez petite. Le cou est comprimé. La coupe transversale du tronc donnerait la figure d'un triangle isocèle : c'est-à-dire que le dos est tectiforme. On observe que , depuis la nuque jusque sur les reins , la peau ou SAURIENS rUNOTES. G. ANOLIS. 21. 1 St) forme un pli assez élevé en commençant , et au contraire fort bas en arrière , mais découpé dans toute sa longueur en dents de scie un peu effilées et droites. Cette espèce de crête molle est continuée jusque sur le milieu de la queue par une autre crête que composent des écailles en dents de scie , basses , épaisses , et couchées en arrière. Lorsqu'on les étend le long du corps , les membres de devant n'atteignent pas jusqu'à l'aine , mais ceux de derrière touchent à l'œil par leur extrémité terminale. La queue a en longueur le doublé de celle de l'animal. Elle est comprimée depuis sa racine jusqu'à sa pointe ; mais dans sa partie supérieure elle n'est tran- chante que dans les deux premiers tiers de son étendue, L'Anolis à écharpe présente un très grand fanon triangulaire- ment arrondi à sa partie inférieure. Ce fanon, qui prend nais- sance un peu ea arrière du menton , ne se termine qu'à l'ori- gine de la région abdominale. Il n'offre aucune espèce de dente- lures. On voit la peau dti dessus de l'épaule former un pli obli- que qui se prolonge en arrière de celle-ci. La nuque et les côtés du cou ont leur surface semée de grains squameux , ovales. Des écailles bombées , les unes carrées, les autres rhomboïdales , con- stituent des séries longitudinales sur la face inférieure de la tête et du cou , mais non sur le fanon, dont le bord libre est seul garni d'écaillés: écailles qui sont petites, lisses, imbriquées, pentago- iiales ou hexagonales , mais affectant , dans l'un ou l'autre cas , une figure carrée. Les épaules et les régions voisines de la crête dorsale sont revêtues de squames ovales, à surface convexe , pîa- ee'ès à de grands intervalles les unes des autres. L'écaiilure des parties latérales du tronc se compose de pièces rondes ou ovales , plates , lisses , disposées en damier. Sur les régions abdominales il existe, pour les protéger, des bandes transversales de squamelîes carrées, snbimbriquées et lisses, a^^ant un diamètre plus petit que les écailles des côtés du corps. Le dessus des bras et des jambes est couvert d'écaillés lisses , rhomboïdales , non imbriquées. Le devant des cuisses et la face supérieure des avant-bras eu offrent d'ovales, de rhomboïdales et d'hexagonales, mais qui sont égale- ment lisses et disposées en pavé. Des squames ovales , lisses et non imbriquées garnissent les fesses. Les régions inférieures des membres ont pour écaillure des pièces ovales on circulaires , légèrement convexes et imbriquées. Des écailles carrées , lisses, serrées les îines contre les autres , for- l6o LÉZARDS IGUANIENS ment des bandes verticales sur les côte's de la première moitié de la queue ; tandis que sur la seconde moitié' on en voit d'un peu oblongues , ayant un ou deux pans de plus et une légère carène. Le dessous du prolongement caudal se trouve protégé par deux séries longitudinales de scutelles quadrilatères , oblongues, ca- rénées. CoLORATioîv. La plupart des individus appartenant à cette es- pèce , que nous avons été dans le cas d'observer, ont le dessus du tronc, les côtés du cou, la face supérieure des membres et les parties latérales de la queue , d'un beau vert pré. Cette couleur règne aussi sur l'occiput , sur les régions sus-oculaires , sur le front , sur le bout du museau et sur les tempes. Les autres par- ties de la tête sont jaunâtres. La nuque est peinte en vert noir, couleur qui forme une grande tache de chaque côté du tronc , vers sa partie moyenne. Le fanon offre une teinte carnée. Parfois la tempe est marquée d'une tache noire , mais il existe toujours au-dessus de l'épaule une bande oblique de couleur claire , fort souvent liserée de noir. Cette bande , qui se prolonge ordinai» rement jusqu'au milieu de la partie latérale du tronc , est tantôt d*un vert moins foncé que celui qui colore le dessus du corps , tantôt d'une teinte soit jaunâtre, soit blanchâtre ou bien orangée. Chez certains Anolis à écharpe les parties , que nous avons dit être vertes dans ceux dont nous venons de parler, présentent une teinte bleuâtre tirant sur le vert de gris. Parmi ceux-là il y en a qui ont le bout du museau roussâtre , le dessus et les côtés de la tête noirâtres, et une tache ovalaire d'un brun foncé sur le milieu de chaque flanc. Leurs régions supérieures sont souvent semées d'un très grand nombre de petits points de couleur de chair. D'autres Anolis à écharpe offrent une teinte brune , à reflets verts, sur la presque totalité du dessus de leur corps. Leurs membres et leur queue sont coupés transversalement par des bandes rous- sâtres. Dans tous les sujets que nous avons examinés , nous avons vu les régions inférieures colorées en blanc jaunâtre ou verdâtre, et la paume de leurs mains ainsi que la plante de leurs pieds lavées de roussâtre. DiME>sio?fs. Longueur totale, 45" i'". Icle. Long. 5". Cou. Long, i" 5'". Corps. Long, g" 6"', Memb. antér. Long. 5" y'". Memh. poster. Long. lo". Queue. Long. 29". Patrie. L'Aiiolis à écharpe est originaire des grandes Antilles. ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 2 2. l6l Les échantillons que renferme la collection du Muséum ont été recueillis dans l'île de Cuba par M. Poey et par M. Ramon de la Sagra. On sait qu'il se trouve aussi à la Jamaïque , car il est bien évident que la figure donnée par Hans Sloane ,tom. 2 , planche 270, n*' 2 de son ouvrage sur l'histoire naturelle de cette île, représente un Anolis à écharpe. Obserçations . M. Thomas Bell a fait représenter cette espèce sous le nom d'Jnolis rhodoîœmus dans le tioisième volume du Journal zoologique. 22. L'ANOLIS. D'EDWARDS. Jnolis EdwardsiL Merrem. Ca-ragtères. Tête alongée, déprimée, dont le contour tient de l'o- vale et du triangle, à surface supérieure plane, couverte de petites plaques presque égales , légèrement carénées et à plusieurs pans. Celles des bords orbitaires supérieurs à peine un peu plus dilatées que les autres. Sur chaque région sus-oculaire, un disque de cinq ou six petites plaques hexagonales , carénées. Ecailles du dessus et des côtés du tronc non imbriquées , petites , serrées , granuloso-coni- ques. Squames ventrales lisses, imbriquées. Queue comprimée, tranchante , surmontée dans toute sa longueur , ainsi que le cou et le dos , d'une petite crête dentelée en scie. Parties supérieures bleuâtres ; des bandes brunes obliques sur les flancs. SrNONyMiE. Le Lézard bleu. Edw. Glan. d'Hist. natur. tom. t, pag. 74, tab. 245, fig. 2. Jnolis Ldivardsii. Merr. Syst. amph. pag. 45. Jnolis Edipardsii. Pidg. and Griff. anim. Kingd. Guv. tom. 9 , pag. 228 , tab. sans -nP. Jnolis Edwardsii. Gray , Synops. Rept. in Griffith's anim. Kingd. tom. 9 , pag. 46. DESCRIPTION. Formes. La tête de l' Anolis d'Edwards offre une longueur to- tale double de sa largeur en arrière. Elle est un peu déprimée. Sa face supérieure, à partir du front jusqu'au bout du nez, présente un plan incliné en avant. On observe que la région antéro-frontale forme un très léger enfoncement oblong ; que le bout du museau est un peu renflé , et qu'il existe sur la région moyenne de ce dernier un angle aigu produit par deux très fai- bles carènes arrondies. La partie postérieure du dessus de la tête REPTILES , lY. II l62 LÉZARDS ÎGU AMIENS est horizontale , légèrement concave au milieu ; maiâ l'espace inter-orbitaire est faiblement arque d'arrière en avant, La plaque occipitale, petite et subovale, se trouve entourée d'e'cailles ovaîo - polygones , relevées en petits cônes ; chaque région sus-oculaire supporte un disque de huit ou neuf squames subbexagonaies, carénées , qui semblent former trois séries longi- tudinales. La surface de îa partie antérieure de la tète est cou- verte d'un pavé de petites plaques presque égales , hexagones et légèrement carénées. 11 y en a deux séries absolument semblables sur le vertex ; là elles séparent les deux demi-cercles de squames des bords orbitaires supérieurs. Ces squames, au nombre de neuf ou dix pour chaque demi-cercle , sont subhexagones , un peu en dos d'âne , et toutes à peu près de même grandeur. Les narines sont deux petites ouvertures circulaires , dirigées en arrière , si- tuées de caac[ue côté de l'extrémité du museau , sous une espèce de petite voûte recouverte par deux paires de plaques oblongues, étroites, carénées et arquées d'avant en arrière. Les angles laté- raux de la partie antérieure de la tête sont tranchans et garnis de squamelles en dos d'âne , hexagonales et imbriquées. L'écaillé rostraîe ressemble à un c|uadrilatère oblong ; c'est aussi la figure des plaques labiales , qui sont au nombre de quatorze ou seize , autour de chaque mâclioire. Les scutelles mentonnières ont cha- cune cinq côtés , dont àeux très grands , deux très petits , et un cinquième qui est aussi assez grand , mais qui diffère des quatre autres, en ce qu'il est arcjiié en dedans, au lieu d'être recti- ligne. La mâchoire supérieure , de même que l'inférieure , a son bord interne garni de cinquante ou cinc|uante-deux dents , parmi lesquelles les quatorze ou quinze dernières de chaque côté , soiit tricuspides et comprimées. L'oreille est peu ouverte , et ovalo-circulaire ; la membrane du tympan se trouve un peu enfoncée dans son intérieur. Il règne , depuis la gorge jusque sur îa poitrine , un grand fa- non complètement dépourvu de dentelures ; le cou est légèrement comprimé, et le tronc un peu plus large que haut. Le dos penche léîièrement à droite et à gauche de son sommet ; la queue, assez for- tement aplatie latéralement , a la première m^oitié de son éten- due surmontée d'une crête , qui n'est qu'un prolongement de celle du cou et du dos. Cette crête , à peu près de même hauteur ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 22. 1 63 depuis un bout jusqu'à l'autre , se compose d'ëcailles en dents de scie , ayant leurs pointes un peu arrondies. La longueur des pattes de devant est la même que celle qui existe entre l'aine et l'épaule ; les membres postérieurs ont une étendue égale à celle que présente le corps , mesuré depuis l'œil jusqu'à la racine de la cuisse. La queue fait plus des deux tiers de la longueur totale de l'animal. Les tempes , les faces supérieure et latérales du cou , le dos et les flancs , sont revêtus de petits grains squameux coniques, non imbriqués. Le dessous de la tête est garni d'écaillés ovales , en des d'âne , disposées en pavé. Des squames lisses , imbriquées , et réeliement hexagones , bien qu'elles semblent être carrées , re- vêtent la poitrine et les régions abdominales. La face supérieure des quatre pattes offre une écaillure composée de pièces rhom- boïdaies, carénées et imbriquées ; tandis que leur face inférieure présente des grains ovales ou rhomboïdaux , les uns simplement convexes et non imbriqués , les autres en dos d'âne , et un peu entuilés. A la peau des fesses adhèrent des granulations squameuses , semblables à celles du dos. Les parties latérales de la queue sont revêtues d'écailIes subhexagonales carénées , et fai'olement imbri quées, parmi lesquelles on en remarque, de distance en distance, quelques-unes plus développées que les autres, disposées par séries verticales. Sousla queue, il y a trois rangs de scutelles caré- nées, quadrilatères , oblongues , rétrécies en arrière. Coloration. Une teinte bleuâtre est répandue sur le dessus du' corps de l'Anoîis d'Edwards. La surface de la tête est verte , pré- sentant deux grandes taches ovales , de couleur bleue , sur sa ré- gion frontale antérieure. Sur le tronc, on observe une suite de six ou sept grands chevrons d'un noir-bleu, ayant leur sommet tourné du côté de la tête. La crête qui surmonte la partie médiane et longitudinale du corps offre , ainsi que toutes les régions infé- rieures de l'animal , une couleur qui 'approche de celle du vert de gris. DiMEîNsioNS. Loîîgueur totale , 26" 3'". Tête. Long. 2" 7'". Cou, Long. 9". Corps. Long. 4" 7'". Memb. antér. Long. 3" S'". Memb. poster. Long. 6". Queue. Long. 18". Patrie. Cette espèce d'Anolis se trouve à Cayenne. C'est du, moins de ce pays que M, Bell nous a assuré avoir r-éçu l'individu , t64 LÉZARDS IGUANIENS ie seul que nous ayons encore observé , qu'il a bien voulu nous donner pour le Muséum d'histoire naturelle. Observations . On trouve , dans les Glanures d'Edwards, une figure très reconnaissabiede l'Anoîis que nous venons de décrire. C'est Merrem qui a su le premier reconnaître qu'elle représen- tait une espèce différente de celles que Ton avait jusque-là décrites dans les ouvrages d'erpétologie. Depuis elle a été représentée dans une des planches qui accompagnent la traduction anglaise du Règne animal de Guvier, par Pidgeon etGriffîth. 23. LE GRAND ANOLIS A CRÊTE. Jnolis velifer. Guvier. Caractères. Tête de forme pyramidale à quatre pans égaux , à face supérieure triangulaire , revêtue en avant de plaques hexa- gones non renflées , mais hérissées d'aspérités. Celles des bords orbitaires supérieurs , de même grandeur que les autres ; sur cha- que région sus oculaire , un rang longitudinal de grains squa- meux, et deux de plaques hexagones, carénées. Entre l'occiput et le vertex , un grand enfoncement rhomboïde un peu rugueux , précédé d'une autre cavité oblongue également rugueuse , qui se prolonge jusqu'au niveau des narines en un sillon lisse, de chaque côté duquel il existe une gouttière raboteuse. Bords surciliaires , relevés en petites crêtes ; sur le museau, derrière la rostrale , deux rangs chacun de six ou sept petites plaques égales, renflées , à peu près carrées. Un très grand fanon. Dos tranchant, surmonté, ainsi que le cou, d'une arête dentelée. Queue très comprimée, offrant sur sa moitié antérieure une crête élevée , soutenue dans son épaisseur par des rayons osseux. Ecailles du dessus et des côtés du tronc , ovales, carénées, non imbriquées. Squames ven- trales, de même diamètre que celles du dos, entuilées , à surface lisse , un peu bombée. Dessus du corps bleuâtre ; une tache noire de chaque côté. Synonymie. Le grand Âriolis à crête. Cuv. Règ. anim. tom. 2 , i*"^ édit. pag. 42 , tab. 5, fîg. i ; et 2^ édit. pag. 49, tab. 5, fig. i. jinolis Ciwieri. Merr. Syst. arapli. pag. 45. Xiphosurus Cuviern. Fitziiig.Yerzeicb. zooîogisch. Mus. Wieij. pag. 48. Anolis velifer. Guer, kon. Règn. anim. Cuv, tab. i?, , fig. i. Dact^loa Cwieri. Wagl. Syst. ampb. pag. 148. ou SAURÏE?fS EUNOTES. G. ANOLIS. 23. I 6o Anolis velifer. Pidg. and Grif?. anim. kingd. Gî.iv. tom, 9 , pag. i38, tab. sansn°fig. i. Anolis velifer. Gray, Synops. Rept. in GriiBth's , anim, kingd, tom. 9, pag. 46, DESCRIPTION. Formes. La tête du grand Anolis à crêle n'est pas tout-à-fait une fois plus longue qu'elle n'est large en arrière ; elle ressemble à une pyramide à quatre côtés à peu près égaux. Son extrémité libre est obtuse et arrondie ; on y remarque de chaque côté les ouvertures nasales , qui sont circulaires , dirigées latéralement et pratiquées dans une plaque qu'une écaille subhexagonale empê- che de s'articuler avec la scutelîe rostrale. Les angles latéro-supérieurs de la partie antérieure de la i^io. sont tranchans ; les bords surciliaires s'élèvent en une petite crête arquée , composée de sept ou huit écailles hexagonales , fort alon- gées et en dos d'âne. La portion de la surface de la tête , comprise entre la pointe de l'occiput et le front , présente un léger enfonce- ment , ayant la figure d'un grand rhombe ouvert en avant ; cet enfoncement est précédé d'une caviLé subrhomboïdale , qui se prolonge sur le museau, jusqu'au niveau des narines, en un sillon étroit , de chaque côté duquel il existe une gouttière. Le bout du museau est garni de quatre ou cinq rangées transversales de pe- tites plaques anguleuses, bombées : celles de ces plaques qui com- posent la première rangée sont carrées et au nombre de sept ou huit ; mais celles des suivantes sont hexagonales , faiblement ca- rénées, et de quatre ou cinq pour chacune. La forme hexagonale est , au reste , celle que présentent toutes les autres plaques cé- phaliques, qui pour la plupart sont rugueuses, et fortement adhé- rentes aux os du crâne. On voit , sur les régions sus-oculaires , deux ou trois séries longitudinales de petits tubercules squameux, et deux rangs d'écaillés hexagonales, surmontés de carènes, La squame rostrale est quadrilatère et très étendue en travers ; les scutelles du menton ont un de leurs cinq côtés arqué en dedans. Les plaques labiales, proprement dites , sont pentagones , obloii- gues, et au nombre d'une vingtaine, autour de chaque mâchoire. La partie des côtés de la lête , qui est comprise entre le bout du nez et l'oeil, oîTre cinq rangées longitudinales de squames sub- hexagonales, faiblement carénoeg. l66 LÉZARDS IGUANIENS La membrane tympanale est tendue en dedans des trous auri- culaires, dont l'ouverture est assez grande et vertico-ovale. Le fanon est bien développé et de forme triangulaire, avec son ' angle inférieur arrondi ; il s étend depuis la gorge jusqu'à la par- tie antérieure de la région abdominale. Le cou et le tronc ont plus de hauteur que de largeur ; tous deux sont surmontés d'une pe- tite crête molle , découpée en dents de scie. Le dos est fortement abaissé de chaque côté de son sommet. Les pattes de devant , lorsqu'on les place le long du corps , s'é- tendent jusqu'à l'aine ; et celles de derrière jusqu'à l'angle de la bouche. La queue fait environ les deux tiers de la longueur totale de l'animal ; elle est fortement aplatie de droite à gauche. Les apophyses supérieures des treize ou quatorze premières vertèbres, s'élèvent de manière à donner à la partie antérieure de son éten- due une hauteur double de celle qu'elle offrirait. Ces longues apophyses ne sont recouvertes que d'une peau mince , au travers de laquelle on les voit comme les rayons dans l'épaisseur des na- geoires des poissons. Le dessus du reste du prolongement caudal est arrondi et complètement dépourvu de crête. Les tempes sont revêtues d'un pavé d'écailles disco-polygones , légèrement carénées. Des tubercules coniques , dont la base est environnée de granulations , garnissent les parties supérieure et latérales du cou. Le dessus et les côtés du tronc offrent des squames ovalo-hexagones , non imbriquées , surmontées d'une faible ca- rène, et entourées d'un cercle d'écaillés granuleuses, fort petites. On voit sur la face inférieure de la tête des séries longitudinales de petits tubercules subhexagonaux, en dos d'âne. Le fanon est presque nu , car il ne présente de chaque côté que quelques lignes de petites écailles ovalo-rhomboïdales , faiblement carénées. L'é- paisseur de son bord libre est garni de tubercules semblables à ceux du dessous de la tête. Des squames carrées , lisses , ayant leurs angles arrondis , forment des bandes transversales sous le ventre. Les membres ont leur face supérieure couverte d'écaillés en losange, un peu imbriquées, et relevées de carènes. Le dessous des bras laisse voir des squamelles subovales , à surface bombée ; il y en a de subhexagonales, aplaties et lisses sur la région inférieure des avant-bras ; de disco-hexagonales , petites et convexes sous les cuisses; et de rhomboïdales, carénées sur les mollets. Les régions latérales de la queue présentent des écailles hexagonales fort min- ou SAtfBIENS EUNOTES. G. ANOLÏS. 2 4- l6y ces , faiblement caréne'es et disposées en pavé ; le dessous de cette partie terminale du. corps est garni de deux rangs de scutelles hexagonales, oblongues , fortement carénées. Coloration. Le seul individu du grand Anoîis à crête que nous ayons encore observé, a le dessus du corps d'un bleu ardoisé, les flancs noirâtres , et une suite de taches brunes sur l'épine dorsale. Les paupières offrent des marbrures d'un brun foncé et d'un blanc bleuâtre. Cette dernière couleur est celle de toutes les ré- gions inférieures , à l'exception du fanon qui présente une teinte blanche. Dimensions. Longueur totale, 38" 7'". Tête. Long. 4" S'"- ^ou. Long. 1" 7'". Corps. Long. 8 ". Memh. antér. Long. 6". Memh. poster. Long. 10'' 5'". Queue. Long. 24" 5'". Patrie. Cette espèce habite probablement les Antilles , mais nous n'en avons pas la certitude ; attendu que nous ignorons d'où provient le seul exemplaire qui existe dans notre musée. 24. L'ANOLIS DE RICORD. Jnolis Ricordii. Nobis. Caractères. Tête à quatre pans égaux, à pourtour ovalo-fcrian- gulaire ; de grandes plaques hexagones, bombées, sur le dessus de sa partie antérieure. Une grande cavité en losange entre le vertex et l'occiput : un léger enfoncement subrhomboïdal au devant du front. Une faible cavité longitudinale de chaque côté du dessus du museau ; le bout de celui-ci revêtu de plaques anguleuses , inégales. Dos tectiforme , surmonté , ainsi cjue le cou , d'une pe- tite carène dentelée ; queue comprimée, ofîrant une crête élevée , soutenue par des rayons osseux. DESCRIPTION. Formes. L'Anolisde Ricord est extrêmement voisin du grand Ane- lis à crête; toutefois il s'en distingue par les différences suivantes: les saillies et les enfoncemens qui existent sur la face supérieure de la tête sont moins prononcés , et les plaques qui en revêtent la partie antérieure , moins nombreuses, plus grandes, bombées et rugueuses. Par exemple, au lieu de compter, immédiatement derrière la scutelle rostrale, sept ou huit petites squames égales sur une seule rangée transversale , on n'en voit que quatre , dont l68 LÉZARDS IGUANIENS les deux médianes sont plus petites et placées l'une devant l'autre. Derrière ces quatre squames , il en existe quatre autres subhexa- gonales , oblongues , formant un carré , au centre duquel est une cinquième écaille d'un fort petit diamètre. Les crêtes surciliaires de l'Anolis de Ricord sont bien moins élevées que celles de l'espèce précédente , chez laquelle aussi les dentelures du dessus du cou et du dos sont plus profondes. Coloration. L'Anolis de Ricord diffère encore du grand Anolis à crête par son mode de coloration ; en dessus , il est d'un blanc bleuâtre. Il offre de chaque côté du dos un large ruban noir, qui s'étend depuis le devant de l'épaule jusqu'à la hanche ; ses flancs sont aussi parcourus , dans toute leur longueur, par une bande noirâtre. La région cervicale et le sommet du dos sont comme marbrés de brun foncé. On remarque un gros point noir de l'un et de l'autre côté du cou , les genoux et les coudes portent chacun une tache brune. Les lèvres sont brunâtres , et les parties infé- rieures du corps d'un blanc lavé de bleuâtre , à l'exception du fanon qui présente plutôt une teinte grise. Dimensions. Longueur totale, 3o" g'". Tête. Long. 4 "• ^ou. Long, i" 4.'". Corps. Long. 7" 5'". Memh. antér. Long. 6". Memb. poster. Long. 8". Queue . luon^^. 18". Patrie. Cette nouvelle espèce d' Anolis est originaire de Saint- Domingue. Le seul échantillon que renferme notre musée a été envoyé par M. Alexandre Ricord. b. Espèces à écailles s^entrales granuleuses. 25. L'ANOLIS CAMÉLÉONIDE. Jnolis chamœleonides. Nobis. Caractères. Pourtour de la tête ovalo-triangulaire. Cou et dos présentant un pli de la peau , dentelé en scie ; une double den- telure écailleuse sous le menton. Dessus et côtés du tronc revêtus de très grandes squames circulaires, aplaties, lisses, entremêlées de petites écailles de même forme. Ventre couvert de grains ex- trêmement fins, SvNONYMiK. Chamœleolis Fernandina. Th. Coct. Hist. nat. de l'île de Cub. part, erpct. lab. 12, ou SAURIENS EUNOÏES. G, ANOLIS. '_> 5 , 1 69 DESCRIPTION. Formes. Au premier aspect, on serait tenté de conside'rer cet Anolis comme mie espèce appartenant au genre des Caméléons , tant l'habitude de son corps a de ressemblance avec celle de ces Sauriens chélopodes. Gomme eux effectivement, il a le dos tran- chant et la partie antérieure du tronc plus élevée que la posté- rieure. Sa tête a exactement la même forme que celle du Camé- léon de Parson , si ce n'est qu'elle manque des deux éminences qui surmontent le bout du museau de celui-ci. En arrière , elle est environ d'un quart plus haute que large ; enfin sa longueur totale est une fois environ plus considérable que son diamètre ti-ansversal , pris au niveau des oreilles. Vue de profil, cette tête représenterait la figure d'un triangle scaîène; tandis que son pourtour offrirait celle d'un ovale fort aîongé , dont une des ex- trémités aurait été resserrée de manière à former un angle aigu à sommet arrondi. La totalité du plateau crânien est inclinée en avant. Sa région occipitale , ou mieux toute la surface située en arrière du vertex , forme un bassin peu profond, dont les bords sont larges et renversés en dehors , et l'intérieur hérissé de petites éminences osseuses, comprimées ou pointues. La portion interne de chaque cercle orbitaire fait une saillie rugueuse. Le front est plan. Sur le dessus du museau, derrière l'entre-deux des narines, est une petite gouttière , à droite et à gauche de laquelle on en remarque une autre un peu plus pro- fonde , mais qui ne s'avance pas autant en avant. La ligne angu- leuse qui règne de chaque côté de la tête, depuis la narine jus- qu'au bord surciliaire , s'élève en une carène couverte d'aspérités. Le bout du museau est la seule partie de la surface céphalique où les petites pièces hexagonales qui la revêtent soient squameu- ses; car partout ailleurs, même sur les régions sus-oculaires, elles adhèrent si intimement aux os, qu'elles en font pour ainsi dire partie. Celles du bout du museau , au nombre de quinze ou seize, sont parfaitement lisses; tandis que toutes les autres présen- tent des saillies plus ou moins fortes , plus ou moins élevées. Les orifices externes des narines sont percés sur les côtés du museau , chacun dans une plaque que quelques petites écailles empêchent de s'articuler avec la seconde squame labiale supérieure. L'oreille est une sorte de fente verticale , au haut de laquelle il existe un 1^0 LEZARDS IGUANIENS petit lambeau de peau. La plaque rostrale est heptagone et très étendue en travers. Les écailles mentonnières sont trapézoïdes , et les labiales proprement dites quadrilatères. On compte vingt- six de ces dernières, autour de chaque mâchoire. Le maxillaire supérieur est armé de soixante ou soixante-deux dents, et l'infé- rieur de cinquante-six ou cinquante-huit. Aucune de ces dents n'est tricuspide ; les treize ou quatorze premières, de chaque côté, sont arrondies , pointues, et toutes les autres tuberculeuses. Le cou est fort court , et la queue aussi longue à elle seule que le reste de l'animal. Elle est fortement comprimée dans toute son étendue , mais sa première moitié seulement a le dessus tranchant et surmonté d'une espèce de carène, composée d'écaillés subova- les , en dos d'âne. On voit régner tout le long du cou et du dos un pli cutané fort mince et dentelé en scie , qui présente une cer- taine hauteur à sa naissance , mais dont l'extrémité postérieure est fort basse. Portés en arrière, les membres antérieursn'arriventpas tout-à- fait jusqu'à l'aine ; placés le long du tronc, les postérieurs ne s'éten- dent que jusqu'à l'épaule. Le fanon pend assez bas ; il commence sous le milieu du dessous de la tête et se termine sur la poitrine; son bord libre est curviligne et complètement dépourvu de den- telures. Sous le menton , on remarque une double série d'écaillés res- semblant , les premières à des dents de scie , les dernières à de petits tubercules coniques. Les tempes présentent des aspérités osseuses et les joues des squameîles aplaties, les unes ovales, les autres rhomboïdales ou hexagones. De petites plaques osseuses , hérissées d'aspérités , sont appliquées contre les parties de la mâ- choire inférieure , situées sous les joues. A la peau du dessus du cou et du tronc adhérent des écailles fort minces, lisses, assez dilatées , circulaires ou ovales , laissant entre elles de grands intervalles remplis par d'autres écailles semblables , mais beau- coup plus petites. La face supérieure des membres est protégée par des squames en losanges, à angles arrondis ; ces squames sont plates , lisses et non imbriquées. Des bandes verticales d'écaillés quadrilatères , lisses et juxta-posées garnissent les parties laté- rales de la queue , qui , en dessous, offre trois séries longitudi- nales de scutelles quadrilatères, oblongues , fortement carénées. Toutes les régions inférieures du corps , excepté le dessous des ou SAURIENS EUNOTES. G. ANOLIS. 'J.^. I^I mains et des pieds , sont revêtues de granulations squameuses ex- trêmement fines. Coloration. Un brun fauve sale , nuancé de jaunâtre, est ré- pandu sur le cou, ainsi que sur les faces supérieure et latérales de la tête, où se montre çà et là une teinte noire. Les parties su- périeures des membres et de la queue présentent des bandes transversales de couleur ponceau , sur un fond brun fauve. Le fanon est violet, et tout le reste des régions inférieures, coloré en fauve jaunâtre. Dimensions. Longueur totale ^ Sa", Tête. Long. 6" 2'". Cou. Long. 9'". Corps. Long. 8" b"\ Memb. antér. Long. 6" 5"\, Memb. poster. Long. 7" 8'". Queue. Long. 16". Patrie. Cette singulière espèce d'Anolis est une de celles que produit l'île de Cuba. On en doit la découverte à M. Ramon de la Sagra qui en a donné un fprt bel exemplaire au Muséum d'his- toire naturelle. Ohserçations. Notre Anolis caméléonide est pour M. Th. Coc- teau le type d'un genre particulier auquel il assigne pour prin- cipal caractère d'avoir l'écaillure ventrale granuleuse. Le nom par lequel il le désigne est celui de Chamœleolis. iyi LÉZARPS ÏGUANIENS Vl« GENRE. CORYTHOPHANE. COBYTHO- PHANES (1). Boié, ( Cojythophanes , Wiegmann , Gravenhorst ; Chamœ- leopsis, Wiegmann, Gravenîiorst, Gray.) Caractères . Doists non dilatés en travers, ni frangés sur leur bord externe. Partie postérieure du crâne plus ou moins relevée en une sorte de casque. Des dents palatines. Queue longue , subarrondie ou très faible- ment comprimée , dépourvue de crête. Le dos et cruel- quefois aussi la nuque crêtes. Sous le cou un pli trans- versal , en avant duc[uel est un rudiment de fanon parfois denticulé. Point de pores fémoraux. Le genre Chamœleopsis de Wiegmann , déjà reconnu par cet auteur , comme ayant les pins grands rapports avec le genre Corythophanes de Boié , nous a décidément paru de- voir y être réuni à cause du peu d'importance que présen- tent les différences dont on se servait pour l'en distinguer. La place que nous avons assignée aux Gorythoplianes , dans l'ordre naturel de la sous -famille des ïguaniens Pleuro- dontes, nous paraît convenablement choisie, en ce que d'une part ils se trouvent liés aux Anolis par la première espèce , le Corythophanes cristatus , auquel l'Anolis caméléonide ressemble déjà un peu par l'ensemble de ses formes, et le degré de développement de son occiput ; et que , d'un autre côté, on ne peut pas refuser au Corythophane caméléopside une grande analogie de formes avec le Basiliscus mitratiis , type du genre qui suit immédiatement. Les Gorythoplianes ont quelque chose de remarquable et (y) De Y.rjyj^.u^-): ^ casque orné; <^rf!(jç, remarquable. Splcndidus, Clams ^c'.lcâ CI /la (à. (.'ris tel clarus. ou SA.UPaENS EUNOTES. G. CORYTHOrHANE. ï y?i de distinctif dans ia manière , pour ainsi dire insolite, dont se déveioppe en une sorte de casque anguleux la partie posté- rieure de leur crâne. Ces Iguaniens ont des dents palatines , mais ils manquent de pores fémoraux. Leurs dents n'ont rien de particulier pour les formes, les antérieures étant sim- ples, et les latérales comprimées et trilobées à leur sommet. L'œil est médiocre ; la membrane tympanale assez grande , tendue à l'entrée même du trou auditif. Les narines s'ou- vrent chacune au milieu d'une petite écaille située sur le côté du museau, près de son extrémité. La peau du cou, ou mieux de la gorge, forme on petit pli longitudinal, sorte de fanon quelquefois dentelé, derrière lequel on remarque un second pli , mais fait dans le sens transversal. Les membres sont longs , et les doigts sont minces, sans élargissement ou dilatation sous aucune phalange , ni frange dentelée le long de leur bord externe, comme cela se voit chez les Basilics. Le troisième et le quatrième doigt de la main ont la même lon- gueur ; les quatre premiers doigts des pattes postérieures sont étages, et le petit doigt égale à peine en longueur le second doigt. Dans une espèce , les ongles de devant et ceux de derrière ont à peu près le même développement ; mais , dans une autre , les antérieurs sont du double plus longs que les postérieurs . Tantôt une crête d'écaillés règne sur le dos seulement, tantôt elle s'étend depuis la nuque jusqu'à ia base de la queue, qui n'en porte pas ; et qui est faiblement comprimée , garnie d'écaillés imbriquées . Parmi les écailles des autres parties du corps, il y en a de lisses et de juxta- posées. Les plaques céphaliques sont polygones et d'un petit diamètre. Les deux seules espèces qui appartiennent au genre Cory- thophane sont les suivantes : TÂBLEAD .SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GKNRE CORYTHOPHÂINE. 1 / dislincle : fanon dentelé. . . i . C. A chÈte, Crête michaîé | 1 \ nulle : lanon sans dentelures. 2. C. Caméleopside 1 -"— — ■- — - — . , ..„,,„ . ,, , j iy4 LÉZARDS IGUAOTENS 1. LE CORYTHOPHANE A CRÈTE. Cor^ihophanes cristaius. Boié. Garactères. Dessus du cou et du dos surmonte' dune crête non interrompue. Écailles du dos égales. Pas de plis au-dessus des cuisses. Synonymie. Lacerta Ceilonica , crisiata et pectinata. Seba , t. i, pag. 147, tab. 94, fîg. 4. Le Sourcilleux. Eonnat. Encyclop. méch. PI. 4 , fier, i, Agama crisiata. Mer. Syst. amph. pag. 5o. Corjythophanes cristatus. Gray , Synops. Rept. in Griffith's , anim. Kingd. tom. 9, pag. 55. Corj-ihophanes cristatus. Gravenh. Act. Acad. Csesar. Leop. Carol. Nat. Curios. tom. 16, part. 2, pag. 908 , tab. 65 , fig. 6-10. Coryihophanes cristaius. Wiegm. Herpetol. Mexican. pars i, pag. i5. DESCRIPTION. Formes, Une des quatre faces de la tête, la supérieure , offre un plan fort incliné en avant, dont le contour donne à peu près la figure d'un rhomboïde oblong. L'angle de ce rhombe, qui cor^ respond au museau, est obtus, et son sommet comme tronqué; tandis que celui qui lui est opposé, ou l'occipital , est très-aigu. Cette partie postérieure de la tête est à la fois assez élevée et comprimée , comme cela s'observe chez certains Caméléons. L'es- pace inter-orbitaire est presque plan, mais derrière lui il existe une profonde cavité triangulaire , et en avant du front , il se trouve un enfoncement oblong. Les bords surciliaires, qui sont un peu saillans en dehors, sont continués en avant par une es- pèce d'arête qui va jusqu'au bout du nez , et en arrière par une autre qui aboutit au sommet de l'occiput. Les plaques qui gar- nissent la face supérieure de la tête sont polygones , irrégu- lières et presque lisses. Les parties latérales de l'occiput en of- frent d'à peu près semblables qui sont entremêlées de squames plus dilatées et surmontées de carènes. Les narines sont circulaires et dirigées latéralement en dehors et un peu en arrière du bout du museau. La membrane du tympan est tendue à fleur du trou auriculaire , dont le contour est grand , ovale , et dépourvu de ou SAURIENS EUNOTES. G. CORYTHOPHÀNE. I. tj'^ tubercules. Des trente-huit dents qui arment la mâchoire supé- rieure, les huit antérieures sont coniques ; tandis que toutes les autres offrent un aplatissement latéral et une com^onne trilobée; à la mâchoire inférieure , il y en a dix-huit qui ressemblent à celles-ci, et quatre qui ressemblent à celles-là. La placfue ros- trale est hexagone et plus dilatée dans le sens transversal que dans le sens vertical. Les squames labiales ont la figure qua- drangulaire oblongue. On en compte neuf ou dix paires en haut et sept ou huit en bas. Sous le cou est suspendu un petit fanon dentelé, qui commence en arrière du menton et qui finit sur la région pectorale. Au-dessus du cou s'élève un pli de la peau, qui est lui-même surmonté d'une crête dentelée; il paraît ne se terminer qu'à l'origine de la queue. Cette élévation, que pré- sente le cou du Corythophane à crête, lui donne l'encolure du Lophyre tigré ou bien du Lyriocéphale perlé. Les membres pos- térieurs, et surtout les doigts qui les terminent, sont plus déve- loppés que les antérieurs. La queue , qui a une forme légèrement comprimée , est presque du double plus longue que le tronc. Les squames qui revêtent le dessus et les côtés de celui-ci sont pe- tites, irrégulières, serrées et lisses. Celles d'entre elles qui avoisi- nent la crête dorsale , ainsi que quelques-unes qui sont éparses sur les flancs , ont un plus grand diamètre et une surface souvent carénée. Les squames gulaires ne sont pas semblables entre elles, car il y en a de petites, à s-urface unie, et de grandes, oblon- gues qui sont tronquées et carénées. Ces écailles forment des séries longitudinales dichotomiques. Le fanon est protégé par de grandes scutelles ovales, carénées et raboteuses. Les écailles pectorales et les ventraïes sont subquadrangulaires et aun dia- mètre double de celui que présentent les petites pièces squa- meuses des côtés du ti^onc. La surface des membres offre des lames écailleuses imbriquées, rhomboïdales et carénées. Le des-^ sous des mains et des pieds est très âpre. Les scutelles caudales sont carénées et pour la plupart rhom'Doïdales. Coloration. Les individus que les erpétoiogistes ont été à même d'observer jusqu'à présent , n'étaient pas assez bien conservés pour qu'on ait pu se faire une idée de leur mode de coloration. M, Wiegmann fait même reinarquer que la couleur noire, que M. Gray a dit être celle de l'échantillon du corythophane à crête déposé dans le musée de Berlin , n'est certainement dû qu'à son mauvais état de conservation. Séba a donné de ce même Cory- i|^6 LÉZARDS IGUANIENS thophane une figure qui le représente d'un brun clair en dessus , tacheté de brun foncé sur le tronc ; sa tête est nuancée de jaune, et sa crête dorsale est enlièrement de cette couleur. Mais il n'y a rien de moins exact que les couleurs attribuées par Séba à la plu- part des Reptiles qu'il a fait graver dans son ouvrage. DIME^■slOTs•s. Longueur totale^ ii\ Du museau à V anus. Long. 4". Du museau au bord du tympan. Long. 11'". Du tympan à la pointe postérieure de la télé i". Queue. Long. 7". Patrie, On présume que cette espèce est , comme la suivante , originaire du Mexique. Observations. Ce Saurien ne nous est connu que par les descrip- tions qu'en ont publiées, chacun de son côté , MM. Gravenhorst et Wiegmann. Séba en a possédé un individu, dont on trouve le portrait dans la 94^ planche du 1^^ volume de son Trésor de la nature. Cette figure, que Linné a mal interprétée , par suite l'a été également mal par Gmelin , Lacépède , Latreille et Daudin , qui tous l'ont pris pour celle d'un Ophryesse commun. Shaw l'a cité comme représentant un Lyriocéphale perlé , et M. Guvier une espèce de Galéote. C'est Merrem le premier qui l'a signalé comme appartenant à une espèce d'Agame , sous le nom d'Jgama Cristaia , dans son Teniamen sysiematis amphihiorum. 2. LE CORYTIiOPHANE GAMÉLÉOPSIDE. Corj^thophanes chamœleopsis. Nobis. Caractères. Une crête sur le dos, mais pas sur le cou. Ecailles du dos serrées , inégales ; les unes lisses , les autres carénées , dis- posées par bandes transversales. Un petit pli longitudinal au-dessus de la cuisse. SyîsOnymie. Quatapalcalt, seuChamœleo mexicanus. Franc. Hern. Hist. plant, anim. Mexic. tom. 2, cap. i3, p. ôi. Cuapapalcalt, seu Chamœleo mexicanus. Job. Fab. Lynceus. Ibid. t. 2, p. 721. Chamœleopsis Eernandesii. Gray, Synops. rept. in Griffîtth's. anim. kingd. t. 9, p. 45. Chamœleo mexicanus. Wiegm. Isis(i832), p. 296. Chamœleopsis Hernandesii.QT&.\enh.d,ci.iiCQià. Cœs. Leop. Carol. Nat. Cur. t. 16, part. 2, pag. 944 , tab. 65, fig. i-5. Chamœleopsis Hernandesii. Wiegm. Herpetol. Mexic. part, i, pag, i5, 07, 39, tab, 0. ou SAURIENS EUNOTES.'G. CORYTHOPHANE. 2. ir^n DESCRIPTION. Formes. La tête de ce Corylhophane a beaucoup de ressem- blance avec celle d'un Caméléon par son casque relevé. Vue de profil , elle présente un contour ayant la figure d'un triangle sea- lène , dont le plus petit côté se trouve correspondre à la face infé- rieure de la tête , le plus grand à la face supérieure , et le troi- sième à la face postérieure , ou celle qui donne attache au cou , au-dessus duquel l'occiput s'élève considérablement. Cet occiput est tellement comprimé , qu'il forme une crête tranchante, arquée d'avant en arrière , au sommet de laquelle vient aboutir l'ex- trémité postérieure du plateau crânien , dont la circonférence représente un rhombe offrant un angle très aigu en arrière , un obtus arrondi en avant , et deux latéraux très ouverts et à som- met presque tronqué. Les parties latérales de la tête sont per pendiculaires , le front est concave. Une forte arête garnie de grandes squames, monte du bord supérieur de l'oreille, où il existe un gros tubercule épineux, jusqu'au sommet de l'angle postérieur de la surface crânienne. Toutes les plaques du dessus de la tête sont cyclo-polygones irrégulières et granuloso-rugueuses. Les narines s'ouvrent sur les côtés du museau , un peu en arrière de son extrémité ; leur forme est circulaire. La scutelle rostrale est à cinq côtés, et à diamètre transversal plus étendu que le vertical. L'écaillé mentonnière est subtriangulaire ; les plaques labiales représentent des quadrila- tères rectangles ; on en compte de neuf à dix paires autour de chaque mâchoire ; l'oreille est grande , vertico-ovale , ayant la membrane du tympan tendue presqu'à fleur de son ouverture. Nous avons compté sur le devant de la mâchoire supérieure , onze dents droites, coniques, pointues ; et de chaque côté, treize autres comprimées , et à sommet tricuspide. Le même nombre de dents comprimées et trilobées existe à la mâchoire inférieure ; mais il n'y en a que huit qui soient coniques, pointues. Huit petites dents fortes et arrondies, et à pointe obtuse , sont enfoncées dans le pa- lais , quatre à gauche , quatre à droite. Le dos est tranchant et sur- monté d'iine crête dentelée en scie qui ne s'avance pas sur le cou. Les membres sont très grêles, et ceux de derrière beaucoup plus longs que ceux de devant. Le quatrième doigt des mains n'est qu'un peu lus long que le troisième ; mais les quatre premiers doigts des REPTILES, IV. 12 pieds sont très étages ; le cinquième de ceux-ci est un peu plus court que le second. La queue , qui a une forme grêle et légère- ment comprime'e , est deux fois plus étendue que le reste du corps ; elle ne paraît pas être surmontée d'une crête. Sous le cou , pend un petit fanon dentelé ; la nuque est garnie d'écaillés serrées , iné- gales, la plupart carénées ; celles du dos sont moins petites, poly- gones et lisses , au moins presque toutes ; car on en voit aussi de grandes, rliomboïdaîes et à carènes , former des bandes trans- versales. Il existe au-dessus de la hanche une espèce de crête lort- gitudinale , composée de grandes squames carénées. Les scutelles ventrales sont plus grandes que les petites écailles des côtés du tronc ; elles sont fortement carénées, et obtusément rhomboïdaîes. Les squames des membres leur ressemblent , si ce n'est qu elles sont inégales. Le dessous des mains et des pieds offre des tuber- cules carénés ; les doigts sont garnis d'écaillés surmontées de ca- rènes finissant en pointes. La peau de la gorge est couverte de scutelles étroites , carénées , quadrilatères. Derrière le tympan , il naît u^i pli qui va se perdre entre les épaules , et dont le dessous est semé de fort petites écailles. CoLORATioîf. Les parties supérieures de ce Saurien sont d'un eris jaunâtre. Certains individus ont le tronc uniformément de cette couleur ; tandis que chez d'autres cette partie du corps offre des bandes ou des raies brunes. Il y en a qui laissent voir une grande tache de la même couleur que ces raies, près du tym- pan , soit sur le côté de la nuque , soit au-dessus de l'angle de la bouche. Souvent, en travers du front, sont imprimés deux ou trois rubans bruns ; quelquefois la gorge est tout entière d'un blanc pur, d'autres fois elle est parcourue par des raies noires. Il arrive à certains sujets d'avoir une tache de cette dernière couleur sur le pli axillaire. Presque tous ont la queue annelée de noir ; le dessous de l'animal est généralement d'un blanc fauve. Dimensions. Les mesures suivantes ont été prises sur un individu qui fait partie de la collection erpétologique du musée britanni- que ; car la nôtre ne renferme encore aucun échantillon du Co- rythophane caméléopside. Longueur totale , 21" 3'". Télé. Long. 2" 5'". CbM.Long.5". Corps. 'Lons,. Ç 2>'" . Memh.aniér. hons,. 2" 9'". Memb. poster. Lon^. 6" 3'". Queue. Long. 14". Patrie. Cette curieuse espèce d'iguaniens habite le Mexique,' On dit qu'elle se tient habituellement sur les arbres. Obfenaiionf, JElle n'était ue très imparfaitement connue arant ou SAURIENS EUNOTES G. BASILIC. ï yg que M. Wiegmaiin en eût publié une excellente figure , et une description détaillée , dans la première partie de son bel ouvrage sur l'Erpétologie du Mexique. Vir. GENRE. BASILIC. BylSlLÎSCUS (i). . Laurenti. ( Basiliscus , Wiegmann. Corjthœolus (2) , Kaup , OEdicorjphus (3), Wagier). Caractères. Un lambeau de peau trianguiaire s'é- levant verticalement au-dessus de l'occiput. Bord ex- terne des doigts postérieurs garni d'une frange écail- leuse dentelée. Dos et queue surmontés parfois (chez les mâles) d'une crête élevée, soutenue dans son épais- seur par les apophyses épineuses ou supérieures des vertèbres. Sous le cou , un rudiment de fanon , suivi d'un pli transversal bien marqué. Des dents palatines*, pas de pores fémoraux, , Les Basilics n'ont pas la partie postérieure du crâne pro- longée et relevée en une sorte de casque comme les Cory- thophanes. La forme de leur tête est celle de îa plupart des ïguaniens , c'est-à-dire qu'elle représente une pyramide à quatre faces. Toutefois cette tête se fait remarquer par la production cutanée assez mince, et de figure triangulaire , qui s'élève verticalement au-dessus de la ligne moyenne et longitudinale de la nuque , production bizarre qui donne à l'animal l'air d'être coiffé d'un bonnet pointu. On distingue (i) De BstsrtXfirxoc , petit roi, Regulus. (2) De Kû/):/Ô4t{0Aoç, qui a un casque orné, ornatam habens ga^ leam. (3) De 0)J^îw, j'enfle , Tumeo ; et de Kop:/^n, le sommet de la tête^ vertçx, 12, j8o lézards iguaniens. d'ailleurs les Basilics des Corythophanes, en ce qu'ils portent, le long du bord externe de leurs doigts postérieurs , une frange dentelée composée d'écaillés, et en ce qu'il règne de- puis l'occiput jusqu'à l'extrémité de la queue, qui de plus est comprimée , une arête écailleuse, dentelée en scie. Chez les individus mâles de l'une des deux espèces que l'on connaît, cette arête se transforme sur une certaine étendue du dos et de la queue en une crête fort élevée ayant l'apparenceM'une nageoire ; attendu que la peau dont elle est formée est soutenue dans son épaisseur par les apo- physes supérieures des vertèbres. De même [que les genres précédens , les Basilics ont la tête couverte de petites plaques polygones et carénées. Celles de ces plaques qui se trouvent placées sur les régions sus-oculaires sont petites et toutes à peu près de même dia- mètre. Les [ouvertures des narines sont ovales, pratiquées dans une écaille placée sur le côté du museau , fort près de la plaque rostrale. L'écaillé mentonnière est simple , la mem- brane tympanale est assez grande , ovale , tendue à fleur du trou auriculaire. On compte cinq ou six dents coni- ques, enfoncées dans chaque os palatin. Les mâchoires pré- sentent en avant^ des petites dents simples , arrondies , pointues et un peu courbées ; tandis que celles qui se se trou- vent sur les côtés sont un peu plus fortes , comprimées et à couronne trilobée. Le dessus du tronc est garni d'écaillés rhomboïdales, carénées, disposées par bandes transversales, de même que les squames ventrales, qui sont lisses ou caré- nées. Les membres, particulièrement ceux de derrière, sont très alongés ; les doigts ne le sont pas moins et de plus as- sez srêles. Le quatrième et le troisième de chaque main ont la même longueur ; les quatre premiers des pattes pos- térieures sont étages. Il n'existe pas d'écaillés crypteuses sous les cuisses. Ceci est en particulier un des caractères propres à faire distinguer les Basilics des Iguanes , ainsi que des cinq genres d'Iguaniens Pleurodontes qui se rap- prochent le plus de ceux-ci. ou SAURIENS EUNOÏES. G. BASILIC. I. iSl Le genre Basilic fut établi par Laurenti d'abord et adopté par Daudiii , pour y placer deux espèces qui semblaient se convenir à tous égards , mais qui , en réalité, n'offraient de véritable ressemblance que dans la crête ou la nageoire qui surmonte la queue de chacune d'elles. L'une de ces deux espèces est le Saurien que Séba a appelé Basilic , lequel est demeuré le type du genre auquel il a donné son nom ; l'au- tre , que Daudin nommait Basilic porte-créte , est l'Istiure d'Amboine, qui , outre qu'il appartient à la sous-famille des Iguaniens Acrodontes, présente plusieurs caractères, tels que l'absence de dents palatines , l'existence de pores fé- moraux , etc. , qui servent à le faire distinguer de suite des vrais Basilics. Mais il faut réunir au genre Basilic le genre Corythœolus de Kaup et de Wiegmann , établi par le pre- mier de ces auteurs d'après une espèce qui ne diffère prin- cipalement du Basilic à capuchon qu'en ce que les indivi- dus mâles ne semblent pas, plus que les femelles, avoir une haute crête à rayons osseux , ni sur le dos, ni sur une partie de la queue. Or, on ne peut réellement pas ériger en ca- ractère générique une différence qui n'existe que chez l'un des deux sexes. Ce genre Corythœolus n'est pas différent de celui qui a été nommé OEdicoryphus par Wagler. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE BASILIC. Î lisses I. B. A CAPUCHON carénées 2. B. A bandes. 1. LE BASILIC A CAPUCHON. Basiliscus miiralus. Daudin. Caractères. Crêtes dorsale et caudale des individus mâles, sou- tenues par des apophyses osseuses. Écailles du ventre lisses ; point de bandes noires en travers du dos. Synonymie. Draco arhoreus volans americo?ius amphihius siçe Basiliscus. Séb. tom. i, pag. i56, tab. loo, fîg. i. l8a LÉZARDS IGUANIENS Lacerla Basiliscus. Linn. Syst. nat. ëdit. lo , pag. 20G • et édit. 12, pag. 366. Basiliscus americanus. Laur. Synops. rept. pag. 5o. Lacerta Basiliscus. Gmel. Syst. nat. Linn. pag. 1062. Le Lézard lion. Catesb. Hist. Carol. tom. 2, pag, 68 , tab. 68. Le Basilic. Daub. Dict. Rept. pag. 692. Le Basilic. Lacép. Hist. Rept. tom. i, pag. 284. Le Lion. Lacep. Quad. ovip. t. 2, pag, 333. Le Basilic. Bonnat. Encycl. me'th. PI. 5 , fig, i. Lacerta Basiliscus. Shaw, Gêner, zool. tom. 3, p. 206. Jguana Basiliscus. Latr. Hist. Rept. tom. pag. 2 08. Basiliscus mitratus. Daud.Hist. Rept. tom. 3 , pag. 3io, tab. 42. Basiliscus mitratus.Merr . Syst. amph. pae*. 46. Le Basilic à capuchon. Bory de Saint-Yincent , Résum. erpe't. p. 112. ^ Basiliscus ( Lacerta Basiliscus. Linn. ). Guér. Iconog. Règn. anim, Cuv. tab. 11, fig. 2. Mitred Basilisc. Gray, Synops. Rept. in Griffith's, anim. kingd. tom. 9, pag. 45. Basiliscus ( Lacerta Basiliscus. Linn. ). WagL Syst. amph. pag. 148. Basiliscus miïra^Mj". Wiegm. Herpetoi. Mexic. pars i, pag. i5. DESCRIPTION. Formes. Le Basilic à capuchon a une tête de forme pyramido- quadrangulaire assez alongée , un corps à peu près aussi haut que large , et une queue comprimée , dont Pëtendue est trois fois plus considérable que celle du tronc. Les membres, lorsqu'on les place le long des flancs s'étendent,^ceux de devant jusqu'à la ra- cine de la cuisse , et ceux de derrière jusqu'au bout du museau, chez les jeunes sujets, et seulement jusqu'à l'oeil , chez les individus adultes. Les mâchoires sont chacune armées d'une cinquantaine de dents , dont les seize ou dix-huit premières sont subconiques , pointues et légèrement arquées ; tandis que toutes les autres ont une forme comprimée et un sommet divisé en trois pointes. 11 existe sur chaque os palatin une rangée d'une dizaine de dents courtes , mais assez fortes et bien distinctes les unes des autres. La plaque rostrale et l'écaillé mentonnière sont l'une et l'autre pentagonales ; mais celle - ci n'a guère plus de largeur ou SAURIENS EUNOïES. G. BASILIC. I. ï83 que de hauteur , tandis que celle-là est une fois plus large que haute. Les plaques labiales sont quadrilatères, rectangulaires, et au nombre de sept paires sur chaque lèvre. L'ouverture de la narine est petite , circulaire , pratiquée en dedans du bord supérieur d'une squame à cinq ou six pans , qui est située près du bout du nez , positivement sur l'angle que forment le dessus et le côté du museau. En arrière des yeux, la région médio-longitudinale du crâne est surmontée d'une arête rectiligne ; deux autres arêtes éga- lement rectilignes s'étendent dans la direction des narines, depuis le milieu du bord orbitaire supérieur jusqu'au niveau de l'angle antérieur de l'œil. Le front fait légèrement le creux. Le dessus du museau est couvert, ainsi que l'espace inter-orbitaire, de plaques pentagones ou hexagones, faiblement relevées en tubercules taillés à facettes, dont le nombre est le même que celui des côtés qu'elles présentent. Les écailles qui garnissent le bord orbitaire supérieur ne diffèrent de celles-ci que parce que leur diamètre est un peu plus grand. Sur chaque région sus-oculaire , est un pavé d'écaillés hexa- gones et carénées , qui semblent être disposées par séries circu- laires, au nombre de dix à douze. Les tempes offrent des squames ayant également six côtés ; mais elles sont un peu imbriquées et leur surface est plane et lisse. Il s'élève verticalement , au-dessus de l'occiput, un morceau de peau fort mince, qui est soutenu dans son épaisseur basilaire par une lame cartilagineo-osseuse. Ce développement cutané repré- sente une sorte de crête , dont la racine s'étend , sur la ligne médio-longitudinale de la tête , depuis le niveau des yeux jusqu'à l'extrémité de la nuque; là elle fait un pli transversal arqué en arrière , dont les deux bords libres , l'antérieur et le posté- rieur, sont cintrés en avant ; en sorte que cette crête , qui a son sommet arrondi , se trouve réellement un peu penchée sur le pou'. On l'a comparée à une sorte de bonnet phrygien. Chez les très jeunes sujets, cette crête n'est représentée que par un simple pli longitudinal , qui se développe et s'élève de plus en plus avec l'âge ; mais celui que nous avons dit exister en travers de la nuque , s'y montre déjà développé à un degré proportion- nellement aussi grand que dans les individus adultes. Le dessous de chaque branche du maxillaire inférieur est garni , près du menton , d'une rangée de cinq ou six grandes plaques , au moins l84 LÉZARDS IGUANIENS aussi grandes que les labiales infe'rieures, avec lesquelles elles sont articulées. La surface des paupières est couverte de grains squa- meux excessivement fins ; leur bord offre un double rang d'é- cailles épaisses, ayant une forme à peu près carrée. L'oreille est grande , circulaire , située un peu en arrière et immédiate- ment au-dessus du niveau de l'angle de la bouche. La mem- brane tympanaîe , qui en ferme l'entrée , est fort mince. Lors- que la gorge n'est pas gonflée, la peau forme un petit fanon qui règne sous toute la longueur du cou , à l'extrémité duquel on aperçoit un pli transversal qui , de chaque côté , se prolonge jusqu'au-dessus de l'épaule. Quelques autres plis obliques et anguleux se font remarquer sur les parties latérales du cou , et il nous a semblé en apercevoir un rectiligne le long des flancs. Im- médiatement derrière la nuqae, naît une petite dentelure écail- leuse qui se prolonge jusqu'au-dessus des épaules , où commence une crête très élevée , soutenue dans son épaisseur par les apo- physes vertébrales. Cette crête , après avoir parcouru toute la lon- gueur du dos , s'interrompt un moment au-dessus des reins , pour se continuer jusque vers le milieu de la queue ; en sorte que sa por- tion dorsale est bien distincte delà portion caudale. L'une et l'autre ont leur bord libre , dentelé, et leur surface couverte d'écaillés minces , pentagones ou hexagones, disposées par séries verticales, parallèles aux apophyses vertébrales que la transparence de la peau permet d'apercevoir. La crête dorsale a une hauteur égale à la moitié de celle du corps. Elle décrit une ligne courbe , et se trouve beaucoup plus basse à son extrémité antérieure qu'à son extrémité postérieure, qui est tout-à-fait arrondie; en un mot , elle a tout-à-fait la forme de la nageoire du dos du Mérou à haute voile [Serranus aliivelis , Cuvier ). Les rayons osseux qui la sou- tiennent sont au nombre de dix-sept ou dix-huit ; ils sont un peu penchés en arrière. On en compte vingt-trois dans l'épaisseur de sa crête caudale qui , d'abord fort basse , s'élève peu à peu en s'arrondissant jusque vers la moitié de son étendue ; après quoi elle diminue de hauteur, de manière à n'être pas plus élevée à son extrémité postérieure qu'à son extrémité antérieure. De pe- tites écailles en losanges , arrangées les unes à côté des autres par séries parallèles, garnissent le dessus du cou, le dos et les flancs. On voit sous la gorge des squamelles subcirculaires et bom- bées ; le ventre est protégé par des scjuames carrées , subimbri- quées, dont la surface est unie. Ceci, en particulier, est un ou SAURIENS EUNOTES. G. BASILIC. I. l85 moyen de distinguer cette espèce de la suivante , ou du Basilic à bandes, qui a ses écailles ventrales rhomboïdales et carénées. La face supérieure des membres est revêtue de squames rhomboï- dales imbriquées , dont le milieu de la surface présente une ca- rène, et dessti"ies plus ou moins marquées. Le dessus des doigts antérieurs ne porte qu'une seule rangée d'écaillés hexagones, dilatées en travers et striées longitudinalement. Leurs côtés pré- sentent chacun une série de squames en losange et carénées : série qui est simple sur la première moitié du doigt, et double sur la seconde. La face inférieure de ces mêmes doigts est gar- nie d'une bande de scuteEes quadrilatères, à surface lisse; une très courte palmure réunit à leur base le quatrième et le cin- quième doigt des pieds. Ce^ui - ci offre une frange dentelée le long de ses deux bords , tandis que les quatre autres doigts n'en offrent que îe long de leur côté externe ; les articulations de tous les doigts postérieurs sont légèrement renflées. En dessus , l'écaillure des doigts postérieurs est la même que celle des doigts antérieurs ; mais en dessous elle se compose d'un double rang de scutelles, interrompu sous les articulations par trois séries de petites écailles convexes. La paume et la plante des pieds sont re- vêtues d'un pavé de squames circulaires et bombées ; les ongles sont médiocrement forts , courbés et aigus. La queue , qui est très comprimée , si ce n'est à sa pointe, où elle semble être un peu arrondie , offre en arrière de sa grande crête , absolument comme chez l'Istiure d'Amboine, deux arêtes vives, séparées l'une de l'autre par un sillon peu profond. Bans le premier huitième de sa longueur , elle est garnie d'écaillés carrées , carénées, et dis- posées par verticilles ; plus loin ces écailles deviennent hexagones, sans cesser d'être carénées et verticillées ; mais plus en arrière , elles s'imbriquent davantage et perdent complètement leur dis- position ciiculaire. Celles de ces écailles qui occupent la face in- férieure de la queue ont une carène beaucoup plus forte que les autres. Nous avons tout lieu de supposer que, de même que che:: les Istiures , ni la crête dorsale , ni la crête caudale des femelles , n'offre le développement considérable que présentent celles des mâles ; car deux de nos individus absolument de même taille , et dont le mode de préparEftion nous a malheureusement empêché de vérifier le sexe , nous montrent , l'un une crête fort basse sur toute l'étendue du corps ; tandis que chez l'autre la portion dor- l86 LÉZARDS IGUANIENS sale et la portion caudale ante'rieure sont fort élevées et soutenues par les apophyses vertébrales. Celui de ces deux individus, que nous croyons être une femelle , a servi de modèle pour la figure qui représente cette espèce dans l'Iconographie du règne animal de Guvier , publiée par M. Guérin. Coloration. Notre collection renferme un sujet , qu'à sa grande taille on doit croire adulte. Il a les parties supérieures d'un brun fauve , et les régions inférieures blanchâtres. Sa gorge est longi- tudinalement parcourue par des bandes d'un brun plombé , cou- leur qui règne sur les côtés du cou. 11 y a , le long de la partie supérieure de ceux-ci , une raie blanchâtre , liserée de noir, qui part du coin postérieur de l'œil , et va se perdre sur les côtés du dos. Cette raie est beaucoup mieux marquée chez l'individu femelle dont nous avons parlé plus haut : individu qui , à la teinte fauve du précédent sur les parties supérieures du corps , joint des indices de raies blanchâtres en travers des membres et de la queue. Il offre de plus une bande blanche , bordée de noir qui prend naissance sur la paupière inférieure , passe sous l'œil et se termine au devant de l'épaule. Nous possédons aussi deux très jeunes sujets, dont la teinte brun fauve du dessus du corps est plus foncée que celle de nos individus plus âgés. Tous les deux ont une raie blanche, liserée de noir, imprimée en long sur le milieu du crâne ; et les deux raies blanches qui , chez notre individu femelle, finissent , l'une à l'é- paule , l'autre sur le côté du dos , se trouvent continuées tout le long de celui-ci par deux bandes qui vont aboutir, la supérieure à la base de la queue, l'inférieure à la racine de la cuisse. Les parties inférieures de ces jeunes Basilics à capuchon présen- tent une couleur blanchâtre , nuancée de brun noirâtre sous les cuisses, sur la poitrine et la gorge. Dimensions. Longueur totale, 66" 8'". Tête. Long. 5" 3'". Cou- Long. 3 ". Corps. \jOms,, 12" 5'". Memh. antér.Long. 8" S"\Memb. poster. Long. 19 ". Queue. Long. 46 ". La longueur totale de nos jemies sujets n'est que de vingt cen- timètres. Patrie. Cette espèce nous a été envoyée de la Guyane par MM. Leschenault et Doumerc ; nous en avons un échantillon qui a été recueilli à la Martinique par M. Plée , et deux autres qui l'ont été à la Véra-Gruz par madame Salé. Notre exemplaire adulte ou SAURIENS EUNOTES. G. BASILIC. 2. iSj provient du cabinet de Séba ; c'est celui qui a servi de modèle à la figure que cet auteur a fait graver dans son ouvrage , sous le nom de Draco arhoreus volans Americanus. Observations. Nous pensons que la figure du Le'zard lion deCa- tesby représente le jeune âge du Basilic à capuchon. 2. LE BASILIC A BANDES. Basiliscus vitlatiis. Weigmann. Caractères. Une simple crête dentelée en scie sur le dos et la queue. Écailles ventrales carénées ; des bandes noires en travers du dos. Synonymie. Basiliscus çittaîus. Wiegm. Isis , 1828 , pag. SjS. Corythœolus vittatus. Kaup, Isis, 1829, pag. 1147- Basiliscus fiitaius.V^agl . Syst. àmph. pag. 148. OEdicorypJius viltatus. Wagl. Loc. cit. pag. 148. Basiliscus vittaius.Graj, Synops. rept. inCriffith'sanim. kingd. tom. 9, pag. 45. Corythœolus viitatus. 'Wiegm.. Herpetol, Mexic. part, i , pag. i5 et 40 , lab. 5. DESCRIPTION. Formes. L'ensemble des formes de cette espèce est absolument le même que celui du Basilic à capuchon ; on remarque seule- ment que le lobe de peau qui s'élève verticalement au-dessus de l'occiput , est plus penché en arrièi-e. Il paraît aussi que la crête dorsale et une portion de la caudale des individus mâles, ne prennent pas le développement qu'elles présentent dans l'espèce précédente. Le cou , le dos et la première moitié de la queue restent surmontés d'une simple carène dentelée en scie. C'est au moins ce qu'assure M. Wiegmann ; car nous ne nous sommes pas encore trouvé dans le cas de vérifier cette observation , n'ayant eu jusqu'ici , pour sujets d'études , que de jeunes individus et un seul de moyenne taille que la personne , à laquelle il appartient , ne nous a pas permis d'ouvrir, afin d'en constater le sexe. Au reste , la crête ressemble à celle des échantillons que M. Wieg- mann a examinés. Le Basilic à bandes ne nous a pas non plus of- fert, dans son écaillure, comparée avec celle du Basilic à capuchon, d'autres différences que celles que présentent les petites squames ventrales qui , au lieu d'être carrées et lisses , sont l'homboïdales et carénées. ï88 LÉZARDS IGUANIENS Coloration. Les individus que nous avons eus à notre disposi- tion e'taient en dessus d'un brun fauve , et en dessous d'une teinte blanchâtre , marbres de brun fonce' sous la tête, sur la poitrine et sous les membres Us portaient en travers du dos une suite de six ou sept bandes noires qui , chez quelques-uns , descendaient jusqu'au ventre. Us avaient deux bandes longitudinale:^ , blan- ches , lisere'es de noir qui partaient, l'une du dessus de l'œil pour venir aboutir à la racine de la cuisse , l'auire de la narine pour aller se terminer à l'aine, après avoir toutefois fourni une branche qui s'étendait le long de la mâchoire , depuis le dessous de l'œil jusqu'au menton. La collection renferme un individu de vingt-huit centimètres de longueur, dont le dessus du corps est brun, dont les bandes transversales du dos sont d'un noir profond , dont les bandes lon- gitudinales sont d'un blanc pur, et leur bordure du noir le plus prononce'. La face externe de ses pattes est coupée de bandes transversales d'un gris blanchâtre; le dessous de son cou , sa poi- trine et ses membres sont marbre's de noir. M. Wiegmann dit que les individus mâles qu'il possède , con- serves dans la liqueur, ont le fond de leur couleur d'un bleu cendre ; tandis que chez les femelles il tire sur le jaune cendré. Ce savant parle d'une raie blanche qui coupe longitudinalement le dessus de la tête en deux portions égales. Cette raie, nous sommes certains qu'elle existe chez nos jeunes sujets du Basilic à capuchon ; mais nous ne l'avons remarqué dans aucun des exem- . plaires du Basilic à bandes, qui nous ont passé sous les yeux. DiMEîs'sioTvs. Les dim.ensions suivantes sont celles des principales parties d'un jeune individu qui nous a été donné en échange par le musée britannique , sous le nom. dOphrj-oessa bilineata Lon- gueur totale. :8" i'". 7e7e. Long. 2" 2'". Cb;/.Long. i. Corp j. Long. 4" 3". Memh. aniér. Long. 3 " 5". Memb. post. Long. 8 ". Queue. Long. 20" G'". Patrie. Le Basilic à bandes est originaire du Mexique. Observations. Il a d'abord été décrit dans l'Isis par M. Wieg- mann , comme une seconde espèce du genre Basilic et considéré ensuite par Kaup, comme devant former un genre particulier qu'il a proposé de nommer Corj-thœolus , que Wagler a inscrit en dou- ble emploi dans son Système de classification des Amphibies, sous les noms d'OEdicorj'phus et de Basiliscus. ou SAURIENS EUNOTES. G. ALOPONOTE. 1 8q VHP GENRE. ALOPONOTE. ALOPONO^ TUS (1). Nobis. Caractères. Peau des parties supérieures du tronc dépourvue d'écaillés. Un petit fanon sans dentelures. Queue comprimée , garnie de grandes écailles carénées, verticillées. Deux rangées de pores fémoraux. Des dents palatines. Dents maxillaires à sommet trilobé. Une crête dorsale et caudale fort basse. Plaques cépha- liques petites , égales, plates, polygones. Le Saurieii , d'après lequel nous établissons ce genre , est le seul que nous connaissions qui ait la presque totalité des parties supérieures du corps dépourvues d'écaillés : on n'en voit effectivement aucune , ni sur le dos ni sur le dessus et les cQtés du cou. La peau de ces régions ressemble à celle de quelques squales ou de certaines espèces d'Alutères, pois- sons voisins des Balistes. Examinée à la loupe, sa surface paraît couverte de très petits grains extrêmement serrés les uns contre les autres. Les plaques céphaliques sont fort petites, égales et poly- gones. Les narines, grandes et ovales, s'ouvren-t près du museau dans une plaque d'un petit diamètre. Il pend sous la gorge des Aloponotes un fanon mince comme celui des Iguanes , mais qui est sans la moindre den- telure , et très peu développé en hauteur. Les Aloponotes ont , comme les Ambîyrhinques , les formes un peu ramas- sées. Leurs doigts sont proportionnellement moins longs que ceux des Iguanes , des Gyclures et des autres genres voi- sins. Chacune de leurs cuisses est percée de deux rangées de (0 A^(i^îf , ptiyé d'écajUes, nnè Sijuamis; N«tcv , dos, dorsum. «9^ LÉZARDS IGUANIENS pores, ce qui a lieu aussi chez les Métopoce'ros ; mais ce que n offrent pas les Iguanes, les Amblyrhinques , les Cyclures ni les Brachyloplies. Le palais des Aloponotes est armé de deux petites rangées de dents coniques, et celles des côtés des mâchoires ne por- tent point de dentelures sur leurs bords, comme on l'observe dans les Iguanes : elles sont seulement trilobées à leur som- met, ainsi que cela arrive chez la plupart des ïguaniens Pleurodontes. Les Aloponotes ont la queue comprimée et revêtue d écailles verticillées , non inégales en grandeur, comme celles des Cyclures. Une crête fort basse règne le long du dos et sur le dessus de la queue. L'Aloponote de Ricord est encore la seule espèce qu'on puisse rapporter à ce genre. En voici la description détaillée. ■ 1. L'ALOPONOTE DE RICORD. Jloponofus Ricordii. Nobis. {Ployez planche 07.) Caractères. Dessus du corps offrant, sur un fond noirâtre, un grand nombre de taches carrées de couleur fauve. Synonymie ? DESCRIPTION. Formes. La tête a la forme d'une pyramide ayant quatre côtés à peu près de même largeur ; ses faces supérieure et latérales sont couvertes de petites plaques polygones presque arrondies, égales et à surface unie. La squame occipitale est petite et de figure ovale ; i écaille rosti^ale est, au contraire, assez grande et plus dilatée dans le sens de sa largeur que dans celui de sa hauteur. Elle ressemble à un triangle. Les narines sont de grandes ouvertures ovales , pratiquées chacune d'une manière oblique au milieu d'une grande plaque située sur le côté et fort près de l'extrémité du museau. Bien que réellement hexagone, la plaque men- tonnière affecte une forme triangulaire ; il y a vingt-six ou vingt- huit pièces écailleuses autour de chaque lèvre ; celles qui con- stituent les trois ou quatre premières paires sont carrées et toutes les autres, quadrilatères oblongues. Le long de l'une, comme de l'autre branche du maxillaire inférieur , il existe deux ran- gées dé plaques rhomboïdules , dont les plus rapprochées de l'an? ou SAURIENS EUNOTËS. G. ÀfebPONOTE. I. î t) f gle de la bouche sont caréne'es. La membrane du tympan, de forme ovalaire et d'un grand diamètre , se trouve tendue à fleUr du trou de l'oreille. On compte une soixantaine de dents à la mâchoire supérieure, ainsi qu'à l'inférieure. Il y en a onze ou douze petites et coniques enfoncées les unes à la suite des autres dans chaque os palatin. La peau de la gorge, lorsqu'elle est dilatée , forme un énorme goîfcre , sous lequel pend un fort petit fanon non dentelé, qui s'étend du niveau du milieu de la mâ- choire inférieure jusqu'à la moitié du cou. Les membres sont forts et terminés par des doigts robustes, à proportion plus courts que ceux des Iguanes. Le plus long des doigts des pieds ou le quatrième ne fait pas tout - à - fait le quart de ]a longueur totale de la' patte. Les ongles sont gros, solides et peu cro- chus. La queue , presque arrondie à sa naissance , est légè- rement comprimée dans le reste de son étendue. Il règne sur le dessus du corps, une crête dentelée en scie qui commence der- rière la nuque et s'interrompt un moment au-dessus des épaules pour se continuer ensuite tout le long du dos jusque sur les reins, où elle s'arrête de nouveau, après quoi elle reprend sans iiiterruption jusqu'à l'extrémité de la queue , en s' abaissant tou- jours de plus en plus. C'est sur le milieu du^dos que cette crête a le plus de hauteur ; sa portion cervicale est fort basse , et com- posée d'écaillés moins comprimées que celles du reste de son. étendue. Les parties latérales du cou , ainsi que le dessus et les côtés du tronc , sont complètement dépourvus d'écaiîles. La peau de ces régions ressemble à celle de certains Squales. La gorge et le dessous du cou offrent des petites écailles ovales enchâssées dans la peau, et entourées de granulations, absolument comme chez les Varans. De grandes squames rhomboïdales carénées , et éga- lement enchâssées dans la peau , revêtent la face supérieure des membres , qui en dessous présentent des écailles en losanges , lisses, et légèrement imbriquées. La poitrine et le ventre ont pour écaillure de petites pièces à peu près carrées, à surface unie. Une rangée de scutelles hexagonales, très élargies, ayant leur surface lisse et leur bord antérieur arrondi , recouvre le dessus des doigts ; deux autres rangées d'écaillés de même forme , mais plus petites et moins élargies , sont appliquées le long de chacun de leurs côtés ; en dessous ils offrent une série imbriquée de grandes squames tricarénées , très dilatées transversalement. I^a paume dçs mains et la plante des pieds paraissent hérissées 1^2 LEZARDS IGDANIENS d'épines ; attendu que les pièces squameuses qui les garnissent sont relevées d'une carène , qui se prolonge en pointe aiguë en arrière. Les écailles qui revêtent le premier tiers de la face infé- rieure de la queue sont semblables à celles du ventre; mais ses parties latérales , dans la même étendue , en offrent qui sont en- châssées dans la peau, et dont la figure est quadranguîaire et la surface surmontée d'une carène. Le reste du prolongement caudal se trouve protégé par des squames quadrilatères oblongues, très faiblement carénées. Nous ferons remarquer que toutes les écailles caudales indistinctement sont disposées en verticilles , et que, de distance en distance, il y en a dont le bord postérieur est armé d'une épine, comme cela se voit chez les Gyclures. Le des- sous de chaque cuisse présente deux rangées longitudinales de po- res, au nombre de dix-huit pour l'une, et de treize ou quatorze pour l'autre. Chacun de ces pores se trouve placé au milieu d'une rosace composée de plusieurs petites écailles. CoLORA-Tioîv. Lé seul individu appartenant à cette espèce, que renferme notre collection erpétoîogique, a le dessusdu corps pres- que couvert de petites taches quadrilatères fauves, entre lesquelles cependant on distingue très bien la teinte noirâtre qui forme le fond de couleur des parties supérieures de fanimaî. Les flancs et le dessous du tronc offrent une teinte d'un brun clair, uniforme sous celui-ci , vermiculé de noir sur ceux-là. DiMENSioKS. Longueur totale , i lo" 5'". Tête. Long. lo". Cou. Long. 6" 5' ". Corps. Long. 36 ". Memb. antêr. Long. 19". Memb. poster. Long. 27". Queue. Long. 58",. Patrie. L'échantillon qui a servi à notre description et à la fieure que nous en donnons , a été envoyé de Saint-Domingue au MuEéum d'histoire naturelle par M. Alexandre Ricord. ou SAURIENS ËUNOTES. G- AMBLYRHINQUE. IqS ÎXe. GENRE AMBLYRHINQUE. AMBTA'RHIN- eus (1) , BelL {Ambljrhincus , Gray, Wiegmann, laoïi Wagler). |Caragtèbes. Corps couvert d'éijaiUes relevées en tubercules. Gorge dilatable, mais sans fanon. Queue comprimée vers son extrémité et garnie de grandes écailles verticillées. Une rangée de pores sous chaque cuisse. Des dents palatines ? Dents maxillaires latérales, à sommet trilobé. Une crête paléacée assez haute sur le dos et sur la queue. Tête couverte de tubercules iné- gaux à base] polygone. Doigts gros et courts. Les Amblyrhinques , ayant leurs parties supérieures cou- vertes d'écaillés, ne peuvent être rangés dans le genre précédent. D'un autre côté , comme ces mêmes écailles sont élevées et souvent même assez aiguës pour rendre la pe*u sem- blable à une carde ; que leurs doigts sont extrêmement courts et presque égaux, ils se trouvent déjà , jusqu'à un certain point, isolés des quatre genres qui vont suivre. Si en efîet on les compare, ils offrent chacun un caractère différentiel qu'on pourrait opposer. Ainsi l'absence de fanon les dis- tingue des Iguanes, comme la disposition verticillée des écail- les caudales des Brachylophes , leur seul rang de pores fémoraux des Métopocéros, et leur queue non épineuse des Cyclures. Au nombre des signes caractéristiques des Amblyrliin- ques, on peut encore ajouter celui d'avoir la surface du crâne couverte de tubercules pour la plupart assez gros. (i) De h(j.Q},v(;, large, obtus, latus ^ obtusus ; et de P:^>A;cç, mu- seau ) groin, nasus. REPTILES, IV. l3 ig4 LÉZARDS IGUANIEIÎS Ces Iguaniens ont la tête fort courte , le museau obtus , arrondi , les narines latérales , la membrane tympanale tendue à fleur du trou auriculaire et les dents maxillaires tricuspides , au moins les latérales. Le mauvais état des individus appartenant à ce genre , qu'on possède dans les collections, n'a pas permis de constater d'une manière posi- tive s'il existe des dents dans l'intérieur de la bouche. Les doigts des AmblyrhiÀques sont à proportion plus forts et plus courts que ceux des genres voisins. Les ongles sont d'une force remarquable. La crête, qui orne la partie supérieure du corps , a chez deux espèces beaucoup de ressemblance avec celle des Iguanes , mais la queue n'a pas la même lon- gueur que chez ces derniers. Cette partie du corps des Am- blyrhinques est forte et arrondie dans sa plus grande éten- due 5 ce n'est que vers son extrémité qu'elle se trouve aplatie de droite à gauche. Le genre que Wagler nomme Ambfyrhincus, n'a de com- mun que le nom avec celui dont nous venons d'exposer les caractères ; car le savant erpétologiste allemand , croyant à tort reconnaître ddins VAmblyrhincus crislatus de M. Bell l'espèce d'Iguanien appelée à cou nu par Cuvier, c'est d'après elle qu'il a établi les caractères de son genre Amblyrhinque. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE AMBLYRHINQUE. plus hautes quecelles \ , du dessus des (' et des reins , du dessus des épaules > I. A. A crête. comprimées Surlecou,unecrêtel jaussi élevées que cel-"j composée d'écaillés j /les du dessus des | 2. A. Nom. épaules et des reins. ' coniques, espacées entre elles . . 3. A. deDemarle, ou SAURIENS EUNOTES. G. AMBLYRHïNQUE. I. 196 1. L'AMBLYRHINQUE A CRÈTE. JmblyrUncus cristatus. Bell. Caractères. Crête plus basse au-dessus des épaules et des reins que dans aucune autre partie de son étendue. Synonymie. JmhJj-rhincus cristatus . Thom. Bell. Zool. Journ. 1825, pag. 204, tab. 12, Supplém*. Jmbljyrhincus cristatus. Gray. Synops. Rept. in Grifïîth's anim. Kingd. tom. 9, pag. 87. Jmbljrrhincus cristatus. Wiegm. HerpetoL Mexican. pars i , pag. 16. DESCRIPTION. Formes. La tête est courte, le museau large et tout-à-fait ar- rondi, à tel point que la ligne qu'il décrit horizontalement d'un angle de la bouche à l'autre formerait presque un demi-cercle. Ses trois dimensions , verticale , transversale et longitudinale , sont à peu près les mêmes. Les sourcils font une légère saillie en de- hors. Le trou de l'oreille, à fleur duquel se trouve tendue la membrane du tympan , est assez petit. La surface entière de la tête est hérissée de tubercules coniques , aigus , dont les plus éle vés sont situés en avant du verfex. Néanmoins la plaque occipitale est plate , et l'emplacement qu'elle occupe est entoure d'un cercle d'écaillés tuberculeuses. Les dents sont nombreuses et distincte- ment trilobées. Il règne, depuis l'occiput jusqu'à la pointe de la queue, une crête assez semblable à celle des Iguanes. Elle s'abaisse brusquement au-dessus des épaules pour reprendre immédiate- ment après la même hauteur qu'elle présente sur le cou ; mais, arrivée à l'extrémité postérieure du tronc , elle diminue encore une fois de hauteur , après quoi elle va toujours en augmentant légèrement jusqu'au milieu de la queue, qu'elle continue de sur- monter jusqu'au bout, en perdant graduellement de son étendue verticale. Celles des écailles de cette crête, qui occupent la région cervicale et la dorsale, sont presque droites et un peu comprimées ; tandis que celles qu'on peut appeler caudales offrent une cer- taine épaisseur et sont penchées en arrière. Les écailles qui gar- nissent les flancs sont plus petites que celles du dos ; mais les unes et les autres ont une forme conique et un sommet assez aigu pour rendre la surface du tronc fort rude au toucher. Les membres i3. igS LÉZARDS IGUANIENS sont proportionnellement plus forts et plus courts que ceux des Iguanes. Les doigts aussi sont bien loin d'offrir la gracilité de ceux de ces derniers. Ils ne sont pas positivement d'égale longueur entre eux , mais ils forment l'éventail. Les ongles sont robustes et crochus. On compte vingt -quatre pores fémoraux de chaque côté. La presque totalité de la queue présente une forme conique ; mais vers son extrémité elle est légèrement aplatie de gauche à droite, et entourée dans toute sa longueur d'anneaux formés par de grandes écailles quadrilatères carénées. Coloration. L'individu d'après lequel cette descriptim est faite »e troi^e être dans un si mauvais état de conservation , qu'il est difficile de reconnaître quelles étaient les couleurs qu'il présen- tait dans son état de vie. Les parties supérieures en sont noirâtres, nuancées de teintes plus claires sur les régions latérales du tronc. Dimensions. Longueur totale , 84" 3". Tête. Long. 4' 8'". Corps, Long. 32" 6'". Memb. antér. Long. 14". Memb. poster. Long. 20" 3'". Queue. Long. 46" 8'". Patrie. Cet exemplaire de l'Amblyrhinque à crête, que nous avons vu dans la collection de M. Thomas Bell , lui a été envoyé du Mexique par M. BuUock jeune. C'est le seul que nous ayons encore été dans le cas d'observer. Observations. Wagler a fort mal à propos considéré cette espèce comme n'étant pas différente de l'Iguane à cou nu de Cuvier (Iguana delicatissima , Laur.) dont il a formé un genre particu- lier qu'il désigne sous le nom d'Amblyrhinque. Il n'y a donc que la dénomination, comme il est aisé de s'en apercevoir , qui lui soit commune avec le genre établi par M, Bell. 2. L'AMBLYRHINQUE NOIR. Jmblyrhincus ater. Gray. Caractères. Crête aussi élevée au-dessus des épaules et des reins que dans les autres parties de ses régions cervicale et dorsale. Synonymie. Jmhlyrhincus ater. Gray. Synops. Rept. in Grif- fith'g. anim. Kingd. tora. 9, pag. 87. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce ne nous paraît différer de la précédente qu'en ce que sa crête seraitd'égalehauteur depuis la nuque jusqu'à la racine de la queue, sur laquelle elle s'étend en s abaissant gra- ou SAURIENS EUN'OTES. G. AMBLYRHINQUE. 2-3. IQJ duellement jusqu'à son extrémité. Les tubercules qu'on remar- que sur la surface du crâne sont au nombre de treize ou quatorze, et plus solides que chez l'Amblyrhinque à crête ; attendu qu'ils sont le résultat des élévations que présentent les os du crâne eux- mêmes. On voit des lambeaux de peau libres sur l'occiput. Coloration. Un gris brun , nuancé de noir foncé, est répandu sur les parties supérieures de l'animal , dont les régions infé- rieures offrent une teinte plus claire. BîMB^sioNs. Longueur totale , i' 8". Queue. Long. 92". Patrie. L'Amblyrhinque noir est originaire des îles Galapagos. Obserçaiions. C'est encore une espèce qui n'est connue des naturalistes que par un seul sujet qui fait partie des richesses er- pétologiques que renferme le musée britannique. 3. L'AMBLYRHINQUE DE DEMARLE. Jmhlyrhincus Demarlii, Nobis. Caractères. Crête cervicale beaucoup plus élevée que la dor- sale. La première composée de tubercules coniques , alongés , éloignés les uns des autres ; la seconde formée d'écaillés en dents de scie , auxquelles se mêlent de distance en distance des tuber- cules coniques. , Synonymie ? DESCRIPTION. Formes. Parmi les tubercules trièdres et tédraèdres qui garnis- sent le dessus de la tête , ceux qui occupent la région occipitale sont les plus gros et les plus pointus. Les narines sont grandes , ovalaires et pratiquées de chaque côté du bout du museau dans une plaque qui n'est séparée de la squame rostrale que par quel- ques petites écailles subrhomboïdales non tuberculeuses. Les scutelles mentonnières sont médiocres et pentagones. La plaque rostrale, qui est très-dilatée en travers, présente aussi cinq côtés; sur les parties latérales des branches sous-maxillaires existent des écailles subrhomboïdales , oblongues et renflées. Les tempes sont protégées par des tubercules ayant six côtés. La squame oc- cipitale est si petite qu'elle se trouve perdue au milieu des tuber- cules qui revêlent la région qui lui donne son nom. La membrane tympanaîe est assez grande et tendue à fleur du IQ^ LÉZARDS IGUANIENS t»ou externe de l'oreille. On remarque une série de petits tuber- cules sur la longueur de la nuque ; mais , à partir de celle-ci jus- qu'entre les deux épaules , on en compte mie dizaine de fort gros, dont la forme est conique ; l'intervalle qu'ils laissent entre eux est assez grand. Le dos et la queue sont l'un et l'autre surmon- tés d'une carène plutôt que d'une crête dentelée en scie ; car elle est fort basse, mais elle offre cela de remarquable, que de distance en distance il existe un tubercule conique d'une plus grande hauteur que les écailles en dents de scie qui composent cette carène. L'écaillure du dessus et des côtés du tronc ne diffère de celle des Iguanes qu'en ce que les pièces qui la composent sont plus épaisses. La face inférieure de chaque cuisse offre une ligne de dix-huit pores , percés chacun au milieu d'une petite rosace d'é- cailles. Les doigts sont courts , robustes et garnis de scutelles semblables à celles de l'Aloponote de Ricord. Le bord interne du second et du troisième présente une dentelure. . Il n'y a pas la moindre trace de fanon sous la face inférieure du cou. Les squames qui revêtent les parties supérieure et laté- rales de celui-ci ressemblent à de petits tubercules pointus ayant plusieurs côtés. Le dessus des bras est recouvert d'écaillés rhom- boïdales , à surface lisse. Autour de la queue se montrent des anneaux de scutelles rhomboïdales distinctement carénées. Coloration. Une teinte roussâtre est la seule que nous ayons aperçue sur la surface entière de l'individu que nous avons été à même d'observer. Dimensions. Sa longueur totale est d'environ 70 centimètres. Patrie. Nous ignorons quelle est la patrie de cette espèce d'Am- blyrhinque ; mais il est à supposer que , de même que les deux précédentes , elle habite le nouveau monde. Obserçations . L'exemplaire d'après lequel nous avons rédigé cette courte description se trouve déposé dans le musée de Bou- logne-sur-Mer. Il nous a été obligeamment communiqué par un des directeurs de ce même musée , M. Demarle , pharmacien dis- tingué , auquel nous nous sommes plu à dédier cette nouvelle espèce d'Amblyrhinque. ou SAURIENS EUNOTES. G. IGUANE. I99 X« GENRE. IGUANE. lGUANA{i). Laurenti. {Ifypsil6phus ^ udmblyrhincus y Wagler.) Caractères. Un très grand fanon mince sous le cou. Plaques céphaliques polygones , inégales en diamètre , plates ou carénées. Un double rang de petites dents palatines. Dents maxillaires à Lords finement dente- lés. Une crête sur le dos et la queue. Doigts longs, inégaux. Un seul rang de pores fémoraux. Queue très longue , grêle , comprimée , revêtue de petites écailles égales, imbriquées , carénées. Les espèces composant ce groupe générique sont princi- palement remarquables par le prolongement cutané qui con- stitue, sur toute l'étendue du dessous de la tête et du cou , un très haut fanon fort mince, dont ie bord libre décrit une ligne courbe , et présente des dentelures à sa partie la plus voisine du menton. La peau fait quelques plis irréguliers sur les côtés de ce fanon , derrière lequel il existe un autre pli transversal qui se prolonge obliquement sur chaque épaule. Du reste, ces parties du corps ne sont pas les seules sur lesquelles on observe des plissemens de la peau : il y en a aussi sur les régions latérales du cou et du tronc, où elles semblent former des dessins dichotomiques. La tête des Iguanes est médiocrement longue. Elle a la forme d'une py- ramide à quatre faces. Le cou est légèrement comprimé. Le dessus du corps est convexe , arrondi , le dessous aplati. (i) Ce nom se rencontre dans les plus anciens auteurs , comme employé par les Portugais du Brésil , ainsi que nous l'indiquerons en traitant de ces espèces. Les habitans de Saint-Domingue , d'après Herjaandez, le nommaient Igoana ^ Hyuana ^ Higoana , Leguana. 20b LÉZARDS IGUANIENS Les membres sont longs, et les doigts inégaux, quelque- fois denticulés sur leurs bords. Les cinq doigts des pattes postérieures sont étages; le troisième et le quatrième de la main , égaux en longueur. La queue , qui est très longue et très gré'e , s'aplatit légèrement de droite à gauche dès son origine. Le dessus et les côtés de la tête sont protégés par des plaques polygones de grandeur variable , parmi lesquelles on en remarque de bombées , de plates , de ca- rénées , et même de fortement tuberculeuses. Pourtant les régions sus-oculaires n'offrent que de petites écailles anguleuses, subarrondies , et à surface légèrement con- vexe. Il est à remarquer que la partie du crâne, située entre les orbites, est protégée par deux séries longitudinales de grandes plaques anguleuses , tandis que chez les Méto- pocéros et les Gyclures cette même partie du crâne offre un pavé de petites écailles polygones. Au bord inférieur du cercle orbitaire adhère une rangée de fortes écailles angu- leuses, oblongues , souvent carénées. Les lèvres sont garnies de grandes lames écailleuses ordi- nairement quadrangulaires. Le long, ou mieux sur chaque branche du maxillaii-e inférieur > il existe aussi une série de grandes plaques, la dernière desquelles est énorme dans quelques cas, présentant un diamètre quadruple de celui des autres. Les écailles qui revêtent le dessus du cou et du corps ne sont que très faiblement imbriquées. Elles sont petites , carrées ou en losanges , surmontées d'une carène qui ne les coupe pas dans leur milieu , mais qui s'étend de leur angle inféro-postérieur à leur angle supéro-postérieur. Il arrive aux individus empaillés , dont la peau a été très distendue , d'of- frir autour de ces écailles du dessus du corps un cercle de petits grains , qui rappelle jusqu'à un certain point le mode d'écaillure des Varaniens. Le dessous du cou est garni d'un pavé d'écaillés lisses à plusieurs pans. On en voit de rhom- boïdales et imbriquées sur le fanon. Sur les autres parties du corps, existent des écailles rhomboïdales entuilées ; et celles qui, parmi elles, ne sont point carénées, se trou- ou SAURIENS EUNOTES. G. IGUANE. 201 vent sous les cuisses , la paume et la plante des pieds, et sur le dessus des doigts. La région inférieure de ceux-ci est pro- tégée par une bande de scutelles élargies , imbriquées et sur- montées de trois carènes , dont la médiane est faible et les latérales au contraire très saillantes. Le dessus de chaque doigt est couvert par une seule rangée d écailles ; mais cha- cun des côtés en offre deux pour ceux de devant, tandis qu'aux doigts postérieurs le côté externe en présente trois , ce qui fait six séries d'écaillés à chaque doigt antérieur et sept à chaque doigt de derrière. Bien qu'entuilées , les écailles de» la queue forment des verticilles ou des anneaux complets , qui ne se laissent plus bien distinguer lorsqu'ils arrivent vers l'extrémité. Tous les Iguanes ont des pores fémoraux, dont le nombre vai'ie suivant les sexes, à ce que nous supposons; il se- rait alors moindre chez les femelles que chez les mâles. Ces pores , qui sont placés sur une seule et même rangée , se trouvent entourés de petites écailles disposées comme les pétales ou les languettes d'une fleur à fleurons radiés le sont autour de leur disque. Les Iguanes ont les parties supérieures du corps surmon- tées d'une crête paléacée , assez haute , qui règne depuis la nuque jusqu'à l'extrémité de la queue. Cette crête se com- pose d'écaillés fortement comprimées, pointues, quelquefois recourbées en arrière et dont la hauteur diminue graduel- lement en se rapprochant du bout de la queue. Les narines sont situées sur les côtés du museau , tout près de son ex- trémité ,' leur ouverture est large , et pratiquée au milieu d'une grande écaille, qui forme autour de chacune d'elles un cercle bombé, ce qui les fait paraître tubuleuses. La mem- brane tympanale , tendue à fleur du trou de l'oreille , est très grande et circulaire. Les dents des Iguanes varient en nombre suivant l'âge des individus ; nous nous sommes assurés qu'il en existe moins chez les jeunes sujets que chez les individus adultes. Les douze ou quatorze premières dents maxillaires , en haut de a02 LEZARDS IGUANIENS même qu'en bas, sont presque arrondies , pointues et un peu arquées ; toutes les autres sont étroites , comprimées , à som- me t anguleux et très finement dentelé sur leurs bords. On remarque un double rang de petites dents en velours, de chaque côté de la voûte du palais. Les Iguanes sont herbivores. Jamais nous n'avons trouvé que des feuilles et des fleurs dans l'estomac des individus que nous avons ouverts . Le genre Iguane , c'est-à-dire tel qu'il fut proposé dans l'origine par Laurénti , réunissait des Sauriens qui n'avaient pas entre eux les moindres rap- ports génériques ; puisqu'on y voit rangés, comme de vrais Iguanes , VAgama colonorurn , le Stellio i^ulgaris , le Lo- phyrus scutatus , tOphryoessa superciliosa , le Calotes ophioinachus , etc. Néanmoins on continua encore long- temps de considérer comme des Iguanes ces espèces et quelques autres non moins dissemblables , dans le nombre desquelles se trouvent , par exemple , des Anolis , le La- certa marmorata de Linné, ouPolychre, etc. Ce fut Daudin qui reconnut le premier le peu d'analogie qui existait entre ces différens Sauriens. Alors il établit aux dépens du genre Iguane , qu'il laissa à très peu de chose près tel que nous! le présentons dans ce livre, les genres Agame, Dragon , Basilic , Anolis , et fit pressentir la nécessité qu'il y aurait aussi d'isoler l'Iguane marbré, qu'il plaça cepen- dant parmi les Agames , et dont Cuvier , quelques années après, fit le type de son genre Polychre. Jusqu'à l'époque o\ji parut le système des Amphibies de Wagler , aucun na- turaliste n'eut l'idée de rayer le nom d'Iguane du dic- tionnaire erpétologique, c'est ce que Wagler fit cependant en partageant en trois genres les Iguanes de Daudin : il appela l'un Hypsilophus , un second Metopoceros, et le troisième Aniblyrhincus . Comme nous n'avons adopté que la seconde de ces trois divisions , les deux autres , ou les Hypsilophes et les Amblyrhinques , se trouvent correspondre à notre genre Iguane , dans lequel nous avons reconnu exister trois espèces , dont voici les caractères exprimés dans le tableau synoptique suivant. ou SAURIENS EUNOTES. G. ÏGUANE. I. 2Ô3 TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE IGUANI. une grande écaille cir- r aplaties ou convexes, i. L ToBERCui-Etix Sous le \ culaire : sur le bout / tympan ( du museau des plaques j relevées en pointe. 2. I. Rhinolophe. pas de g^nde plaque. • • , 3. I. A cou wn. ï. L'IGUANE TUBERCULEUX. Iguana tuherculata. Laurenti. Caractères. Côtés du cou semés de tubercules; une grande écaille circulaire sous le tympan. SyNONYMiE. LaceHus Jmericanus pectinatus et strumosus seu leguana. Séba. tom. i, pag. 149, tab. gS , fig. i. Lacerta seu leguana Surinamensis , pectinata et strumosa , cœ- rulea ,fœmina. Id. loc. cit. tom. 1, pag. 149, tab. 96, fig. 2. Liguana pectinata et strumosa asiatica. ïd. ibid. tom. i, p. i5i, tab. 96, fig. 4. Liguana Senemhi , in Novâ-Eispaniâ Tamacolin dicta , pectinata et strumosa. Id. tom. i, pag. i5i, tab. 97, fig. 3. Lacertus Amhoinensis pectinatus et strumosus maximus , Se- nemhi^ et Iguana dictus amphibius. Id. tom. i, pag. i53 , tab. 98, fig. I. , Le Lézard à crête ou à peigne. Knorr. Délie, nat. tom. i, p. 129, tom. I, PI. L, 3. Iguana tuherculata. Laur. Synops. Rept. pag. 49- L Iguane. Lacép. Quad. ovip. tom. i, pag. 267. Le Lézard Iguane. Bonnat. Eiicycl. Méthod. Pi. 4, fig. 3. Lacerta Iguana. Shaw. Gêner, zool. tom. 3, pag. 199. Iguana delicatissima. Latreil. Hist. rept. tom. pag. 255, et tom. 4, pag. 2 55. Lîù^uane crête jaune. Id. loc. cit. tom. 4, pag, 267. L'Iguane à points bruns. Id. loc. cit. tom. 4, p. 268. Exclus, synonym. fig. 5, tab. 96. Séb. {Iguana nudicollis.) Iguana delicatissima. Daudin, Hist. rept. tom. 3, pag. 2 63, tab. 40. 204 LÉZARDS IGUANIENS L'Iguane ordinaire d'Amérique à points noirs. Id. loc. cit. tom. 3, pag. 277. L'Iguane ordinaire à traits irréguliers noirs. Id. loc. cit. tom. 3, pag. 280. Iguana cœrulea. Id. loc. cit. tom. 3 , p. 286. Exclus, synonym. fig. 5 , tab. 96 , tom. i , Séb. (Iguana nudicollis. ) Iguana sapidissima. Merr. tent. Syst. amph. pag. 49. Exclus, synonym. fig. 5, tab. 96, tom. i , Séba. (Iguana nudicollis.) Iguana tuherculata. Voigt. Syst. der naturg. pag. 427. Iguana squamosa. Spix. Spec. nov. Lacert. bras. pag. 5, tab. 5. Iguana viridis. Id. loc. cit. pag. 6 , tab. 6. Iguana cœrulea. Id. loc. cit. pag. 7, tab. 7. Iguana emarginata. Id loc. cit. pag. 7, tab. 8. Iguana lophjyroides . Id. loc. cit. pag. 8, tab. 9. Iguana tuberculosa . Bory de Saint- Vincent. Résumé d'erpétol. pag. 12, tab. 21. L'Iguane ordinaire. Cuv. Règn. anim. tom. 2, pag. 44. L'Iguane ardoisé. Id. loc. cit. pag. 44. Bj'psilophus Iguana. Wagl. Syst. amph. pag. 147. Iguana tuherculata. Gray. Synops. Rept. in Grifïith's anim. Kingd. tom. 9, pag. 36. Iguana tuherculata. Eichw. Zool. spécial. Ross.^et Polon. t. 3, pag. i83. Iguana tuherculata, Wiegm. Herpet. mexican. pars i, pag. 16. DESCRIPTION. Formes. La tête a, en longueur totale , le double de sa largeur en arrière ; sa plus grando hauteur est d'un quart moindre que cette dernière. C'est tout-à-fait à l'extrémité du museau, qui est obtus , que se trouvent situées , l'une à droite , l'autre à gauche , les ouvertures nasales. Elles sont grandes, ovalaires et circonscri- tes par un anneau écailleux à bord relevé et légèrement tranchant. En avant des yeux , le dessus et les côtés de la tête sont garnis de plaques polygones , un peu bombées. Il y en a de complète- ment planes sur la région inter-orbitaire et de relevées en bosses ou tuberculeuses sur l'occiput. Ici , de même que sur le bout du nez , elles offrent un petit diamètre ; mais sur le milieu du crâne et en arrière des narines , elles sont assez grandes. Une écaille très développée , affectant une forme triangulaire, mais réelle- ou SAURIENS EUNOTES. G. IGUANE. I. 2o5 ment heptagone , protège le bout du museau. A l'extrémité de la mâchoire inférieure , il en existe une autre qui offre le même nombre de côtés , mais dont le diamètre est moins grand. Les bords latéraux de cette plaque mentonnière sont arqués en de- dans. Les plaques nasales sont séparées l'une de l'autre par les deux ou trois rangées de petites squames qui recouvrent le bout du museau. Les plaques qui viennent après celles-ci augmentent en nombre et de grandeur, en avançant sur le front jusqu'à l'en- trée de l'intervalle inter-orbitaire , où elles ne forment plus que deux rangées longitudinales. Arrivées sur l'occiput , celles-ci s'é- cartent pour former une espèce de fourche entre les branches de laquelle se trouve reçue la scutelle occipitale , qui est aplatie et subovale. ^* Nous avons compté quarante -sept à quarante -neuf dents à chaque mâchoire. Celles en carde qui arment les os palatins, sont disposées sur deux séries très serrées l'une contre l'autre de chaque côté. Le fanon de l'Iguane tuberculeux a presque autant de hau- teur que la tête. Il a une forme à peu près triangulaire , et son bord antérieur offre onze ou douze grandes dentelures. Le dessus du cou présente de chaque côté de la crête qui le surmonte un nombre plus ou moins considérable de tubercules squameux, res- semblant à de petits cônes, dont le sommet aurait été légèrement comprimé et un peu penché en arrière. Tantôt ces tubercules sont très irrégulièrement disposés , tantôt au contraire ils constituent des lignes longitudinales et parallèles, au nombre de cinq ou six. La crête qui orne le dessus du cou et du dos , est un peu plus élevée chez cette espèce qu'elle ne l'est chez l'Iguane appelé à cou nu ; car la hauteur des écailles qui la composent n'est guère moindre que celle de la partie postérieure de la tête, lorsque les sujets ont acquis leur entier développement. Ces écailles sont assez minces , pointues et légèrement arquées ; cette crête , ainsi conformée , se prolonge en s' abaissant par degrés jusqu'au hui- tième environ de la longueur de la queue , où elle se transforme en une simple carène dentelée en scie , qui ne finit qu'avec le prolongement caudal. L'Iguane tuberculeux a les doigts fort alongés , particulièrement les postérieurs , dont le quatrième fait à lui seul le tiers de la lon- gueur totale de la patte. Il règne sous chaque cuisse une rangée longitudinale de qua- torze ou quinze pores qui présentent une différence, suivant 206 LÉZARDS IGUANIENS qu'on les examine chez des individus mâles , ou bien chez des sujets de l'autre sexe. Dans les premiers ils sont larges , et percés chacun dans une seule et même écaille ; tandis que dans les se- conds ils présentent une très petite ouverture que circonscrivent quatre écailles , une grande en avant , une petite en arrière , et une autre petite de chaque côté. Coloration. Le fond de la couleur de l'Iguane tuberculeux est en dessous d'un jaune verdâtre , et en dessus d'un vert plu sou moins foncé, devenant quelquefois bleuâtre, d'autres fois ardoisé. En général , les côtés du corps offrent , dans le sens de leur hau- teur, des bandes ou des raies en zigzags brunes , bordées de jaune. Il est rare qu'il n'existe pas une ligne de cette dernière couleur tracée obliquement sur le devant de l'épaule. Certains individus sont piquetés de brun, d'autres ont les membres tachetés de jaune sur un fond noir. La queue est entourée de grands an- neaux bruns , qui alternent avec d'autres de couleur verte ou jaunâtre. Dimensions. Longueur totale , \ 77". Tête. Long. 11". Cou. Long. 9". Corps. Long. 3o". Memh. antér. Long. 26". Memb.post. Long. 35". Queue. Long. 27". Patrie. L'Iguane tuberculeux habite une grande partie de l'A- mérique méridionale; on le trouve aussi aux Antilles. Nous l'a- vons reçu du Brésil par les soins de Delalande , et de Cayenne par ceux de MM. Poiteau et Leschenault. M. Plée l'a envoyé de la Martinique , et il en a été recueilli plusieurs beaux échantillons à Saint-Domingue par le docteur Alexandre Ricord. Observations . Nous n'avons pas , à l'exemple de la plupart des auteurs , indiqué cette espèce comme étant le Lacerta Iguana de Linné ; attendu que dans sa phrase caractéristique rien n'indique que ce fût celle-là qu'il entendait particulièrement désigner. Il nous semble plus probable que ce Lacerta Iguana est la réunion de deux espèces d'Iguanes aussi communes l'une que l'autre en Amérique et dans les collections d'Europe , c'est-à-dire ceux ap- pelés Tuberculeux et A cou nu. Au reste, les figures qu'on en trouve dans les ouvrages de Séba , et d'autres auteurs antérieurs à Linné, ont été citées par celui-ci comme appartenant à une même espèce , à laquelle il a également rapporté une figure de Catesby, qui représente bien évidemment un Gyclure. Laurenti, au con- traire , a parfaitement saisi et indiqué les caractères différentiels de ces deux espèces , qu'il a désignées , l'une par le nom d'Jguana ©U SAURIENS EUNOTES. G. IGUANE. 2. 20J fuberculaia, l'autre par celui à'Jguana delicaiissima . Mais il se trouve qu'il rapporte à la fois à cette dernière espèce , et la seule figure qu'en ait donne'e Séba, et toutes celles de l'ouvrage de cet auteur, qui représentent la première ou VJguana tuberculata , à l'article duquel Laurenti ne fait aucune citation synonymique. Il est évident que les descriptions et les figures de Sauriens, pu- bliées sous les noms de Lézard Iguane par Lacépède , de Lacerta Iguana par Sliaw, et d'Iguane ordinaire par Daudin, ont été faites d'après des individus de l'Iguane tuberculeux , à l'histoire duquel ils ont mêlé celles de plusieurs autres espèces appartenant, soit au genre Iguane proprement dit , soit à des genres ou même à des familles différentes. On doit également considérer comme synonymes de l'Iguane tuberculeux, l'Iguane ordinaire et l'Iguane à crête jaune de Latreille, les Iguanes Ardoisé , A points bruns et A traits irréguliers noirs de Daudin , prétendues espèces établies pour la plupart sur des gravures de l'ouvrage de Séba. Dans son ouvrage sur les Reptiles nouveaux du Brésil , Spix , sous les noms di Iguana Squamosa , Kiridis, Cœrulea , Emarginata et Lophj-roides , a représenté l'Iguane tuberculeux à cinq époques différentes de sa vie. Ce même Iguane tuberculeux est le Saurien dont Wagler a fait le type de son genre Bj-psilophus , principale- ment caractérisé par la grande plaque squameuse circulaire qui existe sous l'oreille. 2. L'IGUANE RHINOLOPHE. Iguana rhinolopha . Wiegmann. Caractères. Museau surmonté de trois ou quatre écailles , éle- vées en forme de cornes comprimées , placées les unes à la suite des autres. Une grande plaque circulaire sous le tympan. Synonymie Plumier. Manusc. vol. tétrapodes (très bonne figure au tirait ), Iguana tuberculata, /^a/^îef. Wiegm. Isis, 1828, p. 364- Iguana {Hj'psilophus) rhinolopha. Wiegm. Herpetol. Mexican. pars i,pag. 44. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce ne se distingue de la précédente que par deux seuls caractères qui sont , il est vrai , bien faciles à saisir. Le premier consiste en ce que les plaques du dessus du museau , au lieu d'être légèrement convexes , ressemblent à des tubercules !208 LÉZARDS IGUANIENS subconiques , dont trois ou quatre de ceux qui occupent la ligne médio-longitudinale s'ëjèvent chacun en une sorte de pointe com- primée , légèrement courbée en arrière , et dont la hauteur aug- mente avec l'âge. Le second caractère se trouve dans le nombre des écailles qui composent la crête dorsale , à partir de la nuque jusqu'à la racine de la queue. En effet, ce nombre, qui est tou- jours de cinquante-cinq à soixante chez l'Iguane tuberculeux , n'est que de quarante-et-un à cinquante-deux chez l'Iguane rhi- nolophe. Ces écailles sont d'ailleurs proportionnellement plus élevées que chez les Iguanes Tuberculeux et A cou nu. Coloration. Le mode de coloration est le même que celui de l'espèce précédente. Dimension. L'Iguane rhinolophe devient aussi grand que celui appelé Tuberculeux. Patrie. 11 habite le Mexique, et à ce qu'il paraît aussi Saint- Domingue; car nous en avons trouvé un excellent dessin au trait et de grandeur naturelle , dans les manuscrits du père Plumier. Observations. Le musée de Boulogne-sur-Mer renferme trois individus appartenant à cette espèce. Deux sont , sinon jeunes, au moins d'âge moyen; le troisième paraît être adulte. 3. L'IGUANE A COU NU. Iguana nudicollis. Cuvier. Caractères. Point de tubercules sur le cou ; point de grandes plaques circulaires sous le tympan ; une rangée de grandes et for- tes écailles le long de chaque branche du maxillaire inférieur. Synonymie. Liguana strumosa et dentata minor ex insulâ For- mosâ. Séba , tom. i , pag. i5i , tab. 96 , fig. 5. Iguana delicaiissima. Laur. Synops. Rept. pag. 48. Exclus, synonym. fig. i et 2, tab. gS ; fig. 4, tab. 96 ; fig. 3 , tab. 97 ; et fig. I , tab, 98 , tom. i , Seb. (Iguana tuberculata). Iguana nudicollis. Cuv. Règn. anim. i""®. édit. t. 2 , pag. 40, et 2^ édit. t. 2 , pag. 45. Iguana nudicollis. Merr. Syst. amph. pag. 48. Iguana nudicollis. Guér. Iconog. Règn. anim. Cuv. tab. n, fig. I. Amblyrhincus delicaiissimus , Wagl. Syst. amph. pag. 148. ou SAURIESâ EUNOTES. &. IGUANE. 3. 'AOq Jguana nudicolUs. Gray, Synops. Rept, in Griffîth's anim. Kingd. tom. 9, p. 07. Tgiiuna delicatissima. Eichw. Zool. spécial. Ross, et Poîon. i. 3 pag. i83. Ipmna nudicoUis. Wiegm. Herpetol. Mexican. pars ï, pag. 16. DESCRIPTION. FoRMÉâ, Les seules différences qui existent entre TJguane à cou nu et le tuberculeux sont les suivantes : la crête dorsale est pro- portionnellement moins élevée ; les plaques qui revêtent la partie postérieure du crâne sont beaucoup plus tuberculeuses , et grou- pées de telle manière qu elles se trouvent former deux protubé- rances placées l'une à droite , l'autre à gauche ; sous l'oreille , il n'existe pas de grande squame circulaire ; les côtés des branches sous -maxillaires , au lieu d'ofFrir un pa^é d'é- cailles hexagonales, présentent chacune une seule rangée longi- tudinale de huit ou neuf grandes scutelles épaisses, convexes qui, bien qu'ayant réellement plusieurs pans , affectent une forme circulaire ; cette rangée est parallèle à celle des plaques labiales dont elle n'est séparée que par une ou deux séries de petites écailles ; la partie inférieure du fanon est arrondie , et son bord antérieur ne présente au plus que huit ou neuf dentelures. Coloration. Quant au mode de coloration , il paraît plus sim- ple que celui de l'Iguane tuberculeux ; car tous les sujets que nous nous sommes trouvés dans le cas d'examiner , nous ont offert une teinte uniforme vert bleuâtre ou bleu verdâtre sur toutes les parties supérieures du corps ; tandis que les inférieures n'en différaient que par une couleur plus claire. Un seul individu nous a montré son épaule marquée d'une raie jaune, comme chez l'Iguane tuberculeux. Dimensions. Longueur totale , 1' 24'. TV/e?. Long. 7". Cou. Long. y". Corps. Long. 25". Memh. anier. Long. 16". Memh. poster. Long, 22". Queue. Long. 85". Patrie. La plupart des échantillons qui sont déposés dans la collection du Muséum d'histoire naturelle , ont été recueillis à la Martinique et à la Guadeloupe par M, Plée. Nous en avons aussi deux ou trois qui viennent du Brésil : on les doit à la générosité de M. Freycinet. Observations, 11 existe dans l'ouvrage de Séba une figure repré- REPTILES, IV, r4 210 LÉZARDS IGUANIENS sentant cette espèce d'Iguane , qui a été citée par tous les auteurs comme appartenant à l'Iguane tuberculeux : c'est celle de la plan- che 9G du tome i^"^., qui porte le n" 5. L'Iguane à connu, ainsi nommé par Cuvier , est celui que Laurenti a appelé Iguana deli- catissima, qu'il a fort bien su distinguer de Y Iguana tuberculata ^ dans la phrase par laquelle il le caractérise et auquel cependant il a rapporté toutes les figures de Séba , qu'avec un peu d'attention il aurait dû reconnaître pour appartenir à l'Iguane tuberculeux. L'Iguane à cou nu forme pour Wagler un genre particulier , qu'il a appelé Amblyrhinque , parce qu'il a faussement cru que le Saurien décrit par M. Bell, sous le nom d' AmbljThincus crista- ius j n'en était pas différent. XP GENRE. MÉTOPOCÉROS. METOPOCE- BOS (1). Wagler. ( Iguana. Cuvier. ) Cabactères. Gorge dilatable , mais dépourvue de fanon. Quelques plaques tuberculeuses sur le museau. Des dents palatines. Dents maxillaires à sommet tri- cuspide. Dos et queue crêtes. Un double rang de pores fémoraux. Queue longue, comprimée^ revêtue d'é- cailles égales , imbriquées , carénées , mais non épi- neuses. Les Métopocéros sont , pour ainsi dire , des Iguanes sans fanon , à dents de Cyclures. De même que les Aloponotes, ils ont le dessous de leurs cuisses percé de deux rangées de pores : caractère qui , joint à celui de n^avoir point la queue épineuse, les distingue nettement des Cyclures. Comme ces derniers , les Métopocéros ont le dessus de la tête , vers son milieu , ou entre les orbites, garni d'un pavé (i) De MêTWiTov, le front, /ro«f, et de Kêf^î , corne , cornu. ou SAURIENS EUNOTES. G. MÉTOPOCEROS. I. 21 î d'écaillés polygones , et non de grandes plaques disposées sur deux lignes longitudinales, ainsi que cela s'observe dans les Iguanes. Ce genre est établi sur une espèce encore unique, connue depuis long-temps sous le nom d'Iguane cornu , dont voici la description. 1. LE MÉTOPOCEROS CORNU. Metopoceros cornutus^Wagler. Caractères. Front surmonté d'un gros tubercule en forme de corne. Entre celle-ci et les narines , deux paires de grandes pla- ques bombées ou carénées , bornant , l'une à droite l'autre à gau- che, une région médiane garnie de petites écailles polygones un peu arrondies. Crête dorsale à peine apparente au-dessus des épaules, interrompue sur les reins ; verticilles de la queue peu développés. Synonymie. Le Lézard cornu, Lacép. Quad. ovip. tom, 2 , pag. 493. Le Lézard cornu. Bonnat. Encyclop. méth. Pi. 4 , fîg. 2. Horned guana. Shaw, Gêner, zool. tom. 3, pag. 199. Jguana cornuta. Latr. Hist. rept. tom. 2, pag. 267, et tom. 4, pag. 274. Iguana cornuta. Daud. Hist. rept. tom. 3, pag. 282, Jguana cornuta. Merr. Syst. amph. pag. 48. V Iguane cornu de Saint-Domingue. Cuv- Règ. anim. i^® édit. tom. 2 , pag. 40 ; et 2^ édit. pag. 45. Metopoceros cornutus. Wagl. Syst. amph. p. 148. Jguana ( Metopoceros ) cornuta. Wiegm, Herpetol. Mexican. pars I, pag. 16. Jguana tuberculata var. Gray, Synops. rept. in Griffith's anim. Kingd. tom. 9, p. 36. DESCRIPTION. Formes. La tête du Metopoceros cornu est assez alongée; le dessus en est parfaitement plan , à partir du bord orbitaire anté- rieur jusqu'à l'occiput ; tandis qu'en avant des yeux il esc légère- ment arqué en travers , et un peu incliné du côté du nez. Sur le front , k peu près au aiveau du bord antérieur des orbites , on 4- 212 LÉZARDS 16UANIEKS remarc[ueiin tubercule conique, à base fort élargie , ressemblant en quelque sorte à une corne. En arrière de ce tubercule , la surface du crâne est garnie de petites squames polygones, égales entre elles ; le dessus du museau en offre de semblables , mais il présente en outre six plaques , partagées en deux séries longitudi- nales de trois chacune. La troisième plaque de Tune comme de l'autre de ces deux séries, que sépare un certain intervalle, touche à la protubérance frontale ; elle est peu développée, présente plusieurs côtés, et se relève au milieu en une espèce de petite pointe. La seconde est ovale , oblongue , très grande , élevée en carène en dos d'âne , un peu penchée en dehors. La première, moitié moins dilatée que celle qui la suit immédiatement , est pentagone , bombée, et articulée par un de ses pans avec une des deux plaques nasales. Celles-ci , qui sont fort grandes et placées sur les côtés du museau , ressemblent à des triangles isocèles , ayant le sommet de leur an- gle le plus aigu dirigé vers l'œil. Loin de toucher à la scutelle ros- trale , elles en sont séparées chacune par une série de plaques po- lygones, un peu plus dilatées que celles du dessus du museau. Les narines sont très ouvertes , et de forme ovalaire. L'écaillé occipitale., un peu arrondie, se trouve située sur la ligne qui conduit directement d'un bord postérieur orbitaire à l'autre. Très dilatée transversalement, la plaque rostrale présente trois côtés- Le bord inférieur de l'orbite est garni de gros tuber- cules squameux , carénés ou relevés en pointe anguleuse, formant une série qui se prolonge jusqu'au-dessus du tympan. On distingue sur la marge antérieure de celui-ci , deux ou trois autres tubercules semblables à ceux dont nous venons de parler. Nous avons compté onze ou douze plaques labiales supériem^es de chaque côté ; les quatre ou cinq dernières d'entre elles sont fortement carénées. Le nombre des écailles labiales inférieures n'est pas différent ; mais aucune d'elles ne se trouve relevée en carène. 11 existe , le long de chaque branche du maxillaire infé- rieur, de gros tubercules plus longs que larges , qui d'abord , dis- posés sur une seule rangée , en forment ensuite deux, unies l'une à l'autre. Les trois d'entre eux qui sont le plus voisins du menton sont presque plats ; mais les deux qui les suivent immédiatement offrent une surface bombée , et tous ceux qui viennent ensuite se compriment de manière à former une haute carène tranchante. La plaque mentonnière est petite et triangulaire. Les mâchoires ou SAURIENS EUNOTES. G. MÉTOPOCÉROS. I. Îlî3 sont chacune armées d'environ cinquante-six dents , dont les qua- torze premières sont coniques , un peu grêles et légèrement cour- bées en dedans. Les douze suivantes joignent , à un peu plus de force , un sommet obtus et une forme légèrement comprimée ; puis toutes les autres sont triangulaires , dentelées de chaque côté;, et distinctement aplaties de dedans en dehors. On voit une ligne de petites dents enfoncées dans chaque os palatin. Le seul individu de cette espèce que nous ayons encore observé , ne nous a pas offert de fanon sous la région inférieure du cou ; mais comme c'est un sujet empaillé et en assez mauvais état, il se pourrait que » par suite de la préparation qu'on lui a fait subir, il eût perdu ce lambeau de goitre. Cependant , nous l'avons examiné avec assez de soin pour croire qu'il n'en a jamais eu. La crête dorsale ne prend pas naissance immédiatement der- rière l'occiput ; elle ne commence qu'un peu après l'extrémité an- térieure du cou qu'elle parcourt , ainsi que le dos et la queue , après s'être toutefois interrompue presque tout-à-fait entre les épaules et complètement sur les reins. Sa portion cervicale est fort basse , et la dorsale n'est pas très élevée. La queue , quoique fort alongée , ne l'est cependant pas à pro , portion autant que celle des Iguanes. Gomme la leur, elle est comprimée et garnie d'écaillés quadrilatères carénées et imbri- quées , qui semblent disposées en cercles autour d'elle. L'écaillure des parties supérieures du tronc se compose de pièces plus petites que chez les Iguanes Tuberculeux et A cou nu. Ces petites pièces squameuses , autant que nous pouvons en juger sur notre individu desséché , sont rhomboïdales et légèrement caré- nées ; mais elles ne sont point imbriquées , ce qui , au reste , n'est peut-être dû qu'à l'élargissement que la peau a subi. De même que les écailles des Varans , elles sont entourées chacune d'un cercle , soit simple, soit double , de très petites squames gra- nuleuses. Les membres n'ont rien , ni dans leur forme ni dans leurs pro- portions, qui les distingue de ceux des Iguanes. Sous chaque cuisse il existe deux rangées de petits pores , percés chacun au centre d'une rosace , composée d'une dizaine d'écaillés subovales fort petites. Ces pores sont disposés sur deux rangées longitudi- nales , et de telle sorte , que ceux d'une rangée correspondent aux intervalles de~eeux de l'autre. CoLORATiojî, L'état de dessiccation dans lequel se trouve notre 2r4 LÉZARDS IGUANIENS exemplaire du Métopocéros cornu , ne permet pas de prendre une idée précise du mode de coloration que présente l'animal vivant. Le dessus de son corps est d'un gris fauve , offrant sur les flancs des espèces de grandes taches ou des marbrures d'une teinte plus claire. Dimensions. Longueur totale, i 4". Te/eLong.io". Cou. Long. 8'*. Corps, hong. 2 "j" . Memb, antér. Long. 21 '. Memb. poster. Long. 26". Queue. Long.Sg". Patrie. Suivant Lacépède, ou plutôt suivant la personne qui lui a donné l'individu qui vient de servir à notre description , le Métopocéros cornu serait fort commun à Saint-Domingue ; mais nous avons tout lieu d'en douter, car jamais il ne s'en est trouvé un seul échantillon dans aucun des nombreux envois zoologiques qui ont été adressés de cette île à notre établissement. Observations. Plusieurs auteurs ont regardé cette espèce comme une simple variété , soit de l'Iguane tuberculeux , soit de l'Iguane cornu; mais nous espérons avoir indiqué d'une manière assez pré- cise les différences qui la distinguent de ces deux Iguanes , pour qu'il ne reste plus de doute à cet égard. XIP GENRE CYCLURE, CYCLURA. Harlan (1). ( Jguana. Guvier et Merrem , en partie. Ctenosaura. Wiegmann ^et Gray, en partie. Çyclura. Wagler, Wiegmann, Gray.) Caractères. Peau de la gorge lâclie , plissée en tra- vers , mais dépourvue du véritable fanon des Iguanes. Plaques céphaliques anguleuses , plates ou bombées. Des dents palatines ; les maxillaires à sommet tri- lobé. Un seul rang de pores fémoraux. Dos et queue crêtes . Cette dernière , plus ou moins comprimée , garnie de verticilles d'écaillés , alternant avec des anneaux d'épines. (i) De Kt/xxoç , un cercle , rotunda, et de Gypa , queue , cauda. ou SAURIENS EUNOTES. G. CYCLURE» aï 5 On distingue aisément les Cyclures des Iguanes par l'ab- sence du fanon, par la forme tricuspide des dents, et surtout par la disposition verticillëe des écailles épineuses de la queue. Ce dernier caractère s'oppose particulièrement à ce qu'on les confonde avec les Brachylophes ou avec les Métopocéros , qui d'ailleurs ont une double rangée de pores sous chaque cuisse. La peau de la gorge fait un ou deux larges plis transver- saux ; d'autres petites plissures plus ou moins prononcées se remarquent sur les parties latérales du<;ou et du corps. Les narines sont semblables à celles des Iguanes. Le tym- pan ne diffère pas non plus de celui de ces derniers. Il est certain que le nombre des dents des Cyclures aug- mente avec l'âge. Ces dents ne sont pas crénelées sur leurs bords comme celles des Iguanes ; elles n'ont que deux ou trois lobes à leur sommet. Les dents palatines des Cyclures sont petites et placées sur un seul et même rang , à l'extrémité de chaque os pala- tin. Certaines espèces ont de grandes plaques polygones sur le dessus et sur les côtés du museau , telles que celles des Iguanes et des Métopocéros. On voit aussi sur l'occiput , sur le bas des joues et sous les yeux, des écailles fortement tuber- culeuses ou carénées. Chez d'autres , les écailles du dessus et des côtés du mu- seau ne sont pas plus grandes que celles qui recouvrent la région moyenne du crâne et les parties latérales de la tête. Ces écailles sont arrondies et légèrement polygones. L'écaillure des parties supérieures du tronc des Cyclures est à peu près la même que celles des Iguanes. La crête dorsale est un peu moins haute que celle de ces derniers ; elle se trouve interrompue quelquefois au-dessus des épaules et des reins. Les membres sont semblables à ceux des deux genres pré- cédens. La queue offre , proportionnellement peut-être j un peu moins de longueur que celle des Iguanes, Dans quelques es- 2lG LÉZARDS ÏGUANIENS pèces elle est comprimée dès sa naissance ; d'autres fois elle ne l'est que dans la seconde moitié ou le dernier tiers de son étendue. Les épines de la queue sont de grandes et fortes écailles carrées , oblongues , surmontées d'une haute carène qui se termine en pointe ; elles constituent des demi-ver ticilles qui alternent avec des demi-anneaux d'autres écailles de mêmes formes , mais beaucoup moins grandes. Le nombre, la longueur et la force des épines dont cette queue est armée , varient suivant les espèces ; elle offre soit deux , soit trois ou même quatre demi-anneaux de petites écailles , entre deux demi-verticilles d'épines. Le dessous de la queue n'est pas épineux. Chaque cuisse est percée d'une série de pores ou de petits trous , entourés de petites écailles qui , par leur forme et leur disposition , font ressembler ces cryptes à de petites rosaces. Les Cyclures, de même que les Iguanes, se nourrissent de feuilles et de fleurs ; les débris pue nous avons trouvés dans l'estomac des individus que nous avons ouverts nous en ont fourni la preuve. Il est singulier que M. Harlan , auquel on doit l'établisse- ment du genre Cyclure , ne leur ait pas reconnu des dents palatines ; car ils en sont certainement pourvus. Tous ceux que nous avons pu examiner nous ont offert un palais dis- tinctement denté. C'est, du reste, un fait que M. Wiegmann a aussi constaté dans ces derniers temps. Il faut donc croire que c'est à une circonstance tout-à- fait accidentelle que les deux seuls Cyclures que M. Harlan a examinés ne lui ont pas offert de dents palatines. Il en est résulté que M. Wiegmann , dans l'Isis de 1828 , page 371 , n'a fait que reproduire ces espèces de Cyclures comme un genre particulier sous le nom de Ctenosaura (1), qu'il a dû caractériser par la présence de dents palatines. De- ''i) Des mots KTî)r-çr'::, \>c:''%nç,pecten. cl de ^xvp^ç. Lézard, Zacer/a. ou SAURIENS EUNOTES. G. CYCLURE. 21 J puis, ce savant erpétologiste allemand, ayant reconnu Terreur qu'il avait commise, a rendu au genre qui nous occupe son premier nom , celui de Cyclure ; car c'est ainsi qu'il l'a in- scrit dans son Erpétologie du Mexique. M. Gray, dans son Synopsis reptilium , dont la publica- tion est antérieure à l'ouvrage de M. Wiegmann, admet un genre Cténosaureet un genre Cyclure, caractérisés, l'un par la présence des dents palatines , l'autre par l'absence de ces mêmes dents. Mais pour prouver le peu de fondement sur lequel reposent ces deux divisions , nous aurons seulement besoin de faire remarquer que deux des trois espèces com- posant le genre Cyclure , le Cyclura teres et le Cyclura ar- mata, ne sont connues de l'auteur que d'après M. Har- lan, et que le troisième n'est tout simplement qu'un très jeune individu de la seconde espèce , ou de notre Cyclure deHarlan. Nous en avons la certitude, parce que, possédant un des deux individus dont M, Gray s'est servi pour établir l'espèce de son Cyclura nubila , nous avons pu soigneuse- ment le comparer avec nos exemplaires du Cyclure deHarlan, dont il est certainement le jeune âge. Le nombre des espèces de Cyclures indiquées par les auteurs, est de neuf ou dix; mais la moitié environ, et peut-être plus , sont purement nominales , ou n'ont été ad- mises que sur des relations et non à la suite d'une compa- raison exacte, telle que celle à laquelle nous procédons constamment dans nos études. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE CYCLURE. comprimée: pores fémoraux /vingt à vingt-quatre, i. C. de Harlan. 3 jau nombre de ] s { \cinq 2. C. Pectine O ai8 LEZARDS IGUANIENS 1. LE CYCLURE DE HARLAN. Cydura Harlani. Nobis. Ca-Ractères. Plaques du dessus du museau polygones, dilatées en travers , renflées ou care'nées, dispose'es par paires ; une scu- telle ovale , carénée, sur le milieu du front. Crète dorsale inter- rompue entre les épaules et sur les reins, chez les sujets non adultes. Queue comprimée ; vingt ou vingt-un pores sous chaque cuisse. Synonymie. Le grand Lézard ou Guanas. Gatesb. Hist. Garol. tom. 2 , pag. 64, tab. 64 ? Cyclura carinata. Harl. Journ. acad. nat. se. of Philad. tom. 4, pag. 242 et aôo , tab. i5. Iguana Cj-clura. Guv. Règn. anim. tom. 2 , p. 45. Iguana {Cyclura) carinata. Gray, Synops. in Griffith's anim. kingd. tom. 9, p. 89. Oycluranuhila. Jdem. Loc. cit. tab. sans n**. Cyclura carinata. Wiegm. Herpet. Mexic. pag. 42. Cj'clura carinata, Wagl. Amph. pag. 147. Cyclura Harlani. Th. Goct. Hist. de l'île de Guba, par Ramon de la Sagra, part, erpét. tab. 6. DESCRIPTION. Formes. Il existe une certaine ressemblance entre Técaillure céphalique du Métopocéros cornu et celle de l'espèce que nous nous proposons de faire connaître ici. Le Cyelure de Harlan a sur le milieu du front une grande pla- que carénée, dont la forme est ovale, malgré les sept pans qu'elle présente. Cette plaque est entourée de squamelles polygones, pour la plupart carénées, faisant partie d'un pavé qui s'étend en arrière jusqu'à l'extrémité du crâne , en avant jusqu'aux grandes scu- telles du museau , et qui latéralement est limité par les bords or- bitaires supérieurs. Les squames qui revêtent ceux-ci sont petites et imbriquées. L'écaillé occipitale est ovale et médiocre, et les côtés de la surface , dont elle prend le nom, sont garnis de plaques polygones qui deviennent tuberculeuses avec l'âge. La scutelle rostraîe, qui est triangulaire, couvre à elle seule tout ïe bout du nez. Immédiatement derrière elle, se trouvent placées, les ou SAURIENS ÉUNOTES. G. CYGLURE. I. 219 deux grandes plaques dans lesquelles sont percées les narines, l'une à droite l'autre à gauche, elles sont soudées par le haut. Après ces squames nasales , sur le dessus du museau , viennent disposées par paires , huit autres grandes écailles plus larges que longues, soit bombées , soit bosselées , ou bien très légèrement carénées dans leur sens transversal. Les deux premières de ces huit plaques sont les plus petites et distinctement triangulaires ; tandis que les troisièmes , qui sont les plus grandes , n'ont pas plus que les se- condes et les quatrièmes une forme déterminée. On remarque pres- que toujours deux petites écailles rhomboïdales , l'une devant, l'autre derrière la dernière paire des huit plaques dont nous ve- nons de parler. Les squames qui occupent les parties de la tête comprises entre le bout du nez et les yeux sont au nombre de trois à cinq de chaque côté ; elles sont polygones et de forme variable, suivant les individus. Les lèvres sont garnies chacune de sept à huit plaques quadrilatères ou pentagones. Il y a , le long de l'une et de l'autre branche sous - maxillaires , une série de grandes et fortes scutelles, ou plutôt de gros tubercules tranchans. Cette série se bifurque sous l'œil , et se continue ainsi jusque sous le tympan , aux environs duquel sont d'autres tubercules semblables à ceux dont nous venons de parler. Toutefois nous ferons remarquer qu'il est certains sujets chez lesquels les plaques des côtés des branches sous-maxillaires ne sont point tuberculeuses, mais simplement bombées. C'est le cas , en particulier, d'un individu de notre col- lection , celui même d'après lequel Cuvier a établi son Iguane à queue armée de la Caroline. Les jeunes Cy dures de Harlan n'ont pas d'écaillés tuberculeuses le long des mâchoires. Nous avons compté trente-six dents autour de la mâchoire su- périeure , et trente seulement autour de la mâchoire inférieure d'un sujet adulte. Un individu d'âge moyen nous en a offert vingt- six à l'une comme à l'autre mâchoire ; et un très jeune sujet, vingt en haut et seize ou dix-huit en bas. Les dents palatines , au nom- bre de neuf ou dix de chaque côté , sont petites , grêles , arron- dies. Il paraît qu'elles peuvent ne pas exister quelquefois ; car nous possédons un individu , fort jeune il est vrai , dont le palais est complètement lisse. La membrane tympanale est grande et de figure ovale. Les membres sont forts, mais médiocrementalongés. Les doigtsne présentent pas non plus une grande longueur; car aux pieds, le qua- trième n'entre que pour un peu plus du quart dans l'étendue totale a^O LEZARDS iGtJANIENS de la patte. En dessus ils sont protégés par une rangée d'écaillés hexagones, très larges et très imbriquées ; leur côté externe offre quatre séries de squames rhomboïdales , et leur côté interne trois seulement. En dessous ils sont garnis de scutelles quadrilatères , tricarénées, et on remarque une forte dentelure le long du bord interne du second et du troisième des pattes de derrière. La crête dentelée en scie , qu'on voit régner sur le dessus du corps du Cyclure de Harlan , commence un peu en arriére de l'oc- ciput , s'interrompt un moment entre les épaules, puis se continue jusqu'à la fin du premier tiers de la queue , après s'être considé- rablement abaissée en passant sur les reins. Plus l'animal est jeune, moins elle est apparente en cet endroit : cette crête , qui est beau- coup plus basse que celle des Iguanes tuberculeux et à cou nu , conserve, sur le premier tiers de la longueur de la queue, la hau- teur qu'elle a sur le dos ; mais ensuite elle s'abaisse graduellement, sans cependant que les écailles qui la composent perdent de leur épaisseur. La queue est très distinctement comprimée , et mie fois plus longue que le reste du corps. Elle est garnie de verticilles d'écaillés quadrangulaires , offrant une carène placée obliquement dans le sens de leur longueur. Parmi ces écailles, il y en a de plus grandes que les autres, et dont l'extrémité postérieure de la carène se pro- longe en épine. C'est sur la première moitié de la queue qu'elles existent, constituant des demi -anneaux séparés les uns des autres par quatre cercles d'écaillés , petites et non épineuses. La face inférieure de chaque cuisse offre une série de vingt-un ou vingt-deux petits pores, percés chacun au milieu d'une rosace composée de six petites écailles. Coloration. Les échantillons du Cyclure de Harlan, que nous possédons, soit empaillés, soit conservés dans l'alcool , ont les parties supérieures du corps d'un gris-brun , à l'exception d'un jeune sujet, qui est d'un gris bleuâtre 5 mais tous offrent de chaque côté du tronc des bandes obliques de couleur brune , formant des chevrons au nombre de huit à dix. Ces bandes, qui ont leurs bords irrégulièrement festonnés , sont le plus souvent piquetées ou nua- gées de brun clair. DiMEtisioTss. Lo?igueur totale, i"5o"'. l'e/e.Long. 14.". Com. Long. 11". Corps Long. 41". MemO. antér. Long- 26". Memb. poster. Long. .30". Queue, Long. 84", ou SAURIENS EUNOTES. G. CYCLURE. 2. ;22 1 Patrie. Le Cyclure de Harlan se trouve dans Ja Caroline, d'o il en a été envoyé un individu au Muséum par M. i'Herminier. 11 habite aussi Cuba et l'île Turque, l'une des Caïques dans le golfe du Mexique ; car M. Ramon de la Sagra l'a recueilli lui- même dans la première de ces deux îles ; et M. Harlan a le pre- mier décrit et fait représenter l'espèce d'après un individu prove- nant de la seconde. Obserçations . Nous sommes certains que Je exclura niihila de Gray est le jeune âge de notre Cyclure de Harlan , qui n'est pas différent non plus de l'Iguane à queue armée de Cuvier. 2. LE CYCLURE PECTINE. Çyclura pectinata. Wiegmami. CiRACTÈREs. Plaques du dessus du museau disco -polygones, non disposées par paires. Crête dorsale interrompue avant la base de la queue , celle-ci comprimée. Cinq pores sous chaque cuisse. Synonymie. Çyclura peciinata. Wiegm. Herpet. Mexic. pars i , pag. 42; tab. 2. DESCRIPTION. Formes. Le Cyclure pectine est une espèce fort voisine de la précédente, mais qui s'en distingue néanmoins au premier aspect, en ce qu'elle n'a que cinq pores sous chaque cuisse , en ce que sa crête n'est point interrompue au-dessus des épaules , en ce qu'elle manque de grande plaque sur le milieu du front , et que les scu- telles du dessus de son museau ne sont guère plus dilatées que celles des autres parties de la surface de la tête. Coloration. Le Cyclure pectine est diversement peint de jaune et de brun. Cette dernière couleur domine sur la tête , îe cou et les membres ; tandis que la première est plus abondamment ré- pandue , soit par taches , soit par marbrures , sur le tronc et la queue. Telle est du moins le mode de coloration sous lequel M. Wiegmann a fait représenter cette espèce dans la première partie de son bel ouvrage sur l'Erpétologie mexicaine. Patrie. Le Cyclure pectine se trouve au Mexique. Obserçations. C'est une espèce dont nous ne possédons encore î\ucun échaQtillon. 222 LEZARDS IGUANIENS 3. LE GYCLURE ACANTHURE. Cydura acanthura. Gray. Caractères. Plaques du dessus du museau semblables à celles du reste de la surface de la tête , c'est-à-dire petites , plates , éga- les, disco-polygones. Crête dorsale continue chez les individus adultes, interrompue sur les reins dans les jeunes sujets. Queue un peu arrondie. Six à huit pores sous chaque cuisse. Synonymie. Lacerta acanthura. Shaw. Gêner, zool. tom. 3 , pars I, pag. 216. Uromastix acanthurus. Merr. Syst. ampli, pag. 56. Ctenosaura cycluroides. Wiegm. Isis, pag. 071, 1828. exclura acanthura. Gray. Ann. philosoph. tom. 2, pag. 67. Cyclura teres. Harl. Journ. of acad. natur. se. of Philad. t. 4, pag. 246 et 260, tab. 16. Jguana {Ctenosaura) cj^cluroides . Gray. Synops. in Griffith's anim. Kingd. tom. 9 , pag. 3;. Jguana (Ctenosaura) acanthura. Gray. Synops. in Griffith's anim. Kingd. tom. 9, pag. 37. Jguana (Ctenosaura) armata. Id. loc. cit. exclura teres. Wiegm. Herpet. Mexic. pars i, pag. 42 et 43. Occlura articulata. Id. loc cit. Cj^clura denticulata. Id. loc. cit. tab. 3. exclura acanthura. Blainv. Nouv. Ann. du Mus. d'hist. nat. tom. 4, descript. desRept. Calif. i835, pag. 288, PI. 24, fig. i. DESCRIPTION. Formes. La tête du Cyclure acanthure a la forme d'une pyra- mide quadrangulaire à pans égaux. La face supérieure et les latérales sont revêtues de petites plaques égales , polygones , un peu arrondies. Les narines s'ouvrent de chaque côté du mu- seau, fort près de son extrémité. Les plaques dans lesquelles elles sont percées , loin d'être soudées ensemble , comme chez le Cyclure de Harlan , sont au contraire séparées l'une de l'autre par plusieurs écailles. Elles sont, du reste , fort peu développées. La squame rostrale , dont la hauteur est une fois moindre que la lar- geur , présente cinq angles, dont le supérieur est arrondi. La SGutelle mentonnière ne diffère de celle - ci qu'en ce qu'elle est plus petite^ et que son angle supérieur est aigu. Les lèvres por- ou SAURIENS EUNOTES. G. CYCLURE. 3. 22S tent chacune vingt-quatre ou vingt-six autres écailles , ayant une figure quadrilatère obîongue. Il existe le long de chaque branche sous-maxillaire trois ou quatre séries de squamelles à six pans, plus dilatées que celles qui garnissent la gorge et qui sont dis- tinctement hexagones. Nous avons compté autour de chaque mâchoire cinquante à cinquante-six dents , dont les dix premières de chaque côté sont arrondies , tandis que les autres sont tricuspides et comprimées. Le palais est armé de dix-huit ou vingt petites dents pointues , partagées également en deux séries longitudinales un peu cintrées. Les plis que forme la peau du cou et des parties latérales du corps sont fortement indiqués , et parmi eux on remarque particuliè- rement celui qui se trouve situé transversalement au devant de la poitrine. Le quatrième doigt des pieds entre pour beaucoup plus du tiers dans la longueur totale de la patte. Une rangée de grandes squames lisses et imbriquées couvre le dessus des doigts , dont chacun des côtés offre deux ou trois séries de squamelles parfois carénées. Les scutelles sous-digitales sont quadrilatères et trica- rénées. L'écaillure du dessus et des côtés du tronc se compose de petites pièces carrées , lisses , non imbriquées. La poitrine et le ventre présentent des écailles unies , rhomboïdales , très faible- ment entuilées. Les membres sont garnis de squames rhomboï- dales •• celles de leur face inférieure sont lisses, et celles de leur face supérieure très distinctement carénées. La crête qui surmonte la ligne médiane et longitudinale du corps règne sans interruption depuis la nuque jusqu'à l'extrémité postérieure du tronc , après s'être toutefois fortement abaissée en passant sur les reins. Cette crête se compose d'écaillés roides , pointues. Quand les individus sont encore jeunes, elle n'est réellement manifeste que sur la première moitié du dos. A la première vue , la queue paraît arrondie , mais, en l'exa- minant avec plus d'attention , on s'aperçoit qu'elle est légère- ment déprimée à sa base, et au contraire un peu comprimée vers le milieu de son étendue. La crête qui la surmonte, au lieu de reem bler à celle du dos , ainsi qu'on l'observe chez les espèces précédentes , se compose d'écaillés épineuses , comme on en voit disposées en demi -anneaux autour de cette partie du corps. Ces demi-anneaux d'épines , dans les deux derniers tiers de la lon- gueur de la queue , se succèdent immédiatement j mais dans le '22 238 LÉZARDS IGUANIENS dire que le quatrième est le plus long de tous, et le premier le plus court. M. Wiegmann a réuni les Enyales de Wagler au genre Opliryesse, en les indiquant toutefois comme devant for- mer un petit groupe à part. La seule espèce d'Opliryesse connue est Laçerta superci- liosa <îe Linné , dont la description va suivre. 1. L'OPHRYESSE SOURCILLEUX. Ophrroessa superciliosa. Boié Caractères. Dos fauve, nuage de brun ; une large bande jau- nâtre à bords anguleux, îe long de chaque flanc. Synonymie. Lacerta Arahica versiçolor^ galeotes dicta. Sëb. ? tom. I, pag. 145, tab. 98, fig. i. Lacerta sajcaillis , capiie crasso et brevi ^ îerresiris salamandrce œmuïo , lingua crassa. Idem. Loc. cit. tom. i, pag. i5i, tab. 96, fig. 6. Salamandra scutaia, altéra Amhoinensis. Idem. L.OC. cit. tom. i, pag. 170, tab. 109, fig. 4. Lacerta Cedonica. Idem. Loc. cit. tom. 2, pag. 17, tab. 14» fig. 4. Lacerta superciliosa. Linn. Mus. Adolph. Frédér. pag. 41. Lacerta superciliosa, Gn\e\. Syst. nat. Linn. pag. io63. Exclus. Synon. fig. 4 ^ tab. 94 , tom. i, Sëb. ( Gorythopbanes cristatus). Le Sourcilleux. Daub. Dict. Rept. pag. G81 exclus. Synon. fig. 4î tab. 9f, tom. i, Séb. ( CoryLhophanes cristatus ). Jgama superciliosa. Ba.ud. Hist. Rept. tom. 3, pag. 3ti6 exclus. Synon. tom. i, fig. 4, tab. 95. Séb. (Gorylhophanes cristatus). , Le Lézard d Arabie, de diverses couleurs ( variété de VAgamedes colons). Daud. iiist. Rept. tom. 3, png. 365. Agama superciliosa. Merr. Syst. amph. pag. 5o. Agama superciliosa .K.uh\ Beitr. zur Zool. und Vergleich. anat. pag. io5. Ophjyoessa superciliosa', Boié. Lophyrus xiplwsurus, Spix, Spec. nov. Lacert. Bras. tab. lo. Lophyrus auronitens. Idem. Loc cit. pag- 12 , tab. 10, A. (PulL). L'Ophrycsse sourcilleux. Cuv. Règ. anim. 2° édit. tom, 2 , pag. 46. ou SAURIENS EUNOTES G, OPHRYESSE. I. ^Iq Ophrjroessa superciliosa.'SSsL^\. Syst. aîïiph. p. 149. Ophrj-oessa supcrciUosa. Guér. jcon. Règn. anim. Cuv. Pi. 8 , fig. 1. Ophryoessa superciliosa, Pigd. and Griff. anim. kingd. Cuv, toiii. 9 , pag. 104. Xiphosura superciliosa. Gray, Synops. Rept. in Grifflth's anim. kingd. tom. 9, pag. 40. Ophrj-oessa superciliosa. Wiegmann , Kerpetol. Mexic. pars^ij, pag. i5. DESCRIPTION. Formes. L'Ophryesse sourcilleux a des formes très élancées, pourtant la tête est courte et épaisse. Le museau est plan et in- cliné en avant; l'espace interorbilaire légèiement concave, et rocciput un peu convexe et penché en arrière. Les régions sus- Oculaires sont bombées ; leur Lord exLerne se relève en une crête écailleuse simulant une sorte d-e sourcil. Les plaques qui revêtent le dessus de la tête sont petites, égales, polygones, carénées et rugueuses. La squame rostrale est quadrila» tère , et deux fois plus large que haule ; l'écaillé mentonnière res- semble à un triangle équilaléral. Les lèvres offrent chacune cinq ou six paires de scuteliesobioagues , IriaBgukiires. L'oreille, à l'entrée de laquelle se trouve tendue la membrane du tympan , est ti es grande et circulaire. La peau du cou fait , au devant de la poitrine , un pli trans- versal qui , de chaque côté , se prolonge jurqu'au - dessus de l'épaule. La gorge offre un rudiment de fanon. Couchées le long du tronc , les pattes antérieures s'étendent jusqu'à l'aine; et celles de derrière, placées de la même ma- nière, touchent par leur extrémité à l'angle de la bouche. La queue , qui est fortement comprimée , a sa partie supérieure tranchante et surmontée , ainsi que le cou et le dos , d'une crête fort peu élevée , composée d'écaiiles en dents de scie , ayant leur pointe légèrement courbée-en ai rièie. Ces écailles rhomboïdaies , faiblement imbriquées et à carène prolongée en pointe en arrière, garaisseat presque toutes les par- 2^0 LÉZARDS IGUANIEiVS ties du corps ; car il n'y a guère que celles des fesses et du dessous du cou qui ne se terminent pas par une petite ëpine. Les doigts offrent des dentelures, qui sont surtout très marquées le long du bord externe de ceux des pattes de derrière. Les scutelles sous-digitales sont distinctement carénées. CoLOBATioN. Nous possédons un exemplaire, dont le dessus du corps est tout brun ; mais nous en avons trois autres qui ont le dos d'un brun fauve , piqueté de blanchâtre , et les flancs marqués chacun d'une large bande d'une teinte très claire , tirant sur le fauve. Cette bande a ses bords supérieur et inférieur découpés en festons. La queue est annelée de brun sur un fond fauve, et toutes les parties inférieures sont blanchâtres. Dimensions. Longueur totale, 41". Tête. Long. 2" 7'". Cow. Long. 2" 3'". Corps. Long. 7". Memb. antér. Long. 5" 5'". Memh. poster. Long. 9". Queue. Long. -3o". Patrie. L'Ophryesse sourcilleux habite l'Amérique méridionale; nos échantillons viennent du Brésil et de Gayenne. Observations . Plusieurs auteurs , et notamment Gmelin et Daudin , ont faussement cité , comme se rapportant à l'Ophryesse sourcilleux , une figure de l'ouvrage de Séba , qui représente bien évidemment le Gorythophane à crête. Wagler a reconnu que Spix , parmi ses Reptiles nouveaux du Brésil , avait décrit et fait figurer sous deux noms différens , et inscrit dans le genre Lophyre , un individu adulte et un jeune sujet de ce même Ophryesse sourcilleux , dont M. Gray a fait le type de son genre Xj-phosura. ou SAURIENS EUNOTES. Ô, LÉIOSAURE» ^^t XVP GENRE. LÉIOSAURE. LEIOSAURUS [i), Nobis. Caractères. Tête courte et déprimée, revêtue de très petites écailles plates ou convexes. Point de crête sur la partie supérieure du corps. Des dents palatines. Pas de pores fémoraux. Queue courte , arrondie. Doigts antérieurs courts, gros, subcylindriques, garnis en dessous d'une rangée d'écaillés lisses ou carénées. Nous plaçons dans ce genre deux petits Sauriens à tête large et un peu aplatie , à corps déprimé , à queue courte et arrondie , que l'absence de toute espèce de crête , sur la ré- gion supérieure du corps , distinguera particulièrement des Enyales. De très petites plaques protègent le dessus et les côtés de leur tête ; ces plaques sont égales entre elles , plates ou bombées. Les écailles des autres parties du corps ne sont pas non plus carénées. Leur plaque ^incipitale est petite. Ils n'ont point des pores sous les cuisses , ni de fanon sous le cou. La peau cependant y forme un seul pli transversal en avant de la poitrine. Les membres sont courts, les doigts des mains assez gros, peu alongés, presque cylindriques, armés d'ongles effilés , et protégés en dessous par une série d'écaillés élargies , imbriquées lisses ou carénées. Les doigts dts pattes de derrière sont plus longs que les antérieurs. La queue, courte, et forte à sa base, devient brusquement grêle. Elle est arrondie et revêtue de squamelles formant des bandes circulaires. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE LEIOSAURE, Iblaachàtre , traversé par des bandes noires, "a. L. A nANi>Ks. crnsaîre , avec une ser-fe de taches noires) ^ ,, anguleuses - ^ . ) (i)De Aîicî, lisse, uni,/fô?wV, non 5c«6«/vetde2i:tvsc.-, Lêzavd, Laceritt, REPTIl-ES j IV. i 6 iJa LÉZARDS IGUANIENS î. LE LÉIOSAURE DE BELL. Leiosaurus Belîii. Nobis. Caractères. Une suite de taches ou de figures anguleuses noires le long du dos. DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce est courte et déprime'e. Les âiigles des côtés du museau sent, sinon arrondis, du moins fort peu tranchans. Les narines, dont l'ouverture est circulaire et dirigée latéralement, sont situées l'une à droite, l'autre à gauche du museau , un peu en arriére de son extrémité ,. sur une ligne qui conduit directement au bord surciliaire On compte trois écailles placées à la suite l'une de l'autre, entre le bord d'une plaque nasale et l'angle latéral de la squame rostrale. Des petits grains squameux , bien distincts les uns des autres, couvrent les régions sus-oculaires et les côtés de la surface occipitale. Le dessus du bout du museau, immédiatement derrière la rostrale, offre deux rangées de petites écailles plates , disco-hexagonales. La ré- gion céphalique, comprise entre le front et les narines, est garnie, ainsi que le milieu de l'occiput, de petites squames coniques, dont la base, bien que circulaire, présente cinq côtés. Deux séries lon- gitudinales de petites plaques hexagonales à surface convexe sé- parent les deux demi-cercles de scutelles supra-orbitaires, qui elles-mêmes sont hexagonales et bombées, mais oblongues au lieu d'être circulaires. L'écaillé occipitale est ovalo-polygone et assez bien dilatée. La plaque rostrale , dont un des quatre côtés, le su- périeur, est comme dentelé en scie, a trois fois plus de largeur que de hauteur. La squame mentonnière serait régulièrement triangulaire , si deux de ses bords n'étaient pas un peu arqués en dedans. Des squamelles égales , pour la plupart disco-hexagonales et un peu convexes, garnissent les parties latérales de la tête. L'oreille, à l'entrée de laquelle se trouve tendue la meinbrane du tympan, est petite et ovalaire. Le cou est plus étroit que la partie postérieure de la tête ; en dessous , près de la poitrine, sa peau fait un pli transversal bien ihurqué. Le tronc a moins de hauteur que de largeur; le dos est ar- ^ndi et complètement dépourvu de crêle, de même que le cou Jl la queue. Celle-ci entre pour la UK.itié dans la longueur totale du corps. Bien qu'au premier aspect elle paraisse arrondie, elle ou SAURIENS EUNOTES. G. LÉïOSAURE, Î. ^43 ne l'est réellement pas, car ses côtés sont faiblement comprime's. 11 s'en faut de la longueur du pouce que les pattes de devant , lorsqu'on les étend le long des flancs , atteignent à l'aine ; mises de la même manière, les pattes de derrière ne dépassent pas le devant de l'épaule. Les doigts, sans être courts, ne sont pas non plus très alongés. Les ongles sont faibles, eflilés , poin- tus et presque droits. Le cou et le tronc , en dessus et de chaque côté , sont revêtus de petites plaques non imbriquées, à surface un peu convexe , et dont la circonférence , en apparence circulaire , est qu; dran- gliiàîre ou pentagonale. La région inférieure du cou et la poi- trine offrent des écailles rhomboïdales et légèrement entuilées. On voit sous le ventre des bandes transversales d'écaillés carrées , lisses, faiblemext imbriquées. Sur les membres se montrent des squamelîes rhomboïdales unies, disposées comme les tuiles d'un toit. Le dessous de ces mêmes parties du corps est garni de gra- nulations squameuses. Les doigts des pieds n'offrent pas de den- telures, et toutes les scute'les sous-digitales sont étroites et dé- pourvues de carènes. La queue est entourée de verticilles composées de petites écail- les lisses , à peu près carrées. Coloration. Le fond de couleur des parties supérieures est d'un gris cendré. Une sorte de M majuscule est imprimée en noir sur le bout du museau ; tandis qu'un Y de couleur grise se dé- lâche du fond noir de la région occipitale. La longueur du som- met du cou présente une bande noire , à bordure blanche , qui est rétrécie aux deux bouts. On voit régner tout le long du dos une suite de six grandes taches noires , liserées de blanc , repré- sentant des triangles isocèles, dont langle aigu est dirigé en ar- rière , et sur chaque côté de leur base il existe une taché ovale de la même couleur. D'autres lâches noires, liserées dé blanc, mais rhomboïdales, sont placées sur la racin<;de la queue les unes à la suite des autres. Le reste du dessus de la queue offre , ainsi que les membres , des bandes transversales noires. Le dos est bordé de chaque côté par une raie blanche. Une bande onduleuse de la même couleur existe sous l'œil. Les tempes sont noires. Les régions inférieures offrent des linéoles noires , sur un fond gris blanchâtre. Depuis la gorge jusqu'à l'anus , on voit se dérouler, entre deux lignes noires, un large ruban d'un blanc pur. «siQîss, Longueur totale, j3" 3'". Tété. Long. 2". Cou. 16. ^44 LÉZARDS ÎGUANIENS Long. 5'". Corps. Long. 4". Memh. anicr. Long. 2" 5'". Memh. poster. Long. 3" 6". Queue. Long. 6" 8'". Patrie. M. Bell , de qui nous tenons le seul exemplaire de cette espèce qui existe dans notre Musée , nous a assuré l'avoir reçu du Mexique. Ce savant erpétologiste possède un individu une fois plus grand que le nôtre. 2. LE LÉIOSAURE A BANDES. Leiosaurus fasciatus.jyOihi^n^\ Caractères. De larges bandes noires en travers du dos. Synonymie. Leiosaurus fasciaius . D'Orbigny. Voy. Amer, mérid, part. erpétoL tab. 3, fîg. 2. DESCRIPTION. Formes. La tête du Léiosaure à bandes est assez courte. Le mu- seau, qui est incliné en avant , a son extrémité libre peu élargie et obtuse ; la surface du crâne est légèrement convexe. Les narines sont deux assez grandes ouvertures ovalo-circul aires , dirigées en arrière et situées de chaque côté du bout du nez, positivement au- dessus de l'angle arrondi que forme le dessus et l'un des côtés de la partie antérieure de la tête. La plaque, dans laquelle chacune de ces narines se trouve percée , est séparée de la première squame labiale supérieure par deux ou trois paires de petites écailles disco- hexagonaîes , lisses et un peu bombées. C'est au reste la forme que présentent toutes les plaques du dessus de la tête, excepté celles de la région interorbitaire , qui sont oblongues, étroites et dis- posées en deux séries longitudinales. Parmi ces écailles céphali- ques, on remarque l'occipitale comme étant la plus grande, et celles des régions sus-oculaires comme étant les plus petites et par conséquent très nombreuses. Les côtés de la tête offrent des ran- gées longitudinales de petites squames hexagones oblongues, plates et lisses. La scutelle rostrale, qui a cinq pans, est très di- latée en travers; l'écaillé mentonnière n'en a que trois, et son angle postérieur est arrondi. Les lèvres portent chacune onze paires de squames pentagones moins longues que les autres. La mâchoire supérieure , de même que rinférieure , offre environ trente-quatre dents, dont les dix dernières de chaque côté sont tricuspides et comprimées. La membrane tympanale est tendue en dedans du trou auriculaire, dont l'ouverture est ovale et médiocrement grande- ou SAURIENS EUNOTES. G. LÉIOSAURE, '1 . -^êfi Le cou présente un le'ger étranglement, quelques plis longitu- dinaux sur ses parties latérales, et deux transversaux sur sa ré- gion inférieure. Le tronc a plus de largeur que de hauteur; le dos est légère- ment arrondi , et, de même que le cou et la queue , il est complè- tement dépourvu de crête ou de carène. Les pattes de devant , lorsqu'on les couche le long des flancs , s'étendent jusqu'à l'aine , et celle de derrière jusqu'à l'oreille. Les doigts des mains sont gros et courts ; ceux des pieds au contraire sont grêles et alongés. Les ongles des uns et des autres sont effilés» pointus et médiocrement longs. La queue a une longueur à peu près double de celle du corps : le dessus et le dessous en sont arrondis ; mais les côtés paraissent légèrement comprimés. De fort petites granulations squameuses garnissent la nuque. La région supérieure et les côtés du cou , la gorge , le dos et les âancs ont pour écaillure un pavé de petites pièces égales , un peu bombées, qui paraissent circulaires, mais qui offrent réellement quatre ou cinq petits côtés lorsqu'on les examine à la loupe. La face inférieure du cou et la région pectorale sont protégées par des écailles rhomboïdales plates et imbriquées , moins grandes sur la première que sur la seconde. Le ventre présente des série s transversales de squamelles lisses , presque carrées et excessive- ment peu imbriquées. Le dessus des membres est revêtu d'écaillés rhomboïdales im- briquées et le dessous, de petites squajnes granuleuses. On voit sur chaque doigt des mains un rang de petites plaques lisses , im- briquées , dilatées transversalement ; de chaque côté ils offr ent une ou deux séries d'écaillés granuli formes, et en dessous des scutelles fort élargies, à deux et même à trois carènes. Le bord interne des doigts des pattes de derrière est garni d'une pet ite dentelure. Les écailles de la queue , dont le diamètre est un peu moins petit sur sa face inférieure que sur les trois autres , sont unies, pentagones ou carrées , et disposées par séries circulaires. Coloration. Le seul échantillon du Léiosaure à bandes que nous possédons présente en dessus de larges bandes transversales d'un brun foncé, imprimées sur un fond grisâtre. On en compte une sur l'occiput , cinq sur le tronc et six ou sept sur chaque patte. Mais nous ne pouvons pas savoir combien il en existe sur la queue ; attendu que celle de notre individu est mutilée. La 2^6 LÉZARDS IGUANIEPfS mique est marquée en travers d'une raie brunâtre qui se pro- longe de chaque côté sur la lenipe. L'une et l'autre épaule sont ornées d'une grande tache d'un noir profond. Les régions infé-. rieures sont blanches ; la poitrine et Î3 ventre offrent en travers des traces de ryics brunes. Dimensions. Les proportions suivantes sont celles des principales parties d'un st-jec , que nous avons tout lieu de Croire encore as?cz jeune. Lons^ueuv loUilc'i Télé. Long, i" 3'". Coa. Long. 6'". Corpv. Long. 2" 5'". 3Jemt). antér. Long. 2". Memb. poster. Long. 2" 5'". Queue (mutilée). Long. 2". Patrie. Cette espèce est originaire de l'Amérique méridionale* L'individu qui a servi à notre description a été envoyé de Buénos- Ayres par M. d'Orbigny. Observations. Ce même indiridu a tant (3« ressemblance par l'ensemble de ses formes , et surtout par son mode de coloration avec Id figure de YJguma picta de Neuwied , que nous l'avions d'abord considéré comme le jeune âge de cette espèce ; mais, en l'examinant avec plus de soin , nous nous sommes bientôt aperçu que cela ne pouvait pas être ; attendu qu'il n'offrait pas la moindre trace de la crête en dents de scie qui surmonte le dosde VJgama- picta. D'un autre côté, notre Léiosaure à bandes n'a qu'une plaque occipitale fort peu développée, et des écailles sus-oculaires excessivement petites. Tandis que VAgama picta SiMVdàiy d'après Wagler ( car cela n'est pis indiqué dan^ la figure publiée par le prince Maximilien), une plaque occipitale très dilatée, et de grandes scutelles sus-oculaires. 11 existe encore une autre figure à laquelle on serait tenté' de rapporter notre Léiosaure à bandes , c'est celle du Lophyre panthère de Spix ; mais on en est empêché par les mêmes motif^ que ceux que nous venons de faire valoir à propos de YJgnma plein , dont ce Lophyre panthère semble être le jeune âge : il a effectivement le même mode de coloration, la crête dorsale, la grande plaque occipitale et les scutelles sus-oculaires. Aussi , d'après cela , avons - nous cru devoir regarder notre Saurien comme différent , non-seulement par l'espèce , mais en- core par le genre, du Lophyre panthère et de l'Agama peint, que nous rangeons tous deux sous un même nom parmi les Upéra" nodontcs. ou SAUniENS EUNOTES. G. UPÉRAWODON. 2^J XVIP GENRE. UPÉRANODONTE. UPERANODON (1). Nobis. (Plica de Graj, en partie. Hypsibatus de Wagler, en partie. ) Caractères. Tête courte, arrondie en avant , cou- verte de plaques inégales en diamètre ; une grande écaille occipitale; de grandes scutelles sus-oculaires. Narines latérales. Pas de dents palatines. Un pli trans- versal Lien marqué, précédé d'un autre longitudinal^ peu sensible. Tronc subtriangulaire , non plissé laté- ralement, surmonté d'une petite crête, et revêtu d'ér cailles imbriquées, carénées. Queue médiocrement longue , arrondie , dépourvue de crête. Pas de pores fémoraux. Les Upéranodontes n'ont ni les écailles lisses ni le corps raccourci et déprimé des Léiosaures, dont ils se distinguent aussi par l'absence de dents palatines et lecaillure de la tête, qui offre une plaque occipitale circulaire très dilatée, et de grandes scutelles sus- oculaires carrées. Par l'ensemble 4e I leurs formes , les Upéranodontes tiennent un peu des Pphryesses ; mais ceux-ci ont des dents palatines , des pe- tites plaques égales sur la tête ; la queue comprimée est sur- montée d'une sim})le crête dentelée, de même que le dos. Les Upéranodontes ont les narines latérales et la membra: e du tympan tendue à fleur du conduit auditif, dont les bords sont simples. La peau fornie sous la gorge un faible pli longitudinal , |i} ^mft»!t, palais, palatum ^ kuçcfç p^rs j^ftperiçr; et dç A,wJ;o.y f «^n» dents , edeniula. llS- LÉZARDS IGU.4NIENS « derrière lequel on en voit un transversal très marqué. Une petite crête dentelée règne sur le cou et le tronc , dont la coupe transversale serait triangulaire , attendu que le ven- tile est plat et le dos légèrement en toit . Les membres sont bien développés, avec des doigts grêles et simples. Il n'existe pas d'écailies crypteuses sous les cuisses. La queue, complètement dépourvue de crête, est alongée, arrondie , grosse à sa base , et grêle dans le reste de son étendue. Ce genre Upéranodonte a été principalement établi sur le Lophjrus Qchrocollaris de Spix. Ensuite Gray et Wagler, chacun de son côté et à peu près en même temps, l'avaient placé avec YAgama umbra de Daudin dans un groupe particulier nommé Plica par le premier et Hypsibatus par le second. Mais ces deux espèces présentent entre elles des différences telles , que nous n'avons pas cru devoir les laisser confondues. Nous saisirons facilement ces différences en com- parant les notes caractéristiques du genre Upéranodonte avec celles du genre Hypsibate qui va suivre. TABLEAU SYNOPTIQUK DKS ESPECES DU GEINRE UPERANODONTE. /carence i. IJ. A collier. Ecaillure<; Misse 2. U. Peint. 1. L' UPÉRANODONTE A COLLIER. Uperanodon ochrocoUare. Nobis. Caractères. Écailles du corps carénées. Sept bandes brunâtres en travers du dos. Synonymie, Lacerla umhra. Linn. Édit. 12 , pasj. 867. Lophj^rus ochrocollaris. Spix. Spec. nov. Lacert, Bras. pag. 10, tab. 12, fig. 2. Hjrpsihaiui ( Loph^rus 4M!hrocollaris ). Wagl. Syst. amph. pag. i5o. ou SAURIENS EUNOTES. <^. UPERANODON. 1. 249 DESCRIPTION. Formes. La longueur totale de la tête est d'un tiers moindre que retendue transversale qu'elle présente au niveau des oreilles. Le museau est fort court; l'extrémité en est large et arrondie ; toute la portion du dessus de la tête , comprise entre le bout du nez et le bord postérieur des orbites, offre un plan incliné en avant. La surface occipitale est horizontale et plane; mais les ré- gions sus-oculaires sont fortement bombées. La plaque rostrale , qui est très dilatée en travers, a un de ses cinq angles plus grand que les autres, et replié sur le bout du museau. L'écaillé men- tonnière ressemble à un triangle isocèle , dont un des som- mets aurait été tronqué. Chaque lèvre est garnie de douze squa- mes quadrilatères oblongues. Les narines sont circulaires, percées de haut en bas , l'une à droite, l'autre à gauche , dans une plaque bombée qui s'articulerait avec une portion de la scutelle rostrale et la première écaille labiale tout entière, s'il ne se trouvait de- vant elle , placées l'une à côté de l'autre , deux et quelquefois trois petites plaques hexagonales en dos d'âne. Les squames supra- orbitaires sont assez grandes et réellement pentagones , bien qu'au premier examen elles paraissent carrées. Les deux demi-cercles qu'elles composent représentent une figure en X, dont l'angle postérieur est occupé par la plaque occipitale, et l'angle antérieur rempli par six ou sept scutelles plus petites , mais de même forme que celles des bords orbitaires eux-mêmes. Le dessus du museau ou l'entre-deux des narines offre un pavé de petites plaques en dos d'âne, ayant une figure rhomboïdale. Immédiatement der- rière la narine commence une petite crête arquée , qui ne se ter- mine qu'à l'extrémité postérieure du bord surciliaire. Celte crête est formée d'une série d'écaillés imbriquées , placées de champ et non à plat. On remarque cinq séries longitudinales de scutelles hexagonales sur chaque région sus-oculaire. Celles de la série médiane, au nombre de cinq ou six, sont fort grandes et plus larges que longues; tandis que celles des quatre autres sont pe- tites et moins larges que longues. Les côtés de l'occiput sont, ainsi que les tempes, protégés par des tubercules squameux dont la base présente cinq ou six côtés. La membrane tympanale est tendue à l'entrée des trous auriculaires, qui sont grands et cir-, cuîairesj et dont le bord antérieur offre une petite dentelure^ SSO LÉZARDS IGUANTENS Bien que ïa peau de la gorge soit lâche , elle ne pend pas posi- tivement en fanon. Le dessous du cou , au devant de la poiti ine, laisse voir deux plis transversaux, dont un se prolonge de chaque côté jusqu'au-dessus de l'épaule. Le cou est un peu plus étroit que la partie postérieure de la tête, et, de même que le dos, un peu en toit. Comme ce der- nier également , il se trouve surmonté d'une petite crête d'écaillés en dents de scie, qui va se perdre sur la base di la queue. Celle-ci entre pour plus des deux tiers dans la longueur totale de l'animal. Elle serait parfaitement conique si ses côtés n'étaient très légèrement comprimés. Elle n'offre de crête que sur sa racine. Les pattes de devant , mises le long du tronc, atteignent à l'aine, et celles de derrière, placées de la même manière, s'étendent jus- qu'à l'angle de la bouche. Les doigts sont longs et grêles ; les quatre premiers, aux mains comme aux pieds , sont étages. Tous ont leur face inférieure garnie de scutelles , dont le bord libre est armé de trois petites pointes. La gorge est revêtue de squamelles lisses, rhomboïdales; et toutes les autres parties du corps , excepté la tête, sont protégées en dessus et en dessous par des écailles en losanges , surmontées d'une carène finissant en pointe. Coloration. Un brun marron plus ou moins clair est répandu sur les parties supérieures du co^ps, en travers desquelles sont imprimées des bandes brunâtres. On en compte sept depuis la nuque jusqu'à l'extrémité du tronc, huit ou neuf sur chaque patte, et plus de douze sur la queue. Le dessus de la tête est uni- formément brun. La partie antérieure de l'épaule offre une bande oblique assez large , d'un noir profond. Parmi nos échantillons , il s'en trouve un dont les régions infé- rieures présentent une couleur de rouille ; tous les autres les ont colorées en fauve brun. Dimensions. Longueur totale, 29" 6'". Tcle. Long. 2" 6"'. Cou. Long. i\ Corps. Long. G". Mcmb. anlér. Long. 5". Meinb, poster. Long. 5". Queue. Long. 20". Patbie. Cette espèce d'Iguanien se trouve probablement dans toute l'Amérique méridionale. On sait positivement qu'elle ha- bite le Brpsil^ où elle a été observée par 3pix. Jusqu'ici nous nç l'avons encore reçue que de la Guyane. Les exemplaires qui font OtJ SAUBîÉNS lïîNOTES. C, UPERANODÔNf. 2. 2^1 partie de notre collection sont dus à M, Banon , à M. Poiteau et à MM. Leschenault et Doumerc. Ohserçations. Nous pensons que c'est à cette espèce que doit être rapporté le Lacer ta umhra de Linné , et non , comme l'a cru Ba^din ^ aii Saurien qii'il a , à cause de cela , appelé Agame iim? ^(g , qui est notre Hypsibate agamoïde. Spix s'est singulièrement trompé en considérant l'Upéranodonte à collier, dont il a donné une figure passable , comme apparte? nant au genre des Lophyres , qui sont des Sauriens bien diffé- rens. Wagler avait réuni l'Upéranodonte à collier aux Hypsibates; mais nous avons cru devoir les séparer , attendu qu'il n'a pas , comme ceux - ci , des dents au palais ni des plis sur les côtés du corps. ?. L'UPÉRANODONTE PEINT. Uperanodon pictum. Nobif. Caractères. Ecailles du corps lisses. Cinq bandes noirâtres en travers du dos. Sy^oNVMIE. Jgama picia, Neuw. rec. PI. col. anim. Brés, pa§§ et Pi. sans n®. Lophyrus panihera. Spix. Spec. nov. Lacert. Bras. pag. îi , tab. i3, fig. JTypùhalus (Agama pictaNeuw.). Wagl. Syst. amph. pag. i5% Piïca picl^ en < h c/D çu o. v;^ co ■•T3 f3 <* .2 ■T3 ' -o i rt Q^ -Oj QJ • '3 S • bo . C «3 »5 O ^. -o s Tâ..'îîC>èéa.>^m)S..aGUANn:NS . ^Ja Parfois , entre le? orbites ou sur le vertex j. il y. en a quatre pîa-? cées deux à deux; d'autrefois on iien voit que trois, une d'a- bord , et deux ensuite , et cela chez les deux, variëtës que nous re" connaissons exister dans l'espèce du Proctotrète du Chili. Ceci , en particulier, vient détruire l'opinion émise par M. Wiegmann, que ces deux variétés pourraient fort bien être deux espèces, dis^,. tinguées , l'une par trois , l'autre par quatre plaques interorbitai-' res. Parmi les plaques qui garnissent la surface postérieure de la teie, et positivement derrière celle qu'on nomme occipitale, on en remarque quatre où cinq grandes oblongues , formant un rang transversal. Chaque région sus-oculaire porte trois séries curvili- gnes de scutelles hexagonales, dilatées' en travers. Le plus souvent ces trois séries de scutelles ont la même longueur , mais il arrive quelquefois aux latérales d'être beaucoup plus étroites que la mé- diane. Ces scutelles sus-oculaires sont les moins dilatées de toutes celles 4u dessus die la tête. Tantôt elles sont lisses, tantôt elles of- frent des rides longitudinales ; nous avons même vu un individu en présenter de ces deux sortes. Les narines sont tout-à-fait laté- rales et à peu près circulaires. La plaque dans laquelle chacune d'elles est percée s'articule avec la scutelle, rostraje , qui offre, une très grande largeur , et cinq côtés , dont le supérieur est arqué» L'écaillé mentonnière est également pentagonale et très dilatée en travers ; mais elle a néanmoins plus de hauteur que la plaque du bout du nés. Chaque l^vre est garnie de cinq petites scutelles quadrilatères oblongues. Cinq ou six écailles alongées , étroites, imbriquées obliquement , et placées presque de champ , forment une sorte de crête surciliaire. Les paupières sont granuleuses. Les tempes présentent cinq ou six rangées longitudinales d'écaillés égales , rhomboïdales , imbricjuées et carénées. L'oreille est un as^o sez grand trou ovale , en dedans duquel on aperçoit la membrane du tympan. Son bord antérieur est garni d'écaillés à peu près aussi grandes que celles des tempes , écailles qui constituent une espèce de petit opercule dentelé. Le cou est gros , parfaitement cylindrique , et sans le moindre pli ; le tronc, s'il n'était aplati en dessous, serait fusiforme ; cat- il est arrondi en dessus et de chaque côté , et ses deux extrémités sont rétrécies. "Là queue est généralement une fois plus longue que le reste dû cô^ , mais quelquefois elle est beattèotijp plil^ côtirte. Sa fortîiè ou SAURIENS EUNOTJES- G-^ PBQGTOTRÈTE. I. ..27I est conique, si ce n'est à sa base , où elle semWe pITrir qualve côte's unis par quatre angles arrondis. ., La longueur des pattes de devant est à peine un peu plus con- sidérable que celle qui existe entre le devant de l'épaule et le mi- lieu du flanc. Couchées le long du corps, les pM tes de derrière s'étendent jusqu'aux aisselles. ' L'écaillure de cette espèce se compose en grande partie de pièces rbomboïdales parfaitement imbriquées. Celles de toutes les parties supérieures , et du dos en particulier, sont fort grandes, un peu cintrées de chaque côté , et surmontées d'une forte carène finis- sant en pointe. En dessous il n'y a d'écailîes carénées que celles de la queue, de la paume des mains et de la plante des pieds. Celles de la gorge , du cou , de la poitrine , du ventre et de la face inférieure des membres sont complètement lisses. Les scutelles Soùs-digitales ont leur bord libre armé de trois petiî-?-. p;;!]iics. La peau des aisselles et des fesses est couverte de granulaljw.is squa- meuses extrêmement fines. Les rangées longitudinales d'écaillés carénées qui garnissent le dos et les flancs sont au nombre de seize oti'Hîx-huit. Le bord de l'espèce de lèvre qui ferme l'ouverture cloacale est percé de trois ou quatre pores remplis d'une substance graisseuse. Coloration. Cette espèce produit deux variétés bien tranchées par ieur mode de coloration. Var. a. ( Tropidurus olwaceus. Wiegmann.) Les écailles des parties supérieures des individus appartenant à cette première variété ofî'rent une teinte bronzée , relevée d'une petite bordure jaune de chaque côté. Tantôt cette bordure est ex- trêmement étroite ; tantôt , au contraire , elle envahit px^esque toute l'écaillé ; en sorte que , dans le premier cas, c'est la teinte bronzée qui domine sur le corps , tandis que dans le second c'est la couleur jaune. 11 arrive quelquefois que la teinte bronzée , qui peut être plus ou moins claire , plus ou moins foncée , est rem- placée par une belle couleur verte métallique. Nous avons même des individus dont les écailles des flancs , au lieu d'être bordées de jaune , le sont d'un rouge de sang. Quelques autres ont le dos parcouru transversalement par des raies ou des bandes onduleuses de couleur brune. Les aisselles et les fesses sont marbrées de jaune et de hoir ; une teinte jaunâtre , plus ou moins nuancée de bruiî,. ilÈ*ègne. Sur lés parties inférieures. Cependant la gorge est toujouil 272 itZARM IGUAÏÎIENS marquée de lignes obliques noirâtres, formant des chevrons, dont le sommet est tourné du côté du menton. Les jeunes sujets se font remarquer par une série de taches brunâtres, placées de chaque côté du dos, entre deux lignes jau- nâtres. Ces taches sont elles-mêmes quelquefois marquées d'un point bleu. Parmi ceux que nous possédons il en est qui ont les flancs et les côtés de la queue uniformément rouges , et d'autres dont le dessus du corps est coupé transversalement par des bandes noires offrant des espèces de festons bordés de jaune. Le Tropidu- riis nitidus , de M. Wiegmann, a été établi d'après un individu seniblabk ceux-ci. Var. B. {Tropiduriis Chilenscs. Wiegmann ) Les parties supérieures de cette seconde variété offrent , soit Une teinte olivâtre à reflets dorés , soit une teinte fauve plus ou moins jaunâtre. Mais on voit toujours régner le long du corps quatre bandes brunâtres , une sur le haut de chaque flanc , et les deux autres, qui souvent n'en forment qu'une seule, sur toute l'étendue du dos. Ces bandes ont l'air d'être le résultat d'une suite de grandes taches anguleuses confondues entre elles. Les tempes sont marquées chacune d'une raie noire, qui s'étend depuis l'angle postérieur de l'œi! jusqu'à l'oreille. 11 en existe une autre sur la ligne moyenne et longitudinale de l'occiput, en arrière duquel elle se divise en deux branches qui se prolongent sur le cou pour aller rejoindre les deux bandes dorsales. Le dessus de la queue est parcouru par un étroit ruban noir. Jamais nous n'a- vons vu d'individus , appartenant à cette variété , avoir la gorge et le dessous du menton marqués de lignes obliques de couleur brune , comme il en existe chez ceux de la variété A. DiMEissroNs. Longueur totale, 3o". Télé. Long. 2". Cou. Long, i' 4*". Corps. Long. 7". Memh. aniér. Long. 3" 5'". Memh. poster. Long. 5" 6'". Queue. Long, 20". Patrie. Cette espèce est originaire du Chili, où elle doit être fort commune, si nous en jugeons par le grand nombre d'échantillons qui nous ont été envoyés de ce pays. Nous en possédons effec- tivement plus de quarante , que nous devons pour la plupart à M. Gay , les autres ont été recueillis par M. d'Orbigny. Ohservalions. Nous avions d'abord cru , comme M. Wiegmann , que ces deux variétés A et B du Proctotrète du Chili formaient deux espèces bien distinctes ; mais, en les comparant avec plus de ou SAURIENS EUNOTES. G. PROCTOTRÈTE. 2. 2^3 soin, nous nous sommes bientôt aperçu qu'il ne pouvait point en être ainsi, puisque leurs caractères différentiels ne portent re'el- lement que sur leur mode de coloration, lequel , comme on l'a pu voir, est lui-même fort variable dans la première variété. Nous avons également reconnu que le Tropidurus nitidus , représenté par M. Wiegmann dans un mémoire inséré dans les Actes des curieux de la nature, de Berlin , est évidemment établi d'après un très jeune sujet appartenant à l'espèce que nous venons de faire con- naître en détail. B. PtygodÈres. Espèces à cou plissé de chaque côté. 2. LE PROGTOTRÈTE VENTRE-BLEU. Prociotretus cxanogastef. Nobis. Caractères. Tête pyramido -quadrangulaire, à plaques non imbriquées, dépourvues de carènes. Oreilles grandes, sans tuber- cules, ni dentelures. Une seule rangée de plaques au-dessus des labiales supérieures. Côtés du cou garnis de petites écail- les rhomboïdaies , imbriquées , carénées. Squames du dos et des flancs grandes , en losanges , surmontées de carènes finissant en pointe. Toutes les écailles du dessous du cou et du ventre en- tières. Fesses complètement granuleuses. D'un brun-vert ou cui- vreux , avec une bande jaunâtre de chaque côté du dos. Parties inférieures de couleur bleue. DESCRIPTION. Formes. De prime abord on prendrait ce Proctotrète pour une espèce de Lacertiens du genre des Algires , tant il offre de ressemblance avec ceux-ci par sa taille, l'ensemble de ses for-' mes, et son mode d'écailiure. Le Proctotrète ventre-bleu a la tête assez alongée , quadrangulaire et rétrécie en avant. Sa face supé- rieure est couverte de plaques lisses , ou bien très légèrement ri- dées. Les narines sont latérales, circulaires, et percées chacune dans une petite plaque à peu près pyriforme , dont l'extrémité la plus étroite s'articule avec la scuteile rostrale. Celle-ci , qui est très dilatée en travers , offre quatre côtés , dont le supérieur est un peu arqué. Immédiatement derrière elle , sont deux petites plaques trapézoïdales ; puis il en vient trois autres , dont les deux REPTlIiES, IV. l8 ^^4 ti^ktDê îatJANÎÊNâ lateîraîes tiennent , cliactine de êon coté , à deux fort petites jlctl.^ telles situées au-dessus de îa plaque nasale ; après cela on en compte encore trois , deux petites et une grande au milieu , for- mant une rangée transversale , qui est suivie de quatre autres plaques, assez grandes pour couvrir toute la re'gion frontale. Entre les orbites , tantôt il y a trois plaques placées l'une de- vant les deux autres, tantôt il y en a quatre formant un carré. Les plaques qui garnissent le dessus de îa partie postérieure de la tète sont au nombre de six ou sept , parmi lesquelles se trouve comprise celle que l'on nomme occipitale. Chaque région sus-oculaire est protégée par des scutelles hexa- gonales formant quatre séries ; celles des deux premières, ou les plus rapprochées du bord surciliaire , sont fort petites , de même que celles de îa quatrième ; mais celles de la troisième^ sont assez grandes et dilatées en travers. Le bord surciliaire se compose de cinq ou six écailles fort étroites , imbriquées obliquement , et placées presque de champ. Les paupières offrent de petites pla- ques quadrilatères disposées, en haut comme en bas, sur quatre ou cinq rangs longitudinaux. Neuf plaques au plus revêtent l'espace fronto- rostral : deux fort petites sont placées l'une au- dessus de l'autre derrière la narine ; elles sont suivies de deux plus grandes, rhomboïdales , et situées de la même manière ; mais la supérieure debout sur l'inférieure , qui est placée en long. Parmi les cinq dernières , on en remarque une excessivement pe- tite , et une autre fort étroite qui occupe le dessous de l'œil. Les plaques labiales sont quadrilatères oblongues ; il y en a deux rangées de huit ou dix chacune sur la lèvre supérieure, et une seule de quatorze ou seize sur la lèvre inférieure. Le trou de l'oreille , à l'entrée duquel est tendue la membrane du tympan, est grand et sans tubercules ni dentelures sur son pourtour, qui ressemble à un carré à angles arrondis. La peau des côtés du cou fait un pli qui s'étend jusqu'à l'ais- selle, et dont l'extrémité antérieure forme une bifurcation qui embrasse le bord postérieur de l'oreille. La longueur d'une patte de devant est à peu près des deux tiers de l'espace qui existe en- tre l'épaule et la ra: ine de la cuisse. L'étendue des pattes de derrière est un peu plus considérable ; car, placées le long du corps , elles touchent le bras par leurs ex- trémités. La queue , dans les individus qui l'ont fort prolongée , entre pôiîr leâ deux tiers dans îa totalité de k îoiiguetir de l'animaL Forte , un peu dëprlmëe efc comme tétraèdre à sa base , elle est au contraire conique efc assez giéle dans le reste de son étendue. Le dessus du cou , le dos , les flancs et la face supérieure de la queue sont revêtus d'assez grandes écailles rhomboïdales , im- briquées , surmontées de carènes fortement marquées et finissant en pointe. Ces carènes forment des lignes longitudinales, dont on compte une trentaine du bas d'un flanc à l'autre. La région post- auriculaire , limitée par le pU furculaire que la peau forme en cet endroit , est garnie de granulations squameuses , comme on en voit aussi autour de la racine du bras et sur les fesses. Mais le reste des parties latérales du cou offre de petites écailles rhom- boïdales, imbriquées et si épaisses, qu'elles paraissent tuber- culeuses. La face supérieure des membres est couverte de squames qui ne diffèrent de celles du dos que par un diamètre moins grand. La gorge, le dessous du cou, la poitrine etîe ventre ont aussi une écail- îure composée de pièces rhomboïdales, imbriquées, mais elles sont parfaitement lisses. La face inférieure des membres et celle de la base de la patte en présentent qui leur ressemblent complet ment. Mais le reste du dessous du prolongement caudal se trouve garni d'écailîes carénées et imbriquées , ressemblant à des triangles isocèles. Un rang de scutelles lisses , à bord libre arrondi , garnit le dessus des doigts , dont chacun des côtés porte une série d'écaillés surmontées d'une carène finissant en pointe. Leur face inférieure est protégée par une bande de lames écailleuses tricarénées et tricuspides. Les maies ont le bord antérieur de l'ouverture anale percé de deux ou trois petits pores. GoLOKATioN. Cette espèce de Proctotrète se fait remirquer par les deux raies blanchâtres ou jaunâtres qu'elle porte de chaque côté du corps, depuis l'angle postérieur de l'œil jusqu'à la racine de la queue. Ces deux raies sont imprimées sur un fond brun- olive, cuivreux ou vert, à reflets métalliques. Parfois il existe près de leur bord interne une série de petites taches anguleuses noires. Le dessus de la queue est de îa couleur du cuivre rouge ; le dessous oflie le même mode de coloration quand il n'est pas blanchâtre. Toutes les autres régions inférieures du corps sont d'un bleu tirant quelquefois sur le vert, i8. 2^6 LÉZARDS IGUANIENS Dimensions. Longueur iotale , 14." y'". 7ete. Long, i" 5'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 4" 2'", Memh. antév. Long. 2" 6'". Memb. poster. Long. 4". Queue. Long. 8" 3". Ces dimensions sont celles d'un sujet certainement adulte , mais dont la queue est proportionnellement moins longue que celles d'individus plus jeunes que nous possédons. Patrie. Le Chili est aussi le pays qui produit cette espèce, dont M. Gay nous a envoyé plusieurs beaux échantillons. 3. LE PROCTOTRÈTE PEINT. Proctoiretus pic lus. Nobis. Caractères. Tête pyramido-quadrangulaire couverte de plan- ques non imbriquées et sans carènes. Museau étroit. Oreilles assez grandes, portant chacune un petit tubercule sur son bord anté- rieur. Une seule rangée d'écaillés au-dessus de la série des plaques labiales supérieures. Parties latérales du cou granuleuses. Squames du dos médiocres , rhomboïdales , à carènes peu prononcées , et non prolongées en arrière. Ecailles des flancs presque lisses. Toutes celles du dessous du cou et du ventre entières. Cuisses com- plètement granuleuses. \ar. A. Bronze en dessus, avec deux bandes vertes, bordées en dedans d'une série de points noirs. Var. B. Dos brun , offrant de chaque côté deux rangs de grandes taches anguleuses noires , séparées par une bande jaunâtre. Var. C. D'un brun foncé piqueté de jaune , avec des taches anguleuses noires, mais sans bandes jaunâtres. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a, comme la précédente, les formes élan* cées decerlains Lacertiens; et, sous ce rapport, elle ressemble plus particulièrement à celui qu'on appelle le Lézard des mu- railles. Ses plaques céphaliques sont plus nombreuses que celles du Proctotrète ventre-bleu. Elles sont petites , égales entre elles , et de figure extrêmement variable. Le Proctotrète peint se distingue principalement du Proctotrète ventre-bleu, en ce que ses écailles du dessus et des côtés du tronc sont plus petites, plus régulièrement rhomboïdales, et surmontées d'une carène moins forte et sans pointe en arrièie ; en ce que ses squames des flancs , en particulier, sont plus petites que celles vlu do» , et souvent à peu près lisses ou à carènes excessivement ou SAURIENS EU^OTES. G. PROCTOTRÈTE. 3. 2^^ peu marquées. Le nombre de range'es longitudinales que forment ces écailles est de quinze ou seize sur la région dorsale , et d'une douzaine environ de chaque côté du corps. Les tempes sont re- vêtues de squamelles hexagonales , non imbriquées et dépourvues de carènes. L'oreille est assez grande et sans la moindre dentelure sur son bord antérieur, qui présente des écailles granuleuses, parmi lesquelles on en remarque une plus forte que les autres, située vers le tiers de la hauteur. La peau des côtés du cou est plissée de la même manière que chez l'espèce précédente, c'est-à-dire que la saillie qu'elle forme représente une sorte d'Y, dont les deux branches embrassent le derrière de l'oreille , et dont la queue s'étend jusqu'à l'aisselle. La surface entière des parties latérales du cou , toute la région scapulaire , le dessous du bras et un certain espace de chaque côté du thorax , sont revêtus d î grains squameux extrêmement fins. La gorge , le dessous du cou, la poitrine et le ventre offrent une écaillure composée de pièces rhomboïdales , lisses et imbriquées ; celles de ces pièces qui garnissent les côtés de la région abdomi- nale ont l'air d'être arrondies en arrière. Le dessus des membres est revêtu d'écailles rhomboïdales, plus petites, mais semblables d'ailleurs à celles du. dos. La face infé- rieure des avant-bras en est pareillement couverte ; les mollets et le dessous des cuisses en montrent de lisses , et la région interne des bras ainsi que les fesses, sont garnies de granulations squa- meuses. La queue est entourée de verticilles d'écailles quadrilatères , surmontées d'une carène longitudinale oblique. L'écaillure des doigts ressemble à celle du Proctotète ventre • bieu. Le bord du cloaque des individus mâles présente de deux à quatre pores crypteux. Coloration. Le mode de coloration du Proctotrète peint est loin d'être constamment le même chez tous les individus. Cepen- dant les différences qu'il présente peuvent être rapportées à trois types principaux , qui seront nos variétés A , B et G. Variété A. Le dos , qui offre une teinte cuivreuse et bronzée , porte de chaque côté une large bande verte , en dedans de la- quelle il existe une série de points noirs très distincts les uns des autres. Les région*^ latérales du cou et la partie supérieure des flancs sont marquées de taches noires confondues entre elles, sur un fond cuivreux comme celui du dos ; une teinte bleue , semé^ ^yB LÉZARDS IGUANIENS de points noirs , orne le bas des flancs; tandis que lo dessus des membres piésente aussi des points no'rs , mais jetés sur un fond bronzé. La gorge est noirâtre, et toutes les autres parties infé- rieures du corps sont peintes d'un blanc lavé de bleu verdàtre. Nous possédons un seul individu dont le bas-ventre est teint d'une couleur orangé. F'ariétèB. Cette variété se fait remarquer par la teinte brune , plus ou moins piquetée de jaune , qui est répandue sur les parties supérieures, ainsi que par les deux bandes jaunâtres qui s'étendent, l'une à gaucbe, l'autre à droite du dessus du corps, depuis l'angle postérieur de l'œil jusqu'à la base de la queue; bande de chaque côté de laquelle on voit une suite de taches noires anguleuses. Celles de ces taches, qui occupent toute la région supérieure des flancs, se dilatent de manière à former sur ceux-ci des espèces de bandes verticales onduîeuses, entremêlées de bordures jaunes. Le dessus du cou est parcouru par quelques linéoîes noires; le som- met de la tête est tacheté de noirâtre sur un fond brun. La face supérieure des membres et le dessus de la queue sont de cette dernière couleur, offrant en travers des bandes de taches angu- leuses noires. Une teinte blanchâtre, quelquefois marbrée de noir, règne sur toutes les régions inférieures de l'animal , dont le bas- ventre et la région préanale présentent dans certains cas une belle couleur orangé. Variété G. Un brun très foncé règne sur le dessus du corps, où sont à peine apparentes les deux bandes latérales vertes ou jau^ nâtres qui distinguent les deux premières variétés. Ici les taches noires anguleuses se réunissent pour former de larges bandes transversales, à bords irrégulièrement découpés. Le nombre de points jaunes, qui sont semés sur ces parties su- périeures du corps , est plus considérable que chez la seconde va- riété; et toutes les régions inférieures sont blanchâtres, quand un orangé vif ne colore ni le ventre ni le dessous des cuisses. On voit aussi fort souvent les lèvres marquées de petites taches de cette dernièreconleur, et le dessous du mentoîi rayé longitudînalement de n/?ir foncé. Dlvîensioks. Longueur ioîale , 17" 3'". Tcle. Long. 1" 8'". Cou, Long. 9'". Corps, Long. 3" 7'". Memb. anlér. Long, z' h"\Memb, poster. Long. 4". Queue, Long. 10" 7'". ou SAtfRÎENS EUNOTES. G. PROGTOTRttE. 4' ^79 5Patp,ie. C'est aussi du Chili que provient cette espèce de Proc- totréte, dont nous devons de nombreux et beaux échantiiloiis au savant botaniste M. Gay. 4. LE FROCTOTRÈTE SYEhTE. Procloiretusienuis. Nobis, Caractères. Tête pyraniido-quadrandulaire à plaques sans ca- rènes et non imbrique'es. jOreilles assez g andes, ayant un petit tubercule sur leur bord antérieur. Une seule série de plaques au- dessus de îa rangée des labiales supérieures Côtés du cou granu- leux. Écailles du dos médiocres, rhomboïdales , obtuses, faible- ment carénées. Squamesdesflancspkîs petites et lisses. Pas d'écaillés échancrées sur les flancs ni sur lesparties latérales du cou. Derrière des cuisses entièrement granuleux. Mdle. Vermiculé de noir sur un fond brun tacheté , soit de bleuâtre, soit de verdâtre , ou bien de jaunâtre. Femelle. D'un gris-brun fauve , avec deux séries de demi-cercles noirs, bordés de blanc. Formes. L'habitude du corps de cette espèce est absolument semblable à celle du Proctotrète peint , dont elle ne se distingue que par la disposition de ses plaques céphaliques , et par son mode de coloration. Immédiatement derrière îa plaque rostrale, qui est heptagonale et très élargie, il existe un carré de quatre plaques trapézoïdales ( deux petites et deux grandes ) , de chaque côté duquel se trouve une très petite écaille triangulaire. Après cela viennent d^eus. pla- ques de même forme que cette petite écaille , et entre lesquelles en est soudée une troisième , ayant une figure rhomboïdale , qui font partie d'une rosace, composée de cinq grandes écri'les , avec une sixième fort petite au milieu. Cette rosace couvre les régions frontale et préfrontale. On remarque trois plac|ues inter-orbitaires; une première pentagone oblongue , et deux autres placées côte à côte, présentant une figure quadrilatère plus longue que lai'ge et rétrécie en avant. Elles sont suivies de trois autres , deux îaie- rales et une médiane , qui est îa plaque occipitale , offrant en arrière un angle ai^u, enclavé entre deux grandes gçutelles oblon- gues. 11 n'y a guère , sur chaque région giis-ociilo.ire que trois ou quatre plaques hexagones iransverses, formant une série nnpeu arquée , bordée en dedans d'un rang de petites écailles , en dehors de deux , et précédée de cinq au six squ^melles, Toutes ce* pla 280 LÉZARDS IGUANIENS ques cëphaMqnes ont une surface unie. La petite squame, dans laquelle chaque narine est percée , s'articule en avant avec la plaque rostrale, et en arrière avec deux petites écailles placées l'une au-dessus de l'autre. La lèvre supérieure est garnie de deux rangées de plaques quadrilatèresoblongues. L'inférieure n'en offre qu'une seule. L'écaillé mentonnière est grande et triangulaire. Il existe un petit tubercule squameux vers le tiers antérieur de la hauteur de l'oreille. Les plis des côtés du cou ressemblent à ceux du Proctotrète peint. L'écaillure de toutes les autres parties du corps n'est pas non plus différente de celle de cette dernière espèce , si ce n'est cependant que les pièces qui la composent, sur le dos et le long des flancs, n'ont pas une forme rhomboïdale aussi régulière : elle tient un peu de l'ovale. Coloration. Les deux sexes du Proctotrète svelte n'ont pas le même mode de coloration. Ni l'un ni l'autre ne portent , de cha- que côte du dos, une bande longitudinale verte ou jaunâtre, comme cela s'observe dans l'espèce précédente. Le m.âle a le dessus de la tête nuancé de brun et de fauve, ou bien ponctué de jaune et de noirâtre. La région cervicale est, ainsi que le dos, vermiculée de noir sur un fond brun, qui est lui-même semé de taches, soit bleuâtres, soit verdâtres ou ardoi- sées ; quelquefois même on en remarque de jaunâtres. Presque tous les individus ont les côtés du cou marqués chacun d'une raie noire qui s'étend depuis le haut de l'oreille jusqu'à l'épaule. Les membres et la queue sont coupés en travers par des bandes on- duleuses noirâtres, dont les intervalles se trouvent remplis par des taches, les unes bleuâtres, les autres de la couleur du cuiyre rouge. La gorge tantôt est jaune, tantôt d'un beau vert métalli- que. Souvent elle est, de même que les autres régions inférieures de l'animal, vermiculée de gris-brun pâle sur un fond blanchâtre, glacé de violet. La femelle a toutes ses parties supérieures peintes d'un gris- brun fauve. Son cou et son dos portent deux séries parallèles de demi-cercles noirs , ayant leur bord convexe tourné du coté de la tête, et leur bord concave , liseré de blanchâtre ou bien d'une teinte plus claire que celle du fond de la couleur du dos. La ré- gion moyenne de celui-ci est quelquefois ponctuée de noir ou tachetée de blanchâtre. Des lignes noires onduleuses traversent le dessus delà queue, dont le dçssous est souvent cuivreux. Les ré- ou SAURIENS EUNOTES. G. PROCTOTRÈTE. 5, 28 ï gions inférieures sont blanchâtres , on bien colorées de la même manière que celles des individus mâles. Dimensions. Longueur totale, 17". Tête. Long, i" 7'". Cou. Long. 8'". Corps. Long. 0" 5'". Memh. antér. Long, i" 9'". Meinh. post. Long. o'". Queue. Long. 11". Patrie. Nous possédons plus de quarante exemplaires du Proc- totrète svelte. A l'exception de deux ou trois qui ont été recueillis au Chili par M. d'Orbigny, tous nous ont été envoyés du même pays par M. Gay. S, LE PROCTOTRÈTE A TACHES NOIRES, Prociotretus nigro^ maculaius, Nobis. Caractères. Tête courte, à plaques non imbriquées, non ca- rénées. Museau obtus, arrondi. Oreilles grandes , dentelées en scie en avant. Une seule rangée d'écaillés au-dessus de la série de plaques labiales supérieures. Côtés do. cou garnis d'écaillés rhom- boïdales fort épaisses. Squames du dos et des flancs assez grandes, rhomboïdales , surmontées de carènes finissant en pointe. Ecailles des rangées latérales du dessous du cou et du ventre échancrées. Surface entière des fesses granuleuse. De chaque côté du dos, deux séries de taches anguleuses noires, imprimées sur un fond gris fauve. Une autre grande tache noire sur chaque région scapu- laire. Derrière des cuisses ponctué de noir. Synonymie. Tropidurus ( Liolœmus ) Nigromaculatus , Wiegm» Act. acad. cees. Leop. Carol. nat, cur. tom, 17, pag. 229. DESCRIPTION, Formes. La tête de cette espèce est courte; l'extrémité libre en est rétrécie , épaisse , obtuse et arrondie. La partie située en avant du front s'abaisse un peu brusquement. La région occipitale est plane, tandis que les surfaces sus-oculaires sont au contraire assez bombées. La plaque rostrale , qui est très dilatée en travers, offre sept angles, parmi lesquels il en est un ouvert et fort grand , et deux autres aigus et très petits. Celui-là est situé en haut , ceux-ci le sont de chaque côté. La lèvre supérieure est garnie de deux rangées de plaques quadrilatères oblongues ; mais il n'en existe qu'une sur la lèvre inférieure. L'écaillé mentonnière est grande et peatagoi^ale. ho, région internasale ou le bout du museau sup- 282 LÉZARDS IGUANIENS porte six plaques , disposées sur deux rangs, le premier de deux, le second de quatre. Les deux plaques du premier rang sont hexa- gonales, plus larges que longues, s'articulant en avant avec la squame rostrale , et par leur côté externe avec la seutelle pyri- forme, à sommet tronqué, dans laquelle est percée la narine. Des- quatre du deuxième rang , deux sont grandes , ce sont les mé- dianes, et deux au contraire assez petites, ce sont les latérales qui se trouvent aussi soudées avec la scùlelîe nasale , l'une à gauche, l'autre à droite. Deux autres rangées de chacune trois pla- ques hexagonales , couvrent le front et la région pi'éfrontale. Entre ces deux rangées de plaques, il existe cette différence que la plaque médiane de la première rangée est la plus petite des trois , tandis que c'est le contraire dans la seconde rangée. Sur le vertex ou entre les orbites , tantôt il y a quatre plaques , tantôt il n'y en a que trois. La seutelle occipitale se trouve envi- ronnée de six grandes squames anguleuses avec lesquelles elle est en rapport. Chaque région sus-oculaire porte une bande de cinq ou six grandes plaques lie?iagonaîes, dilatées en travers, le long du bord interne de laquelle il existe une série de petites écailles ; au lieu qu'il y en a deux le long de son bord externe. On remar- que trois petites squamelles derrière et un peu en haut de chaque plaque nasale. Le devant du museau est garni de cinq ou six grandes écailles. Toutes les plaques céphaliques sont lisses. Des écailles imbriquées garnissent les tempes; celles qui occu- pent la région supérieure sont rhomboïdales et faiblement caré- née?; celles de la partie inférieure sont hexagonales et parfaite- iïieit lisses. La membrane du tympan est tendue en dedans du conduit auditif, dont l'ouverture est assez grande , et le bord antérieur garni d'une dentelure composée d'une écaille à bord arrondi , et deux ou trois autres à sommet pointu. Ces trois ou ces quatre écailles s'avancent sur l'ouverture de l'oreille en manière de pe- tit opercule. Le pli que fait la peau de chaque côté du cou est bien marqué, fourchu en avant, et ondulé ou comme en zigzag dans le reste de son étendue, Il exisle un petit enfoncement ou l'epli verticO" oblique devant chaque épaule, Le tronc a moins de hauteur que de largeur ; le dessous en est plat , et le dessus légèrement arqué. La queue varie considérablement de longueur. Forte et dépri- ou SAURÏENS EUWOTES. G. PROCTOTRÈTE. 5. ô8S mée à sa racine , elle est au contraire assez grêle et conique dans le reste de son ëtendae. GoQcbëes le long du corps , les pattes de devant n'arrivent pas jusqu'îi l'aine ; mais les membres postérieurs placés de la même manière, s'étendent jusqu'à l'épaule. Les écailles qui garnissent l'aisseile et la région du tronc , au- dessus de la racine des bras , sont granuleuses et très fines. Celles qui revêtent les côtés du cou , ou plutôt les plis qu'on y remarque, sont rbomboïdales et si épaisses qu'on les prendrait pour des tu- bercules. Le dessus du cou , de même c|ue le dos et les flancs , est protégé par des squames rbomboïdales-, bien imbriquées, et re- levées d'une forte carène prolongée en pointe en arrière. Celles de ces écailles qui garnissent les parties latérales du tronc sont moins grandes que celles qui couvrent sa face supérieure. Les rangées longitudinales que forment ces écailles du dos et des flancs sont au nombre de vingt-quatre. Le dessous du cou et toute la ré- gion inférieure du tronc ont pour écaiilure des pièces en losan- ges , lisses et imbriquées. Celles d'entre elles qui constituent les rangées latérales sont éehancrées à leur bord postérieur. La face externe des membres est revêtue d'écaillés semblables a celles du dos, la face interne des mômes parties en offre qui ne sont pas différentes de celles qui occupent, le milieu du ventre. La peau du derrière des cuisses est complètement granuleuse. Le dessus des doigts porte un rang de scutelles lisses élargies ; cha- cun de leur côtés en offre une rangée de rbomboïdales carénées , et leur face inférieure une série de tricàrénées et tricuspides. Les individus mâles ont le bord antérieur du cloaque percé de deux ou trois petits pores. Coloration. Sur le dos de ce Proctotrète, qui est d'un gris fauve, sont imorimées , deux à droite , deux à gauclie , quatre séries de grandes tacbes anguleuses noires , qui tantôt sonc bien circon- scrites tantôt, au contraire, dilatées, dans le sens de leur largeur, de manière à produire des bandes transversales à bords irréguliè- rement découpés. Les deux médianes de ces quatre séries se prolongent jusque sur la queue, La région antérieure de l'épaule présente une grande tacbe Boire, La dessus de la tête est bran s et oeUil des bras marqué en travers d'e?.pèces de bandes brimes , sur un. fond gri- sâtre. Chez certains individus , les taches dorsales , dont nous venous i84 iÊZARDS IGUANÎEISS de parler, sont brunes au lieu d'être noires. La gorge et le dessous du cou offrent seuls des marbrures ou des veinures d'un gris plombe' ; toutes les autres parties inférieures du corps sont blanches. Les jeunes sujets ont les deux séries de taches qu'ils offrent de chaque côté du dos séparées par une raie blanchâtre. Une autre raie également blanchâtre s'étend de l'angle postérieur de l'œil à l'aisselle. Le dessus de la tête est piqueté de brun, tandis que ses côtés sont rayés verticalement de brunâtre. Les raies onduleuses ou les veinures, qui parcourent la gorge et le dessous du menton, sont d'une teinte beaucoup plus foncée que chez les individus adultes. Quelques-uns de nos jeunes sujets ont i'abdomen tacheté de brun. Dimensions. Longueur iotale ^ 14" 3'". Tèle. Long, i" 6". Cou. Long. 8'". Corps. Long. 3 " 2'". Memb. aniér. Long. 2". Memb. poster. Long. 4." 5'". Queue. Long. 8" 7'". Patrie. Le Proctotrète à taches noires est, comme toutes les autres espèces du même genre, originaire du Chili. Les exem- plaires que renferme notre musée ont été rapportés de Coquimbo par M. Gaudi chaud. Observations . Cette espèce a déjà été décrite par M. Wiegmann, qui l'a rangée dans la première division de son genre Tropidure, celle qu'il distingue par le nom de Leiolœmus. 6. LE PROCTOTRÈTE DE WIEGMANN. Procioiretus TFiegman^ nii. Nobis. Caractères. Tête courte, à plaques non carénées, ni imbri- quées. Museau obtus, arrondi. Oreilles médiocres , à bord anté- rieur *granuleux. Deux rangées d'écaillés au-dessus de la série des plaques labiales supérieures. Parties latérales du cou granuleuses. Ecailles du dos médiocres, rhomboïdales , à carènes bien distinc- tes , et prolongées en pointe. Pas de squames échancrées parmi celles du dessous du cou et du ventre. Derrière des cuisses gra- nuleux, mais ayant de chaque côté de la queue une partie de sa surface couverte par des écailles semblables à celles des faces fé- morales inférieures. Dos grisâtre, offrant dechaquecôté une bande fauve, placée entre deux séries de taches anguleuses noires. Une linéole noire bordée de blanc le long de la fesse. ou SAURIENS EUNOTES, G. PROCTOTRÈTE. 6. 5.85 DESCRIPTION. Formes. Bien que forfc voisine de l'espèce préce'dente , celle-cî s'en distiiîgue par plusieurs caractères faciles à saisir. L'oreille , outre qu'elle est moins ouverte, n'a pas de dentelures sur son bord antérieur, mais de petites squames granuleuses. Les plaques qui recouvrent la surface de sa tète ne sont pas autant di- latées , et par conséquent plus nombreuses. 11 faut cependant en excepter celles des régions sus-oculaires, dont le diamètre, au con- traire, est un peu plus grand que chez le Proctotrète à taches noires. Celui-ci n'offre qu'un seul rang de plaques au-dessus de la série de ses squames labiales supérieures , le Proctotrète de Wiegmann en présente deux , composées de pièces plus petites que celles qui se trouvent au-dessous d'elles. Ici les écailles des côtés du cou et celles des régions scapulau^es sont granuleuses. Les squames du dessus et des côtés du tronc ont la même forme, mais sont un peu moins dilatées que chez l'espèce précédente. Toutes celles du des- sous du cou et de la région abdominale sont entières , c'est-à-dire sans échancrure à leur extrémité postérieure. Les faces posté- rieures des cuisses du Proctotrète de Wiegmann ne sont pas complètement granuleuses, comme celles du Proctotrète à taches noires ; car elles offrent, de chaque côté de la queue, une certaine surface couverte de squamelles semblables à celles de leurs régions inférieures. Coloration. Le Proctotrète de Wiegmann n'a pas le devant de l'épaule marqué d'une grande tache noire. Il offre de chaque côté du dos , qui est gris , une bande fauve séparant deux séries de taches noirâtres. Ses cuisses, en arrière , portent chacune une linéole longitudinale noire, bordée de blanc. Dimensions. Longueur totale , 12" 1'". Tête. Long, i" 4'"- ^ou. Long. 6'". Corps. Long. 3" 3'". Memh. antér. Long. 2" 8'". Queue. Long. 6" 8'". Patrie. Les exemplaires du Proctotrète de Wiegmann qui font partie de nos collections ont ^t'i recueillis au Chili, les uns par M. Gay , les autres par M. d'Crbigny. aB6 iiizARDS îatjÂNîEîs's . LE PROGTOTRÉTE DE FJTZINGER. Procioirelus Tiizingeni, Nobis. Caractères. Tête courte, museau étroit , arrondi. Oreilles gran- des , à bord antérieur garni de tubercules granuleux , doiit deux ou trois plus forts que les autres. Un seul lang d'écaillcs au-des- sus de la série des plaques labiales supérieures. Parties latérales du cou granuleuses. Ecailles du dos médiocres, rhomboïdales^ obtuses, excessivement peu carénées, et sans pointe au bout. Squames des flancs lisses ; pas d'écailles échancrées parmi celles du dessous du cou et du ventre. Fesses granuleuses, mais ayant de chaque côté de la queue un petit espace garni de squames semblables à celles du dessous des cuisses. Dos d'un brun-gris ou marron, ou bien d'un fauve jaunâtre , avec quatre séries de taches noires bordées de blanc en arrière. DESCRIPTION. Formes. Le Proctotrète de Fitzinger n'a plus les formes sveltes des espèces précédentes. Il est au contraire presque aussi trapu que certains Agames. Quoique courte, sa tèle ressemble à une py- ramide à quatre côtés égaux ; son museau rétréci est arrondi à l'extrémité. La surface de la partie antérieure de la tête est lé- gèrement arquée dans le sens de sa longueur. La plaque rostrale est très élargie et présente sept angles , dont deux latéraux , aigus , fort petits , enclavés chacun de son côté , entre la première de l'une et la première de l'autie langces de plaques labiales supérieures, qui sont quadrilatères ou pentagones oblongues.-Le dessus du museau, entre les plaques nasales, qui sont pyriformes , est garni d'abord , près de la rostrale , de deux petites squames subtrapézoïdales, ensuite d'une rangée transver- sale de quatre grandes scutejles hexagonales deux fois plus lon- gues que larges. Les plaques qui recouvrent les légions préfioiitale et frontale sont au nombre de sept à neuf, disposées en rosace. L'oreille est grande, ovale, ayant son bord an térieur garni d'un rang simple ou double de petits tubercules coniques, dont les deux ou trois d'en haut sont plus forts que les autres. Les tempes sont revêtues d'écailles hexagonales , lisses et imbri- quées. La peau du dessous du cou est bien tendue, mais celle de lêi parties latérales , et même des épaules , forweni quelques plîâ dichotomiques. îl en existe un autre vertico-oblique devant cha- que bras. Celui-îà a une partie de son bord garnie d'écaillés sem- blables à celles da dessous du cou , c'esi-à-dire lisses et rhomboï- dales, tandis que le reste de son étendue est, de même que la surface entière des côte's du cou et des épaules , revêtu de granu- lations squameuses. Le tronc est gros, plat en dessous et arrondi en. dessus. Les membres sont forts; ceux de devant n'ont guéres en longueur , que la moitié de celle qui existe entre l'aisselle et l'aine; et ceux de derrière , placés le long du corps , ,ne s'étendent pas au delà de la racine des bras. L'écaillure du dos se compose de petites pièces inibrique'es , rhomboïdales, obtuses en arrière, et surmontées cbacmie d'une carène peu prononcée qui ne se termine pas en poinLo. Cî>s ccaii- ies dorsales forment vingt ou vingt-deux rangées longitudinales. Les flancs en offrent qui leur ressemblent pour la figure , mais qui sont lisses, et quelquefois convexes, particulièrement vers les régions inguinales. Les membres présentent en dessus des squa- melles en losanges, imbriquées, faiblement carénées, parmi les- quelles on en remarque quelques-unes dont l'extrémité est échan- crée. La queue est entourée d'écailIes rhomboïdales ;, imbîiquées et carénées ; pourtant celles qui garnissent le dessous de sa racine sont parfaitement lisses. Les squames pectorales ressemblent à des losanges, et les ventrales sont presque carrées. Des granulations assez fines garnissent le dessous des bras et les fesses qui , de cha- que côlé de la queue , offi'ent une petite place couverte d'écaillés semblables à celles de la face inférieure des cuisses, on peut même dire plus épaisses et comme tuberculeuses chez certains indivi- dus seulement. Les scutelles du dessus et des côtés des doigts sont lisses ; celles de leurs faces inférieures portent deux et même trois carènes. Chez les individus mâles, le bord antérieur de l'orifice opposé à la bouche , est percé de neuf à onze pores crypteux. GoLORATioK. /^a/'/e'/e A. Les parties supérieures sont grises , ou bien d'un brun marron plus ou moins clair. Jl règne le long du cou et du dos quatre séries de taches noires , bordées de blanc en arrière. La queue et les membres offrent des bandes transversales anguleuses , d'une teinte marron noirâtre ; alternant avec d'au- 288 LÉZARDS IGUANIENS très bandes semblables^, mais de couleur blanche. Les régions in- férieures aussi sont blanclies, excepté la gorge, qui est parcourue par des raies confluentes brunes. D'aut: es raies d'un brun marron sont imprimées verticalement sur les lèvres. Variété B. Cette variété se distingue de la précédente , en ce que le dessus de ses membres est ponctué de noirâtre , et que les quatre séries de taches qui ornent le dos de la première variété sont appliquées ici sur un fond fauve jaunâtre. Puis la gorge est Terdâtre et le ventre noir , marbré de blanc. Variété G. Le dessus du corps est uniformément peint d'un vert olive. Le dessous du cou , le milieu de la poitrine et celui du ven- tre sont d'un noir profond. Dimensions. Longueur totale , iS'" 8'". Tête. Long. 2" 4'". Cou. Lorg. 9'". Coiys. Long. 5" 8'". Memh. aniér. Long. 3" 2'". Memh. poster. Long. 5" 2'". Queue. Long. 9" 7'". Patrie. Cette espèce de Proctotréte se trouve au Chili. Nous avons des échantillons qui ont été donnés au Muséum par M. Bell, et d'autres par M. d'Orbigny. 8. LE PROCTOTRÉTE SIGNIFÈRE. Procîoiretus Signifer. Nobis. Caractères. Tête courte, déprimée, à plaques non imbriquées îii carénées. Oreilles assez petites , ayant chacune deux petits tu- bercules au bas de son bord antérieur. Deux rangées d'écailîes au- dessus de la série des plaques labiales supérieures. Écailles du dos petites , nombreuses , rhomboïdales, arrondies en arrière , faible- ment carénées et sans pointe- Squames des flancs lisses et même un peu convexes ; pas d'écaillés échancrées parmi celles du dessous du cou et du ventre. Faces postérieures des cuisses entièrement granuleuses. Quatre séries de figures noires , imitant des carac- tères arabes , imprimées sur un fond gris fauve. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a îa tête courte et déprimée , la surface du crâne convexe, et la région préfrontale brusquement abaissée , en même temps qu'un peu arquée d'avant en arrière. De même que chez le Proctolrète de Fitzinger , la plaque rostrale est très élar- gie et de forme heptagonale. La lèvre supérieure est aussi garnie ou SAURIENS EUNOTES. G. PROCTOTRÈTE. S. 289 de chaque côté de deux rangs de plaques au-dessus desquels en est un troisième , mais de moitié moins long que les deux autres. Le dessus du bout du museau offre également une rangée trans- versale de quatre scutelles plus longues que larges; mais elles sont précédées de quatre petites écailles quadrangulai es, au lieu de l'être de deux seulement, comme chez le Proctotrète de Fitzinger. Les squames des tempes semblent carrées, quoiqu'elles aient réel- lement six côtés ; elles sont lisses , un peu convexes et très faible- ment imbriquées. L'oreille, sans être positivement petite , nest pas aussi grande que celle de l'espèce précédente. On voit tendue dans son intérieur la membrane tympanale, qui est un peu moins enfoncée du côté du bord postérieur que du côté antérieur. Celui-ci offre deux petits tubercules squameux à sa partie infé- rieure. Les plissures que fait la peau des parties latérales du cou ne sont pas différentes de celles qu'on remarque chez le Proctotrète de Fitzinger. Le corps est assez déprimé , et le dos par suite fort peu arqué en travers. La queue entre pour la moitié dans la lon- gueur totale du corps. Elle est forte et conique , si ce n'est à sa ra- cine, où elle affecte une forme tétraèdre. Les membres sont dans les mêmes proportions que ceux de l'espèce précédente. Les régions collaires latérales sont couvertes, ainsi que les épau- les , de granulations squameuses. Le dessus du cou , le dos et la face supérieure de la base de la queue sont revêtus d'écaillés pe- tites , nombreuses , rhomboïdales , arrondies en arrière , fort im- briquées , et au contraire très faiblement carénées. Ces écailles, qui forment environ vingt-deux séries longitudinales, sont plus pe- tites que celles des flancs , dont la surface est lisse et même un peu convexe. La gorge , le dessous du cou, la poitrine et le ventre of- frent des écailles en losanges , lisses et très imbriquées. On en voit de semblables sur la face externe des bras, ainsi que sous les cuisses. Les régions brachiales inférieures et la partie postérieure des cuisses sont garnies dp grains très fins. Sur les membres.se mon- trent de petites écailles rhomboïdales, lisses, à angles obLus. La queue tout entière est revêtue de squamelles rhomboïdales, im- bri uées , très distinctement carénées. Les scutel.es du dessus des doigts sont lisses , celles de leurs côtés sont unicarénées , et celles de leur face inférieure tricarénées et très élargies. Coloration. Un gris fauve est répandu sur toutes les parties su- KEPTII^ESj ÏT, 19 pëi iètites , qui oiTrent des tachëâ ou plutôt des ligurës rioirëi ^ qu'on serait tenté de prendre pour des caractères ou des lettres arabes. Celles de ces figures qui se trouvent sur le cou et le dos y sont dispose'es sur quatre séries longitudinales. Desline'oles noires parcourent le dessus des bras et des fesses. La queue est coupée transversalement par des bandes anguleuses de la même couleur. La gorge offre des marbrures , et le ventre des petites taches bru- nes, sur un fond blanc. Dimensions. Longueur totale, 12" 8'". Tête. 'Long, i" 4'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 2" 7'". Memh. antér. Long. 2' i'". Memb. poster. Long. 3" i'". Queue. Long. 7" 2'". Patrie. Cette nouvelle espèce de Saurien faisait partie des col- lections zoologiques recueillies au Chili, pour le Muséum d'his- toire naturelle , par M. d'Orbigny. 9. LE PROGTOTRÈTE A TACHES NOMBREUSES. Proctotretus multimaculatus . Nobis. Caractères. Tête courte, déprimée; museau tronqué, arrondi. Oreilles fort petites, sans granulations ni dentelures. Quatre séries d'écaillés au-dessus de la rangée des plaques labiales supérieures. Parties latérales du cou granuleuses; scjuames du dos petites, nom- breuses, en losanges réguliers, distinctement carénées, mais sans pointe au bout. Ecailles des flancs lisses ; pas desquamelles échan- crées parmi celles du dessous du cou et du ventre. Les parties postérieures des cuisses complètement granuleuses. Dessus du corps gris , marqué de petites taches noires fort rapprochées les unes des autres. DESCRIPTION. Formes. Ce Proctotrète est aussi déprimé et aussi trapu que l'A- game épineux, auquel il ressemblerait complètement par l'ensem- ble des formes si le bout de son museau était plus ti-onqué et plus arrondi . La plaque rostrale est très élargie et de figure triangulaire , malgré les cinq côtés qui composent sa circonférence. Lesscutelles labiales supérieures sont fort petites. Au-dessus de la série qu'elles forment , on en compte quatre autres , composées d'écaillés sem- blables , qui se trouvent garnir la surface entière de l'espace fronto-joslral et le dessous de l'œil. Lés narineâ sôtit pdrcëes d'arrière en avant , chacune dans une grande plaque , situe'e , l'une à droite l'autre à gauche , presque sur îe dessus du museau, où la région internasale offre un carré de quatre petites squames, suivies de quatre autres formant une es- pèce de croissant. Le reste de la surface de la tête est couvert de petites plaques égales, unies, à plusieurs angles. On en compte six ou s!rpt rangs longitudinaux un peu arqués sur chaque région sus-oculaire. La nuque est garnie de petits grains rhomboïdaux. L'oreille se fait remarquer à cause du petit diamètre de son ouverture, dont les bords sont complètement dépourvus de den- telures. La peau des côtés du cou fait , ainsi que celle des épau- les, des plis nombreux ressemblant à ceux d'une étoffe chiffonnée. Couchées le long du tronc , les pattes de devant ne s'étendent pas au delà des deux tiers de la longueur de celui-ci ; placées de la même manière , les pattes de derrière arrivent jusqu'à l'épaule. La queue , qui est déprimée dans toute son étendue , est légère- ment arrondie en dessus , et tout-à-fait plate en dessous. Elle en- tre pour la moitié dans la longueur totale du corps. Les tempes sont garnies de grandes écailles lisses , en losanges et imbriquées. Les épaules et les parties latérales du cou sont re- vêtues de très petites granulations squameuses. Les écailles du dessus du cou et du dos sont petites , nombreuses , en losanges réguliers , très distinctement carénées , mais sans pointe au bout. Celles qui protègent les flancs leur ressembleraient , si ce n'était leur surface lisse et leur plus petit diamètre. A l'exception du dessous des avant-bras , qui est garni , de même que les fesses , de grains squameux assez fins , toutes les régions inférieures offrent des squamellesen losanges, imbriquées et lisses. La face supérieure de la queue présente des écailles pres- que carrées, et surmontées chacune d'une arête qui les partage obliquement par la moitié ; le dessous de cette même partie du corps est protégé par des scutelles rhomboïdales très rétrécies en arrière. L'écaillure du dessus des membres ressemble à celle du dos. Les squames digitales supérieures sont lisses, les latérales ca- rénées, et les inférieures bicarénées. CoLOP.ATioîN . Toutes les parties supérieures du corps offrent , sur un fond gris , un très grand nombre de petites taches noirâtres fort rapprochées les unes des autres. Celles de ces taches qui se trouvent sur la queue semblent y former des bandes transver- sales. Les lèvres présentent une suite de quatre ou cinq tacher 2g2. LEZABDS IGUANTEXS noires quadrangulaires. Les bords des paupières sont d'un blanc pur , de même que toutes les régions inférieures de l'animal. Les ongles eux-mêmes sont blancs. DiME?isiONS. Longueur totale, 9" 4'". Tête. Long, i" 4'". Cou. Long. 7"'. Corps. Long. 2 " G". 3Iemh. aniér. Long, i" 9'". Memb. poster. Long. o\ Queue. Long. 4" 7'". Patrie. Ce Proctotrète habite le même pays que les espèces précédentes , c'est-à-dire le Chili , d'où il a été envoyé au Muséum d'histoire naturelle par M. Gay et par M. d'Orbigny. 10. LEf PROCTOTRÈTE PECTINE. Proctoiretus pectinatus. Nobis. Caractères. Tête un peu déprimée , couverte de plaques égales, rhomboïdales, carénées, imbriquées. Oreilles médiocres, à bord antérieur dentelé. Plaques labiales fort étroites. Écailles des côtés du cou rhomboïdales , carénées , imbriquées , de même que celles du dos et des flancs. Une crête peetinée tout le long du côté du corps. Trois lignes jaunâtres ou bianchâtres en travers du dessus de la tête. Dos d'un gris fauve, offrant trois séries de grandes ta- ches ovales , noirâtres , entourées d'un liseré blanchâtre. DESCRIPTION. Formes. Le Proctotrète pectine est beaucoup moins ramassé dans ses formes que celui appelé A taches nombreuses. On le dis- tingue de suite de tous ses congénères , en ce qu'il est le seul qui offre des plaques rhomboïdales, imbriquées et carénées sur la tête, et une sorte de crête peetinée tout le long de chaque côté du corps , c'est-à-dire depuis le dessous Je l'œil jusque sur la partie latérale de îa base de la queue. Les écailles qui composent cette crête sont rhomboïdales, étroites, effilées, pointues et très serrées. Les plaques dans lesquelles sont percées les narines touche- raient chacune de son côté à la plaque rostrale si elles n'étaient précédées d'une petite écaille. Les squames labiales sont alongées <ît excessivement étroites ; les supérieures sont disposées sur deux rangs, les inférieures sur un seul. La scutelîe rostrale a trois côtés, et la mentonnière cinq , dont deux , l'un à droite l'autre à gau- che , sont fortement arqués en dedans. L'ouverture de l'oreille est jpédiiocrej elle o0rc deux ou trois ou SAURIENS EUNOT£S. G. PROCTOTRÈTE. 10. 2g3 grandes écailles en dents de scies sur son bord ante'rieur. Il existe un pli longitudinal de chaque côté du cou , et un autre en crois- sant devant chaque épaule. Le corps est assez déprimé. 11 s'en faut de la longueur de la main pour que la patte de devant touche à la racine de la cuisse , lorsqu'on l'étend le long du tronc ; une patte de derrière , placée de la même manière, arrive jusqu'à l'é- paule. Les doigts sont un peu effilés. La queue est fort déprimée au commencement, elle prend aussitôt après une forme grêle et un peu comprimée, qu'elle conserve jusqu'à son extrémité. Elle est une demi-fois plus longue que le reste du corps. Les écailles des parties supérieure et latérales du cou et du tronc, celles du dessus des membres et de la totalité de la queue sont rhomboïdales , assez grandes, imbriquées et carénées. Toutes les squames des régions inférieures de l'animal sont également rhom- boïdales et imbriquées, mais leur surface est lisse , excepté toute- fois celle des squamelles de la paume des mains et de la plante des pieds, qui est carénée. Les scutelles sous-digitales sont relevées de trois carènes. C0L0RA.T10N. En dessus, le Proctotréte pectine est d'un gris fauve ; il a trois lignes jaunâtres en travers du crâne , et un même nombre de séries de grandes taches ovales, noires, liserées de jaune , qui s'étendent sur le cou, sur le dos et jusque sur la base de la queue. La crêfe pectinée qu'il porte de chaque côté du corps est blanche , une raie de cette dernière couleur, placée entre deux lignes noires , parcourt tout le derrière de li cuisse. Une autre raie noire est imprimée tout le long de chaque côté de la queue , dont le dessous est blanc, comme celui de toutes les autres par- ties de l'animal. Mais la dessus de cette queue est marqué de ta- ches noirâtres , qui sont réunies de manière à former des sortes de petites bandes transversales. Les épaules offrent une marbrure noire et blanche. Les bords surciliaires sont de cette dernière couleur, ainsi qu'une petite tache qui se trouve derrière chaque narine. Dimensions. Longueur totale , 11" c)'". Tête. Long, i" 4'", Cou. Long. 5'". Corps. Long. 3 ". Memh. antér. Long, i" g'". Memb. poster. Long. 3 ". Queue. Long. 7". Patrie. Le Proctotréte pe tiné nous a été aussi rapporté du Chili par M. Gay et par M. d'Orbigny. 2C)4 liÉZARDS IGUAmENS XXP GENRE TROPIDOLÉPÎDE. TROPIDOLEPIS (1). Guvier. ( Sceloporus , Wiegmann. Tropidurus , en partie Wagler. ) Caractères. Tête courte , aplatie, arrondie en avant. Une grande écaille occipitale ; de grandes plaques sus- oculaires. Pas de dents palatines. Dessous du cou uni ; de chaque côté une espèce de fente oblique. Tronc court, déprimé, à écaiilure imbriquée, carénée ^ur le dos, lisse sous le ventre. Pas de crête dorsale ni caudale. Queue grosse , peu alongée , déprimée à sa base , ar- rondie ensuite. Des pores fémoraux ; pas de pores anaux. Les Tropidolépides constituent un genre bien naturel , et par cela même très facile à distinguer d'avec les Procto- trètes, par l'absence de dents palatines et de pores anaux, par la présence d'écailies crypteuses sous les cuisses , et par l'espèce d'incision oblique produite par un repli de la peau qu'on remarque de chaque côté du cou. Chez les Procto- trètes, cette partie du corps est tantôt tout-à-fait unie ; tan- tôt elle offre sur ses parties latérales plusieurs plis irrégu- liers faisant saillies. La tête des Tropidolépides est courte , un peu aplatie , subtrianguîaire dans son contour , et obtusément arrondie en avant. Parmi les plaques céphaliques, l'occipitale et les sus-oculaires se font remarquer à cause de leur grandeur. La première est circulaire , et les autres sont quadrilatères ou polygones. (i) De TpoTTiç, jcToç , carène , carina ; et de XiTrU , écaille, squama. Sceloporus de 2;ti>.oç, crus, fémur, cuisse ; et de n&pof , meaUis, trou, canal. ou SAURIENS EUNOTES. G. TROPIDOLÊPIDE. 205 La langue a sa pointe obtpse et à peine écîiaiicrée ; sa surface est couverte de papilles \iileiises. Les lèvres sont garnies d'une double série de plaques oblongues. ■ Les narines s'ouvrent de chaque côte dans une plaque pla- cée près du bout du museau , et entourée de trois ou Quatre petites squames. Les dents sont courtes et à peu près égales; comme c'est l'ordinaire chez les Iguaniens , les antérieures sont simples , et les latérales à sommet tricuspide. Le cou est légèrement étranglé ; l'intérieur de cette espèce de fente , que déjà nous avons dit exister de chaque côté , est revêtue de petites écailles granuleuses. ; La membrane du tympan est légèrement enfoncée dans le trou de l'oreille , dont le bord antérieur présente une den- telure plus ou moins marquée. Le tronc et la queue sont courts ; celui-ci est déprimé dans toute sa longueur, celle-là l'est à sa base seulement, le reste de son étendue étant arrondi, ou mieux conique. I^es écailles qui revêtent les parties supérieures sont en général fort grandes , toujours imbriquées , et relevées de fortes ca- rènes. Très souvent le bord libre de ces écailles est denticuîé. Il n'existe pas de crête sur la ligne médio - longitudinale au dessus du corps. Les écailles ventrales sont lisses et un peu moins dilatées que celles du dos. La longueur des membres est proportionnée à celle des autres parties du corps ; leur écaillure est imbriquée et caré- née. Sous les cuisses on voit une série de pores généralement assez larges ; mais nous ne nous sommes point aperçu qu'il en existe sur le bord antérieur du cloaque , comme cela a lieu chez les individus mâles des espèces appartenant an genre précédent. Les individus mâles ont deux grandes écailles concaves , situées sous la base de la queue , immédiatement derrière le cloaque. Presque toujours leurs plis collaires sont garnis d'épines plus longues que dans les femelles. Les deux sexes se distinguent aussi par leur mode de coloration , qui est toujours plus brillant chez les mâles. Ceux-ci ont en gén eral 296 LÉZARDS IGUANIENS leurs parties inférieures colorées en bleu souvent très vif. Le genre T?^opidolepis qui , lorsque Guvier l'établit , ne comprenait qu'une seule espèce fort commune dans l'Amé- rique du nord , VA gaina undulata de Daudin, en réunit aujourd'hui neuf autres , qui sont originaires du Mexique. Malheureusement nous ne les possédons pas toutes. Parmi les excellentes descriptions qu'en a données M. Wiegmann , nous choisirons, pour les reproduire ici, celles dont les sujets nous ont manqué pour les tracer nous-méme d'après nature. Le savant erpétologiste que nous venons de nommer avait désigné sous le nom de Scélopores nos Tropidolépides avant Cuvier ; nous l'ignorions d'abord , et nous devons le déclarer ici. Nous aurions de suite procédé à cette rectification , si précédemment, en présentant des considérations générales sur la famille des îguaniens, nous n'avions été dans le cas, en plusieurs circonstances , d'employer le nom de Tropido- lépis pour désigner le genre dont nous allons faire connaître les espèces. Le tableau synoptique qui va suivre donnera quelques facilités pour la détermination des espèces , au nombre de diX; qui maintenant se trouveront rapportées à ce genre. ou SAURIENS EUNOTES. G. TROPIÛOLEPIDE. '97 H O c • c/3 ce ta p >< 'W vy "W cl "a 1-5 o iJ M a bJ l-I O ca u U) O w o t/5 p c: -ïî es K f4 < g a, es û !?; O 2 D < 1— ( H H H H H H H H H H Ph c^ c6 ^ O id M ir>. 00 ôs O 'W •-< h5 ' . . . . ^ 53 ft • to es l—l . o , 3 p^ 5 * 03 © S 0) • • 0) '43 • !Li W (u O pi5 G o 03 ;5 o C3 o 'S ^ t3 .S 'o 5 4) — -5 05 O V) o; ^ ^ rt t~* ;-i r_j w < -e- ■-V- o 0) O > ^ 1 2 .^ o 1^ «3 C 'W o i^ .S c SI U3 U9 -es - 43 «S O C3 o W ^* ■^ fl .- **" m o •T3 P S 'o S Cl C 1— < M 05 '3 'o a tu H 05 «5 3 'rt T" a; p (T* • i ^ 1 ( 1- t .„ /huit séries plus) entrales Hisses : écailles l ^j \ MI-- -J grandes) ventrales i lisses : écailles i ^, \ 2. P. Couroivne. sous-maxillaires V^petites , égales. . . 3. P. Orbiculaire A. Espèces à écailles ventrales carénées et à narines percées en dedans de lexirémité antérieure de la crête surcdiaire, l. LE PHRYNOSOME DE HARLAN. Phr^nosoma ffarlanii, Wiegmann. Caractères. Un rang d'épines osseuses de chaque côté de la mâ- choire inférieure. Sous la tête et le long de chaque branche sous- maxillaire , une série d'écaillés rhomboïdales , pointues , pUis grandes que les autres. Quelques pores fémoraux peu distincts. Synonymie, ^gama cornuta. Harl. Journ. oftheAcad. natur. ou SAURIENS EUNOTES. G. PHÏIYNOSOME. I. 3l5 se. of Philadelph. tom. 4 , pag. 299 , tab. 20, et tom. 6, pag. 14. Tapaj-aj-in. Barton. Medic. and Physic. Journ. tom. 3. Tapara {Jgama cornuia. Harl. ). Cuv. Piègn, anim. 2^ édifc. tom. 2 , pag. 87. Phrrnosoma cornuta. Gray. Synops. rept. in Grifïlth's anim. Kingd. tom. 9, pag. 45 , tab. sansn''. Phrfnosoma Harlanii. Wiegm. Herpet. Mexic. pars t, pag. 54, DESCRIPTION. Formes. La circonférence de la tête du Phrynosome de Harlan a la figure d'un triangle équiîatëral , dont le sommet anté- rieur, ou celui qui correspond au museau, est arrondi. Ce museau est si court que c'est à peine s'il dépasse la ligne perpendiculaire au front. Aussi la surface que présente la région fronto-rostrale est-elle fort limitée , et le nombre des écailles qui la recouvrent excessivement petit. Les narines sont percées presque verticale- ment en dedans de l'extrémité antérieure de la crête surciliaire , qui , au lieu d'être arquée , forme un angle aigu , dont le sommet s'élève positivement au niveau du bord postérieur de l'orbite , de même que chez le Lyriocépbale perlé, le Lopbyre tigré et quelques autres îguaniens acrodontes. Les épines qui entou- rent sa tête sont au nombre de neuf : deux aussi hautes que le front est large , six de moitié plus petites et une est fort courte. Cette dernière est située entre les deux grandes qui sont implan- tées de chaque côté de l'occiput, et les six autres le long delà partie inférieure des tempes , trois à gauche , trois à droite. Ces épines , qui sont légèrement penchées en arrière, auraient une forme conique si elles n'étaient pas un peu aplaties. La face laté- rale externe de l'une et de l'autre branche sous - maxillaires présente une série de six pointes osseuses , en dents de scie , peu distinctes les unes des autres, placées horizontalement et dont la longueur augmente graduellement, à partir de la pre- mière, qui est très petite , jusqu'à la dernière, qui est trois fois plus grande. De petits tubercules coniques, pointus, quelque- fois cannelés de haut en bas , s'élèvent du milieu de la région occipitale. Le i*este de la surface crânienne est couvert de petites plaques à plusieurs pans , inégales en hauteur et en diamètre. Parmi elles on remarque quelques granulations squameuses. La plaque rostrale est pentagonale ou hexagonale , et l'écaillé 3l6 LÉZARDS IGUANIENS mentonnière triangulaire. Les squames labiales sont petites , éga- les , quadrilatères ou pentagones oblongues , au nombre de douze environ, de chaque côte' de l'une et de l'autre lèvre. Les quatre ou cinq dernières , c'est-à-dire les plus rapprochées de l'angle de la bouche , sont peut-être un peu plus petites que les autres , et comme comprimées ou en d'os d'âne. Le long de cha- que branche sous-maxillaire, entre le rang d' épines qui borde le bas de cet os et la série des plaques labiales, il y a deux rangées de très petites écailles. L'oreille est ovale et médiocre. Son bord postérieur, qui est granuleux , n'offre point de saillie , mais son bord antérieur en fait une , le long de laquelle sont cinq ou six écailles un peu tuberculées , comme il en existe sur les tempes. Cependant celles du bord de l'oreille sont un peu plus fortes , oblongues et légèrement comprimées. Le tronc a une largeur double de sa hauteur ; les flancs sont assez arqués en dehors , et le dos l'est fort peu en travers. La queue , très large et très aplatie à sa racine , se rétrécit brusque- ment pour prendre une forme conique. Elle est fort courte , puis- qu'elle n'entre guère que pour le quart dans la longueur totale de l'animal. Les pattes de derrière sont d'un tiers plus longues que celles de devant , dont l'étendue est égale aux deux tiers de l'intervalle qui existe entre la naissance du bras et la racine de la cuisse. La peau sous le cou fait deux faibles plis transversaux ; mais sur les parties latérales on remarque des enfoncemens irrégu- liers et très chiffonnés , dont le sommet est garni de petites épines coniques , pointues , légèrement cannelées de haut en bas. Parmi ces plis des côtés du cou , on en voit un de forme oblique et plus prononcé que les autres ; il est situé devant chaque épaule. L'espace, compris entre le bord antérieur du dessous du cou , qui est granuleux, et les deux branches sous- maxillaires , offre le long de chaque ligne de celles-ci une série d'écaillés rhomboïdales , pointues, plus grandes que celles qui revêtent les autres parties de cette même surface. La région cer- vicale et les épaules sont couvertes de petites granulations squa- meuses , au milieu desquelles on voit des épines coniques , canne- lées de haut en bas et dont la base est entourée d'autres petites épines a peu près semblables. La plupart des écailles qui revêtent la face supérieure du tronc , c'est-à-dire le dos et les flancs , puisque ces trois parties ne for- OIT SAURIENS EUNOTES. G. PHRYNOSOME. I. 31^ ment qu'un seul et même plan , sont petites, épaisses , rhomboï- dales, imbrique'es et caréne'es. On remarque qu'il y en a trois ou quatre rangées moins grandes que les autres de chaque côté de l'épine dorsale. Puis en dehors de ces trois ou quatre rangées d'écaillés sont quatre séries de hautes épines trièdres , au nombre de cinq à sept seulement pour chacune , ce qui fait qu'elles sont fort éloignées les unes des autres. Ces épines ont leur base en- tourée d'autres épines moins élevées , mais à peu près de même forme. D'autres tubercules épineux et également à trois côtés , se trouvent irrégulièrement répandus sur les reins , de chaque côté de la base de la queue , sur le dessus des cuisses et des jambes , ainsi que sur les flancs. Le bord de ceux-ci est garni dans toute sa longueur de deux rangées d'écaillés en dents de scie assez effilées , qui s'avancent jusqu'au - dessus de l'épaule. Ces deux rangées offrent entre elles un sillon plus ou moins profond , dont l'inté- rieur est revêtu de grains assez fins. La face externe des bras. aussi bien que la partie antérieure de la poitrine , sont protégées par de grandes écailles rhomboïdaîes , imbriquées , fortement carénées, et terminées par une petite pointe. Les squamelîes ven- trales, qui sont de même rliomboïdales et imbriquées, ont une carène moins forte et un diamètre moins étendu. La queue elle- même est entourée d'écaiîlcs égales , rhomboïdaîes , imbriquées, et fortement carénées. Le Pbrynosome de liarîan se distingue de ses congénères par le petit nombre de ses pores fémoraux. Il n'en a affectivemeot que quatre ou cinq de chaque côté , et souvent si peu apparens , qu'il faut absolument savoir qu'ils existent pour pouvoir les découvrir. Coloration. Le fond de couleur des parties supérieures du Pbrynosome de Harlan est d'un brun fauve plus ou moins clair. Tout le long de la partie moyenne du corps, depuis la nuque jus- que sur la base de la queue , règne une bande blanchâtre , à droite et à gauche de Iac|uelle sont quatre grandes taches noires , liserées de blanc en arrière. La première , qui est oblongue et ré- trécie en arrière , couvre tout le côté du cou ; les trois autres sont au contraire dilatées transversalement , et ont l'air d'avoir leur bord postérieur découpé en festons. Des barres noires, alternant avec des bandes blanchâtres , se montrent en travers de la face supérieure des membres, ainsi que sur le dessus de la queue. La tête est fauve ou noirâtre , coupée transversalement par deux ou troif? bandes noirâtres qui se rabattent de chaque côté. Une teiwtfî OiS LÉZARDS IGUANIENS blanchâtre règne sur toutes les régions inférieures , dont quel- ques-unes, le cou, la poitrine et le ventre, sont semées de taches noires peu foncées. Dimensions. Longueur totale, lo" 8'". Tête, Long, i" 7'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. io'.Memb. anlér. Long. 3" 8'". Memb. poster. Long. 4" 5'". Queue. Long. 2" 4'". Patrie. Cette espèce de Phrynosome paraît être particulière à l'Amérique septentrionale ; nous en possédons un individu prove- nant du Missouri, qui nous a été donné par M. Harlan. La collec- tion en renferme deux autres exemplaires, dont l'origine ne nous est pas bien connue. Obserç>aiions. Ainsi que nous l'avons déjà dit en traitant du genre Phrynosome en particulier . nous supposons que le Phrjy- 7iosoma Biifonium de Wiegmann est un double emploi de l'espèce dont on vient de lire la description. S'il en était ainsi , il faudrait ajouter la synonymie suivante à celle qui se trouve en tête de cet article. Phrj^nosoma Bufonium.\Yie2,m. Isis, 1828 , pae. 867, et Herpet. mexic. pars i , pag. 54. Wagl. Syst. amph. pag. 146. Gray. Synops. rept. in Griffith's anim. Kingd. tom, 9, pag. 4-5, exclus, synon. fîg. i et 2, tab. 83, tom. i , Séb. (^gama spinosa). B. Espèces à écailles centrales lisses , et à narines ouvertes à V ex- trémité antérieure de la crête surciliaire . 2. LE PHRYNOSOME COURONNÉ. Phrynosoma coronatum. Blainville. Caractères. Un rang d'épines molles de chaque côté de la mâ- choire inférieure. Sous la tête et le long de chaque branche sous- maxillaire , quatre séries d'écaillés pointues , plus grandes que les autres. Dix-huit ou vingt pores très distincts sur la face interne de chaque cuisse. Synonymie. Jgama ( Phrj-nosoma ) coronata. Blainv. Nouv. Annal. Mus. d'hist.natur., tom. 4, pag. 284, PL 25, fig. i. «, ^, c. ou SAURIENS EUNOTES. G. PHRYNOSOME. 2. SlQ DESCRIPTION. Formes. Le museau de cette espèce est encore plus court et plus arrondi que celui du Phrynosome de Harlan. Au lieu de neuf épines , elle en a onze , et quelquefois treize , qui lui forment comme une sorte de couronne encadrant le derrière et les côtes de la tête , depuis le dessous d'un œil jusqu'à l'autre. Sur la région occipitale même , et positivement derrière la plaque à laquelle elle donne son nom , il y a une rangée transversale de quatre épines coniques, droites et pointues. Les scutelles qui garnis- sent la lèvre supérieure sont petites, hexagonales, ayant un de leurs angles situé à peu près au milieu de leur bord libre, ce qui fait que la lèvre paraît comme dentelée ou festonnée. Celles de la lèvre inférieure sont quadrilatères ou pentagones cL an peu en dos d'âne, et leur bord libre est droit. On observe que l'ex- trémité de la lèvre supérieure qui touche à l'angle de la bouche est granuleuse ; tandis que chez le Phrynosome de Harlan toute l'étendue de cette lèvre supérieure est garnie de plaques. La face externe de chaque branche sous-maxillaire présente une suite de cinq ou six gros tubercules mous , en dents de scie , bien distincts les uns des autres, et placés horizontaleiiient : le dernier de ces tu- bercules se trouve situé positivement au-dessous de l'angle de la bouche. Quatre séries de grandes squames rhomboïdales, carénées, existent de chaque côté sous la tête , ou mieux sur la région com- prise entre les deux branches de la mâchoire inférieure , latérale- ment à la ligne médiane et longitudinale, qui est garnie de deux ou trois rangs de petites écailles. Ces huit séries de squames , dont les plus grandes sont celles qui appartiennent aux séries externes , et les plus petites aux séries internes, couvrent une grande partie de la région gulaire, dont le reste de l'écaillure se' compose de petites pièces rhomboïdales , lisses et un peu convexes, La face supé- rieure du tronc, c'est-à-dire le dos et les flancs, qui ne forment qu'un seul et même plan , faiblement arqué eii travers , présen- tent huit rangées de gros tubercules trièdres , quatre de chaque côlë de l'épine dorsale. Tous ces tubercules se ressemblent par leur grosseur, excepté ceux des deux rangées externes, qui sont un peu plus petits. 11 y en a de semblables à ceux du dos , qui sont répandus sur le dessus des cuisses, des jambes , des bras et de la queue. Cette dernière , dont la longueur fait plus des deux tiers 32 0 LÉZAKDS IGUANIENS de celle du corps tout entier, est fort large à sa racine et dépri- jiîée dans toute son étendue. Chaque côté du tronc porte deux rangs d'écaillés en dents de scie, que sépare l'un de l'autre un sillon granuleux. Les écailles de l'un de ces deux rangs sont lon- gues , effilées, et appartiennent au flanc; tandis que celles du se- cond sont très courtes , et dépendent de la région abdominale. Le devant des bras offre de grandes écailles rhomboïdales imbri- quées et carénées ; mais la poitrine, le ventre et la face inférieure de la queue sont revêtus de squamelles rhomboïdales , imbriquées et lisses. Le dessous de chaque cuisse est percé de douze à vingt pores , formant une série qui s'étend depuis le jarret jusqu'au devant de la région préanale. Ces pores sont percés chacun près de l'an- gle postérieur d'une écaille rhomboïdale. Les individus mâles ont quelques grandes plaques lisses sous la queue , immédiatement derrière la fente du cloaque. Coloration. La seule différence qui existe entre le mode de coloration de cette espèce et celui de la précédente, c'est que le fond de couleur du dessus du corps en est d'une teinte plus claire, et que les faces supérieure et latérales de la tête sont dé- pourvues de bandes transversales noirâtres. Ce n'est qu'acciden- tellement que le ventre est unicolore ; car sur trois individus que nous avons été dans le cas d'observer , un seul avait les parties inférieures uniformément blanchâtres, tandis que celles des deux autres espèces étaient parsemées de taches noires. Nous avons dû faire cette remarque , parce que M. Blainville, dans l'exposé com- paratif qu'il a donné des caractères de cette espèce et de ceux du Phrynosome orbiculaire, la signale comme ayant le ventre non tacheté de noir. DiMENSio?fs. Longueur totale , j3". Tcle. Long. 2". Cou. Long. 1". Corps. Long. 5" 5'". Memhr. anlêr. Long. 3" 2'". Memb.poslcr, Long. 4" 8"'. Queue. Long. 4" 5'". Patrik. Le Phrynosome couronne est originaire de la Califor- nie. On en doit la découverte à M. Botta, qui en a rapporté trois beaux échantillons , qui sont aujourd'hui déposés à la Sorbonne , dans la collection d'histoire naturelle de la faculté des sciences de Paris. ou SAURIENS ËUNOTES. G. PHRYNOSOME. 3. 321 3. LE PHRYNOSOME ORBIGULAIRE. Phrynosoma orhiculare, Wiegmann. Caractères. Des scutelles au lieu d'e'pines le long de chaque branche sous-maxillaire. Les trois dernières plaques labiales infé- rieures de chaque côte, grandes, éleve'es en dos d'âne, ou même triédres. Un tubercule conique, pointu , au devant du bas de l'o- reille. Ecailles du dessous de la tête très-petites, toutes égales entre elles ; quinze ou seize pores fémoraux bien distincts de chaque côté. Synonymie. Tapa^axin. Hernand. Nov. Plant, anim. min. Mexic. Hist. cap. 44 , pag. 67 ; et Recchius, ihid. pag. 027 et 828. Phrjrnosoma orhiculare. Wiegm. Isis (1828) , pag. 867. Tapaj'a orhicularis. Guv. Règ. anim. 2® édit. tom. 2 , pag. 07. ^gama orhicularis. Yoigt , Vebersetzung des Thierreichs , Yon Cuvier, tom. 2, pag, 54. Phrj^nosoma orhiculare. Y/agl. Icon. etDescript. amph. tab. 20, fîg. I et 2 ; et Sysfc. amph. pag. 146. Phrj'nosoma orhiculare. Schinz, Naturgesch. und Âbbild. der Rept. pag. 88, tab. 27, fîg. î2 , pag. 124. The Tapayaxin of Mexico. Pidg. and Griff. anim. kingd. tom. 10. Phrjynosoma orhicularis. Gravenh, Act. Acad. Gaes.Leop. Carol. Nat. Gur. tom. 16, part. 2, pag. 912 , tab. 63. Phrj-nosoma orhiculare. Wiegm. Herpetol. Mexic. pars i , pag. 53, tab. 8, fig. I . DESCRIPTION. Formes. Le Phrynosome orbiculaire a le museau moins court et moins arrondi que celui des deux espèces précédentes , ce qui fait que la circonférence de sa tête ressemble davantage à un triangle équilatéral. L'espace fronto-rostral est aussi en propor- tion plus grand et garni de beaucoup plus d'écaillés que chez les Phrynosomes de Harîan et Couronne. Quant aux épines qui entourent une partie de la tête , nous ne les avons pas trouvées différentes de celles du PArT-no^oma Ilarlanii, sous le rapport du nombre et de la manière dont elles sont disposées. Les plaques labiales sont petites et fort étroites , particuliére- BEPTILES; IV, SI 3.^ Li^AUDs lcit>iKU:xâ. ment les âupërieiires, qui, étant un pen arrondies, àontciuse que le bord libre de la lèvre paraît être faiblement festonné. Ces mêmes plaques labiales supérieures ne s'étendent pas tout- à-fait jusqu'à l'angle de la bouche ; car, ])rès de celui-ci , la lèvre est granuleuse. Les trois ou quatre dernières plaques labiales in- fériemes sont un peu plus grandes que celles qui les précédent, et font un peu le dos d'àne , au lieu d'être aplaties, Elles sont immédiatement suivies d'un tubercule conique qui se trouve placé positivement en bas du bord antérieur de Toreille. Les côtés des branches sous-ma?vilîaires n'oll'rent ni dentelures osseuses ni épines ; mais à leur place il y a un rangée de sept ou huit squames quadr latères oblongues un peu en dos d'àne. Cette rangée va , tomme celle des labiales inférieures, aboutir non pas tout-à-fait , mais un peu au-dessous du tubercule conique, qui est situé au bas de l'oreille. Toutes les écailles qui garnissent l'intervalle existant entre les deux branches sous-maxillaires, sont petites, égales entre elles; elles ressemblent à des rhombes lisses et imbriqués. Le Phrynosome orbicuîaire n'a pas plusieurs p'is de chaque côté du cou, comme ses deux congénères ; il n'en offre qu'un seul, grand , fort épais , couvrant un enfoncement oblique à peu près semblable à celui qu'on remarque chez les espèces du genre Tropidolépide. La partie saillante ou le bord de ce pli est garni de tubercules. L'écaillure des parties supérieures du corps nous semble en tout point semblable à celle du Phrynosome de Harlan; mais le long de chaque flanc, au lieu de deux rangées d'écaillés en dents de scie, il n'y en a qu'une seule assez bien développée. Les squamelles pectorales et les abdominales sont rhomboï- dales et parfaitement lisses, non comme chez le Phrynosome de Harlan, mais bien comme dans le Couronné. On compte une série de quatorze à seize })ores le long de la face inférieure de chaque cuisse, pores qui se trouvent percés au milieu d'une écaille hexagonale. La forme et la proportion de la queue sont les mêmes que celles du Phrynosome couronné, c'est-à-dire qu'elle est déprimée dans toute son étendue, que la base en est fort large, et que sa longueur entre pour plus des deux tiers dans la totalité de celle de l'animal. Coloration . Le mode de coloration est complètement sembl abl ©C SArilîENS i:t)KOTES. G, PHRYl^^ÔSÔMÏ:. 3. ^2 3 à celui du Phryiiosome de îlarlan, à celle seule exception près que les taches noires répandues sur les parties inférieures sont plus dilatées et plus nombreuses , puisqu'on en voit aufsi sous la gorge où elles semblent former des dessins vermiculaires. DiMENSioiss. Longueur totale, lo". 2V/e. Long, i" 6'". Com Long. 6". Corps. Long. 4". Memh. antér. Long. 2'' S"\ Memb. poster. Long, o" 7'". Queue. Long. 3" 8'". Patrie. Le Phrynosome orbiculaire habite le Mexique. Lesdeux individus que nous possédons ont été rapportés de la Vera-Gruz par madame Salé. Observations. Cette espèce est très probablement celle qui se trouve représentée et décrite sous le nom de Tupaj^ujcin , ou Lé- zard orbiculaire , dans l'ouvrage d'iiernandez sur le Mexique » mais c'est à tort que la plupart des auteurs lui ont rapporté deux des figures de l'ouvrage de Séba. INous vouions parler de celles qui sont grav es sous les n°^ i et 2 , dans la planche 83 du 1®' volume du Trésor de la Nature j car ces figures représentent une espèce d'iguanien acrodonte , notre Agame épineux. Daudin entre autres, dont l'article de l'Agame orbiculaire est tiré des descriptions et des figures des Lézards orbiculaires d'Hernandez et de Seba, a joint à cet article la figure d'un troi- sième Saurien différent des deux autres ; c'est-à-dire celle de l'Agame variable ou changeant d'Égyple. 11 est bien clair maintenant que l'Agame cornu de Harlaa { Phrj-nosoma Harlanii) , et le Tapayaxin d'iiernandez {Phrj'no- soma orbiculare ) , n'appartiennent point à la même espèce , ainsi que le croyait M, Cuvier. Mais nous avons tout lieu de penser que YJgama Douglussii de Bell a été établi d'apiès un jeune sujet du Phrynosome orbicu- laire. C'est pour cela que nous n'avons pas fait mention de cette espèce dans un article particulier. Nous allons toutefois en donner la synonymie : Jgama Duuglassii, Thom.Bell, Transact. Linn. societ. tom. i6 pag. io5, tab. 10. PUrj-nosoina Douglassii , Wagî. Syst. amph. pag. 146 Gray, Synops. Hept. in Griffîth's anim. kingd. tom. o, pao-, / / "Wiegm. Herpetol, Mexic. pars i , pag. 54. %i. 3^4 LÉZARDS IGUAME.SS XXIIP GENRE. CALLISAURE. CALLISAURUS (1). De Blainville. Caractères. Tête courte , déprimée , arrondie en avant , couverte de plaques inégales ; une écaille occi- pitale très dilatée ; de grandes scutelles sus-oculaires presque carrées. Narines situées sur le museau. Pas de dents palatines ; toutes les maxillaires simples , coni- ques. Un pli longitudinal sous la gorge, suivi d'un autre transversal. Des plissures sur les côtés du cou. Bords des trous auditifs simples. Tronc peu alongé, comprimé, élargi de chaque côté par un développement de la peau. Ecailles du corps petites , nombreuses , ser- rées , imbriquées , unies. Pas de crête sur le dos ni sur la queue. Celle-ci , longue , aplatie , large à sa nais- sance, rétrécie dans le reste de son étendue. Membres bien développés ; doigts très longs, fort grêles ; ongles très effilés. Une longue série cle pores sous chaque cuisse. Yoici un genre qui, en apparence fort différent du pré- cédent , s'en rapproche cependant par plusieurs points importans de son organisation. Les Callisaures ont , comme les Phrynosomes , la tête courte , arrondie en avant et légèrement aplatie ; le corps et la queue déprimés ; plusieurs plis transversaux sous le cou j des pores fémoraux ; le palais dépourvu de dents ; mais au lieu d'avoir le corps large et raccourci , ils l'ont au contraire (i) De Kaxoç, beau, lepidus, pulcher; et de X*i//i9f, Lézard} Lacertn; K-^>.Mow, je me fais beau , venusto, ou SAURÏBNS EUNOTES. G. CALLISAURË, 826 grêle et alongé. Leur cou est très distinct , leur queue fort développée, et leurs memÎ3res longs et grêles. Outre les plis transversaux qu'on remarque sous le cou , il en existe un longitudinal qui pend comme une sorte de petit fanon ; ils ont la tête couverte de petites plaques po- lygones, subcirculaires, unies et presque égales, et non de grandes écailles ou de longs piquans sur Tocciput, qui est recouvert par une grande plaque. L'écaillure des parties su- périeures du corps , de même que celles des parties infé- rieures, est bomogène, c'est-à-dire qu'elle se compose de petites pièces squameuses , égales entre elles , lisses , plus ou moins imbriquées. La peau forme, le long de chaque flanc, un pli mince qui produit une légère saillie horizontale. Un dernier caractère, propre à faire distinguer les Callisaures des Phrynosomes , c'est l'extrême gracilité de leurs doigts et de leurs ongles. Nous ajouterons que toutes les dents des Callisaures sont coniques , simples , presque égales ; que leurs narines s'ou- vrent à peu de distance Tune de l'autre, sur le dessus même et près du bout du museau , chacune dans une plaque dont elle occupe presque toute la surface ; que les côtés du cou offrent des plissures irrégulières ; que le dessus du dos et de la queue sont convexes , et complètement dépourvus de crête enfin que les bords des oreilles sont simples , et les mem- branes tympanales un peu enfoncées. M. de Blainville, auquel on doit l'établissement du genre Callisaure , ainsi cjue la connaissance de la seule es- pèce qui lui sert de type , le considère comme très voisin des Dragons ., dans la famille desquels , suivant sa classifi- cation, il le range avec les Sitanes et les Chlamydosaures. Mais nous ne partageons pas l'opinion de ce savant , parce que le genre Callisaure, en même temps qu'il est Pleuro- donte, a un système d'écailiure céplialique, qui, joint à la manière dont la peau est plissée sous le cou et même le Ions des flancs , se rapproche naturellement des genres Tropido- léjpide, Phrynosome^ Tropidogastre , etc., qui, comme 3:46 LÉZARDS ÏGUANÎENS lui, sonf originaires du nouveau monde; tandis qu'il n'a réellement de commun avec les Dragons que la brièveté de sa tête , la gracilité de ses membres et la dépression de son corps. 1. LE GALLISAURE DRAGONOIDE. Callisaurus draconoïdes . Blainville. Caractères. Dos gris, offrant entravers des bandes festonnées brunâtres. Trois grandes taches d'un noir bleuâtre sur chaque flanc , et quatre ou cinq autres de msme couleur sous la queue. Synonymie. Calhsauriis draconoides . Blainv. Nouv. Ann. Mus. d'hist. nat., tom. 4, Planch. 24 , fig. 2 et«. DESCRIPTION. Le Callisaure dragonoïde a la tête courte , déprimée et très ar- rondie à son extrémité , qui est fort amincie. Le front et le mu- seau forment un même plan incliné en avant. Les re'gions sus-ocu- laires sont très légèrement bombées. Les narines sont circulaires et percées chacune dans une plaque qui ne forme qu'un cercle étroit autour de leur ouverture. Cette plaque est située sur le des- sus du ifiuseauen dedans de l'extrémité antérieure d'une arête qui monte jusqu'au bord surciîiaire , arête qui est couverte par trois plaques en dos d'âne ; les deux premières sont hexagonales, et plus larges que longues , et la troisième est très alongée et exces- sivement étroite. La lèvie supérieure au lieu d'être , comme l'in- férieure , tout-à-fait appliquée contre la gencive, fait en dehors une petite saillie horizontale , garnie de plaques rhomboïdales oblongues, en dos d'âne ou un peu convexes, et réellement imbri- quées. On en compte huit de chaque côté de la squame rostrale qui offre (rois côtés , dont deux forment un angle aigu replié sur le bout du nez. Au-dessus , et le long des plaques labiales supé- rieures, existe unedouble ou une triple série de petites écailles gra- nuleuses, dont les plus rapprochées de la squame rostrale sont un peu plus grandes que les autres, La lèvre inférieure est garnie de vingt-une plaques subrhomboïdales , aplaties, y comprise la mentonnière qui est plus petite que toutes les autres. Sur les cô- tés de chaque branche sous-maxillaire sont appliquées des sculelles hexagonales, lisses, plus grandes que les labiales inférieures qui ou SAURIENS ÊUNOTÉS; G. CALLÏSALÎIE. I. O'i^ forment avec les premières, deux se'ries soudées entre elles. Le dessous du menton est revêtu de cinq plaques d nt deux sontpla- ce'es sur les côtes d'un petit sillon longitudinal , et la cinquième , qui est fort petite et triangulaire , est située en avant. Les pla- q'ues céphaliques sont lisses et irrégulièrement polygones. Sur le bout du museau , entre les narines, on en remarque cinq pe- tites placées de manière à former un triangle isocèle > bordé de chaque côté par trois autres plus grandes, dont les deux premiè- res touchent à l'ouverture nasale. Les régions frontale et préfron- tale sont couvertes par huit plaques formant un cercle qui en- toure la neuvième plus grande que les autres. De chaque côté de ce cercle sont quelques autres plaques plus ou moins petites et disposées sans ordre. La région interorbitaire offre une série de trois plaques, laquelle est suivie d'une double rangée de douze ou quatorze autres formant une fourche entre les branches de laquelle se trouve enclavée la scute le occiptale, dont le diamètre est fort grand. Les régions sus-oculaires sont couvertes chacune par trois rangées longitudinales de plaques hexagonales dilatées en travers. Puis en dedans de ces trois rangées , il existe une série de très petites écailles, et en dehors deux autres rangées de squamelles plus ou moins dilatées. Les paupières sont granu- leuses , et offrent sur leurs bords une dentelure beaucoup plus prononcée sur l'inférieure que sur la supérieure. La membrane tympanale est tendue à l'entrée de l'oreille, qui est grande, ovale et complètement dépourvue de dentelures. La peau de la gorge forme un petit fanon , et celle de la face inférieure du cou deux plis transversaux. Le cou , dont la longueur est presque égale à celle de la tête , n'est point étranglé. Le corps et la queue sont déprimés. Cette dernière , qui est convexe en dessus et plate en dessous , fait en- viron la moitié de la longueur totale de l'animal. Le dos et les côtés du tronc , considérés dans leur sens trans- vei!-?J, ('écrivent une courbe assez prononcf^e. L'étendue d* '•' a- que flanc offre un pli c|ui semble produit par le pincement qu'on aur it fait subir à la peau de cette partie du corps. Placées le long du tronc , les pattes de devant s'étendent jus- qli'au milieu de la racine de la cuisse , et celles de derrière à peu près jusqu'au bout du nez. Les doigts et les ongles sont longs, grêles et comprimés. Le Calligaure dragonoïde est généralement revêtu de fort pe- 328 LÉZARDS iOUANlENS tites écailles. Celles du dessus du cou sont lisses , en losanges et un peu imbriquées ; celles du dos n'en différent que parce que la plupart d'entre elles ont six côtés ; mais celles des flancs et des côtés , dont la peau est chiffonnée , sont granuleuses. La queue offre des verticilles de squamelles lisses , carrées et très faiblement imbriquées. Le devant des bras et celui des cuisses sont garnis de grandes écailles en losange , imbriquées, dont la ligne médiane et longi- tudinale paraît légèrement renflée. Le dessus des bras et des jambes est garni d'autres écailles en losange ; mais, outre qu'elles sont plus petites , leur surface est parfaitement plane. De fort pe- tites squamelles convexes , circulaires ou ovales , revêtent le des- sous des bras et la surface postérieure des cuisses. Sous la gorge il existe des rangées longitudinales de petites écailles quadrila- tères , oblongues , à surface un peu bombée. Les squames pecto- rales sont imbriquées , lisses et en losanges ; les abdominales sont carrées et disposées par bandes transversales II y a , le long de la face interne de l'une comme de l'autre cuisse, une série de quinze ou seize écailles disco-polygones , percées chacune d'un très petit pore près de leur bord postérieur. GoLORATioTs-. Un gris cendré , semé de gouttelettes blanchâtres , règne sur toutes les parties supérieures de l'animal , dont le cou , le dos et la queue sont marqués en travers de bandes feston- nées , brunâtres. D'autres bandes, mais à bords entiers et de couleur noire , coupent de distance en distance la face supérieure des membres. Le dessous de l'animal est blanc , et les côtés de son ventre sont marqués chacun de deux grandes taches d'un noir-bleu. Une troisième un peu plus petite , mais de même cou- leur, est située près de l'aine, et quatre ou cinq autres aussi grandes que les deux premières, sont placées à la suite l'une de l'autre sur la face inférieure de la queue. DiMENSioiss, Longueur totale, 12" 4'". Tête. Long, i" 9'". Cou. Long. i". Corps. Long. 4" 3'". Memh. antér. Long. 3" 5'". Memh. poster. Long. 4" 9'". Queue. Long. 5" 5'". Patrie. Le Gallisame dragonoïde est originaire de la Californie. Nous n'en avons encore observé qu'un seul individu, rapporté de ce pays par M. Botta. C'est le même qui a servi de modèle à la description et à la figure que M. Blainville a publiées dans les nouvelles Annales du Muséum d'histoire naturelle. Observations. M. Wiegmann, dans le compte rendu qu'il a ou saukïejns ï;unotes, g. tropidogaStre. 329 publie dans ses Archives d'Histoire naturelle , du mémoire de M. Blainvilîe , sur les Reptiles de la Californie , semble croire que le Gallîsaure dragonoïde ne devrait pas former un genre particu- lier, mais appartenir à celui des Hypsibates. Nous pouvons assurer que notre espèce diffère ge'nëriquement de ces derniers, qui ont des dents palatines, une crête dorsale, et qui manquent de pores fémoraux ; trois caractères qui sont complètement opposés à ceux des Gallisaures. XXIVe GENRE. TKOPIDOGASTRE. TROPinOGASTER (1). Nobis. Caractères. Tête courte , triangulaire , obtuse en avant. Régions sus- oculaires revêtues d'un grand nombre de plaques polygones , beaucoup plus petites que les autres écailles cépbaliques et carénées comme elles. Une scutelle occipitale médiocre. Narines laté- rales , tubuleuses. Pas de dents palatines. Gorge of- frant deux ou trois plis transversaux entiers. Un ou deux plis en long sur les côtés du cou. Membrane du tympan un peu enfoncée. Bord antérieur de l'oreille subdenticulé. Tronc très légèrement déprimé ; un pli de la peau le long de chaque flanc. Ecailles du dos pe- ti tes , unicarénées et à bords renflés ; celles du ventre à trois carènes. Une petite crête dentelée, depuis l'occiput jusqu'au bout de la queue, qui est longue , subconique, très faiblement déprimée à sa base, et entourée de ver- ticilles d'écaillés carénées. Doigts et ongles grêles, très effilés. Pas de pores fémoraux. Trois caractères principaux établissent les différences avec les Gallisaures. Ce sont : l'absence des pores fémoraux , le (i) .De TfOTT/ç, M'oÇ', càtène/ caréna; rsiaTXf, ventre, venter; yentre à carène. 3 3o L î:z A PvDS 1 fi-î: A N 1 1 .\ ê manque de pli longitudinal sous la gorge, et l'existence d'une petite crête dentelée depuis la nuque jusqu'à l'extré- mité caudale. • On remarque en outre que les régions sus-oculaires sont garnies d'un grand nombre d écailles , moitié plus petites que les plaques des autres parties de la tête : que les squa- melles de la région supérieure du tronc sont unicarénées, et celles de la région inférieure tricarénées ; que le bord de 1 oreille est subdenticulé ; enfin , que le pli cutané qui rè- gne le long du corps, depuis l'aisselle ju. qu'à l'aine, est moins développé que chez les Callisaures. Du reste, les Tropidogastres ressemblent à ces derniers, à cela près cependant qu'ils ont le tronc et la queue un peu moins déprimés, et les narines plus distinctement tubu- leuses. L'espèce dont la description va suivre est encore la seule que nous ayons observée. 1. LE TROPIDOGÂSTRE DE BLAINVILLE. Tropidogaster Blainvillii. Nobis. Caractères. Une bande grisâtre de chaque côté du dos ; celui- ci ondulé de noir sur un fond fauve. DESCRIPTION. Formes. La largeur de la tête, prise au niveau des oreilles , est d'un tiers moindre que la longueur qu'elle offre depuis le bout du nez jusqu'à l'occiput. Sa circoufeience donne la figure d'un triangle , dont le sommet antérieur est légèrement arrondi. Les régions sus-oculaires s nt assez bombées; l'espace inter- orbitaire fait un peu la gouttièie ; et le museau n'est que faible- ment incliné en avant, aussi ofTre-t-il assez d'épaisseur. Les narines, qui sont grandes et un peu lubuleuses, setrou- tênt situées de chaque côté du musenu , à l'extrémité antérieure d'une petite arête , dont l'autre extrémité est perdue dails le bord surciliaire. Ces narines ont devant elles une petite plaque ovalo- rhomboïdale qui les sépare de la scutelle rostrale. Celle-ci est ou SArt^ïENS EUNOTES. (i. TROPlDOG ASTRE . I. 3il triangulaire, et très-diiatëe rn travers. La lèvre supérieure est garnie à droite et à gawche de trois séries , composées chacune de sept ou huit plaques ( bloneues , offrant deux ou trois petites li- gnes saillantes dans le sens de leur longueur : celles de la première série sorit pentagones , et celles des deux autres irrégulièrement hexagonales. L'écaillé mentonnière est grande, et bien qu'à cinq ans , elle affecte une forme triangulaire. Un petit sillon longitudinal semble la partager en deux. 11 n'y a qu'un rang de fort petites plaques pentagones oblongues le long de l'un comme de l'autre côté de la lèvre inférieure. Les faces la- térales des branches sous-maxillaires sont garnies de squames rhomboïdales ou hexagonales, plus grandes que les plaques la- biales inférieures. Ces squames, qui offrent une petite saillie tout autour , et une autre sur leur ligne médiane et longitudinale , sont disposées sur cinq ou six rangées parallèles à celles des plaques labiales. Sur le bout du museau , entre les narines , est une série transversale de six plaques subhexagonales oblongues , qu'une crêle arrondie partage longitudinalement par le milieu. Celles des six plaques , l'une à droite, l'autre à gauche, qui touchent aux narines , sont extrêmement petites ; les deux médianes sont au contraire com- parativement très grandes , et les deux autres d'un médiocre dia- mètre. Le reste de la surface antérieure de la tête , c'est-à dire l'espace compris entre les narines et le haut du front , est couvert de pla- ques à peu près semblables aux deux médianes des six dont nous venons de parler. Elles sont disposées de manière à former deux rangées transversales de chacune quatre ou cinq pioces , et une ros ce de huit ou neuf pièces. La région interorbi taire présente, l'une derrière l'autre, deux plaques quadrilatères qui sont immé- diatement suivies de la scutelle occipitale. Celle-ci est a?sez déve- loppée, en disque anguleux, et environnée de squames plus petites, mais de même forme. Les régions sus-oculaires sont protégées par un pavé composé d'un nombre considérable de plaques disco- hexagonales , égales entre elles, trois ou quatre fois moins gr ndes que les autres plaques cépbaliques. Ces plaques sus-oculaires , de même que la plupart des petites pièces squameuses qui revêtent le corps du Tropidogastre de Blainville , offrent une légère saillie tout autour, et une autre plus marquée sur leur ligue médio-- longitudinale. 3^2 LÉZARDS IGUANIENS Les paupières sont granuleuses , excepte' sur leurs bords , où l'on remarque une suite de petites p^aques carre'es et lisses. L'oreille est ovale et médiocrement grande ; la membrane tym- panale est tendue en dedans de son ouverture , et son bord an- térieur garni de petits tubercules comprimés , simulant une sorte de faible dentelure. La peau du cou fait de chaque côté un pli longitudinal chif- fonné, dont l'extrémité antérieure se divise en deux petites bran- ches qui aboutissent , l'une au bord supérieur, l'autre au bord inférieur du trou auriculaire. En dessous, cette même peau du cou forme deux autres plis , tous deux transversaux ; mais l'un est rectihgne , et l'autre, le plus rapproché de la poitrine , est ar- qué en arrière. On ne remarque pas de fanon sous la gorge ; mais le long des flancs et des côtés de la base de la queue on voit la peau faire une légère saillie, comme si elle avait été pincée. Dans l'angle même que forme la base de la queue avec la racine de la cuisse , il existe un petit enfoncement semi-circulaire pro- duit par un repli de la peau. Le cou offre un très léger rétrécissement, et le tronc n'est guère plus large que haut. Le dos s'abaisse un peu de chaque côté de son sommet, comme le toit d'une maison. Les pattes de devant , étendues le long du éorps , arrivent jus- qu'à l'aine , et celles de deririère jusqu'au bout du nez. Les doigts et les ongles sont longs , effilés et comprimés , mais pas tout-à- fait autant que ceux du Callisaure dragonoïde , avec lesquels, du reste, ils présentent une grande ressemblance. La queue est légèrement déprimée à sa base, et paraît être co- nique , quoiqu'un peu comprimée dans le reste de son étendue. Elle est surmontée, dans la première moitié de sa longueur, d'une petite crête d'écaiiles, qui est le prolongement de celle qu'on voit, régner sur le cou et la région dorsale. Les faces collaires latérales , les aisselles et la partie postérieure des cuisses sont revêtues d'écaillés granuleuses extrêmement fines. La région cervicale et le dessus du tronc présentent des bandes transversales de très petites écailles égales, à peine imbri- quées , dont la forme tient de l'hexagone et du carré , dont le contour fait une légère saillie , et dont la ligne médiane et longi- tudinale est relevée d'une petite arête arrondie. La gorge est re- vêtue de squamelles hexagonales , plus ou moins courtes , fort peu imbriquées, offrant trois petites ssiillies dans le sens de leur ^U SAURIENS EUî^OTES. Q. TROPIDOGASTRE. I. 333 longueur. Le cou et le haut de la poitrine présentent des écailles losangiques , carénées , et très distinctement entuilées. Le ventre offre des rangées transversales de squames réellement hexagones, mais qui , examinées sans le secours de la loupe , ressemblent à des carrés oblongs. Leur surface est surmontée de trois petites arêtes longitudinales et arrondies. Les faces externes et internes des membres ont pour écaillure de petites pièces losangiques, carénées et imbriquées. Les scutelles supérieures et les latérales des doigts sont rhomboïdales et tricarénées , de même que celles de leur face inférieure , dont la largeur est plus grande que la longueur. Coloration. Le dos du Tropidogastre de Blainville offre une teinte fauve parcourue par des petites lignes conlluentes brunâ- tres ; puis, à sa droite et à sa gauche, on voit s'étendre, depuis le derrière de l'oreille jusqu'au-dessus de la hanche, une bande- lette grisâtre. Les flancs sont d'un gris cendré , diversement nuancé de brun et comme piqueté de fauve. Des bandes brunes , bien peu marquées, coupent le dessus des membres en travers. La gorge est brunâtre, la poitrine d'un blanc sali de grisâtre , et le ventre jaunâtre. La face postérieure des cuisses offre une série longitudinale de taches d'un blanc safrané , entouré d'un cercle noir. Au-dessus de ces taches est une ligne de la même couleur, placée entre deux autres raies d'un noir foncé. Dimensions. Longueur totale Télé. Long, i" 5'". Cou. Long 8'". Corps. Long. 3". 3'Iemh. aniér. Long. 2" 6'". Memb. poster. Long. 4" 5'". Queue (mutilée). Long. 2". Patrie. Nous ignorons quelle est la patrie de cette espèce , dont la collection renferme depuis long-temps mi individu que nous avons trouvé faussement étiqueté : Jgama undulata de Daudin. 3 >4 LhZARDS îiiL./lNîSi'iâ XXV' GENRE. MÎGROLOPHE. ' MÎCROLOPHUS (i). Nobis. ( Tropidarus , de Wiegmann en partie. ) Caractères. Tête subpyraniid.o-quadrarjgulaire dé- primée , à plaques inégales en diamètre ; une écaille occipitale très dilatée; de grandes scutelles sus-oculai- res. Narines latérales et un peu tubulées. Des dents pa- latines, plusieurs plis en travers sons le cou. Au devant de chaque épaule, un pli arqué descendant sur la poitrine, sans se réunir à celui qui lui est opposé. Bord antérieur de l'oreille dentelé. Tronc alongé, légèrement arrondi, à écailles subimbriquées, faiblement carénées ou unies sur le dos , entuilées et lisses sous le ventre. Peau des côtés du corps formant deux plis longitudinaux. Une crête dentelée ou tuberculeuse fort basse , s'étendant depuis la nuque jusqu'à l'extrémité de la queue. Cette dernière , longue , subconique , à écaillure carénée , subverticillée. Pas de pores fémoraux. Les principaux caractères distiiictifs des Microîophes , comparés aux Tropïdogastres , sont : des dents palatines ; de grandes plaques sus-oculaires placées sur un seul rang, et dilatées en travers ; un pli curviligne de la peau devant chaque épaule, et deux autres longitudinaux de chaque côté du corps. La tête des Microîophes a un peu plus de longueur que celle des Tropïdogastres. Leur oreille est plus fortement dentelée , et leurs écailles ventrales ne sont point relevées de carènes. Les doigts ni les ongles n'ont pas non plus cette gracilité qu'ils offrent dans le genre précédent. (i) De Mixcof, petite, joart^ff, et de xojicaoLOPiiE. 3?1S. Les dents qui arment le palais des Microlophes sont cour- tes et fortes : elles sont disposées sur on petit rang de chaque côté. Celles qui garnissent les mâclioires sont un peu moins longues en avant qu'en arrière. Les douze ou quatorze pre- mières , à droite et à gauche, sont coniques, un peu can- nelées et tacites ; les autres- aplaties du dedans en dehors , et très distinctement tricuspides à leur sommet. On ne voit pas sous la tête des Microlophes de pli lontat, , quia engendré, qui est flétri , quod gignivit , fuod t^ffUnntit. ou SAUEIENS EUNOTES. G. EGPHYMOTE. 343 Les Ecphymotes , n'ayant ni crête sur le dos ni plis sur les côtés du corps, ne peuvent être confondus avec les Mi- crolopiies, dont ils se distinguent encore par la manière dont se trouve plisse'e la peau de leur cou. Effectivement, le des- sous de la gorge , chez les Microlophes , offre plusieurs plis transversaux dont les extrémités semblent se ramifier pour se répandre sur ses parties latérales 5 puis , à la naissance de la poitrine , on en voit encore une autre ayant la figure d'un Y, à branches arquées, lesquelles contournent les épaules. Au lieu de cela , dans le genre qui nous occupe, il y a sur la région inférieure du cou un seul pîi transversai simple, et de chaque côté deux enfoiicemens profocds simu- lant des fentes branchiales , comme chez les Tropidolépides. Outre cela, les écailles de la région préaoale et du dessous des cuisses des Ecphymotes présentent une certaine épaisseur et une apparence crypteuse que n'offrent point ces mêmes écailles chez les Microlophes. Les Ecphymotes ont des formes moins élancées que ces derniers; leur tête a un tant soit peu plus de largeur, et leur corps est plutôt déprimé qu'arrondi. L'écailliire de la tête est la même dans ces deux genres. o Quant à celle du dos , elle ne paraît différer que par une saillie plus prononcée des carènes chez les Ecphymotes ; ca- rènes qui forment des lignes obliques ou convergentes vers la région médiane du dos , Les Ecphymotes sont insectivores. Les différences que nous venons de signaler entre les Microlophes et les Ecphymotes nous ont paru suffisantes pour devoir former deux groupes particuliers de ces Sau- riens qui , réunis à nos Proctotrètes constituent pour M. Wiegmann un seul genre qu'il appelle Tropidure , du nom de Tropidure à collier , donné à l'espèce type par le prince Maximiiien de Wied. C'est ce même Tropidure à collier qui se trouve aussi être le type et encore aujourd'hui l'unique espèce de notre genre Ecphymote, désigné ainsi par Cuvier , et à l'égard duquel ce 344 LÉZARDS IGUANÏENS ^avanta commis deux erreurs que nous devons relever ici. La première cest d'avoir donné à son Ecphymote à collier des po res fémoraux qu'il n'a certainement pas , comme nous avons pu nous en assurer sur les exemplaires con- servés dans notre collection, observés par Cuvier et ainsi étique tés de sa main : « Ecphymotes torquatus. « La sec onde c'est d'avoir cru que son genre Ecphymote était le me me que celui de Fitzinger , qui rangeait au contraire sous ce nom des espèces tout-à-fait différentes, tel qu'un Laimancte ( Polychrus acutirostris , Spix ) , par exemple , tandis que l'Ecphymote à coliier était appelé par lui , à l'exemple du prince de Wied, Tropidure à collier. D'après cela, il est évident que le genre Ecphymote de Cuvier, qui est aussi le nôtre, n'a de commun avec celui de Fitzinger que le nom proposé cependant primitivemen t par ce dernier. Nos Ecphymotes sont des Tropidures pour Wagler, et M. Gray les a réunis au genre Oplure de Cuvier. 1. L'ECPHYMOTE A COLLIER. Ecphr moles torquaius. Nobis, Ca^ractères. Une bande verticale noire de chaque côté du cou , tout près de l'épaule. Synonymie. Siellio torquatus. Prinz. Maxim. Reise nach Bras, tom. I, pag. 189, et Beitr. zur naturg Bras. tom. i, pag. 09. Tropidurus torquatus. Id. Rec. Pi. color. anim. Brés. pag. et Pi. sans n°'. Jgama tuherculata. Spix, Spec. nov. Lacert. Bras. pag. 12, tab. i5, fig. I. Jgama hispida. Id. loc. cit. pag. 12, tab. i5, fig. 2. Jgama nigrocollaris. Id.loc. cit. pag i3, tab. 16, fig. 2. Jgama cyclurus. Id. loc. cit. pag. 14, tab. 17, fig. i. Tropidurus torquatus. Fitz. Yerzeich. der Mus. Wien, pag. 49. Ecphjrmotes {Jgama tuherculata. Spix, ou Tropidurus torqua- tus. Pr. Max.). Cuv. Règn. anim. 2« édit. tom. 2, pag. 47. Jgama laraguira. Licht. Berl. Dabi. verz. pag. 101 (suivant Wagler). Ecphj-motes tuherculata, Guer. Iconogr. Règn. anim. Cuvier, b. lî , fig. 1. ou SAURIENS EUNOTES. G. EGPHYMOTE. I. 34^ Tropidurus iorquatus. Wagl. SysL ampb. pag. 147. Tropidurus iorquatus. Gray, Synops. RepL in Grifïith's anina. King. tom. 9 , pag. 41. Tropidurus tuherculaius. Id. loc. cit. pag. 42' Opiurus iorquatus. Schinz, Naturg. und Abbild. pag. 89, tab. 29, fig. I. (Cop. Pr. Max.) Tropidurus iorquatus. Wiegm. Herpet. mexic. pars i, pag. 18. DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Eèphymote à collier est déprime'e ; bien qu'assez élargie en arrière , son contour représente la figure d'un triangle isocèle , dont le sommet coirespondant au museau serait fort obtus. Le milieu de la partie postérieure du crâne fait un peu îe creux ; les régions sus-oculaires sont faiblement renflées , et la surface qui se trouve devant elles offre une légère courbure transversale, en même temps qu'elle est un peu inclinée en avant. La lèvre supérieure est garnie de deux rangées de plaques de chaque côté ; celles de la première rangée , au nombre de cinq ou six , ressemblent à des quadrilatères oblongs réguliers ; celles de la seconde , au nombre de sept ou huit , sont moins grandes et d'une forne quadrilatère peu régulière. Les plaques labiales inférieures sont rhomboïdales obîongues ; on n'en compte que six de chaque côté de la scutelîe mentonnière qui offre trois ou cinq angles. La squame rostrale, qui est très dilatée en travers, affecte une forme triangulaire , malgré ses cinq pans. Les narines sont latérales , ovalaires et percées chacune dans une plaque entre la- quelle et la squame rostrale, il existe deux petites scutelles angu- leuses qui appartiennent à la seconde rangée des labiales supé- rieures. La surface entière de la partie antérieure de la tête , c'est-à-dire les régions internasales, préfrontale et frontale, sont garnies de petites plaques à plusieurs angles , égales entre elles, bombées et lisses. D'autres plaques semblables à celles-ci et dis- posées sur deux rangs couvrent l'espace interorbitaire , der- rière lequel se trouve immédiatement située la scutelîe occipitale , qui est ovale, lisse, un peu concave, et entourée de petites pla- ques peu différentes de celles du front. Les régions sus-oculaires offrent une série longitudinale de scutelles à six pans , dilatées transversalement , de chaque côté de laquelle sont d'autres scu- telles hexagonales , plus petites , et à peu près de même étendue en long qu'en large. Les tempes sont garnies d'écaillés losangi- 346 LÉZARDS IGUANIENS ques , égales , faiblement care'ne'es et imbriquées. Les côtés posté- rieurs des branches sous-maxillaires offrent aussi des écailles losan- giques; mais elles sont lisses et imbriquées , de telle sorte que leur bord libre , qui est légèrement arrondi , se trouve dirigé en haut, au lieu de l'être en arrière. Trois ou quatre paires de grandes plaques lisses sont appliquées sous le menton , derrièrela scutelle qui protège l'extrémité de celui-ci. L'oreille est grande , ovale , et garnie en avant d'une dentelure de cinq à huit écailles plates, assez effilées et couchées en arrière. En général, la peau de la gorge fait un pli longitudinal le long de chaque branche sous-maxillaire. Il en existe toujours un transversal et légèrement arqué sur la face inférieure du cou. Immédiatement derrière l'extrémité de ces mêmes branches maxillaires, on en remarque deux autres si fortement prononcées sur chacune des parties latérales du cou, qu'on croirait y voir deux fentes longitudinales obliques. Le tronc est un peu déprimé et le dos faiblement arqué en tra- vers. La queue est forte et légèrement aplatie à sa racine ; mais dans le reste de son étendue elle présente une forme cbnique , quoique réellement un tant soit peu comprimée. Couchées le long du corps , les pattes de devant s'étendent jus- qu'à l'aine; celles de derrière , placées de la même manière, tou- chent à l'oreille par leur extrémité. Les doigts sont longs et les ongles courts, mais les uns et les autres présentent un léger aplatissement de droite à gauche. De très petits grains squameux, pointus, garnissent les régions latérales du cou , dont le dessus est revêtu , ainsi que le dos et les flancs, de squamelles losangiques non imbriquées, un peu plus larges que longues , et surmontées de carènes formant une petite épine aiguë en arrière. Ces carènes constituent , particulièrement do chaque côté de l'épine dorsale, des lignes saillantes dirigées obliquement par rapport à la région moyenne du dos. Les écailles qui garnissent les flancs sont plus petites que celles qui couvrent la partie supérieure du tronc. Les squames losangiques, imbriquées et lisses, revêtent la gorge et le dessous du cou; mais sur celui-ci leur angle postérieur est aigu , tandis que sur celle-là il est arrondi. La poitrine et le ventre présentent aussi des écailles en losanges réguliers, lisses et imbri- quées, mais elles sont plus dilatées que celles de la région colîaire ijQLférienre. En dessus > les membres sont garnis d'écaillés losangi- ou SAURIENS EUNOTES. G. ECPHYMOTE. ï . 347 ques bien imbriquées et distinctement carénées. L'écaillure de la face inférieure des pattes est semblable à celle de l'abdomen. Beau- coup d'individus ont les écailles de la région préanale et du dessous des cuisses fort épaisses et comme crypteuses. Les scutelles du dessus et des côtés des doigts sont losangiques et unicarénées, celles de leur face inférieure sont dilatées en travers et tricuspides. Les écailles de la queue sont une fois plus développées que les squames du dos. Elles ressemblent à celles de certains Tropidolépides, c'est - à - dire qu'elles sont rbomboïdales , légèrement cintrées à droite et à gaucbe , et surmontées d'une forte carène , de chaque côté de laquelle on observe souvent une ou deux pointes très petites. Ces écailles sont disposées circulairement autour de la queue , sur le dessus de laquelle les carènes forment des lignes obliques ; tandis qu'en desspus elles constituent des sé- ries rectilignes. Coloration. Cette espèce d'Ecpbymote doit son nom à ce qu'elle porte devant chaque épaule une bande noire liserée de fauve ou de blanchâtre , ce qui lui forme une sorte de collier interrompu autour de la partie postérieure du cou. Les paupières sont marquées de trois ou quatre raies noires dis- posées en rayons. Le dessus du corps est brun , semé de taches plus ou moins dila- tées, les unes de couleur noire , les autres d'une teinte grise olivâ- tre. Fort souvent une bande festonnée noirâtre règne tout le long des côtés du corps. De grandes taches noirâtres, parfois réunies en bandes transversales , se remarquent sur le dessus des pattes et de la queue , parties qui offrent dans quelques cas des goutte- lettes blanchâtres. La face inférieure du cou est colorée en noir. Une teinte brune règne sur la région préanale et sous les cuisses ; tandis que toutes les autres parties inférieures du corps sont uni- formément blanchâtres , à l'exception cependant de la poitrine, qui présente quelquefois de légères marbrures d'un brun plus ou moins clair. Les jeunes sujets montrent sur la longueur de leur région dor- sale une double série de taches irréguliéres noires, bordées de blanc en arrière ; d'autres taches , mais entièrement blanchâtres, sont répandues sur le dessus de leurs pattes. Dimensions. Longueur totale, 20" 3'". Tête. Long. 3". Cou. Long. i". Corps. Long. 6'. Memb. antér. Long. 4" 5'". Memb. jpoj^.jLong. 7'". Queue. Long. i3" 3'". 348 LÉZARDS IGUANIENS Patrie. L'Ecphymote à collier est une des espèces de Sauriens les plus communes dans l'Amérique méridionale. Nous l'avons reçue très-souvent du Brésil et de Gayenne. Les voyageurs par lesquels elle nous a été adressée sont : MM. Delalande , Freyeinet, Quoy , Gaimard , Gallot, Gay et Leprieur. Observations . La connaissance de cette espèce est due à deux savans voyageurs, Spix et le prince de Wied , qui, chacun de son côté et à peu près à la même époque, en ont publié des des- criptions et des figures dans les ouvrages où se trouvent consi- gnés les résultats de leurs recherches zoologiques dans plusieurs provinces de l'empire du Brésil. Le premier a même donné de notre Saurien quatre figures qui le représentent à deux ou trois différentes époques de sa vie , et ces figures portent chacune un nom particu'ier , comme si elles appartenaient à autant d'espèces distinctes. Ainsi les noms d'Jgama hispida, iuberculata , nigro- collaris et cyclurus, de Spix, doivent être rapportés à notre Ecphy- motes iorquaius. Le prince de Wied a d'abord fait mention de celui-ci dans la relation de son voyage , sous le nom de Stellio torqualus ^ qu'il a changé ensuite , dans ses Beitraege , où il est très bien représenté dans son jeune âge et dans son état adulte , en l'appelant Trcpidurus iorquatus, le considérant alors comme type d'un genre nouveau , et comme étant de la même espèce que le Quetz-Paleo de Séba. Ceci est une erreur que le prince Maximi- lien a lui - même reconnue plus tard , non toutefois sans en commettre une autre ; carie Saurien décrit et représenté par lui , dans les Noça acta phj'sico-medica naturce curiosorum , sous le nom d' Uromasiijc cj^clurus , n'appartient pas davantage que son Tro- pidurus iorquatus, à l'espèce que Séba a nommée Quetz-Paleo. Elle en est , il est vrai , fort voisine , mais néanmoins différente , ainsi qu'on peut s'en assurer en consultant nos articles relatifs à l'Oplure de Séba et à l'Oplure de Maximilien. OU SAtJRîENS ElINOTES. €. fiTENOCERQUS 349 XXVIP GENRE. STÉNOGERQUE. STENOCEIICUS (1). Nobis. Garactères. Tête déprimée , triangulaire , alongée , couverte de petites plaques égales ; écaille occipitale à peine distincte ; scutelles sus-oculaires formant plu- sieurs rangées longitudinales. Des dents palatines. Na- rines sublatérales , tubuleuses , dirigées en arrière. Un pli cutané curviligne devant chaque épaule. Pas de plis transversaux sous le cou ; côtés de celui-ci plissés en longueur. Une très petite crête dentelée , s'étendant de la nuque jusque sur la queue. Tronc un peu alongé, subtrièdre, à écaillure imbriquée, lisse eu des- sous , offrant en dessus des carènes disposées par lignes obliques; queue assez longue, comprimée, entourée de verticilles formés par de grandes écailles épineuses. Pas de pores fémoraux. Ce genre diffère complètement de celui des Ecphymotes par la petitesse et l'égalité des plaques céphaliques ; par la forme comprimée de la queue, que revêtent d'ailleurs de grandes écailles épiDeuses ; par la présence d'une crête sur le dessus du corps , et le manque de pli transversal sous le cou, dont les côtés n'offrent aucune espèce de fentes ou d'enfoncemens. Les Sténocerques ont un repli de la peau placé devant chaque épaule , et des écailles dorsales im- briquées , à ca.rènes disposées par lignes obliques. Leurs squames ventrales sont lisses , et celles de la queue relevées seulement sur la dernière moitié de leur longueur d'une ca- (0 De Stîvo?, étroite, resserrée, rétrécie , arcta , angustata ^^ et de Ksp;5c, queue, cauda. 35o LtZARDS ÎGtÀNÎEïfS rêne qui se termine en une forte pointe. Les écailles de la queue , de figure quadrangulaire , forment des verticilles complets. Les dents sont presque égales entre elles, coniques en avant, et à sommet faiblement trilobé sur les côtés des ma- clioires. Les Sténocerques, non-seulement à cause de leurs formes élancées , mais aussi par plusieurs de leurs caractères , se rapprochent des Microloplies , à la suite desquels nous les aurions immédiatement placés , si nous n'avions préféré réu- nir les quatre genres à queue fortement épineuses , par les- quels nous allons terminer Ja série de nos Iguaniens Pleuro- dontes. Le genre Stenocercus ne comprend encore qu'une seule espèce. a. LE STENOCERQUE A VENTRE ROSE. Stenocercus rosei-ventris . D'Orbigny. Caractères. Bord de l'oreille non dentelé. Dessus du corps d'un brun foncé. Ventre rose. Synonymie. Stenocer<;us rosei - ventris. D'Orbigny, Voy. Amer, mer. Zoolog. Rept. tab. 4, fig. i. (Non encore publie.) DESCRIPTION. Formes. Le contour de la tête du Sténocerque à ventre rose représente un triangle isocèle , dont le sommet , correspondant au museau, est légèrement arrondi. Cette tête est assez déprimée, et sa face supérieure offre dans la plus grande partie de son étendue un seul et même plan horizontal ; car ce n'est que bien en avant du front, c'est-à-dire à peu près au niveau des narines, qu'on lui voit subir un léger abaissement. L'espace interoculaire est légèrement eanaîiculé , et la région frontale offre un enfonce- ment rhomboïdal obloug. Les narines sont ovales et ouvertes chacune dans une plaque , entre laquelle et la scutelle i^ostraîe , il existe deux squames rhom- boïdales. Le dessus de la partie antérieure de la tête est , comme chez l'Ecphymote à collier, protégé par un pavé de petites pla- ou SAURIENS EUNÔTES. G. STÉNOCERQUE, I. 35 1 qnes anguleuses , égales et bombe'es , qui se prolonge sur deux rangées seulement entre les orbites. La région occipitale est cou- verte par la plaque à laquelle elle donne son nom , qui est petite et ovaîo-anguleuse , et par d'autres plaques qui sont à peine plus petites que cette même plaque occipitale. Les régions sus-oculaires sont garnies chacune de cinq ou six rangées de petites scutelles hexagonales , presque égales , parmi lesquelles il n'y a guère que celles des deux rangées médianes qui soient un peu plus larges que longues. La lèvre supérieure porte deux séries de plaques de chaque coté. Celles de la première série sont au nombre de quatre seulement, quadrilatères, obîongues et fort étroites; mais dans la seconde série on en compte neuf ou dix qui sont irrégulière- ment quadrangulaires. La scutelle rostrale a cinq côtés , et un diamètre transversal deux fois plus considérable que son diamètre vertical. Cinq plaques quadrilatères obîongues garnissent iu lèvre infe'* rieure, à la droite et à la gauche de i'écaiîle mentonnière , qui a deux de ses cinq pans arqués en dedans. Ces deux pans arqués sont ceux par lesquels elle se trouve en rapport de chaque côté avec la première labiale. On remarque une suite de cinq ou six plaques quadrilatères obîongues sur la face inférieure de l'une et de l'autre branche sous - maxillaires. Ces plaques , dont la pre- mière de chaque rangée touche à l'écaillé mentonnière , ont leur bord antérieur convexe , et le postérieur concave ; tandis que leurs bords latéraux sont droits. Les paupières sont granuleuses , et bordées tout autour de pe- tites plaques carrées , lisses. Des écailles égales , lisses, irrégulièrement quadrangulaires, un peu imbriquées , et dont la surface semble carénée , garnissent l'une et l'autre régions temporales. L'ouverture de l'oreille est ovale et dépourvue de dentelures sur son bord antérieur. Le dos présente une forme légèrement en toit. Couchées le long du corps , les pattes de devant ne peuvent pas atteindre l'aine; les pattes de derrière s'étendent jusqu'à l'oreille. Les doigts sont grêles et comprimés : les trois premiers des mains sont étages , mais le quatrième est plus court que le troisième. Aux pieds, les doigts vont toujours en augmentant graduellement de longueur, depuis le premier jusqu'au quatrième ; mais le der- nier n'est guère plus long que le second. 352 LÉZARDS IGUANIENs La queue entre pour un peu plus de la moitié dans la longueur totale du corps. Elle est grosse, forte , et très comprimée : aussi le dessous en est-il fort étroit , et le dessus complètement tran- chant. Il règne , tout le long du cou et du dos , une fort petite crête dentelée en scie , dont la hauteur est à peu près la même dans toute son étendue. L'écaillure des régions cervicale et dorsale se compose de pièces losangiques imbriquées , un peu plus larges que longues , et sur- montées chacune d'une carène longitudinale. Les écailles des flancs sont de même forme que celles du dos , mais plus petites et à surface lisse. La peau des parties latérales du cou est granuleuse. Le dessus des pattes de devant est garni d'écailles losangiques , imbriquées et carénées , dont l'angle postérieur est arrondi. La face supérieure des membres postérieurs présente aussi des écailles en losanges imbriquées; mais, outre qu'elles ne sont point arron- dies en arrière, la carène qui les surmonte est plus forte, et se termine par une épine. Les squamelles gulaires sont subrhom- boïdales et lisses. Le dessous du cou et la région pectorale sont couverts d'écailles losangiques , lisses , imbriquées , plus larges que longues ; le ven- tre en offre de semblables , mais elles sont disposées par band'ôs" transversales. D'autres écailles losangiques , imbriquées ', et de plus carénées , garnissent le dessous des bras ; au lieu qu'on en remarque de lisses sur les mollets et sur la face inférieure des cuisses. La queue est entourée de verticilles de gFtmdes squames , l'un d'eux alternant avec un autre verticille de squames plus petites. Ces squames sont quadrangulaires sur les côtés, et en triangles isocèles en dessous. Les grandes seules portent à leur angle supéro- postérieur une assez forte épine redressée , qui est la prolongation d'une carène bien marquée, mais très courte. Le nombre total de ces verticilles de squames , grandes et petites , est de quarante- deux à quarante-cinq. Coloration. Le seul exemplaire, malheureusement tout dé- pouillé d'épiderme, que nous possédons , a toutes ses parties su- périeures d'un gris-brun très foncé. Sa gorge est comme marbrée de gris et de blanc. Sa poitrine , le dessous, de sa queue et les ré- ou SAURIENS EUNOTES. G. STROBII-URE. 353 gions voisines du cloaque offren£ une teinte blanchâtre , tandis que le ventre présente une très jolie couleur rose. Dimensions. Longueur totale. i8" 2'". Tête. Long. 2" 4'". Cou, Long. 4" 2'". Corps. Long. 5". Memh. antér. Long. 3" ^'".Memb, poster. Long. 5" 7'". Queue. Long. 9" 6'". Patrie. Le Sténocerque à ventre rose est une nouvelle espèce de Saurien fort inte'ressante , qui a été recueillie eu Bolivie par M. d'Orbigny. XXVIIP GENRE. STROBILURE. STUOBILUJRUS (i). Wiegmann. Caractères. Tète déprimée , couverte d'une grande plaque occipitale , entourée d'un grand nombre de pe- tites scutelles. Pas de dents palatines. Membrane du tympan un peu enfoncée ; bord antérieur de l'oreille dentelé. Un pli oblique de la peau au-devant de cha- que épaule; des plissures comme ramifiées sur les parties latérales du cou ^ Tronc subtrièdre, à écailles médiocres , imbriquées , carénées sur le dos , lisses sous le ventre. Les arêtes des écailles supérieures for- mant des lignes obliques convergentes vers la région racbidienne. Une carène dentelée s'étendant du cou à la base de la queue, qui est médiocre , un peu compri- mée , revêtue de grandes squames spinifères. Pas de pores fémoraux. Ce genre a été établi par M. Wiegmann dans son Erpéto- logie du Mexique , d'après une espèce encore unique dont il donne la description dans le même ouvrage. C'est la seule connaissance que nous en ayons. Le genre Strobilure a les (i) De STpîCfXo;, toupie, côue de pla, turbo^ et tleOy^î?i <ï«§uc > canda, c'est-à'dire quoue en tpuijpie» P,EPTTT.E5 , IV, Îl3 354 LÉZARDS iGUANIKïïg plus grands rapports avec celui que nous venons de faire connaître souS le nom de Ste'nocerque. Pourtant on doit nécessairement l'en distinguer, puisqu'il manque de dents palatines. C'est réelltnieat la seule différence importante qu'il présente , car on ne doit considérer que comme un ca- ractère bien secondaire celui d'avoir quelques plaques céplia- liques d'un plus grand diamètre. 1. LE STROBILURE A COLLIER. Strolilurus torquatus. . Wiegmann. Caractères. Parties supérieures d'un gris olivâtre. Cou orné d'un collier noir. Synonymie. Strolilurus torquatus, Wiegm. Herpetol. Mexic. pars I, pag. i8. DESGRIPTiON. Formes. La tête du Strobilure à collier est déprimée. Elle ofFre une scutelle occipitale très développée , entourée d'un grand nom- bre de petites plaques. La membrane tympanale se trouve un peu enfoncée dans le trou de l'oreille , dont le bord antérieur est garni de squames aiguës. La peau de la gorge est plissée entravers, et on remarque un pli jugulaire interrompu au milieu. Les côtés du cou présentent d'autres plis qui sont ramifiés ^et garnis d'écaillés , surmontées de carènes prolongées en pointes en arrière. Le dos a un peu la forme d'un toit ; il est revêtu de squa- mes rhomboïdales , fortement carénées , dont le bord postérieur est armé d'une épine aiguë. Ces squames sont disposées par bandes transversales et les carènes qui les surmontent constituent des lignes obliques ou convergentes vers la région médiane et lon- gitudinale du dos , sur toute l'étendue de laquelle il règne , ainsi que sur le cou, une fort petite crête dentelée en scie. Les écailles abdominales sont plus petites que les dorsales ; elles sont inégales, lisses et de forme à peu près rhomboïdale. Des épines squameuses , très pointues hérissent le dessus des jambes et des cuisses. La queue , dont la longueur fait environ la moitié de celle de l'animal, est comprimée et garnie de grandes écailles rhomboï- ou Sauriens euîtotes. g. TRACHtoYCLE. 355 dales, à carènes fortement épineuses en arrière. Ces écailles sont de plus imbriquées et dentelées sur les bords. Dimensions, Tronc. Long. 3 3 V/'. Queue. Long. 3 1/4". . Patrie. Cette espèce est originaire du Brésil , d'où M. Wieg- mann , auquel nous avons emprunté ces détails descriptifs, en a reçu des exemplaires. Notre musée n'en renferme encore aucun échantillon. XXIX' GENRE. TRAGHYCYGLE, TRACHTCrCLUS (1). Nobis. Cabactères. Tête en pyramide (juaJrangula ire, apla- tie , couverte de plaques presque égales ; écaille occi- pitale fort petite. Narines un peu latérales. Pas de dents au palais. Un pli arqué devant chaque épaule. Peau du dessous du cou tendue , celle des côtés plissée en longueur ; régions cervicale , dorsale et caudale dé- pourvues de crête. Tiîonc à peu près rond , à écaillure assez grande , imbriquée , carénée en dessus , lisse en dessous. Doigts dentelés latéralement. Queue de lon- gueur moyenne, subconique, très faiblement déprimée à sa base, entourée de verticilles d'épines. Pas de pores fémoraux. Les Trachycycles ont , avec la forme élancée des deux gen- res précédens, la queue armée d'écaillés épineuses, verticil- lées ; mais cette queue , au lieu d'être comprimée , offre une légère dépression à sa base , et devient conique dans le reste de son étendue. D'ailleurs les Trachycycles manquent de crête sur la région médio-îongitudinale et supérieure du corps, et les bords des doigts postérieurs sont dentelés. Ils se distin- (i) De Tpctp^Çy rude , asper ; et de ïLvkkoç , eercle , c'est-à-dire à anneaux ou Ycrticilles d'épines. 356 LÉZARDS IGUANIENS o-uent particulièrement des Sténocerques par l'absence de dents palatines , et des Strobilures par la forme arrondie de la queue et régalité des plaques cëphaliques, parmi lesquelles on distingue à peine l'occipitale. Comme ces derniers , ils ont le dessus des cuisses hérissé d'épines , et comme les uns et les autres, des écailles rliomboïdaîes, imbriquées, surmontées de carènes formant des lignes obliques ou convergentes vers l'épine du dos. Nous n'en avons jusqu'ici observé qu'une espèce, dont la description va suivre. 1. LE TRAGHYCYGLE MARBRÉ. Trach^cyclus marmoraius. D'Orbigny. Caractères. Dos largement marbré de brun, sur un fond fauve. Deux tubercules sur le bord antérieur de l'oreille. Dessus des cuisses hérissé d'épines. Synonymie. Trachj-cyclus marmoraius. D'Orbigny. Voy. Amer, mer. Zool. Rept. tab. 4, fîg. 2 ( non encore publié). DESCRIPTION. Formes. LepOurtour de la circonférence de la tête du Trachycycle marbré représente un triangle isocèle dont un des sommets serait arrondi. La scutelle rostrale, qui a cinq angles, est quatre ou cinq fois moins haute qu'elle n'est large. Deux séries, l'une de quatre , l'autre de sept plaques , garnissent la lèvre supérieure de chaque côté. La lèvre inférieure n'offre que sept squames, à la droite comme à la gauche de l'écaille mentonnière, qui a la forme d'un losange dont le plus grand diamètre est en travers. Les narines sont grandes , circulaires , latérales , percées cha- cune dans une plaque pyriforme , dont l'extrémité rétrécie n'est séparée de la scuteîle rostrale que par une des deux écailles qui garnissent le dessus du bout du museau. Entre les narines, sont deux rangées transversales , la première de trois grandes, Ja seconde de quatre petites plaques anguleuses, derrière les- quelles se trouvent encore deux autres séries transversales, de chacune cinq ou six plaques. Puis en viennent huit ou neuf autres formant une sorte de rosace. L'espace interorbitaire est rouvert par deux se^ries, offrflut ou SAURIENS EUNOTES. G. TRACHYCYCLE. I. 35^ chacune trois plaques de même grandeur et à peu près de même forme que celles qu'on remarque sur la région occipitale , au mi- lieu de laquelle est placée la scutelle qui en porte le nom ; scutelle dont le diamètre en particulier est fort petit. Le dessus des yeux est garni de dix-sept à vingt petites plaques anguleuses , ayant l'air de former trois ou quatre séries curvilignes. Toutes les plaques céphaîiques sont lisses. Les paupières sont granuleuses jusque sur leurs bords. Les ou- vertures auriculaires sont grandes , ovalo-triangulaires , portant sur leur marge antérieure quatre ou cinq squames épaisses, dont deux sont un peu plus fortes que les autres. Un pavé d'écaillés rhomboïdales , égales, épaisses, couvre l'une et l'autre régions temporales. Le cou est légèrement étranglé ; la peau qui l'enveloppe est parfaitement tendue en dessous ; mais de chaque coté elle fait un pli ramifié et chiffonné, qui s'étend du dessous de l'œil jusqu'au-, devant de l'épaule. Là on en remarque un autre de forme semi- circulaire, qui ne descend pas, comme cela arrive c{uelquefois-, jusque sur la poitrine. Il en existe aussi un le long de la partie su- périeure et latérale du cou ; c'est-à-dire qu'il commence en haut de l'oreille et va se perdre , ensuivant une direction droite, sur le côté du dos. Le sommet de ces différens plis est hérissé de petits tubercules polyèdres. Le tronc offre à peu près autant de largeur que de hauteur ; le dos est légèrement cintré en travers. Les pattes de devant , lorsqu'on les couche le long du corps , n'atteignent pas tout-à-fait la région inguinale ; celles de der- rière , placées de la même manière , s'étendent à peine jusqu'à l'oreille. Les doigts et les ongles sont comprimés ; les trois premiers des mains sont distinctement et régulièrement étages; mais le qua- trième n'est qu'un peu plus long que le troisième. Les quatre premiers doigts des pieds augmentent graduellement de longueur. La queue n'a qu'un quart de fois plus d'étendue que le reste du corps ; elle est assez grosse et conique, m^ais cependant pas parfai- tement dans toute sa longueur, car elle présente une légère dé- pression à sa base. Les côtés du cou , ou plutôt les intervalles existant entre les phs que la peau y forme , sont garnis de grains squameux rhomboï- daux. 358 LÉZARDS IGUANIEÎCS La région cervicale et la surface entière du dos sont revêtues d'écaillés transverso-losangiques , un peu arrondies en arrière et surmontés de carènes bien prononcées , mais qui ne se prolongent pas en épines. Ces carènes constituent , par rapport à la région médiane du corps , des lignes obliques , dont on compte quinze ou seize d'un côté du dos à l'autre. Les écailles des flancs sont semblables à celles du dos , si ce n'est qu'elles portent une petite épine à leur extrémité. La région gulaire offre des écailles losangiqucs , imbriquées , lisses , un peu arrondies en arrière. On en voit sur la face infé- rieure du cou , qui sont de même imbriquées et lisses , mais qui ressemblent à des losanges réguliers. Celles du ventre ne diffèrent de ces dernières qu'en ce qu'elles sont un peu plus dilatées trans- versalement que longitudinaîement. Le dessus des pattes de devant est revêtu de squames Tosangi- ques, imbriquées, carénées, de grandeur médiocre ; celui des pattes de derrière en offre de très grandes , ayant la même forme et disposées de la même manière ; mais elles sont surmontées d'une très forte carène prolongée en une longue épine redressée. Les squamelles du dessous des bras ressemblent à celles de la poi- trine ; les écailles des mollets sont losangiques et très faiblement carénées. Les scutelles supérieures et latérales des doigts des mains sont rhomboïdales, lisses, et à bord libre arrondi. Celles des doigts des pieds sont losangiques , carénées et armées d'une épine en avant. En dessous, les doigts des quatre pattes offrent de petites plaques à trois carènes. La queue est entourée d'une cinquantaine de verticilles de grandes écailles, qui, pour la plupart, sont quadrilatères, et armées à leur angle postéro-supérieur d'une forte épine recour- bée. Celles d'entre elles qui occupent la ligne médiane et longi- tudinale du dessus de la queue , sont rétrécies en arrière ; et l'é- pine qu'elles portent se trouve placée au milieu de leur bord postérieur. Celles de la face inférieure ressemblent à des triangles isocèles dont le sommet forme une pointe très aiguë. Coloration. Le cou et le dos de ce Saurien sont peints en fauve jaunâtre , sur lequel se trouvent dessinées de larges marbrures brunes. Cette môme teinte fauve jaunâtre est répandue sur le dessus des pattes et de la queue , qui offrent des raies transver- ou SAURIENS EUNOTES. G. OPLURE. SSg sales de la même couleur que les marbrures de la région dorsale. Tout le dessous du corps est blanc. Dimensions. Loiigueur totale, ii" 6'". Tête. Long. 6". Corps. Long. 3" i'". Memh. antér. Long. 2" 2'". Memb. poster. Long. 3" 3'". Queue. Long. 6" 5'". Patrie. Le Trachycycle marbré est originaire de l'Amérique méridionale. Le seul exemplaire que nous possédons a été recueilli par M. d'Orbigny dans la province de Rio-Grande. XXX^ GENRE. OPLURE. OPLURUS. Cu^ier (i). {Tropidurus de Wiegmann , de Fitzinger , de Gray en partie.) Caractères. Tête triangulaire; peu alongée, épaisse, garnie de plaques de moyenne grandeur; l'occipitale médiocre ; les sus-oculaires , plus petites que les autres et disposées sur plu-sieurs rangs. Narines un peu laté- rales et tubuleuses. Des dents au palais. Membrane du tympan enfoncée dans l'oreille. Bord antérieur de celle- ci dentelé. Un pli transversal à la naissance de la poi- trine remontant sur chaque épaule , et quelquefois précédé de deux autres. Cou surmonté d'une très-pe- tite crête. Tronc court, large , un peu en toit , à écail- lure lisse ou carénée. Queue grosse, de longueur moyenne , légèrement en cône , entourée de verticilles formés par de grandes et fortes écailles épineuses. Pas de pores aux cuisses. Les Oplures ont la queue armée decailles épineuses en- core plus grandes , mais moins nombreuses que dalis le genre précédent. Cette queue est aussi plr.s forte à propcr- (i) De O/TXov , armure, armatura ad resistendum, et de Oupst, ^ queue, cauda; c'est-à-dire queue armée pour la défense. 36o LÉZARDS IGUANIENS tion ; ce ne sont pas au reste les seules différences que les Oplures présentent avec lesTrachycycles. On remarque en- core que leur palais est armé de dents , et que le dessous de leur cou se trouve coupé en travers par un ou plusieurs plis cutanés ; tandis que chez ces derniers la peau n'en forme qu'un seul , de peu d'étendue , au devant de chaque épaule et un ou deux longitudinaux derrière l'oreille. Les Oplures n'ont pas non plus toute la ligne médio-longitudinale et supérieure du corps dépourvue de crête. Leur région cer- vicale en offre une, à la vérité fort basse, mais néanmoins distincte. Le dessus du museau et le front des Oplures est protégé par de petites plaques anguleuses , oblongues , et très-fai- blement carénées. On voit sur leurs régions sus-oculaires un pavé d'écaillés polygones, mais arrondies; écailles qui sont égales entre elles, d'un petit diamètre et par conséquent assez nombreuses. La plaque occipitale est polygone et plus lon- gue que large. Les narines, quoique réellement latérales , pa- raissent situées sur le haut du museau, attendu que celui-ci est assez déprimé. Elles sont bien ouvertes , tubuleuses , cir- culaires , et dirigées en arrière. Il n'y a guère que quatre ou cinq dents de chaque côté du palais ; celles qui garnissent les mâchoires sont assez nombreuses. En haut, on compte en- viron six incisives petites , droites, coniques, qui de chaque côté sont suivies de six autres plus longues, légèrement ar- quées, et, comme elles, un peu espacées; toutes les autres sont serrées , courtes , comprimées et à sommet trilobé. A la mâ- choire inférieure , il n'y a que les sept ou huit premières de chaque côté, qui soient simples. La membrane du tym- pan est un peu enfoncée dans l'oreille , dont le bord anté- rieur est plus ou moins denticulé. Ainsi que nous l'avons dit plus haut , il n'y a pas de crête sur le dos ni sur la queue ; le cou seul en porte une qui est formée , tantôt par des écailles pointues , tantôt par de simples tubercules. Un large repli de la peau , parfois unique, d'autres fois précédé de deux autres, traverse le dessous du cou en avant ou SAURIENS EUNOTES. G. OPLURE. 36 1 (le la poitrine, et se prolonge de chaque côté jusqu'au des- sus de l'épaule. Les Oplures sont plutôt trapus qu'élancés. Leur dos est légèrement incliné en toit, leur queue fort grosse, et à peu près aussi longue que le reste du corps. Les écailles dont elle est garnie sont vertici liées , très-grandes, fort épaisses , qua- drilatères , et armées , à l'un de leurs angles postérieurs , d'une longue épine , prolongement de la carène qui les sur- monte obliquement dans le sens de leur longueur. Bien que les membres soient courts et robustes , les doigts sont assez grêles. Les cuisses n'offrent pas la moindre trace d'écaillés ci^p- teuses . Prenant en considération la difféi'ence d'écaillure des par- ties supérieures du corps, qui chez les uns est carénée et très- distinctement cntuilée ; tandis qu'elle est lisse et à peine im- briquée chez les autres , nous partageons les Oplures en deux groupes, ayant pour type, le premier, le Quetz-Paleo de Séba, le second VUromastix cyclurus de Wied. A. Oplures à écailles carénées. Ceux-ci ont le dos et les flancs revêtus d'écaillés en lo- sanges, fortement carénées, mais les écailles dorsales sont une fois plus grandes que les autres. La crête du cou est formée par des squames relevées en pointes. On ne voit qu'un pli en travers du cou ; il est situé en avant de la poi- trine , et se prolonge de chaque côté jusqu'au-dessus des épaules. Le bord antérieur du conduit auditif offre une dentelure en scie très prononcée. 1. L'OPLURE DE SÉBA. Oplurus Sehœ. Nobis. Caractères. Ecailles dorsales carénées. Bord antérieur de l'o- reille dentelé. Une bande noire en travers des épaules. Synonymie. Lacerta Brasiliensis , Quelz-Valeo , caudâ annulatd et spinosd, Séb. tom, i , pag. i52 , tab. 97 , fig. 4. 362 LÉZARDS IGUANIENS Cordj^lus Brasiliensis. Var. B. Laur. Synops. Rept. pag. Sa. Azuré Lézard. Shaw, Gerser. zool. tom. 3, pag. 227, tab. 69, (Cop. Séb. ) Le Fouetic-Queue à collier. Cuv. Règn. anim. i'^^ édit. tom. 2, pag. 33. Uromastj'x excluras. Merr. Syst. ampli, pag. 56. Oplurus torquaius. Cuv, Règn. anim. ?,^ édit. tom. 2, pag. 46 Oplurus torquaius. Giiér. Icon. Règn. anim. tab. 12, fîg. 3. Tropidurus ( Oplurus torquaius. Cuv, ). Wagl. Syst. arnph. pag. 147. Tropidurus Cuvieri. Gray, Synops. in Griffith's, anim. kingd. tom. 9, pag. 41. . Tropidurus Cuvieri, Wiegm. Herpet. mexican. pars i, pag. 18. DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Oplure de Séba est moins haute que large. Son contour donne la figure d'un triangle isocèle , dont le sommet correspondant au bout du museau est assez obtus. Sa surface est à peu près horizontale depuis l'occiput jusqu'au devant du front ; mais de ce point à son extrémité libre elle offre un plan légère- ment incliné. La plaque rostrale , qui est fortement élargie , a quatre pans , dont le supérieur est comme festonné. De chaque côte de cette plaque, la lèvre supérieure est bordée de cinq ou six scutelles qua- drilatères ou penlagones oblongues , composant une rangée au- dessus de laquelle s'en trouvent deux et même trois autres formées de petites squames subhexagonales. Les deux bords labiaux de la mâchoire inférieure sont garnis de six plaques, dont la première est trapézoïdale et les cinq autres quadrilatères oblongues. Deux des cinq pans de l'écaillé mentionnière sont arqués en de- dans. On remarque sur le bout du museau , immédiatement der- rière la scutelle rostrale, une rangée transversale de quatre pe- tites plaques quadrangulaires , laquelle est suivie d'une seconde rangée de cinq autres plaques. Celle de ces cinq plaques qui se trouve au milieu de la rangée est quadrangulaire , tandis que les quatre autres , dont les externes touchent aux narines , sont triangulaires. ou SAURIENS EUNOTES. &. OPLURE. I. SÔ'S La ligne transversale qui conduit d'une scuteîle nasale à l'aur tre est couverte par quatre plaques hexagonales oblongues , un peu en dos d'âne , entre les deux médianes desquelles se trouve enclavée l'extrémité antérieure d'une autre plaque hexagonale. D'autres plaques semblables à celles-ci garnissent les régions préfrontale et frontale, où elles semblent former deux demi-cer- cles emboîtés l'un dans l'autre. Le reste du dessus de la tête, sans en excepter les régions sus-oculaires , est garni de petites scu- telles hexagonales arrondies , parmi lesquelles on distingue cepen- dant la plaque occipitale, qui est un peu plus grande , ovalo- anguleuse et lisse , au lieu d'être , comme toutes les autres, mar- quée de petits enfoncemens semblables à ceux que présente la surface d'un dé à coudre. Les tempes sont revêtues de squames épaisses , carénées , affec- tant une forme circulaire , bien que réellement hexagonales. L'o- reille est grande , plus haute que large , ayant son bord anté- rieur droit et garni de quatre ou cinq grandes écailles en dents de scie. On ne voit sous le cou qu'un seul pli transversal entier, allant en droite ligne du devant d'une épaule à l'autre. Couchées le long du tronc , les pattes de devant s'étendraient jusqu'à l'aine ; celles de derrière , placées de la même manière , arriveraient jusqu'à l'ouverture auriculaire. Les doigts sont com- primés ; les trois premiers des mains augmentent graduellement d'étendue, mais le quatrième n'est pas plus loiig que celui qui le précède, et le cinquième est un peu plus court que le second. Les quatre premiers doigts des pieds sont régulièrement étages, le dernier est de la même longueur que le second. Le dos offre une légère pente inclinée à gauche et à droite de son sommet, qui est néanmoins arrondi. La queue est longue , conique , et cependant légèrement dépri- mée à sa racine. Le cou est la seule partie du corps qui soit surmontée d'une crête. Cette crête ne se compose que de cinq ou six petits tuber- cules trièdres , bien distincts les uns des autres. Les côtés du cou sont garnis de petites écailles losangiques , épaisses , carénées , imbriquées. Les régions cervicale et dorsale portent des squames en losanges , imbriquées et surmontées cha- cune d'une carène arrondie en avant , mais fortement comprimée en arrière , où elle se termine par une petite épine. Ces carènes 364 LÉZARDS IGUANIENS forment des lignes longitudinales , au nombre de seize ou dix-sept d'un côté du milieu du dos à l'autre. Les écailles des flancs sont losangiques comme celles du dos , mais plus petites et peu distinc- tement carénées. Sous la gorge et la région collaire inférieure se montrent , de même que sur la poitrine et sur le ventre , où elles sont disposées par bandes transversales , des squamelles lisses , en losanges et distinctement entuiiées. L'écaillure du dessus des membres res- semble à celle du dos ; celle de leur face inférieure est la même que celle des régions abdominales. Des verticilles de grandes écailles entourent la queue ; la plu- part sont quadrilatères et coupées obliquement par une carène qui se termine en épine à leur angle supéro-postérieur. D'autres , et ce sont celles qui occupent la ligne médiane et longitudinale du dessus de la queue , ont également quatre côtés ; mais elles sont rétrécies en arrière , et leur carène les partage longitudina- lement par la moitié , ce qui fait que l'extrémité épineuse de cette carène se trouve placée au milieu du bord postérieur de l'écaillé. Les écailles caudales inférieures ressemblent à des triangles iso- cèles ; elles sont surmontées d'une faible arête rectiligne qui fait une pointe aiguë à leur sommet postérieur. Coloration. Le seul exemplaire de l'Oplure de Séba , malheu- reusement assez mal conservé, que nous possédons, offre une teinte brune sur toutes ses parties supérieures. 11 se fait principa- lement remarquer par la belle et large bande noire , un peu arquée , qui se trouve imprimée sur la partie postérieure de son cou , du haut d'une épaule à l'autre. Ses régions inférieures sont colorées en brun fauve, extrêmement clair. Dimensions. Longueur totale'^ Tête. Long. 3" 5"'. Cou. Long, i" 6'". Corps. Long. 7" i'". Memh. antêr. Long. 5 " 5". Memh . poster , Long. 8". Queue {xaMÛléQ). Pa-trie. L'individu dont nous venons de donner la description , fait depuis long-temps partie de notre musée. Nous l'avons trouvé étiqueté comme provenant du Brésil. Observations. En appelant cette espèce Oplure de Séba , nous voulons indiquer que c'est réellement le Saurien représenté sous le* nom de Quetz-Paleo par l'auteur du Trésor de la Nature. Ce n'est donc ni le Quetz-Paleo de Lacépède , dont la description a été faite d'après un individu du Fouette-Queue spinipède, ni VUromaslix ej-clurus du prince de Wied ; qui sous ce nom a dé- ou SAURIENS EUNOTES. G. OPLURE, 2. 365 crit, comme le Quetz-Paleo de Séba , mie espèce du même genre ; mais qui s'en distingue de suite , en ce que ses écailles dorsales sont subovales et lisses, au lieu d'être losangiques et carénées. B. Opliires à écailles lisses. Dans ce groupe, les écailles du côté du corps sont à peine plus petites que celles du dos , et les unes et les au- tres sont lisses , transversalement rhomboïdales et non pas imbriquées. De petits tubercules coniques composent la crête cervicale. Outre le pli situé à la naissance de la poi- trine, le cou en a deux autres en avant de celui-ci. Le bord antérieur de l'oreille est plutôt tuberculeux que dentelé. 2. L'OPLURE DE MÂXIMILIEN. Oplurus MaximiUani. Nobis. Caractères. Ecailles dorsales convexes , lisses. Bord antérieur de l'oreille non dentelé. Une bande noire formant un peu l'angle en travers des épaiiîes. SrNONYiMiE. Uroinasiix crclurus. Pr. Maxim, de Wied , Nor. act. Physico-medica. Natur. curios. tom. 14, pag. 127, tab. i5, exclus, synonym. Quetz-Paleo Séb. ( Oplurus Sebœ). Tropidurus torquatus. Schinz, Naturg. und Abbild. der Rept. pag. 90, tab. sg, fig. i. (Cop. Pr. Maxim. ) DESCRIPTION. Formes. La tête de l'Oplure de Maximilien , vue en dessus , se présente, de même que celle de l'espèce précédente, sous la figure d'un triangle isocèle ; mais elle est proportionnellement plus courte , et son extrémité libre est plus obtuse. Les narines sont la- térales, circulaires et distinctement tubuleuses. Les lèvres sont bor- dées , à droite et à gauche, da six ou sept plaques quadrilatères ou pentagones. Au-dessus de la rangée des plaques labiales su- périeures, il existe deux séries de petites écailles subhexago- ïiales. La scutelle rostrale a cinq cotés et est très élargie; récailîe mentonnière , bien qu'à plusieurs pans, offre une figure triangU' îaire. Le nojipbre eÇ 1^ disposition des plaquer qui couvrent la tçte, 366 LÉZARDS IGUAÎÇÏËNS depuis le bout du museau jusqu'en haut du front , varient suiraiit les individus. On peut cependant dire qu'en général elles sont subhexago- nales , oblongues et en dos d'àne : car il n'y a que celles disposées sur deux rangées transversales , immédiatament derrière la scu- telle rostrale, qui présentent une forme quadrangulaire. Ces pla- ques quadrangulaires sont aussi plus petites que les autres. On remarque entre les orbites, tantôt deux ou trois plaques placées à la file l'une de l'autre, tantôt quatre ou six disposées sur deux rangs , séparant les deux demi-cercles de squames qui cou- vrent les bords orbitaires supérieurs. Chaque région sus-oculaire est garnie de petites plaques sub- disco-hexagonales, à peu près égales entre elles , et qui semblent former cinq ou six séries curvilignes. La scutelle occipitale est médiocrement dilatée , ovale, oblongue, lisse > et entourée de petites plaques anguleuses et de figures diverses. La plupart des plaques céphaliques ofFrent de petits enfoncemens qui ont l'air d'être faits avec la pointe d'une aiguille. L'oreille est petite, ver tico -ovale, et garnie en avant d'écaillés un peu plus fortes que celles des autres parties de son contour , mais qui néanmoins ne forment pas de dentelure. Les tempes sont protégées par un pavé de squames ovalo-hexa- gonales, convexes, ponctuées tout autour. Le cou n'est que très légèrement étranglé. La peau fait un et quelquefois deux plis transversaux à l'extré- mité postérieure de la gorge , et un autre plus marqué à la nais- sance de la poitrine. Ce dernier se prolonge de chaque côté jusqu'au dessus de l'é- paule , où il en aboutit un autre qui vient directement du haut de l'oreille , après avoir fourni , du milieu de son étendue , deux branches qui s'avancent, l'une sous l'oreille , l'autre dans la direc- tion de l'épaule , sur le bord du pli antéro-pectoral. Les deux ou trois plis sous-collaires sont entiers. Quelquefois on voit encore un pli curviligne derrière l'omo- plate , le long de la partie latérale antérieure du tronc. Le dos s'abaisse un peu de chaque côté de son sommet, qui est arrondi. Lorsqu'on les couche le long du corps , les pattes de devant^ne i étendent pas jusqu'à l'aine; les pattes de derrière n'arrivent pas jusqu'au milieu du cou. Les ongles sont courts et comprimés •II SAURIENS lUNOTIS. *. OPLt'PxE. 2. 3&J ®omme les doigts. Les trois premiers doigts de chaque main sonfc étage's, le quatrième a la même longeur que le troisième, et le cinquième est plus court que le second. Le premier, le second, le troisième et le quatrième doigt des pieds augmentent graduellement de longueur ; le dernier est aussi long que le second. La queue est conique , mais néanmoins un peu déprimée à sa racine. Son étendue entre pour un peu plus de la moitié dans la totalité de celle de l'animal. Le cou est surmonté d'une crête peu élevée, composée d'une dou- zaine de fort petits tubercules coniques, comprimés. Il est revêtu, demême quele dos, d'écaillés ovalo-losangiques, convexes et lisses ; mais sur l'un ces écailles sont un peu imbriquées, sur l'autre elles ne le sont pas du tout. Les squames des flancs sont ovales, convexes ,, lisses , non imbriquées , et un peu plus petites que celles de la région dorsale. Les écailles guîaires antérieures sont quadrilatères ou sub- hexagonales, oblongues et convexes. Celles du dessous du cou et de la poitrine sont lisses aussi , mais non convexes , et ressem- blent à des losanges réguliers. Le ventre a pour écaillure des pe- tites pièces à peu près carrées , disposées par bandes transversales. La surface de celles du bas-ventre a une apparence crypteuse. Nous croyons devoir rappeler qu'on trouve des écailles sembla- bles sur la région abdominale du Fouette-Queue orné. Le dessus des membres est garni d'écailleS' losangiques , caré- nées et imbriquées ; le dessous en offre qui ont la même forme , mais qui sont dépourvues de carènes. La queue est entourée de vingt-sept ou vingt-huit anneaux d'é- cailles qui diminuent de grandeur à mesure qu'elles s'éloignent du tronc. Celles de ces écailles qui se trouvent placées sur les côtés de la queue , sont quadrilatères et coupées obliquement dans le sens de leur longueur par une carène finissant en une longue et forte épine qui occupe leur angle postéro-supériéur. En dessus , sur la ligne médiane et longitudinale , il y en a qui ont également quatre côtés, mais qui sont rétrécies en arrière et dont la carène suit une direction droite , ce qui fait que l'épine qui la termine se trouve placée sur le milieu du bord postérieur de l'écaillé. Les écailles caudales infrieures ressemblent à des triangles isocèles. Leur sommet est épineux et leur surface cou- pée longitudinalement par une faible carène. La plupart de ces 368 LÉZAP.DS IGUANIENS écailles de la queue ont leurs bords libres finement dentele's. Coloration. Une teinte olivâtre , plus ou moins nuance'e de brun clair , règne sur toutes les parties supérieures du corps de l'Oplure de Maximilien , dont les régions inférieures sont uniformément d'un blanc olivâtre , à l'exception de la gorge que parcourent lon- gitudinalement des veinules ou des raies onduleuses de couleur brune. On compte, depuis les épaules jusqu'à l'origine de la queue, huit ou neuf raies transversales noires , bordées en arrière d'une série de taches blanches qui quelquefois se confondent entre elles. Alors ces taches blanches forment une seconde raie derrière la première. La plupart de ces raies s'effacent presque complètement avec l'âge , mais les deux premières demeurent toujours très mar- quées. Nous avons vu des individus dont le fond brun olivâtre du des- sus du corps était semé de gouttelettes grises ou blanchâtres. DiMETvsiONS. Longueur totale ^ i8" i"*. Télé. Long. 2" 5'". Cou, Long. 9"'. Corps. Long. 5" 7'". Memb. antér. Long. 4". Memh. post. Long. 5" 6'". Queue. Long. 9". Patrie. L'Oplure de Maximilien est originaire du Brésil. Observations. Le prince Maximilien de Wied, auquel nous dé- dions cette espèce, en a publié une bonne figure dans les Nova acta 'Physico-Medica naturœ curiosorum. 11 la considère à tort comme étant le Quetz-Paleo de Séba , qui est une espèce dont les écaillés du dos sont carénées ; au lieu que XUromastix cyclurus du prince les a convexes et parfaitement lisses. Le vrai Quetz-Paleo de Séba se trouve décrit dans l'article précédent, sous \& nova, (ii! Oplurus Sebce ou SAURIENS EUNOTES, G. DORYPHORE. 36g XXXF GENRE. DORYPHORE. BOÂTPHOÂUS (i). Cuvier. {Urocentron (2), Kaup, Wagler, Wiegmann.) Caractères. Tête courte , triangulaire , aplatie en avant. Une grande plaque occipitale ; des écailles po- lygones , petites , presque égales sur le reste du crâne. Pas de dents au palais. Sous lé cou un double pli transversal entier. Oreilles non dentelées. Plaques na- sales presque latérales et bombées. Point de crête sur le dessus du corps. Tronc court, déprimé, convexe en dessus , plissé longitudinalement sur les flancs , à écaillure, petite, imbriquée , lisse. Queue peualongée, grosse , aplatie , entourée de fortes écailles épineuses , verticillées. Pas de pores fémoraux. Les Boryphores ressemblent beaucoup aux Oplures , et parLii3uiièrement à ceux du second groupe, mais ils man- quent de dents palatines et décrite cervicaie : en outre la peau de leurs flancs forme un pli longitudinal depuis l'origine du bras jusqu'à celle de la cuisse. Ces trois différences sont les plus caractéristiques entre ce genre et le précédent. A l'ex- ception de ia plaque occipitale , qui est légèrement arrondie et d'un assez grand diamètre , les autres écailles de la tête sont polygones, petites et à peu près égales. Les scutelles sus- oculaires sont les seules dont la largeur l'emporte sur la lon- gueur. Les ouvertures des narines , arrondies et comme dirigées en arrière , sont pratiquées chacune dans le haut d'une pla- (1) AcpJ, lance,pique , hasta, et de $opoç , porteur, yere/i^, (2) De 0:/cii, queue , cauda, et de KjvTfûi' , sdguiMon , stimulus , acuUu$. REl'TILtS, lY, 24 3^0 LÉZARDS IGUANIENS que polj^gone légèrement convexe , située sur Fangle obtus du museau et un peu en arrière de son extrémité. Le palais est lisse et sans dents. A la mâchoire supé- rieure, on compte huit incisives et trois îaniaires en avant , et environ quatorze molaires de chaque côté. Les canines, un peu plus longues que les autres , arrondies et faiblement arquées , sont légèrement espacées , de même que les inci- sives, dont la forme est conique. Quant aux molaires, elles sont comprimées , droites , à sommet divisé en trois dents , dont la moyenne excède de beaucoup les latérales. Les dents d'en bas ne nous ont pas semblé différer de celles d'en haut par le nombre ni par la forme. La membrane du tympan n'est pas tout-à-fait à fleur du trou de l'oreille , dont le contour , assez grand et ovalaire , est dépourvu de dentelures. On voit sous le milieu du cou deux larges plis qui vont étaler derrière les oreilles , leurs extrémités divisées en plusieurs branches. Un troisième pli curviligne s'étend du milieu de Fépauîe jusque vers la partie moyenne des flancs, où il se xéuniL à un quatrième, qui les parcourt dans toute leur longueur. Le tronc est court, plat en dessous ,' convexe en dessus. Le dos présente cette particu- larité que] les écailles qui revêtent sa première moitié sont m-anuleuses et juxta-posées ; tandis que celles qui protè- gent l'autre partie sont imbriquées , très-faiblement il est vrai, rhomboïdaies et en dos d'âne, sinon carénées. Les membres sont robustes , à peu près égaux en longueur , et terminés par des doigts alongés , grêles , garnis en dessous de squamelies imbriquées à surface lisse. La région inférieure des cuisses ne présente pas de grains poreux. La queue, qui souvent n'a que la moitié de la longueur totale de l'animal, est fort aplatie, assez large à sa nais- sance , et va toujours en se rétrécissant à mesure qu'elle s'éloigne du tronc. Les écailles qui la protègent sont gran- des, et forment des anneaux autour d'elle j parmi ces écailles, ou SAURIENS EUNOTES. G. DORYPHORE. î. S^î Jes supérieures sont quadrilatères , ayant un de leurs angles postérieurs armé d'une épine fort aiguë. Les inférieures sont plates , et elles ont à peu près la forme d'un triangle isocèle, dont les côtés du sommet sont garnis de fines dentelures. Les Doryphores se nourrissent d'insectes ; nous avons trouvé des débris de Coléoptères dans leur estomac, 1. LE DORYPHORE AZURÉ. Dor^phorus azureus. Guvier. (Voyez Planche 4?,, fig. 2.) Caractères» D'un beau bleu d'azur, avec de larges bandes noires en travers du cou et du dos , et des dessins réticulaires de la même couleur sur le dessus des membres. Synonymie. Laceria Africana elegantissima. Séb. tom. 11, p. 62, tab. 62, fig. 6. Laceria azurça. Linn. Mus. Adoîph. Fréd. pag. 42. Lacerta azurea. Id. Syst. nat. édit. 10, pag. 202. Le Lézard à queue d'épj'. Ferm. Hisfc. natur. Holl. Equinox. pag. 19. Lacerta azurea. Linn. édit. 12 , pag. 062. Exclus, gynonym. Quetz-Paleo Séb. (Oplurus Sehœ). Lacerta azurea. Gmeî. Syst. naL pag. 1061. Exclus, synonym. var. B, Cordj'lus Brasiliensis. Laur. (Oplurus Sehœ), et var. y Stel- lio fascia ad humeros saiurate spadicea. Séb. tom. i, tab, 91, fig. 4 (Tejus...). Le Lézard azuré. Daub. Dicfc. Rept. pag. 690. Exclus, synonym. Quetz-Paleo Seb. {Oplurus Sehœ). L'Azuré. Lacép. Quad. ovip. tom. i , pag. 0G2. Le Lézard azuré. Bonnat. Encyclop. méth. pag. 5o , PI. 8, fig. I ( cop. de Seb. ). Stellio hrevicauda. Latr. Hist. Rept. tom. 2 , pag. 2g , tab. sans no, fig I. Stellio azureus. Id. îoc. cit. pag. 04. Stellio azureus. Daud. Hist. Rept. tom. 4 , pag. 36. Stellio hrevicaudaius . Id. Ioc. cit. tom 4 ? pag- 4o ? tab. 47. Le Fouette-Queue azuré et le Fouette-Queue à queue courte. CuV. Règn. anim. i^^. édit. tom. 2 , pag. 33- Uroiïiastyx cœruleus. Merr. Syst. amph. pag. 50. Uromasijx azureus. Id. Ioc. cit. pag. Sj, Urocentron (Lacerta ^zurea Linn.) Kaup. Isis, 1827, pag. 612, 2^. 3^2 LÉZARDS IGUANIENS Stellio breçicaudaius. Fitzing. Yerzeich. der mus. Wien , p. 49. Doryphorus brevicaudatus et azureus. Cuv, RègQ. anim. 2^ édit. toin. 2 , pag. 34. Doryphorus brevicaudatus . Guer. Icôn. Règ. anim. Cuv. tab. 6, fig. 3. Vroceniron (Lacerta azureaLinn). Wagl. Syst. amph. p. 145. Doryphorus azureus. Gray. Synops. Repfc. in Griffitli's aniiïi. Kingd. tom. 9 , pag. 42. Doryphorus brevicaudatus. Id. loc. ciL pag. 42. Dorj'phorus azureus. Schinz. Naturg. und Abbild der Rept. pag. 92, tab. 3i , fig. 2. Urocentron brevicaudatum. Wiegm. Herpet. Mexic. pars i , pag. 18. DESCRIPTION. Formes. La tête du Doryphore azuré est courte et dëprime'e. Son extrémité libre est peu rétrécie et arrondie. Les régions sus- oculaires sont bombées. La région occipitale est plane et hori- zontale , mais la surface antérieure de la tête est légèrement ar- quée en travers et inclinée en avant. La lèvre supérieure porte de chaque côté cinq ou six plaques qui sont à peu près carrées , à l'exception de la dernière, dont la figure est celle d'un quadrila- tère oblong , de même que la scutelle rostrale. L'écaillé men- tonnière , qui est plus longue que large , a deux de ses cinq pans un peu arqués en dedans. On compte de chaque côté cinq ou six plaques labiales inférieures qui diminuent de grandeur à me-^ sure qu'elles s'éloignent du bout du menton. Les deux premières ont une forme un peu carrée , mais les autres ont leur bord posté- rieur plus étroit que l'antérieur. Les narines sont ovales et per- cées , l'une à droite l'autre à gauche du museau, dans une plaque à plusieurs angles dont la surface est convexe. Le dessus de la tête, depuis le bout du nez jusqu'en haut du front, est pavé de petites plaques polygones , à peu près de même grandeur ; cependant il en existe toujours deux un peu plus développées que les autres entre les narines. L'espace interoculaire est garni de deux séries de plaques semblables à celles du dessus de la partie antérieure de la tête. La scutelle occipitale est très-grande et subtriangu- laire. Chaque région sus-oculaire porte une série médiane de grî^ndes squames hexagonales , dilatées en travers , et trois late- ou SAURIENS EUNOTES. G. DORYPHORE, I. 3;;3 raies, deux en dedans et une en dehors , composées d'autres pla- ques hexagonales , petites et à peu près aussi longues que larges. Le bord sureiliaire fait une petite crête tranchante formée d'un double rang de squamelles étroites, placées de champ. Toutes les plaques céphaliques sont plus ou moins marquées de petits enfon- cements. Des écailles non imbi^iquées , hexagonales , convexes ou en dos d'âne , percées chacune d'un petit pore , garnissent les régions temporales. L'ouverture de l'oreille est ovale , médiocre , et sans aucune espèce de dentelure sur ses bords. La peau de la région gulaire fait deux larges plis transversaux entiers. Les extrémités du premier , divisées en plusieurs petites branches , se répandent sur les côtés du cou ; les extrémités du second se prolongent et se cintrent pour contourner l'épaule et s'étendre en arrière de celle-ci, le long de chaque côté de la partie antérieure du tronc. La peau des flancs forme aussi fort souvent un pli longitudinal. Le tronc est déprimé, élargi ; le ventre plat et le dos un peu arqué en travers. Placées le long du corps, les paLtes de devant toucheraient à l'aine; celles de derrière , étendues dans le sens contraire , iraient jusqu'au devant de l'épaule. Les ongles sont courts et comprimés comme les doigts , dont les trois premiers des mains sont également étages , tandis que le quatrième n'est qu'un peu plus long que le troisième. Le cinquième est plus court que le second. Les quatre premiers doigts des pattes postérieures sont très étages; le dernier est à peu près de la même longueur que le second. La queue est courte , c'est-à-dire qu'elle n'est jamais plus éten- due que le tronc et le cou réunis. Elle est forte, très élargie, aplatie en dessous , et cintrée transversalement en dessus. Les parties supérieure et latérales du cou sont garnies de petites écailles complètement granuleuses. La première moitié du dos et celle des côtés du tronc offrent des petites squamelles non imbriquées, circulaires ou ovales, très convexes ; au lieu que sur la seconde moitié du dos et les ré- gions postérieures des flancs , l'écaillure se compose de petites pièces transverso-losangiques , un peu imbriquées et légèrement renflées dans leur partie moyenne et longitudinale. Le milieu de la gorge est revêtu d'écaillés disco- hexagonales, et les côtés de squamelles oblongues, un peu dilatées. 3^4 LÉZARDS IGUANIENS Le premier pli sous-collaire est garni de grains squameux ex- trêmement fins ; et le second de petites écailles losangiques, plates, lisses et imbriquées , complètement semblables à celles qui cou- vrent la région pectorale. Le ventre offre des squames rhomboïdales ou carrées , lisses , "un peu imbriquées et carénées, dont l'angle postérieur est légère- ment obtus et arrondi. Leur face inférieure en offre de sembla- bles, si ce n'est qu'elles manquent de carènes, et que leur extré- mité postérieure n'est point arrondie. Les écailles caudales sont disposées par verticilîes , au nombre d'une vingtaine pour toute l'étendue de la queue. La plupart d'en- tre elles sont quadrilatères, et portent en arrière une forte épine à leur angle supérieur ; celles des côtés, quoique plus petites, sont armée d'une épine plus longue que les autres. Celles qui , en dessus , occupent la ligne médiane et longitudinale , sont qua- drangulaires , rétrécies en arrière , et coupées également en deux par une carène, doni la pointe se trouve placée au milieu de leur bord postérieur. Celles des écailles caudales inférieures , qui com- posent la série médiane , ressemblent à des triangles isocèles ; leur sommet est armé d'une épine , et leur surface relevée d'une faible carène. Coloration. Ce Doryphore est en dessus d'un beau bleu-d'azur. 11 a une tache noire en croissant sur le bout du museau , ainsi que sur chaque région sus-oculaire ; il offre une bande noire en travers de l'occiput , une seconde sur le cou , et six autres sur le dos. Les membres sont réticulés de bleu sur un fond noir. La queue présente des demi-anneaux de cette dernière couleur. Un blanc lavé de bleuâtre règne sur toutes les parties infé- rieures. Dimensions. Longueur totale, i?." 7'". Tcte. Long. 2" 2'". Cou. Long. 7'". Corps. Long. 4" 8'". Memh. antér. Long. 0" 7". Memh. poster. Long. 4" 3'". Queue, hons,. 5". Patrie. On trouve cette espèce de Saurien au Brésil , à Cayenne et à Surinam. Observations . Daudin l'a décrite sous deux noms différents dans son Histoire des Reptiles ; car son Stellion azuré et son Stellion à queue courte appartiennent à la même espèce. ou SAURIENS EUNOTES. 3^5 DEUXIÈME SOUS - FAMILLE DES SAUBIENS EUNOTES. LES IGUANIENS AGRODONTES. ( Cette tribu correspond à celle que Wagler a dési- gnée SOUS le nom de Pachjglossœ Patycormœ et Ste- nocormœ yicrodontes , que M. Wiegmann appelle Pachjglossœ dendrobatœ et Humwagœ Emphjo- dontes.) Les Iguaniens de cette division ont les dents implan- tées dans la substance même des os des mâchoires ; elles j adhèrent intimement par la base de leurs racines. Ces dents peuvent être , jusqu'à un certain point , distinguées en molaires , qui sont compri- mées, triangulaires, offrant souvent une échancrure de chaque côté , et en dents antérieures , parmi les- quelles on remarque les moyennes ou médianes , qui , au lieu d'être tranchantes où incisives , c'est-à-dire propres à couper, sont au contraire coniques ou de véritables laniaires arrondies , pointues et légère- ment courbées en forme de coins. Aucun Iguanien Acrodonte n'a la voûte du palais armée de dents ; mais il y en a plusieurs dont l'oreille n'est pas apparente en dehors. Un seul genre entre tous se distingue par l'absence de l'un des doigts aux pattes postérieures ; c'est celui du Sitane, qui n'a que quatre doigts en arrière au lieu de cinq. Jusqu'à ce jour on n'a pas trouvé en Amérique un seul Iguanien Acrodonte, tandis que tous ceux qu'on connaît sont originaires d'Eurojie , de l'Asie , de l'Afrique et de i'Australasie. Ajoutons , 3^6 LÉZARDS IGUANIENS d'ailleurs , que le seul genre des Stellions nous offre une espèce qui s'est rencontrée en même temps en Asie et dans les régions les plus élevées , et même dans les parties les plus chaudes de notre Europe. XXXÏP GENRE. ÏSTIURE. ISTIURUS (i). Cuvier. {Lophura , Gray , Wagler et Wiegmami (2) , pour quelques espèces.) [Phjsignathus, Cuvier, Wagler, Wiegmann (3), pour d'autres espèces.) Caractères. Tête pyramido - quadrangulaire , cou- verte de plaques petites , polygones , égales . carénées. Bord surciliaire continu avec l'angle latéral du mu- seau. Narines latérales. Membrane du tympan, gran- de, tendue à fleur du trou auriculaire. Quatre dents incisives et six laniaires à la mâchoire supérieure. Langue fongueuse , légèrement rétrécie et échancrée à son extrémité. Un fanon peu développé; un pli en V devant la poitrine. Cou, tronc et queue comprimés , les deux premiers surmontés d'une crête dans toute leur longueur, la troisième dans sa moitié basilaire seu- lement. Ecaillure du tronc égale ou inégale. Des pores fémoraux. La tête des Istiures ressemble à une pyramide à quatre (i; De IcTTiiov , éventail, voile, velamen ^ et de Oupx, queue, cauda. " ("î) De A'ycfoç , crête, sommet, apex, crista, et deOopct. (3) De ut7iyviiBrjç, qui enfle ses joues, huccas injlans ; de ^vcny^^ vésicule , et de tvî«.9o? , mâchoires, joues genœ. ou SAURIENS EUNOÏES, G. ÎSTIURE. 3^7 faces, tantôt assez alongée, tantôt un peu obtuse en avant. Les plaques qui en garnissent la face supérieure sont fort petites, égales, anguleuses , carénées, ou bien même relevées en tubercules polyèdres. Les narines sont deux trous ovalo-circuîaires percés, l'un à droite, l'autre à gauche du museau , dans une plaque située immédiatement sous l'angle et fort près de l'extrémité de celui-ci. La langue est large , épaisse , fongueuse, faiblement échancrée au bout. Chaque mâchoire est armée de dix dents antérieures et de freize molaires de chaque côté : celles-ci , comprimées , triangulaires , tranchantes , entières , assez hautes en ar- rière , diminuent graduellement en venant en avant , au point de ne faire qu'une légère saillie au-dessus de Fos. Celles-là , un peu arrondies , sa partagent en incisives , au nombre de six, petites, coniques; et en canines ou laniaires, au nombre de quatre, un pea plus longues, pointues, et légèrement arquées. Chez certaines espèces , les individus adultes ont les m.ns- cles destinés à mouvoir la mâchoire inférieure tellement développés, qu'ils produisent un renOement considérable de chaque côté au bas de la partie postérieure de la tête. Le cou est comprimé et à peu près également dans toute sa hauteur ; mais le tronc et la queue se rétrécissent telle- ment à mesure qu'ils s'éloignent de leur surface inférieui'e, laquelle est aplatie , que la région supérieure est réelle- ment tranchante ; d'où il résulte que la coupe transversale du tronc et de la queue donnerait la figure d'un triangle. L'un et l'autre sont surmontés d'une crêfe parfois assez basse et en dents de scie , d'autres fois aussi élevée que celle des Iguanes , et composée comme elle d'écaillés pointues ; mais toujours cette crête, arrivée vers le milieu de la queue , se transforme en une double carène dentelée. Chez les individus mâles et adultes, la moitié de la queue, vers la base, prend une hauteur considérable , c'est-à-dire qu'elle est alors plus élevée que le tronc lui-même. Ceci est dû au grand développement que prennent les apophyses supé- 3^8 LÉZARDS IGUANIENS Heures des vertèbres , apophyses qui tantôt sont encore séparées de la peau par une légère couche de muscles 5 tan- tôt , au contraire , sont simplement recouvertes par celles- là. Nous citerons l'Istiure iguanoïde comme exemple du premier cas, et l'Istiure d'Amboine comme exemple du se- cond. Au reste, cet excès de développement vertical de la queue dans une certaine portion de son étendue se présente chez d'autres Sauriens que les ïstiures : on l'observe aussi dans quelques espèces d'Anolis , ainsi que chez le Basilic à capuchon. La peau de la gorge se prolonge plus ou moins en fanon ; celle du cou forme un pli en Y devant la poi- trine , et plusieurs autres diversement ramifiés en arrière des oreilles. Les pattes des ïstiures , sans être courtes , ne sont pas non plus démesurément aîongées. Les doigts longs , mais néanmoins assez forts , offrent de chaque côté une rangée d'écaillés placées horizontalement, laquelle, aux pieds de derrière en particulier, s'avance de manière à for- mer une véritable membrane écailleuse. De cette disposi- tion il résulte, chez les doigts postérieurs, un élargisse- ment qui , chez les ïstiures , doit avoir le même usage que les membranes cutanées , libres , qui garnissent les bords des doigts de certains oiseaux nageurs , tels que les|Foul- ques , les Harles , les Grèbes , etc. On sait effectivement que les ïstiures passent dans les eaux une grande partie de leur existence. La longueur de la queue fait environ les deux tiers de ' celle de ranimai. De mcme que chez les Iguanes , il y a une rangée de grandes écailles le long de chaque branche de l'os maxil- laire inférieur ^ parfois on voit des écailles pointues ou des tubercules coniques hérisser les régions voisines des oreilles. L'écailiure du tronc se compose de petites pièces carrées, ou à peu près , à peine imbriquées, et disposées par bandes transversales ; chez certaines espèces , ces écailles du tronc sont toutes de même diamètre j chez d'autres on en voit de plus grandes qui sontéparses au milieu de petites. Le dessus ou SAURIENS EUNOTES. G. ISTIURE. 3^9 des membres est protégé par des squames rîiomboïdales im- briquées et carénées. La queue en offre qui sont subverticil- lées et relevées aussi en carène. Le dessous des cuisses est percé d'une ligne de très petits pores. . Le genre Istiure a pour type un Saurien que Valentyn a fait connaître par une assez mauvaise figure vers ie com- mencement du siècle dernier , et dont Scliiosser , une qua- rantaine d'années plus tard , a publié un excellent dessin fort bien gravé , sous le nom de Lézard d'Amboine. Daudin , plus frappé de la ressemblance qui existe réelle- ment entre la queue de ce Lézard d'Amboine et celle du La- certa basilisciis de Séba , que des différences que présentent ces sauriens dans quelques autres points pins importans de leur organisation, les avait réunis dans un même genre qu'il appela Basilic, du nom de l'un d'eux. Ce qui doit étonner , c'est que son exemple fut suivi par plusieurs erpétologistes distingués. Cuvier lui-même , dans la première édition du Règne animal , inscrivit cet Istiure dans le genre Basilic tel que Daudin l'avait établi. Le premier auteur qui s'aperçut do peu de motifs qu'on avait eu de rapprocher ces deux espèces , dont le système dentaire est si différent , est M. Gray , qui proposa alors de former , sous le nom de Lophura , pour le Basilic d'Am- boine , un genre particulier auquel , avec juste raison , il réunit celui appelé par Cuvier PhysigiiatJius. Et, en effet , ce dernier ne pourrait être rigoureusement distingué du premier que parce que les écailles des parties latérales du corps sont égales entre elles. De ce que nous venons de dire , il résulte que notre genre Istiure diffère tout simplement du genre Lophure de Gray par le nom , que nous n'avons pas cru devoir con- server à cause de sa trop grande analogie avec celui de Lophyre que porte le genre suivant et qui avait été plus anciennement établi et ainsi désigné. Nous présentons de suite le tableau d'analyse à l'aide duquel on pourra distinguer facilement les trois espèces de ce genre. 38o LÉZARDS IGUANÏEîfS TABLEAU SYNOPTIOUE DES ESPECES DU GENRE ISTIURE. / des vermiculations noires ) hétérogène;lsur un fond vert . . . .P' ^' » Amboine. dos offrant f Ecaillure l \ des bandes transversales s du corps ^ /brunes sur un fond gris- (2. I. de Lesueur, ^ brun ) homogène : des tubercules coniques") o ^ -^i • ^ sur les côtés des mâchoires. ..... j^' ^- P^ysignathe 1. L'ISTIURE D'AMBOINE ou PORTE-CRÊTE. Jstiurus Amboinensis . Cuvier. Caractères. Écailles des côtés du corps he'térogènes ou dissem- blables ; plaques céphaliques petites , non imbrique'es , rhomboï- dales , carénées ou relevées en dos d'âne. Écailles du ventre lisses. Sur le bout du museau, des écailles plus grandes que celles qui se trouvent derrière , et assez élevées p ur former une espèce de petite crête. Dos fort tranchant , verdâtre , vermiculé de noir. Synonymie. LacertaJluçiatilis,soa-soaaJer dicta. \a\ent. Descript. Ind. orient, tom. 3, pars t. , lib. 5, cap. i , pag. 281. Lacerta Amhoinensis . Schlosser de Lacert. Amboin. Epist. fig. Lacerta Javanica. Hornst. Nov. act. Stockh. tom. 6, tab. 5, fig. I et 2. Laceria Amhoinensis . Gmel. Syst. nat. pag. io64- Le Porte-Crête. Daub. Dict. Rept. pag. 663. Le Porte-Crête. Lacép. Hist. quad. ovip. tom. i , pag. 287. Le Porte-Crête. Bonnat. Encyclop. méth. PI. 5 , fig. i. Lacerta Jmboinensis. Shaw. Gêner, zool. tom. 3, pars i , pag 2o3, tab. 62. Jguana Jmboinensis. Latr. Hist. Rept. tom. i, pag. 271. Basiliscus Jmboinensis. Daud. Hist- Rept. tom. 3, pag. 32 2. Basiliscus Jmboinensis. Merr. Syst. amph. pag. 4^- ou SAURIENS EUNOTES. G. ÎSTIURE. I, 38 1 Le Basilic porte-crêle. Bory de Saint-Vincent , Re'sam. erpe'Éol. pag. 1 1 3 , tab. 2 2 . Hfdrosaurus Jmboinensis. Kaup, Isis, 1828, tom. 21, pag. 1 147* Lophura Jmboinensis. Gray, Philos, magaz. or Ann. of Philos, tom. 2 , pag. 54- Istiurus Jmboinensis. Gut. Rëgn. anim, 2® e'dit. tom. 2 , pag. 4i. Lophura Jmboinensis. Wagler. Syst. amph. pag. iSi» Lophura A mboinensis. Id. Icon. et descript. tab. 28. Lophura Jmboinensis. Gray, Rept. in Griffith's anim. kingd, tom. 9 , pag. 60. DESCRIPTION. Formes. L'Istiure d'Amboine a la tête alongée , le bout du mu- seau aigu, épais et comprimé. Le dessus de celui-ci est garni d'é- cailles du double plus grandes que celles des autres parties de la surface de la tête, et parmi lesquelles il en est quelques-une? d'assez élevées pour constituer une espèce de crête sus-nasale. La longueur totale de la tête est une fois plus considérable que sa largeur pos- térieure , et sa plus grande hauteur un peu moindre que celle-ci. Les régions sus-oculaires ne sont preque pas bombées. Les écailles qui les revêtent sont les plus petites de la surface du crâne ; mais leur forme n'est pas différente de celle des autres , c'est-à-dire qu'elles sont rhomboïdales , ou hexagonales et en toit. La plaque occipitale est assez grande, ovale, bombée et lisse , elle e^t située sur le milieu de la ligne transversale qui conduit d'un bord orbi- taire postérieur à l'autre. Derrière l'orbite et immédiatement au-dessus delà tempe, font quatre ou cinq rangs obliques , composés d'écaillés relevées en pointes comprimées. Les régions temporales offrent au contraire des squames , sinon aplaties , au moins fort basses et de figure disco-polygoiiale. La membrane du tympan est très grande, mince , ovale et ten- due à ileur du trou auriculaire, dont le pourtour ne présente au- cune espèce d'écaillés plus élevées que celles des régions vosines. Nous avons compté vingt-deux dents molaires , triangulaires et fort tranchantes à la mâchoire supérieure , et vingt-six à la mâ> choire inférieure. Les ouvertures des narines sont ovales , et dirigées tout-à-fait 382 LÉZARDS IGUANIENS latéralement ; elles envahissent preque toute la surface de la pla- que squameuse, dans laquelle chaciuie d'elles se trouve pr.^ti- que'e. L'une et l'autre lèvre sont garnies de seize à dix-liuit grandes écailles pentagones ou hexagonales oblongues. ha plaque rostrale, très dilatée transversalement , offre deux côtés , l'un rectiligne , l'autre très arqué. L'écaillé mentonnière n'est pas moins grande que celle-ci , mais sa figure est celle d'un triangle équilatéral. Sous chaque branche du maxillaire inférieur sont deux séries d'écaillés oblongues , à surface bombée. La peau des côtés du cou fait des plis qui se ramifient diversement ; celle de la face infé- rieure pend plus ou moins en un fanon généralement assez mince. Le pli cutané qui existe devant chaque épaule se prolonge sur le côté du thorax , après avoir formé un angle un peu ouvert , dont le sommet se trouve placé en arrière de la région sca- pulaire. Le con est assez long , et un peu plus étroit que la partie posté- rieure de la tête. Il est loin d'être aussi anguleux que le dos. La queue entre pour plus des deux tiers dans la longueur totale de l'animal. A la racine elle est triangulaire , mais elle se comprime de plus en plus en s'en éloignant. Chez les individus mâles , le premier tiers de son étendue paraît être surmonté d'une haute nageoire, à bord libi-e curviligne. Ceci vient de ce qu'en cet en- droit ses apophyses supérieures prennent un développement con- sidérable , et que , n'étant recouvertes que par la peau au travers de laquelle on les aperçoit , elles ressemblent en effet aux rayons osseux qui soutiennent les nageoires des poissons. Ce qui nous pa- raît certain , c'est que les femelles ne présentent pas la même par- ticularité. Les pattes , couchées le long du corps , s'étendent ; celles de de- vant jusqu'à l'aine, et celles de derrière jusqu'à l'œil. Le troisième doigt de chaque main et le quatrième ont à peu près la même longueur. Les quatre premiers doigts des pieds , qui sont très éta- ges , offrent en saillie , de leurs deux côtés, une rangée de grandes écailles , lisses et carrées. On en voit une semblable aux mains , si ce n'est qu'elle est dentelée et moins développée, sur l'un et l'autre bord des doigts. La face inférieure des doigts est protégée par quatre rangées longitudinalesd'écailles hexagonales carénées ; les ongles sont forts et crochus. ou SAURIENS EUNOTES. G. ISTÏURE. I. 383 Le dessus du corps est surmonté, depuis la nuque jusqu'en ar- rière de la partie élevée de la queue , d'une petite crête que com- posent des écailles comprimées , anguleuses et à sommet obtusé- ment pointu. En arrivant sur la queue , les écailles de cette crête deviennent plus courtes ; et , au lieu d'être droites elles se pen- chent légèrement en arrière. Le dessus des deux tiers postérieurs de l'étendue de la queue offre un sillon ou une espèce de cannelm^e que borde une arête vive de chaque côté. Les parties inféro-laté- rales du cou, la face inférieure et le dessous delà tête sont revêtus de petites écailles ovalo-circulaires, convexes, non imbriquées, au milieu desquelles il y en a de semées d'autres plus grandes , mais de même forme. Sur le haut des côtés du cou , ainsi que sur les épaules, se montrent des squames épaisses , hexagonales , dont le centre se relève en une petite pointe. Deux tubercules squa- meux assez forts sont implantés à la droite et à la gauche du mi- lieu de la région cervicale. Les écailles qui garnissent les côiés du tronc sont petites , rhomboïdales et carénées ; la plupart d'entre elles ont leur bord libre tourné vers le dos. Au milieu d'elles il y en a d'éparses, dont le diamètre et l'épaisseur sont un peu plus consi- dérables que les leurs. L'écaillure du ventre se compose de pièces lisses, quadrilatérales, oblongues , du double plus grandes que les petites écailles des côtés du tronc. Sur la poitrine , ou mieux sur les côtés de la poitrine , car celles de sa région médiane sont pe- tites , se montrent de très-grandes écailles rhomboïdales , les unes à surface légèrement convexes, les autres à surface en dos d'âne. On en voit d'à peu près semblables former sur les bras cinq ou six rangées longitudinales, bien séparées les unes des autres. Les avant-bras et la face antérieure des cuisses offrent aussi des écailles rhomboïdales , carénées ; mais elles sont un peu moins dilatées que celles des bras. Au reste , ce sont des écailles rhomboïdales qu'on retrouve sur toutes les autres parties des membres ; en général elles sont petites , mais particulièrement sur le dessus des cuisses , que l'on voit clair-seraé de grandes squames triangulaires , caré- nées et redressées en pointes ; celles du dessous des cuisses et des bras sont lisses, et partout ailleurs il y en a de carénées. Sur la face interne de la cuisse, près de sa racine, est une rangée de douze à quatorze écailles subquadrilatérales, percées chacune, près de leur bord postérieur, d'un très petit pore arrondi. Parmi les écailles des parties latérales de la queue , il y en a de quadrila- tères, de pentagones, et même d'hexagonales,- mais toutes sont 384 LÉZARDS ISUANÎENS carénées et disposées par bandes transversales , légèrement imbri- quées. Celles du dessous sont à la fois plus grandes , plus for- tement carénées et disposées de la même manière que celles des côtés , c'est-à-dire par bandes transversales ; en sorte que la queue semble être entourée d'anneaux squameux. Coloration. La surface entière du cou , la gorge, les côtés de la tête , et les parties latérales du tronc , sont vermiculés de noir, sur un vert olive. Cette couleur se répand également sur la queue, dont les côtés semblent offrir de grandes taches quadrilatérales brunâtres. La nageoire qui surmonte cette partie du corps , chez les indi- vidus mâles, est tachetée de noir ; le dessus de la tête présente une teinte roussâtre que parcourent des raies onduleuses d'un brun foncé. Ce même brun foncé règne sur les membres, qui sont très irrégulièrement tachetés de jaunâtre. Quant aux parties infé- rieures de l'animal , un jaune olive les colore , tantôt d'une manière uniforme , tantôt semé de quelques taches d'un noir profond. DiMEîs-sioNs. Longueur totale , 84" 8'". Tête. Long. 7" 2'". Cou. Long. 3" ?.'". Corps. Long. 18" 4'". Memh. aniér. Long. 14". Memh. post. Long. "Ji" 5'". Queue. Long. 56". Patrie. Ce Saurien vit h Amboine. On prétend qu'il se nourrie de fruits , et qu'il nage avec beaucoup de facilité. 2. L'ISTIURE DE LESUEUR. Jstiurus Lesueurii. Nobis. (Voyez Planche 40 , n°^ 1 et i a ). Caractères. Ecailles des côtés du corps hétérogènes ; plaques céphaliques, petites , rhomboïdales, carénées en dos d'âne. Squa- mes ventrales , carénées. Ecailles du bout du museau absolum nt semblables à celles qui se trouvent derrière elles. Dos tectiforme , d'un gris-brun , marqué de grandes taches noires. SiwoNTMiE, Lophura Lesueurii. Gray, Synops. Rept in Griffîth's anim. kingd. tom. 9, pag. Go. DESCRIPTION. Formes. L'Istiure de Lesueur a la tête plus courte, et le dos beaucoup moins abaissé de chaque côté que l'Istiure d' Amboine. Le dessus de son museau ; au lieu d'offrir un plan presque hori- ou SAURIENS EUNOTES. G. ÏSTIURE. 2. 385 zontal et très incliné , est peut-être même mi peu relevé ;, il est recouvert de petites écailles hautement carénées , hexagonales et toutes semblables entre elles, excepté près du front, où il en existe quelques-unes un peu plus développées que les a'U très. Les ré- gions sus-oculaires sont également garnies d'écaillés hexagonales, carénées; mais elles sont excessivement petites , et par consé- quent très nombreuses. Ghacmiede ces deux régions sus-oculaïres est limitée , à son bord interne , par une rangée curviligne d e- cailles de même forme , mais plus grandes que celles des autres parties du crâne. La région occipitale est tout hérissée de petits tubercules coniques, polyèdres, très pointus, au milieu desquels on distingue la plaque occipitale par sa forme ovale et aplatie. Les parties latérales de la nuque ofïVent des tubercules qui, s'ils n'étaient plus forts et plus oblongs, ressembleraient à ceux de l'occi- put. La membrane du tympan est grande, mince, et tendue à fleur du trou de l'oreille. Les narines sont circulaires et dirigées laté- ralement. Le nombre des dents molaires est de treize ou quatorze de chaque côté. La plaque rostrale a une figure hexagonale et une plus grande étendue en largeur qu'en hauteur. L'écaillé mentonnière, bien que réellement à cinq pans, affecte une forme triangulaire. Sur chaque lèvre, sont appliquées douze paires de squames pentagones oblongues. Une rangée de grandes écailles , plus longues que larges , garnit le dessous des branches de l'os maxillaire inférieur. Les premières écailles de cette rangée offrent une surface convexe , les autres sont en dos d'âne. Le cou est plutôt long que court. Les membres ont absolument les mêmes proportions que ceux de l'istiure d'Amboine ; mais les écailles qui bordent les côté des doigts non-seulement sont moins développées que dans cette dernière espèce, mais elles sont disposées de manière à former une petite dentelure. La queue entre pour plus des deux tiers dans la lon- gueur totale de l'animal ; forte et subquadrilatère à sa base , elle devient grêle et comprimée peu à peu en s'éloignant du corps. 11 règne, sur la première mo'tié de son étendue , une crête squameuse assez basse , dentelée en scie , qui commence sur la nuque et se prolonge sans interruption sur le cou et le dos ; mais, de même que chez l'espèce précédente , le dessus du reste du prolongement caudal offre une cannelure bordée de chaque côté par une vive avête. BEPTXl-ES, IV. 2 5 386 LÉZARDS IGUANIENS Sous le menton , il existe des écailles rhomboïdales , à surface lisse et convexe ; sous la gorge, d'autres squames en dos d'âne, et sous le cou ^de petites pièces écailleuses , ayant aussi une figure rliomboïdale , mais qui présentent des carènes très pro- noncées. Les scutelles ventrales sont quadrilatères , rectangulaires et carénées. Sur le dessus du cou , se montrent des espèces de petits tubercules coniques , non imbriqués , à sommet comprimé. Les squamelles des parties latérales du cou sont rhomboïdales , et pourvues chacune d'une carène terminée en une pointe redressée ; toutes celles des côtés du corps et du dessus de la racine de la queue ressemblent à de petits tubercules tétraè- dres , non imbriqués et disposés par bandes verticales. Sur ces mêmes côtés du corps , ainsi que sur la face supérieure de la base du prolongement caudal , existent des séries transverses de tubercules trièdres , à base élargie et circu- laire. Les membres sont revêtus d'écailîes rhomboïdales , très grandes sur le devant des cuisses, fort petites sur les fesses et de grandeur médiccre sur toutes les autres parties. Toutes ces écailles des membres sont plus ou moins carénées , excepté celles du dessous des cuisses et des jambes, dont la surface est parfaitement lisse. Les régions fémorales supérieures présentent, au milieu de leurs écailles, d'autres squames ayant aussi une forme rliomboïdale, mais dont le diamètre est plus grand et la carène beaucoup plus prononcée. On compte de chaque côté dix4mit ou dix-neuf petits pores fémoraux semblables à ceux de l'istiure d'Amboinc. L'écailiure de la queue ressemble aussi à celle de cette dernière espèce. Coloration . Un gris cendré règne sur le dessus du cou et du tronc. La région dorsale est noire, coupée transversalement de distance en distance par des raies blanchâtres. Des taches, de la même teinte que ces raies , sont semées sur le fond noir de la face supérieure des membres. Un blanc légèrement lavé de gris colore les côtés et le dessous de la tête , aussi bien que les parties laté- rales et inférieure du cou ; car on voit sur les supérieures une bande noiie qui commence derrière l'œil et qui va se termi- ner à l'épaule , où elle se dilate en une espèce de grande tache. Le dessus 'de la tête offre une teinte grise mêlée d'olivâtre. La queue est entourée de larges anneaux noirs , séparés les uns des ou SAURIENS EUNOTES. G. ISTîURE. 3. 38^ autres par un autre anneau pins étroit et de couleur cendrée. Les parties inférieures sont jaunâtres, piquetées de noir. DiMENSioivs. Longueur totale, 60". Tête. Long. 4" 5'". Cou. Long. 2" 5'". Corps. Long. 11". Memh. antér. Long. 7" 5'". Memh, poster. Long- i4"- Queue. 1,0112,. 42". Patrie. Cette espèce d'Istiure est originaire de la Nouvelle- Hollande. Le seul échantillon que renferme la collection pro- vient du voyage de Péron et Lesueur, 3. L'ISTIURE PHYSIGNATHE. Istiurus phj-signathus, Nobis. Caractères. Écailles des côtés du corps fort petites , homogènes. Plaques céplialiques très petites, ressemblant à des tubercules profondément cannelés de haut en bas. Ecailles ventrales lisses. Trois ou quatre gros tubercules coniques , en arrière de chaque joue. Dos très tranchant. Synonymie. Phj^signaihus cocincinus. Cuv. Règn. anim. 2® édit. tom. 2 , pag. 41, tab. 6 , fig. i. Jstiurus Cochinchinensis . Guér. Icon. Règn. anim. Cuv. tab. 9, fig. 2. Lophura cocincina. Gray , Synops , Rept. in Griffîth's , anim. kingd. tom. 9, pag. 61. Lophura Cuvieri. Idem, loc. cit. pag. 60. DESCRIPTION. Formes. Lorsqu'il est adulte, î'Istiiire de la Gochinchine a une physionomie tout à fait différente de celle qu'il [)résente dans son jeune âge , ou bien même dans son état intermédiaire entre ces deux. Cela vient de ce qu'en grandissant les côtés postérieurs de sa mâchoire inférieure se renflent considérablement ; que son dos devient plos tranchant ; que la première moitié de sa queue prend un très grand développement vertical ; et que les écailles composant la crête qui règne depuis la nuque jusque vers le mi- lieu du prolongement caudal , au lieu de demeurer basses, trian- gulaires, et éloignées les unes des autres , s'alongent et se rétré- cissent , se courbent et se penchent en arrière , en ne laissant plus entre elles qu'un très faible intervalle. Dans cet état, la crcte, qui s'abaisse légèrement au-dessus du garrot et qui s'interrompt presque complètement au-dessus des 25. 388 LÉZARDS IGUANIEN3 reins, ressemble beaucoup àcelle deslguaiies ; cependant lesécailles en sont plus grêles et plus arque'es. La tête de l'Istiure de la Go» chinchine est tout aussi alongée que celle de l'Istiure d'Amboine ; mais son museau est moins aigu , c'est-à-dire que le bout en est plus large et coupe presque carrément. De même que chez l'espèce que nous venons de nommer, le bord postérieur du crâne fait une légère saillie verticale , ce qui fait paraître concave la surface de l'occiput. Le dessus de la tête , situé en avant des yeux , est plan et presque horizontal , ou fort peu incliné du côté du nez. Les narines sont ovales, et re- gardent complètement de côté. La plaque occipitale est plate et subcirculaire. Les régions sus-oculaires sont presque planes et cou- vertes, ainsi que le reste de la surface de la tête, de petites écailles égales, non imbriquées, ressemblant à de légers tubercules coni- ques, fortement cannelés de haut en bas. Pourtant, sur l'extrémité même du museau, immédiatement derrière la plaque occipitale, qui est hexagone et plus large que haute , il y a un ou deux rangs transversaux d'écaillés aplaties, dont la forme est presque quadri- latère. La squame mentonnière est aussi très développée : sa figure approche de celle d'un triangle. Proportionnellement à cette ros- trale et à cette mentonnière , les plaques labiales sont assez pe- tites ; on en compte de vingt-deux à vingt-quatre autour de chaque lèvre. 11 y a trente-six dents molaires à l'une comme à l'autre mâchoire ; avec l'âge les trois dents qui existent de cha- que côté du bout de Vos maxillaire inférieur finissent par se sou- der presque entièrement entre elles. La membrane du tympan, qui n'est pas fort mines , mais néan- moins assez grande , se trouve tendue tout à fait à fleur du trou auriculaire. On ne remarque aucune épine , aucun tubercule , ni sur l'occiput , ni sur les côtés de la nuque , ni sur les régions voisines des oreilles ; mais un certain nombre de cônes squameux se montrent sur les côtés postérieurs de la mâchoire d'en bas , à l'angle postéro-inférieur de laquelle il en existe en particulier deux ou trois d'une grosseur remarquable. Une rangée de six ou sept écailles très dilatées est appliquée le long de chaque branche du maxillaire inférieur. Ces écailles sont lisses; les trois ou quatre premières d'entre elles ont une forme presque carrée, et les suivantes une figure rhomboïdale. La peau du cou pend en un faible fanon. Couchés le long du corps, les membrei s'étendraient •• ceux de devant jusque l'aine, ou SAURIENS EUNOTES. G. ISTIURE. 3. 889 ceux de derrière jusqu'à l'angle de la bouche ; mais cela seule- ment chez les sujets adultes , car on remarque que les pattes sont d'autant plus longues que l'animal est plus jeune. Ainsi celles de derrière , d'un sujet de moyenne taille , arrivent jusqu'à la narine , tandis que chez un très jeune individu elles atteignent au bout du museau. Nous n'avons pas trouvé qu'il existe de différence entre les doigts de cette espèce et ceux de l'istiure de Lesueur. La queue fait plus des deux tiers de la longueur totale de l'animal. Il y a , sous la racine de chaque cuisse , une rangée de petits pores sem- blables à ceux des deux espèces précédentes. Le dessous du menton est protégé par un pavé de grains squa- meux oblongs. La gorge est semée de tubercules subconiques, de diverses grosseurs ; d'autres petits tubercules oblongs sont répan- dus sous le cou. Les écailles de la poitrine et celles de la région abdominale ont une forme rliomboïdale , une surface lisse , et deux petites pointes qui les terminent en arrière ; mais les unes sont un peu plus dilatées que les autres. Ce sont de fort petites écailles carrées , épaisses, non imbriquées , relevées d'une carène oblique ressemblant à une petite pointe , qui revêtent les parties latérales du corps. Sur les membres, se montrent des écaillesrhom- boïdales ; celles du dessous sont lisses et celles du dessus un peu courbées en toit. L'écaillure des côtés du premier tiers de l'étendue de la queue ressemble à celle des flancs; quant aux deux derniers tiers, ils offrent une couverture squameuse qui n'est pas différente de celle du prolongement caudal des istiures d'Amboine et de Lesueur. Coloration. Nous avons un individu adulte, dont le dessus du corps est d'un vert olive uniforme. La queue semble offrir des bandes transversales brunes, sur un fond également vert olive. Le dessous des parties inférieures est blanchâtre. Les grandes écailles qui garnissent les branches du maxillaire inférieur, et les tubercules coniques qui sont semés sur la partie postérieure de celui-ci offrent une couleur blanche. La peau qui couvre la face inférieure de la tête est noirâtre , et les écailles qui y adhèrent sont grises. Un sujet, n'ayant tout au plus que la moitié de la taille à laquelle il serait parvenu, offre en travers du dos des vermiculures brunes sur un fond vert mé- langé de grisâtre. 300 LÉZARDS IGUANIENS Le très jeune Istiure de la Cochinchine, qui fait partie de notre collection, est blanc en dessous, tandis qu'en dessus il pre'sente une couleur d'ardoise mouillée- Dimensions. Longueur totale , 63" 9'". Tête. Long. 8" 5'". Cou. Long, i" 8'". Corps. Long. 14" 6'". Memh. antér. Long. 10" 6"*. Memh. poster. Long. 19" 5'". Queue (mutilée). Long. 09". Patrie. Cet Istiure nous a été envoyé de la Cochinchine par M. Diard. Ohservatioîis. Le plus grand de nos trois sujets est le iype du genre Physignathe de Guvier ; genre , qu'à l'exemple de M. Gray, nous avons cru devoir réunir avec nos Istiures ou les Lophures de cet auteur. Ce même savant a observé , dans notre musée , les trois Istiures dont nous parlons. Gomme celui de moyenne taille lui avait paru spécifiquement différent du grand , il en a fait son Lophura Cuçieri. Il a cru devoir l'inscrire comme tel dans le Sy- nopsis , qu'il a publié à la fin de la partie erpétologique de la traduction anglaise du Règne animal de Cuvier. C'est aussi ce même individu qui a servi de modèle à Ylstiurus Cochinchinensis, repré- senté par Guérin dans l'Iconographie du ï\ègne animal de Cuvier. ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. 89! XXXIIP GENRE. GALÉOTE, CALOTES [i). Cuvier. Caractères. Tête en pyramide qnaclr angulaire plus ou moins alongée , couverte de petites placpies angu- leuses , toutes à peu près de même diamètre. Ecaille occipitale fort petite. Langue épaisse , fongueuse , ar- rondie et très faiblement écliancrée au bout. Ginc[ inci- sives et deux laniaires à la mâcboire supérieure. Na- rines latérales, percées chacune dans une plaque située tout près de l'extrémité du museau. Point de pli trans- versal sous le cou. Peau de la gorge pendant plus ou moins en fanon ; parfois un large pli longitudinal de chaque côté du cou ; .une crête depuis la nuque jusque sur la queue. Ecailles des côtés du tronc homogènes , imbriquées , disposées par bandes obliques. Pas de pores fémoraux. Il est trois caractères faciles à saisir qui distinguent les Galéotes des Istiures ; c'est l'absence complète de pores aux cuisses, le manque de pli transversal sous la région infé- rieure du cou , et la disposition , non transversale , mais oblique des bandes d'écaillés des côtés du tronc. Du reste , le dos des Galéotes est aussi tranchant que celui des Istiures. Ils ont de même que ceux-ci une crête qui s'é- tend de la nuque à la queue, des jambes grêles et des doigts alongés. Mais leur queue demeure toujours fort (i) De Tcfkioù'T^ç , nom donné par Aristophane à un Stellion , et de KûxoTnç ou KccAftJTH? d'Aristote , sorte de Lézard qui mange les scorpions. 392 LÉZARDS IGUANIENS basse , lors même qu'elle est comprimée , car elle peut avoir cette forme ou bien être triangulaire ou conique. En géné- ral elle est fort lon2;ue. L'écaillure des Galéotes est homogène , c'est-à-dire qu'on ne voit ni tubercules ni grandes squames éparses au milieu des pièces qui la composent. Ces pièces sont ordinairement assez grandes, bien imbriquées, rhomboïdales et carénées. Telles espèces ont de longues épines implantées sur les côtés de la nuque , telles autres ont ces parties semées de tuber- cules ; tandis qu'il y en a qui n'offrent rien de cela. Le genre Galéote est de la création de Cuvier. Il a pour type le Lacerta calotes de Linné ou YAgama ophio- jnachus de Merrem , espèce établie d'après les figures assez reconnaissabies qu'on en trouve dans l'ouvrage de Séba. Autour de cette espèce viennent s'en grouper plusieurs au- tres ,• mais leur réunion n'offre pas une telle homogénéité , qu'on ait dû. se dispenser de faire subir au genre Galéote de Cuvier une modification qu'autorise particulièrement la différence existant entre le mode d'écaillure de certaines es- pèces et celui de certaines autres. Plusieurs espèces en effet ont la série de leurs écailles dirigées vers le ventre ; tandis que chez les autres, ces lamelles entuilées semblent toutes se porter vers le dos. C'est ce qui a déterminé M. Kaup à par- tager le groupe des Galéotes de Cuvier en deux divisions sous-génériques, dont l'une porte le nom de Bronchocèle (1) et l'autre celui de Galéote proprement dit. Nous allons suc- cessivement exposer les caractères de ces deux sous-genres , et faire connaître , selon l'ordre indiqué dans le tableau suivant, les noms des espèces qui se trouvent ainsi com- prises parmi les Bronchocèles et les Galéotes. (i) Ce nom de BRO?iÀ>i , et signifie hernie , tumeur de la gorge ou de la trachée; D^j'^yxoç , le gosier ,• et de Knxii , tumeur, grosseur. C'est un terme de médecine. ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. 393 394 LÉZARDS IGUANIENS 1^^' SOUS - GENRE. BB.ONCHOCÈLE. Bronchocela. Kaup. Caractères. Ecailles du tronc formant des bandes obliques dont l'inclinaison est dirigée en arrière, de sorte que leur bord libre se trouve incliné vers le ventre. Côtés postérieurs de la tête non renflés. Les espèces de ce sous-genre se distinguent de suite de cel- les du suivant , en ce que les écailles des parties latérales de leur corps sont disposées de manière que , dans la direction oblique offerte par les bandes qu'elles composent , leur bord libre se trouve tourné du côté du ventre , ce qui est tout le contraire chez les Galéotes proprement dits. Lorsque les plaques céplialiques de ces Bronchocèles sont imbri- quées , car cela n'arrive pas toujours , elles le sont de der- rière en avant , ou mieux , c'est leur marge postérieure qui demeure découverte et l'antérieure qui est cachée par elle. Au reste c'est ce qui a lieu chez le plus grand nombre des Sauriens qui ont les plaques du crâne entuilées ; mais ici cela devient un caractère distinctif , en ce qu'on re- marque tout-à-fait l'opposé chez les Galéotes proprement dits. Les Bronchocèles ont en proportion la tête moins épaisse et plus effilée que celle de ces derniers. En arrière, les bords inférieurs n'en sont pas non plus renflés , mais complètement plats. La peau du cou est assez lâche pour pendre en un fanon d'une certaine hauteur , lequel s'étend depuis le menton jusqu'au milieu de la poitrine, fanon dont le bord libre est curviligne et parfois légèrement dentelé en avant. Deux des trois espèces qui composent ce sous- genre offrent sur le côté du cou un large pli alongé hori- zontal , commençant par l'une de ses extrémités, un peu au- dessus de l'épaule, et par l'autre à l'angle condylien du maxil- laire inférieur. Enfin les Bronchocèles ont la queue trian- gulaire ou bien complètement comprimée. ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. I. SoS IX BRONGHOCÉLE GRÏSTATELLE. Bronchocela cristatella. Kaup. Caractères. Crête de la partie supérieure du corps assez ëleve'€| au-dessus du cou , mais s'abaissant brusquement sur le garrot pour se continuer ainsi jusque sur la queue. Ecailles des côtés du tronc carénées, et moitié plus petites que celles du ventre. Derrière l'extrémité postérieure du bord surciliaire, deux ou trois petites écailles plates, fixées horizontalement par un de leurs bords. Pas de tubercules coniques sur la nuque ; pas d'écaillés tuberculeuses au-dessus de l'oreille. Bleu ou vert uniformément. Synonymie. Lacerta mexicana strumosa, posîicd capitis parte par- vum pectinem gerens . Séb. tom. i, pag. i/jO, tab. 89 , ilg. i. Agama cristatella. Kuhî. Beïtr. zur Zooî. und vergleich. anat., pag. 108. Agama gutiurosa. Merr. Syst. amph. , pag. 5i. Agama Moluccana. Less. Garn. Voy. delà Coquille, Rept,, tab. I , fig. 2. Calotes gutiurosa. Guér. ïconog. Régn. anim. Cuv. , tab. 7 , fig. 3. Blue calotes. Gray. Synops,Rept. inGriîRth's anim, kingd. tom, 9 , pag. 55 . Calotes cristatellus . Schinz. Naturgesch, undAbbild. Rept. pag. 86, tab. 26 , fig, I. Agama Moluccana. Loc. cit., pag. 90, tab. 00. Calotes gutturosus. Wiegm. Herpet. mexic. pars i, pag. 14. DESCRIPTION. Formes. Le contour horizontal de la tête de cette espèce de Galéote se présente sous la figure d'un triangle isocèle à sommet arrondi . Le dessus de sa partie antérieure est parfaitement plan , si ce n'est sur ses bords qui semblent faire une légère saillie. Les régions sus-oculaires sont très peu bombées, et l'espace qui les sé- pare l'une de l'autre se trouve former la gouttière. Les plaques céphaliques sont petites, à peu près égales, oblongues, rhomboîdales , excessivement peu imbriquées lorsqu'elles ne sont pas disposées en pavé, et plutôt en forme de toit que réellement ca- rénées. La squame occipitale est d'un très petit diamètre et située 396 LÉZARDS IGUANIENS un peu en avant de la crête cervicale. Les vingt-six ou vingt-huit dents molaires qui arment chaque mâchoire sont distinctement tri- cuspides. Des cinq dents incisives assez écartées que l'on compte au devant de la mâchoire supérieure, la médiane est la plus longue; les deux qui en sont le plus près , au lieu d'être droites, s'inclinent et se portent en dehors. Les deux laniaires qui accompagnent ces dents incisives supérieures sont longues. A la mâchoire inférieure, il y a deux fort petites incisives et quatre canines assez courtes. La plaque rostrale est moins dilatée que l'écaillé mentonnière ; celle- ci est pentagone subtriangulaire , celle - là heptagone et plus large que haute. Seize à vingt scutelles quadrilatères très oblon- gues sont appliquées sur chacune des deux lèvres; chez les in- dividus d'une certaine taille elles sont surmontées d'une carène dans le sens de leur longueur. Il n'existe ni tubercules ni épines au-dessus des oreilles et sur les côtés delà nuque; mais en arrière du bord surciliaire on voit de deux à cinq petites écailles plates formant une crête qui fait sail- lie en dehors. Les tempes sont garnies d'écailîes rhomboïdales en dos d'âne. La membrane du tympan est circulaire, mince, assez grande , et tendue presque à fleur du trou de l'oreille , dont les bords sont complètement dépourvus de tubercules. Le Bron- chocèle cristatelle est une des espèces de ce sous -genre qui offrent un large pli horizontal de chaque côté du cou. Au- dessus de la région cervicale s'élève presque perpendiculaire- ment une crête d'écaillés lancéolées qui, au niveau du garrot, se transforme brusquement en une simple arête dentelée en scie , au lieu de se prolonger jusqu'à la queue, en diminuant gra- duellement de hauteur, comme cela a lieu chez l'espèce suivante. La queue est excessivement étendue , c'est-à-dire qu'elle fait à elle seule plus des quatre cinquièmes de la longueur totale de l'animal. A sa racine, elle est assez forte et de forme triangu- laire ; mais bientôt après elle devient conique et de plus en plus grêle. Couchés le long du corps , les membres s'étendraient : ceux de devant jusqu'à l'aine, ceux de derrière jusqu'à l'œil. Les doigts sont très grêles, mais les ongles courts et crochus. Les écailles qui recouvrent les faces latérales du cou et du tronc sont une fois plus petites que celles du ventre , et comme elles rhomboïdales et carénées; c'est, du reste, la forme des squames des mem- bres et de la queue. Les écailles des parties latérales du corps étant plus petites à proportion que dans l'espèce suivante , elles ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. 2- 897 sont aussi plus nombreuses : ainsi , sur une ligne droite , tirée d'un des côtes de la base de la crête dorsale au point qui sépare les flancs de la région ventrale, on en compte de trente à trente- quatre , tandis qu'il n'y en a guère que de dix-huit à vingt dans le Bronchocèle à crinière. Le bord libre du fanon, dont les écailles sont aussi dilatées que les ventrales , offre une espèce de dentelure en scie, plus prononcée sous le menton que dans le reste de son étendue. Les scutelles sous -digitales sont quadrilatères et bica- renées. Coloration. La collection renferme une dizaine d'individus ap- partenant à cette espèce , qui sont, en dessus, les uns uniformé- ment bleus , les autres complètement verdâtres. Quant à la colora- tion de leurs parties inférieures , elle ne diffère de celle des supérieures qu'en ce qu'elle tire sur le blanchâtre. Dimensions. Longueur totale^ 5i' 2'". Tête. Long. 4"« ^ou. Long, i" 2'". Corps. Long. 9". Memb. antér. Long. 7" 5'". Memhr. poster. Il" 8'". Queue. Long. 36". Patrie. Les îles de Java , de Bourou , de Sumatra et d'Amboine nourrissent cette espèce de Galéote , dont nous devons une belle suite d'échantillons à MM. Quoy et Gaimard , à M. Diard et à M. Bourdas. Observations . Cette espèce , que Kuhl et Merrem ont chacun de son côté et à peu près à la même époque , inscrit l'un dans ses Beïtrage , sous le nom d'^gama cristatella , l'autre dans son Ten- tamen srstemdtis amphibiorum , sous celui à' ^gama gutturosa , ne se trouvait alors figurée , et ti une manière fort imparfaite, que dansl'ouvragedeSéba, tom. i , pi. 89,11° i . Mais depuis MM. Lesson etGarnot, dans la partie zoologique du Voyage de la Coquille, l'ont fait représenter comme une espèce inédite, qu'en conséquence ils ont désignée par un nouveau nom, celui d'^gama Moluccana. Dans l'Iconographie du règne animal de Cuvier, où il en existe un portrait passable , elle porte le nom de Calotes gutturosus. 2. LE BRONCHOCÈLE A CRINIÈRE. Bronchocela jubata. Nobis. Caractères. Crête cervicale élevée, couchée en arrière, se con- tinuant sur le dos , en diminuant graduellement de hauteur jus- qu'à la racine de la queue , où elle se transforme en une arête dentelée en scie. Écailles des côtés du corps carénées, de médiocre gi^andeur, ou seuleme^t un peu plus pçtites que cellps du ventre* 39B LÉZABDS IGUANIENS Trois à cinq écailles aplaties faisant saillie en dehors , derrière l'extrëmitë postérieure de l'arête surciliaire. Pas de tubercules ni sui^ la nuque ni autour des oreilles. D'une teinte bleu rous- sâtre; une bande jaune sous l'oreille. Synontmie. Caloies giitturosus. Schleg. Mus. Leyde. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce, bien que très voisine de la précédente, s'en distingue cependant par les écailles des parties latérales du corps , moins nombreuses et proportionnellement plus grandes; par sa crets cervicale plus haute , plus fournie, penchée en ar- rière , et qui, en se prolongeant sur le dos, au lieu de diminuer brusquement de hauteur au-dessus du garrot, ne s'abaisse que par degré jusqu'à la queue. Nous l'avons appelée Bronchocèle à cri- nière pour faire allusion à l'épaisseur de sa crête cervicale, qui se compose de sept ou neuf rangées d'écailîes lancéolées, très apla- ties latéralement, légèrement arquées , et dont la hauteur est d'au- tant plus grande qu'elles sont plus près de la région moyenne et longitudinale du cou. Cette crête se fait encore remarquer par la courbure que décrit son bord libre. Dans le Bronchocèle crista- telle, les écailles des côtés du corps sont moitié moins grandes que celles du ventre ; ici elles ne sont qu'un peu plus petites , et au lieu de trente à trente-quatre sur une ligne tirée perpendicu- lairement de la base du milieu de la crête dorsale au bas du flanc, on n'en peut compter que dix-huit ou vingt. Du reste, le Broncho- cèle à crinière ne diiière pas du Bronchocèle cristatelle, si ce n'est cependant par son mode de coloration. Coloration. En dessus il offre une teinte tantôt bleue, tantôt verte , qui devient plus ou moins roussâtre en s'avançant de la tête vers la queue. Les lèvres sont brunes. Chez certains individus , on voit sous l'oreille une bande d'un jaune-orangé qui se prolonge un peu sur la lèvre inférieure. Une autre bande de la même couleur que celle-ci se prolonge obliquement de chaque côté du cou. Quel- quefois les omoplates soïifc ïnarquées de quelques taches semblables ■pour la teinte aux bandes dont nous venons de parler. Pour ce qui est des parties inférieures, elles sont peintes ou plutôt lavées d'un bl an c verd a tre ou bl euâ tr e . Dimensions. Lojigueur totale. 5G". 7e7e. Long. 4". Cou. Long, i. ou SAURIENS EUNOTES. G. GALEOTE. 3. 899 Corps. Long. 8" i'". Memhr. antér. Long. 7" 5'". Memh. poster^ Long. 12". Queue. Long. 40". Patrie. Il existe dans la collection des échantillons du Bron- chocèle à crinière qui viennent les uns de Pondichëry, d'où ils ont été adresse's par M. Leschenault , les autres de l'île de Java, où ils ont été recueillis par MM. Quoy et Gaimard. Le musée de Leyde nous en a aussi envoyé deux individus originaires de ce dernier pays- Observations. Sur l'étiquette qu'ils portaient était inscrit ce nom de Calâtes gutiurosus , nom que nous n'avons pas dû conserver à leur espèce, parla raison que ce Galéote, que Merrem a nommé Jgama gutîurosa ,est le même que YJgama cristatella de Kuhl, ou notre Bronchocela cristatella , et que reporter ce nom à une autre espèce, ce serait vouloir augmenter la difficulté déjà trop grande qu'il y a pour bien établir la synonymie de ces difierents Galéotes. 3. LE BRONGHOGÉLE TYMPAN STRIÉ. Bronchocela ifmpanis- triga. Gray. Garactères. Cou surmonté d'une crête dentelée en scie , dimi- nuant graduellement de hauteur jusqu'à la queue, qui estcompri- mée. Écailles des flancs lisses , de même grandeur que celles du ventre. Un tubercule subconique derrière l'extrémité postérieure du bord surciiiaire. Deux autres tubercules à peu près sembla- bles, de chaque côté de la nuque. Une ou deux écailles tubercu- leuses inuiîédiatement au-dessus et un peu en arrière de l'oreille. Une grande tache brunâtre sur le museau ; une bande de la même couleur sur le sommet du cou. Un grand disque également bru- nâtre de chaque côté du thorax. Synonymie. Calotes tj'mpanistriga. Kuhl. Bronchocela ij'mpanistriga. Gray. Synops. Rept. in Griffith's anim. kingd. tom. 9, pag. 56. DESCRIPTION. Formes. La forme et les proportions relatives de la tête de cette espèce sont les mêmes que chez les deux précédentes. Mais elle s'en distingue tout d'abord par l'absence de pli le long des côtés du cou, par sa queue comprimée et par les écailles lisses de ses flancs. Le Bronchocèle tympan rayé a neuf paires d'assez grandes plaques quadrilatères oblongues et unies sur chaque lèvre , saiss compter 400 LÉZARDS IGUANIENS l'écaillé rostrale carrée, mais presque à six pans, qui garnit le bout du museau , ni la mentonnière , de figure triangulaire , qui fait partie de la rangée des labiales inférieures. Les squames qui re- vêtent le dessus de la tête sont hexagonales et excessivement peu imbriquées. La plupart d'entre elles sont lisses ; pourtant on en voit de carénées sur les régions sus-oculaires , et de relevées en arête sur la ligne médio-longitudinale du museau. L'occiput en offre plusieurs dont la surface est tuberculeuse. Le bord supérieur de l'orbite supporte une rangée de plaques plas grandes que celles des autres parties de la surface du tronc. La dernière plaque de cette rangée , c'est-à-dire celle qui se trouve située justement à l'extrémité postérieure du sourcil, est tuberculeuse. Sur chaque tempe , sont deux ou trois écailles plus dilatées que celles des ré- gions voisines. Il y a deux petits tubercules squameux, situés l'un immédiatement au-dessus de l'oreille , l'autre un peu en arrière de celui-ci. On en voit deux ou trois autres un peu plus forts occuper une ligne longitudinale , de chaque côté de la nuque. La membrane tympanale est ovalo-circulaire , d'un assez grand dia- mètre et tendue à fleur du trou auriculaire. Le point le plus éle- vé de la petite crête écailleuse dentelée en scie , qui surmonte le dessus du corps , se trouve placé, comme chez les deux espèces pré- cédentes , au-dessus du cou , en arrière duquel elle s'abaisse gra- duellement jusque vers la moitié de la queue, où cette crête s'ef- face complètement. Les écailles qui la composent sont penchées en arrière et disposées sur un seul rang. Le diamètre des écailles du dos , des flancs et du ventre est à peu près le même ; celles du dos sont légèrement carénées , sur les côtés elles ne le sont pas du tout ; mais celles du ventre le sont au contraire beaucoup. Le dessus de la queue , que nous avons dit être comprimée , est tranchant dans le premier tiers de sa longueur et arrondi dans les deux autres. Les membres de cette espèce sont plus courts que ceux des Bronchocèles Cristatelle et à Crinière- Si on les cou- chait, ceux de devant le long du cou , ceux de derrière le long du corps, les premiers ne s'étendraient qu'un peu au-delà du museau, et les seconds jusqu'à l'extrémité postérieure de l'os maxillaire inférieur. Coloration. Une teinte bleue, coupée transversalement de bandes d'un blanc bleuâtre , règne sur le dessus du corps , des membres et de la queue dont les régions inférieures sont blanches , lavées de bleu. La tempe est marquée d'une tftohe oblongue de cou- ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. 3. ^01 leur brune , qui s'étale aussi sur le sommet du cou , forme un grand disque de chaque côté du thorax , une tache élargie sur le museau et des raies alternant avec d'autres, d'une teinte fauve, sur le dessus des doigts, dont l'extrémité est bleuâtre. Cette même couleur brune est répandue sur les lèvres. On voit une raie blan- che en travers de l'omoplate , une seconde en avant du tympan et deux autres le long des côtés du cou. Dimensions. Longueur totale, 24". Tête. Long. 2" 4'''- ^ou. Long. 6'". Memb. antér» Long. 3" 3"'. Memb.post. Long. 5". Queue. Long. 16" 5'". Patrie. Ce Bronchocèle habite l'île de Java. Observations. La description que nous venons d'en donner a été faite sur un seul exemplaire que nous considérons comme n'ayant pas encore acquis son entier développement. 11 nous a été en- voyé du musée de Leyde. 2® SOUS-GENRE. GALÉOTE (proprement dit). CALOTES. Kaup. Caractères. Écailles du tronc formant des bandes obliques dont l'inclinaison est dirigée en avant , et par suite le bord libre des écailles tourné vers le dos. Les Galéotes proprement dits ont cela de particulier que le bord libre de leurs écailles , au lieu d'être dirigé du côté du ventre, comme chez les espèces du sous -genre précé- dent, est tourné du côté du dos. Leurs plaques céphaliques sont pour ainsi dire imbriquées à l'envers , car c'est leur marge découverte qui regarde le museau. Chez ces espèces , la tête est proportionnellement plus courte , plus épaisse , et les régions sus-oculaires sont plus convexes que dans celles qui appartiennent au groupe ou au sous-genre des Bronchocèles. Les côtés postérieurs de cette tête sont très renflés , comme chez certains Agames , chez les Stellions , ou bien chez Flstiure Physignathe. Ce renflement pro- vient du grand développement que présentent les muscles qui servent à mouvoir la mâchoire inférieure. Celle-ci est beau- coup plus prolongée en arrière que l'occiput, d'où il résulte REPTILES, IV. 26 4eO LÉZARDS IGUANIENS que la partie postérieure de la tête semble offrir une grande écliancrure triangulaire dans laquelle le haut du cou paraît être emboîté. La peau du cou de ces Galéotes proprement dits est très peu dilatable. Elle ne fait aucun pli longitudinal sur les côtés, si ce n'est un très faible, au devant de l'é- paule, dans les deux dernières espèces, et c'est à peine si elle pend en fanon sous la gorge. Enfin leur queue n'est ni réellement comprimée ni parfaitement triangulaire; chez deux espèces elle est même tout-à-fait conique. 4. LE GALÉOTE OPHIOMAQUE. Calotes ophiomachus. Merrem. Caractères. Une petite crête de longues épines de chaque côté de la nuque, au-dessus de l'oreille; queue conique. Bleu ouvert, marqué de bandes blanches en travers. Synonymie. Lacerta Mexicana strumosa , altéra saxicola Tecoixin dicta, Séb. tom. i, pag. 141, tab. 89 , fig. 2. Lacerta Ceilonica , lemniscaia et pectinata , cœrulea Kolotes et Ashalabotes Grcecis dicta , aliis ophiomachus seu pugnatrix cœrulea. Séb. tom. I, pag. 146 , tab. 90 , fig. 2. Lacertus Ceilonicus amphihius seu Leguana soa aer dicta mas. Id. Lo'j. cit. pag. 149 > tab. 95, fig. 3. Lacerta Ceilonica cœrulea ,Jwininaprioris. Séb. toïQ.. 1, pag. i5o, tab. g5 , fig. 4. Lacerta cauda longa , pedibus pentadactj^lis, dorso antice dentato^ capite ponè, denticulato. Linn. Amœn. Acad. tom. i , pag. 289. Lacerta calotes. Linn. Mus. Adolph. Fred. tom. i, pag. 44. Iguana cauda longissima tereti conica , dorso tantum cristato. Gronov. Mus. Ichth. tom. 2, pag. 85 et Zooph. tom. i, pag. i3. Lacerta calotes. Linn. Syst. nat. édit. 10, pag. 207, et édit. 12, pag. 067. Jguana calotes. Laur. Synops. Repfc., pag. 49. Lacerta calotes. Gmel. Syst. nat. Linn., pag. io63. Le Galèoie. Daub. Dict. Rept., paff. 627. Le Galcoie. Lacép. Hist. Quad. ovip. tom. i, pag. 292, pi. 19. Le Galèoie. Bonnafc. Eiicyclop. mdth. , pi. 6, fig. i. Guleote lizard. Sbaw Gêner, zool. lom. 3 , pag. 288, tab. 64. Jguana calotes. Latr. Hist. Rept. tom. i , pag, 2 Go. Jguma calotes. Daud. Hist. Rept. tom. 3, pag. 36i , tab, 4*5» ou SAURIENS £UNOTES G. GALÉOTE. 4- 4^^^ Agama ophiomaclius . Merr. Syst. amph,, pag. 5i. Jgnma calotes. Kiihl. Beïtr. zur Zool. und Vergleich. anat., pag. io8. Agama lineata. là. loc. cit. Le Galéote commun. Cuv. Regn. anim. 2^ édifc. tom. 2 , pag. 38. Calotes ophiomachus. Gray. Syiiops. Rept. in Griûîth's anim. kingd. tom. 9 , pag. 55. Calotes ophiomachus. Wiegm. Herpetol. niexic. pars ly pag. 14, DESCRIPTION. Formes. La tête de cette espèce est d'un tiers moins haute, et d'un tiers plus longue qu'elle n'est large postérieurement. Sa face supérieure , en avant du niveau des yeux , est parfaitement plane et fortement inclinée du côté du museau. Les régions sus-oculaires sont au contraire très-convexes ; les écailles qui les revêtent sont hexagonales et lisses , de même que les autres plaques céphali- ques , mais leur diamètre est un peu plus grand. Toutes ces écailles sont très-distinctement imbriquées et percées de petits pores tout autour. Celles d'entre elles qui couvrent le milieu delà surface du museau ont leur marge libre tournée en avant , tandis que celles qui garnissent les côtés de cette même surface sont dirigées la- téralement et en dehors, de même que les écailles sus-oculaires. La plaque rostraîe est petite, hexagonale et très dilatée en travers; mais l'écaillé mentonnière est grande et trianguio-pentagonale. 11 y aen outre, autour de chaque lèvre, dix-huit ou vingt squames quadrangulaires oblongues. L'oreille n'est pas très grande ; la mem- brane tympanalese trouve tendue presqu'à fleur de son pourtour, qui n'offre aucune espèce d'écailles tuberculeuses. 11 existe une rangée longitudinale de huit ou neuf épines effilées de chaque côté de la nuque, au-dessus de rcreiile. On remarque au devant de chaque épaule une sorte de petit enfoncement coloré en noir, où des écailles petites, subgranuîeuses semblent être disposées cir- culairement. La crête qui règne sur le dessus du corps commence à la nuque et se termine à la racine de la queue. Elle se compose d'écailles lancéolées, très comprimées, un peu penchées en arrière et disposées sur un seul rang , excepté sur le cou , où l'on en voit un second à gauche et un troisième à droite , l'un et l'autre plus bas que ^e médian. Cette crête déjà assez haute à sa naissance, augmente encore de hauteur jusqu'au-dessus des épaules , après 26, 4o4 LÉZARDS IGUANIENS quoi elle diminue graduellement jusqu'à ne plus être qu'une simple arête dentele'e en scie. La queue fait près des quatre cin- quièmes de la longueur totale de l'animal. Elle est conique , forte à sa base, mais très-grêle dans le reste de son étendue. Couche's le long du tronc , les membres s'étendraient , ceux de devant jus- qu'au-delà de l'aine , ceux de derrière jusqu'au bout du museau. Les écailles du corps , des membres et de la queue sont toutes fort grandes , rhomboïdales et surmontées chacune d'une carène qui se termine en pointe aiguë. On compte tout au plus une douzaine de squames sur une ligne tirée perpendiculairement vers le milieu d'un des cotés du tronc , depuis la base de la crête dorsale jusqu'à l'endroit où commence la région abdominale. Les écailles qui revêtent cette partie inférieure du corps sont les plus fortement carénées de toutes. Il existe quelques petits pores cryp- teux sur les écailles qui bordent l'orifice du cloaque. CoLORATioiv. Une teinte olivâtre règne sur la tête, pendant qu'une couleur, tantôt bleue, tantôt verte, est répandue sans ex- ception sur toutes les autres parties supérieures du corps. Le dessus du tronc est coupé transversalement par six ou sept bandes blan- ches. La queue est annelëe de blanc. Toutes les régions inférieures offrent une teinte blanchâtre ti- rant sur le vert ou le bleu , suivant que c'est l'une ou l'autre de ces deux couleurs qui se montre sur les parties supérieures. DiMEîssiGiss. Longueur totale, 56" 3'". Tête. Long. 3" 8'". Cou, Long. 9". Corps. Long. 7" 8'". Memb. antér. Long. 6" 4'". Memb. post. Long. 9" 6'". Queue. Long. 43" 8'". Patrie. On trouve le Galéote ophiomaque aux îles Philippines , à Ceylan et sur le continent de l'Inde. Nous en avons reçu des échantillons de ces difFérenspays, par les soins de M. Leschenault, de M. Dussumier et de M. Raynaud. Observations. La figure n° 2 de la planche 89 du tome i^"" de Séba , citée par Merrem comme se rapportant à son Jgama guttu- rosa , ou notre Bronchocela cristatella , est bien évidemment celle du Calotes op/ifomac/zwj , laquelle est aussi citée à tort par Gray comme synonyme à! Jgama çulluosa de Harlan. Cet Jgama vul- iuosa n'est autre qu'un Calâtes versicolor. ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE. 5, 4^^ 5. LE GALÉOTE VERSIGOLORE, Calotes çersicolor. Nobis. GA.RA.CTÈRES. Dcux épines isolées, placées l'une devant l'autre, de chaque côté de la nuque , à peu près au-dessus de l'oreille ; pas la moindre trace de pli sur les côtés du cou. Queue conique. D'un fauve roussâtre, avec des bandes brunes en travers; une raie blanche à la droite et à la gauche du dos , chez les jeunes sujets. Synonymie. Lacertus ophiomachus peciinatus , et aculeaius, species Draconis BrasiUensis. Séb. tom. i , pag. 146 , tab. 98, fig. 4. Lacerta BrasiUensis tejuguacu dicta , elegantissimè picta, Séb. tom. I , pag. 144, tab. 92 , fîg. i. Lacerta P^irginiana lepida. Séb. tom. i, pag. 116, tab. 72, fig. 5. Jgama çersicolor. Daud. Hist. Rept. tom. 3 , pag. SgS, tab. 44. Jgama çersicolor. Merr. Syst. amph., pag. 5i. Jgama Tiedmanni. Kuhl, Beïtr. zur Zool. und Vergleich. anat. ^ pag. 109. Jgama çersicolor. Id. loc. cit., pag. 114. Calotes Tiedmanni. Kaup. Isis. 1827, tom. 20, pag. 619, tab. 8. Jgama çultuosa. Harl. Journ. of the Acad. nat. se. Phil. tom. 4, pag. 296, tab. 19. Calotes Tiedmanni. Gray. Synops. Rept. inGriffith'sanim. kingd. tom. 9, pag. 55. Calotes Tiedmanni. Wiegm. Herpet. mexic. pars i , pag. 14. DESCRIPTION. Formes. Si ce n'est un peu moins de gracilité dans les formes, le Galéote versicolore a le même port que l'espèce précédente. En effet , son corps a proportionnellement un peu plus de longueur et sa queue une étendue moins considérable. Mais entre l'écaillure de ces deux espèces , il n'y a de différence que dans le nombre des épines effilées qui existent de chaque côté delà nuque. Le Galéote ophiomaque en offre une dizaine , disposées sur une rangée for- mant en quelque sorte une petite crête ; tandis que Je Galéote versicolore n'en présente que deux , placées l'une derrière l'autre, à une distance au moins égale à la longueur de chacune d'elles. Ou remarque aussi que ce dernier n'a pas au devant de l'épaule, 7fo6 LÉZARDS IGUANIENS comme le premier, une espèce de le'ger enfoncement où les écailles sont moins dilatées que celles des régions voisines. CoLORATioîv. Dans son état adulte, le Galéote versicolore a ses parties supérieures peintes en fauve roussâtre, soit uniformément , soit coupées en travers sur le tronc ; les membres et la queue présen- tent des bandes brunes plus ou moins foncées. Chez certains indivi- dus, le côté du cou, au dessus de l'épaule, est marqué d'une tache noire. Le dessus de l'animal offre une teinte plus claire que celle du fond de ses régions supérieures. Les jeunes sujets portent de chaque côté du dos une bande blanche qui s'étend depuis l'œil jusqu'à la base de la queue. Parfois cette bande est interrompue de dis- tance en distance , de telle sorte qu'elle ne semble plus être qu'une série de taches quadrilatères oblongues. Le plus souvent quelques taches blanches sont semées sur les bandes transversales brunes du dos , lesquelles ne couvrent jamais la bande blanche. Les par- ties latérales de la tête offrent chacune de quatre à six lignes brunes disposées en rayons partant d'un centre commun, qui est l'œil. Des raies noires , au nombre de deux à quatre , se montrent sur le dessus du crâne qu'elles coupent dans son sens transversal. Quel- quefois il y a sur la plaque occipitale deux taches de la même couleur que ces raies. Il existe sous la tête des lignes noires qui forment des chevrons dont le sommet est dirigé en avant. M. Dussumier , qui a vu ce Galéote vivant, nous a assuré qu'il change de couleur aussi promptement que le Caméléon. Tantôt il prend une belle couleur rose ; tantôt au contraire il devient tout noir. DiMENSioivs. Longueur totale, 42" 2'". Tête. Long. 3" 7'". Cou. Long. i". Corps. hong. 7"5'". 3îemh.antér. Long. 6 ". Memb. poster. Long. 9". Queue. Long. 3o". Patrie. Cette espèce de Galéote est très-commune sur le conti- nent de l'Inde. Nous l'avons particulièrement reçue en grand nombre du Bengale et de Pondichéry. MM. Dussumier, Lesche- nault , Bellanger et Raynaud sont les voyageurs auxquels le Muséum est redevable de la plupart des échantillons qu'il pos- sède. Observations, Nous avons conservé à cette espèce le nom de ver- sicolor, qui est celui sous lequel elle a été décrite la première fois par Daudin, d'après un individu ayant encore la livrée du jeune âge. C'est à elle qu'il faut rapporter le Calotes Tiedmanni de Kaup, et VJgama vultuosa de Harlan , qui n'est pas , ainsi que paraît le cf pire M. Gray, le même que le Calotes gutturosa de Guërin , ni ou SAURIENS EUNOTES. G. GALEOTE. 6. 4^7 semblable à la figure n" 2 de la planche 89 du tome l'^^de l'ou- vrage de Séba. Cette figure de Séba représente évidemment un Calofes ophiomachus, et celle du Calotes gutiurosa de l'Iconographie du règne animal, un Bronchocela cristatella. Quant à YJgama flavigularis de Daudin, quelques auteurs le citent comme synonyme de son Jgama versicolor ; nous pensons qu'il n'appartient pas même au genre Galéote ; attendu que d'après sa description il n'aurait point les écailles du ventre carénées, et qu'aucune des es- pèces que nous connaissons ne les a lisses. 6, LE GALÉOTE DE ROUX. Calotes Rouxii. Nobis. Caractères. Deux petites épines placées l'une après l'autre de chaque côté de la nuque. Un pli oblique en long devant l'épaule. Ecailles des côtés du tronc petites, à peine un peu moins dilatées que celles du ventre. Dessus de la base de la queue anguleux, garni de très-grandes et de très-fortes écailles. D'un brun fauve uniforme, ou semé de quelques taches noires. Synonymie ? DESCRIPTION. Formes. A la première vue , on prendrait cette espèce pour un Galéote versicolore ; mais pour peu qu'on l'examine avec soin , on s'aperçoit de suite qu'elle s'en distingue d'abord par un pli alongé oblique que forme la peau du cou devant chaque épaule; ensuite par une queue dont le dessus , à sa racine, est tout-à-fait anguleux et garni d'une rangée de très grandes et très fortes squames pen- tagones et en toit ; enfin par les écailles du tronc , proportion- nellement plus petites. Aussi en compte-t-on quelques-unes de plus sur une ligne droite , à partir du bas du flanc jusqu'à la base de la crête dorsale. On peut ajouter que le bord libre des écailles des côtés du tronc est un peu moins tourné vers le dos que chez le Galéote versicolore. La mâchoire supérieure est armée de vingt-six dents molaires et l'inférieure de trente. La peau du des- sous du cou est plus lâche que dans l'espèce précédente ; elle pend un peu en fanon. Les deux écailles effilées qui s'élèvent au-dessus de l'un et de l'autre côté de la nuque ont leur base entourée de trois ou quatre squames épaisses qui se redressent contre elles. 4o8 LÉZARDS IGUANIENS Les membres ont les mêmes proportions que ceux du Galéote versicolore ; mais la queue est plus courte , puisqu'elle n'entre guère que pour les deux tiers dans la longueur totale de l'ani- mal. Elle est très forte et de forme triangulaire à sa racine, en arrière de laquelle elle devient assez brusquement grêle, et se comprime tout en s' arrondissant en dessus et en dessous. La face inférieure de la queue est aussi garnie de grandes écailles; car l'on n'en compte que quatre rangées longitudinales. Ces écailles sont rhomboïdales , fortement caréaées et armées d'une pointe en arrière. Coloration. Le dessus des parties supérieures présente une teinte d'un fauve brun tirant sur le bronze. On voit une paire de points noirs sur le devant du poitrail et une seconde sur l'occi- put. L'un des deux individus que nous possédons offre quelques taches noires irrégulièrement distribuées sur le dessus du tronc et la base de la queue. Le dessous de l'animal est fauve. Ces deux échantillons ne sont pas dans un très bel état de conservation. T)iMT:7iSio^s. Longueur totale, 28". J'e/e.Long. 2" 4'". CoM.Long. 5'". Corps. Long. 4" 5"'. Memh. antér. Long. 3 " 8"'. Memb. post. Long. 6" 2'". Queue. Long. i5". Patrie, Les deux individus dont nous venons de donner la des- cription faisaient partie des collections recueillies aux Indes orien- tales par M. Polydore Roux , de Marseille. 7. LE GALÉOTE A MOUSTACHES. Caloies mfstaceus. Nobis. Caractères. Deux petites épines placées l'une après l'autre de cha- que côté de la nuque. Un pli oblique en longueur devant l'épaule. Ecailles des côtés du tronc grandes ; celles du ventre moitié plus petites. Dessus de la base de la queue subanguleux , garni d e- cailles seulement un peu plus grandes que celles qui les avoisinent. Fauve en dessus; sous l'œil une bande jaune qui se prolonge jusque sur l'épaule. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a, comme la précédente, un pli alongé oblicpie de chaque côté du cou en avant de l'épaule, ce qui, joint à la forme légèrement comprimée de la queue , sert à la distinguer de suite des Galéotes ophiomaque et versicolore. Elle ou SAURIENS EUNOTES. G. GALÉOTE» 'J . 4^9 a de grandes écailles sur les côtés du tronc , comme ces deux-là ; mais celles qui recouvrent son ventre ont un diamètre moitié plus petit. Bien que triangulaire à sa racine , la queue du Galéote à mous- taches ne l'est cependant pas d'une manière aussi prononcée que celle du Galéote de Roux. Elle n'est pas non plus surmontée d'une carène de grandes et fortes écailles : celles qu'on y remarque sont d'une grandeur ordinaire ; mais les squamelles qui revêtent la face inférieure de la tête et le dessous de son cou sont plus dilatées et pourvues de carènes moins apparentes que chez l'espèce précé- dente. Le Galéote à moustaches diffère encore du Galéote de Roux par des pattes postérieures un peu plus courtes; car, étendues le long du tronc, au lieu d'atteindre l'œil, à peine arrivent-elles jus- qu'à l'oreille. C'est là , à part le mode de coloration , toutes les différences qu'on remarque entre ces deux espèces qui forment le passage des Galéotes aux Lophyres , auxquels elles ressemblent déjà par le commencement de pli qu'elles offrent de chaque côté du cou. Coloration. Le dessus et le dessous du tronc , des membres et de la queue, sont colorés en fauve. Une teinte olivâtre règne sur la tête, tandis que les écailles qui revêtent sa face inférieure , ainsi que celles du cou, sont brunes, bordées de jaunâtre. La lèvre infé- rieure offre de chaque côté une larg3 bande jaune orangé , qui, après avoir passé sur l'oreille , va se perdre derrière l'épaule. Dimensions. Longueur totale, 24." 2'". Tête. Long. 2" 4"'« ^om. Long. 6'". Corps. Long. 5" 4'". Memh. antér. Long. 4". Memb.post. Long. 5" 7'". Queue. Long. i5" 8'". Patrie. Cette espèce de Galéote est, comme les précédentes, ori- ginaire des Indes orientales. Le seul individu que renferme la collection vient du pays des Birmans. 11 a été donné par M. Ten- nant. 4^0 LÉZAIIDS IGUANÎtNS XXXIV^ GENRE. LOPHYRE. LOPBYJîUS (1). Duméril. [Gonyocephalus (2), Kaup, Gray, Wagler, Wiegmann ; Agama de Merrem en partie. ) Caractères. Tête triangulaire , plus ou moins alon- gée , à surface offrant une pente rapide en avant. Bords surciliaires , arqués ou anguleux. Narines latérales, ovalo-circulaires. Langue papilleuse , arrondie et fort peu échancrée en avant. Cinc[ incisives et deux la- niaires à la mâchoire supérieure. Membrane du tym- pan à fleur du trou auriculaire. Peau du cou lâche , pendant en fanon quelquefois à peine apparent , d'au- tres fois extrêmement développé : un pli enV en avant de la poitrine. Cou, tronc et queue comprimés, surmontés d'une crête généralement plus élevée au-dessus de la nuque que dans le reste de son étendue. Ecaillure du corps rhomboïdale , subimhriquée , inégale. Pas de pores fémoraux. Les Lophyres diffèrent principalement des Galéotes, en ce que la peau du dessous de leur cou fait un grand pii en \ , dont les branches montent devant chaque épaule. La tête des Lophyres n'est pas exactement de la même forme chez toutes les espèces : tantôt assez étendue en longueur et (i) Accpoî/fit, quia une queue et une crinière, qui caudam et ju- hamhabet; Aocfc/foç, remarquable par la queue, insignis caudd. (2) rû)V(C/ç, anguleux, angulosus, et de K£<{)«>.>1, sommet de la tête, vertex. ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPHYRE. j^H pointue en avant , elle ressemble à une pyramide à quatre faces ; tantôt au contraire assez courte et oÎ3tuse antérieure- ment, son contour horizontal offre une figure triangulaire, à côtés à peu près égaux. Dans ce dernier cas , elle se fait remarquer par l'élévation en angle obtus du bord supérieur de l'orbite. Les ouvertures nasales sont grandes , circulaires ou ova- les , légèrement dirigées en bas et situées un peu en arrière du bout du museau, sous son angle latéral. Large et épaisse , arrondie et entière en avant , la langue offre une surface , dont les papilles parfois sont assez lon- gues et soyeuses , d'autres fois fort courtes et à sommet con- vexe, ce qui lui donne une certaine apparence squameuse. Triangulaires , comprimées et fort serrées les unes contre les autres, les dents molaires sont au nombre de treize à vingt de chaque côté. A la mâchoire d'en haut , on compte sept dents antérieures , parmi lesquelles trois incisives et quatre canines ; en bas il y a une incisive de moins. La membrane tympanale est ovalaire, d'un certain dia- mètre et tendue à fleur du trou auditif, dont les bords sont simples. Il pend sous la gorge des Lophyres , comme sous celle des Iguanes , un fanon soutenu dans son épaisseur par un long stylet provenant de l'os hyoïde. Ce fanon , qui quelquefois prend un développement considérable , est en général de moyenne hauteur, laquelle dépend aussi de l'âge des individus. Il diffère de celui des Iguanes, parce qu'il est susceptible de se gonfler, ou de se plisser irrégulière- ment. La peau du cou fait un pli en V devant la poitrine. Le cou et le tronc sont toujours très comprimés. Il n'en est pas de même de la queue qui, dans quelques cas, est arrondie en des- sus et en dessous. Une crête d'écailies pointues, plus ou moins alongées règne sur le dessus de l'animal, depuis l'occiput jus- que vers le milieu ou l'extrémité de la queue. Quelquefois la peau de la région cervicale foi^me un pli A^ertical assez élevé. Les membres de la plupart des Lophyres se font remar- 4 12 LÉZARDS IGUANIENS quer par leur maigreur, particulièrement ceux de derrière. Les doigts sont aussi fort grêles; ils offrent une dentelure de chaque côté, et des carènes sur leur face inférieure. Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer plus haut , on ne voit pas d e- cailles crypteuses sous les régions fémorales. Les plaques qui protègent le dessus de la tête étant fort petites, sont par conséquent très nombreuses. Elles sont anguleuses, souvent toutes de même diamètre et carénées. Aux petites écailles imbriquées, disposées par bandes trans- versales qui revêtent les côtés du tronc , s'en mêlent de deux fois plus grandes , mais quadrilatères et carénées comme elles. Les squames ventrales sont surmontées de carènes qui , chez quelques espèces , disparaissent avec l'âge. La queue présente une écaillure rhomboïdale , entuilée et ca- rénée, mais plus fortement en dessous qu'en dessus. L'établissement du genre Lophyre date de l'époque de la publication de la Zoologie analytique. L'espèce alors unique qui y donna lieu est un Saurien fort remarquable, dont Séba a publié la figure sous le nom de Lacerta dgrina, d'après un individu qui, par suite de la conquête de la Hol- lande par^nos armées , a passé de la collection du Stathouder dans le musée de Paris. Aujourd'hui ce genre renferme quatre espèces qui pour- raient être partagées en deux groupes , suivant que leur tête estalongée, et à crêtes surciliaires faiblement arquées, comme dans les Istiures , ou au contraire fort courtes et à bords orbitaires anguleux , de même que chez les Lyriocéphales. Le genre Gonyocephalus de Kaup, adopté par Gray, Wagler etWiegmann, est un double emploi de notre genre Lophyre , avec lequel n'ont rien de commun les prétendus Lophyres décrits et représentés par Spix, lesquels sont des espèces d'Iguaniens pleurodontes appartenant aux genres Ophryesse, Enyale, etc. ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPHYRE. I. 4^^ TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE LÔPHYRE. fortement , tranchante, cretee) o r n [ j ? d. i/. DlLOPHE, len dessus ) curvilignes ôj I aueue comprimées, ^ r -ui i i ' • t b tH B T. ^ fttresiaiblement , l sans epmes ... 2. L. de Bell. larrondie en des- sus et en des- sous : nuque [ hérissée d'épines. l. L. Arme. anguleux 4* L. Tigué. 1. LE LOPHYRE ARMÉ. Lophfrus armatus. Nobis. Caractères. Bord surciliaire faiblement anguleux, offrant une longue épine en arrière de son extrémité postérieure. Point de tubercules épineux sur l'occiput ; un faisceau d'épines de chaque côté de la nuque. Membrane du tympan épaisse , mais néanmoins distincte. Sur le cou, une crête d'épines droites , se changeant sur le dos en une carène dentelée. Peau du cou pendant en un petit fanon sans dentelures, et garnie d'écaillés semblables entre elles. Base de la queue subtriangulaire , surmontée d'une carène den- telée. Synonymie. Jgama armata. Gray. Zoolog. journ. 1B27 , tom. 3, pag. 216. Calotes tropidogaster. Cuv. Règn. anim. , 2° édit. tom. 2 , pag. 39. Acanlhosaura armata. Gray. Synops. Rept. in Griffith's anim. kingd. tom. 9 , pag. 56. DESCRIPTION. Formes. La tête du Lophyre armé est courte et épaisse. Sa plus grande hauteur est un peu moindre que sa largeur en arrière , laquelle équivaut aux deux tiers de sa longueur totale. Les côtés 4l4 LÉZARDS IGLANIENS de cette tête, qui sont perpendiculaires, forment, en se rappro- chant l'un de l'autre , un angle aigu dont le museau se trouve être le sommet , qui est arrondi. Toute la partie antérieure de la tête est plane et inclinée en avant , tandis que la poste'rieure est légèrement convexe et abaissée en arrière. Les bords surci- liaires font un peu de saillie en dehors et forment un petit angle près de leur extrémité postérieure, en arrière de laquelle est implan- tée une longue épine droite , à deux tranchans. Les régions sus- oculaires sont légèrement bombées. Chaque mâchoire est armée de trente dents molaires obtusément tricuspides. La plaque rostrale , qui est plus large que haute, offre quatre côtés cintrés, le supé- rieur en dehors , l'inférieur et les deux latéraux en dedans. L'é- caille mentonnière , bien que réellement hexagonale , paraît triangulaire. Autour de l'une comme de l'autre mâchoire, on compte vingt-quatre squames labiales à quatre ou cinq pans et oblongues. La membrane du tympan se trouve tendue tout-à-fait à fleur du trou auriculaire. Elle a une certaine épaisseur. Les squames qui revêtent le dessus de la tête sont à six angles arrondis et placées les unes à côté des autres, excepté sur les régions sus- oculaires, où elles semblent être un peu plus longues que larges et légèrement imbriquées. Mais toutes ont leur région médio- longitudinale et leurs côtés relevés en carènes. Il y en a quelques- unes en travers du front qui ont quelque chose de plus que les autres en largeur et en hauteur. La plaque occipitale est polygone et assez dilatée. On voit sur chaque tempe une rangée longitu- dinale de trois à quatre grandes squames à pans arrondis, ayant leur surface légèrement bombée , en même temps qu'elle offre une petite carène à peu près au milieu. De chaque côté de la nuque , positivement au-dessus de l'oreille , est une longue épine droite, arrondie et très-pointue, autour de laquelle on en voit cinq ou six autres qui sont trièdres et beaucoup plus cour- tes. Une suite d'épines au moins aussi longues que celles dont nous venons de parler, également droites , mais très-comprimées, sur- montent le dessus du cou , où elles constituent une crête qui , chez les sujets adultes, se prolonge jusqu'au milieu du dos. Arrivée là, elle se transforme en une carène dentelée en scie qui va se termi- ner sur la queue, à peu de distance en arriére de sa racine. Les membres de devant n'ont pas une étendue plus considérable que cel.c qui existe entre l'épaule et 1 articulation fémorale. Les pattes de derrière, lorsqu'on les couche le loug du troue, s'étendent ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPIIYRE. I. 4*^ jusqu'à l'angle delà bouche. Les doigfs sont médiocrement grêles,* les ongles assez longs , conrbe's et aigus. La queue a une demi-fois plus de longueur que le reste du corps. Immédiatement en ar- rière du tronc , elle est forte et subtriangulaire, mais presqu'aus- sitôt après elle diminue et se comprime , sans pour cela cesser d'cire arrondie en dessus et en dessous. La peau de la région inférieure du cou y forme un petit fanon qui n'est pas dentelé. On remarque devant l'épaule un pli qui prend naissance sur le milieu de la poitrine et qui va se terminer derrière l'omoplate après avoir décrit une ligne courbe. 11 y a sur les côtés du corps , comme cela a lieu chez tous les Lophyres , de grandes écailles éparses au milieu d'autres moitié plus petites. Celles-ci, en très- grand nombre imbriquées et irrégulièrement rhomboïdales, sont lisses pour la plupart; celles-là, dont la forme approche de la cir- culaire, sont relevées d'une forte pointe triangulaire. Les squames pectorales et les ventrales sont très grandes comparativement aux petites écailles des côtés du tronc. Elles ressemblent à des rhombes, et portent de très-fortes carènes, se prolongeant en pointes en arrière. Ces carènes sont disposées de manière à produire des lignes longitudinales non interrompues. Le dessous de la tête et celui du cou offrent des écailles de même forme, mais d'un moindre dia- mètre que les squames ventrales. Si l'on en excepte les coudes, les genoux et les jarrets , les membres sont garnis d'écaillés en- core plus grandes que celles du ventre. Nous devons cependant dire que sur les cuisses , ces grandes écailles sont semées au milieu d'autres un peu moins développées. Les doigts eux-mêmes en sont pourvus d'assez grandes, et dont les carènes sont si fortes et les pointes si prononcées, qu'ils semblent hérissés d'épines. Leurs bords en particulier sont dentelés. Ce sont également des écailles rhomboïdales, entuilées et carénées qui revêtent la queue ; mais on remarque que celles de la face inférieure sont plus étroites et pourvues d'arêtes plus fortes que celles des parties latérales , arêtes qui forment quatre lignes saillantes sous presque toute l'é- tendue du prolongement caudaL Les scutelles sous-digitales sont bicarénées. CoLORAXiox. La couleur des deux seuls sujets, encore jeunes, ap- partenant à cette espèce que renferme notre collection, est en dessus d'un brun fauve, nuancé de marron. Cette dernière cou- leur devient noirâtre sur la tête et le cou , où elle paraît former une figure rbomboïdale , bordée de blanchâtre. La queue présente 4l6 LÉZARDS IGUANIENS des bandes transversales d'un brun marron sur un fond plus clair. La face externe des membres paraît veinée de noirâtre. Une teinte brune assez foncée règne sur les régions inférieures de la tête et du cou; toutes les autres parties du dessous de l'animal offrent une couleurjaunatre.il y a dans le musée britannique , où nous les avons vus nous-mêmes , des individus plus âgés que ceux- ci, dont le dessus du corps , sur un fond également fauve, offre de larges marbrures de couleur marron. Sur la nuque et sur le dos , on voit plusieurs des taches qui composent ces marbrures of- frir une forme semi-lunaire. La queue est alternativement anne- lée de fauve et de marron. Dimensions. Le sujet sur lequel les mesures suivantes ont été prises est moitié moins grand que celui qui fait partie de la col- lection du musée britaniqne. Longueur totale, 2 2" 7'". Tête. Long. 2" 7'". Cou. Long, i . Corps. Long. ^'.Memb. antér. Long. 4" 5'". Memb. post. Long. 7". Queue. Long. i3". Patrie. Le Lophyre armé se trouve à la Cochinchine. Les deux exemplaires que nous possédons ont été envoyés de ce pays par M. Diard. Observations . Ces espèce est celle qui est mentionnée dans la seconde édition du Règne animal , sous le nom de Calot es lepido- gaster, mais par suite sans doute d'une faute d'impression; car nous avons trouvé l'un des deux individus, dont il a été question tout à l'heure, étiqueté de la main même de Cuvier, Calotes tro- pidogasier. Il y avait effectivement lieu d'appliquer cette dernière épithète au Lophyre armé , à cause des fortes carènes que présente son écaillure ventrale ; tandis que le nom de lepidogaster, qui si- gnifie tout simplement ventre écailleux , n'indiquait rien qui lui fût particulier, même parmi toutes les espèces de sa famille. 2. LE LOPHYRE DE BELL. Lophj^rus Bellii. Nobis. Caractères. Bord surciliaire faiblement anguleux , sans épine en arrière de son extrémité postérieure. Deux tubercules conico- polyèdres sur l'occiput ; point de faisceaux d'épines sur les côtés delà nuque. Membrane du tympan assez épaisse, et par cela même peu distincte. Sur le cou une crête touffue composée d'é- cailles lancéolées fort minces , se continuant tout le long du dos. ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPHYRE. 2. 4^7 Peaude la gorge formant un petit fanon non dentelé, à écaillure homogène. Base de la queue triangulaire , surmonte'e d'une ca- rène dentelée en scie. Synonymie ? DESCRIPTION. Formes. Le Lophyre de Bell est plus élancé que le Lophyre armé. Sa queue constitue plus des deux tiers de la longueur totale du corps ; et ses membres , lorsqu'on les étend le long du tronc , arrivent , ceux de devant en arrière de la cuisse , et ceux de derrière presqu'à l'extrémité du museau. Ces membres et cette queue , pour ce qui est de leur forme , ressemblent tout à fait à ceux du Lophyre armé. La tête du Lophyre de Bell n'est pas non plus différente de celle de ce dernier, si ce n'est que le sommet de l'angle excessivement ouvert que présente le bord surciliaire , se trouve placé au niveau du milieu de i'œil , au lieu de l'être au- dessus du bord postérieur de celui-ci. Chez cette espèce, la mem- brane du tympan est encore plus épaisse que dans la précédente. Aussi ne la distingue-t-on , pour ainsi dire , qu'au faible enfon- cement qu'elle présente ; sa surface est presque entièrement cou- verte d'écaillés, beaucoup plus petites et moins serrées, il est vrai , C[ue celles des régions voisines. La petite crête écailleuse qui gar- nit le bord surcilére se prolonge d'un côté jusqu'au bout du museau, de l'autre jusques en arrière du bord orbitaire. La tête est couverte de petites plaques, toutes à peu près de même gran- deur. Celles qui garnissent le dessus du museau sont plates , rhom- boïdales , carénées et imbriquées , ayant leur bord libre tourné, celles du bord, en avant, celles des côtés latéralement et en dehors. Sur la ligne médio- longitudinale de ce même museau, il y a quelques grandes squames en dos d'âne. Le front offre deux tu- bercules en cônes trièdres , un peu moins élevés que deux autres qui sont implantés sur l'occiput. Les écailles, ou plutôt les petits tubercules rhomboïdaux élevés en dos d'âne et comme multi- cannelés de haut en bas, qui garnissent les régions sus-oculaires , sont légèrement imbriqués , et leur marge libre est tournée vers le bord surciliaire. Ni les côtés de la nuque , ni les régions voisines des oreilles, ne donnent naissance à des écailles épineuses. Chaque mâchoire est armée de trente dents molaires. La plaque i^ostrale est subquadrilatère , et beaucoup plus étendue dans le REPTILES^ lY, 27 4l8 LÉZARDS IGÛANIENS sens de sa largeur que dans celui de sa longueur. L'écaillé menton- nière offre cinq côtes, dont les deux postérieurs forment un angle très-aigu. Il règne sans interruption, depuis l'occiput jusqu'à la ra- cine de la queue, une crête qui se compose de cinq et même de sept rangs d'écaillés, à son origine. Les écailles du rang médian, qui est le plus haut , sont très-minces , assez étroites , lisses et pointues. Les autres sont carénées, en fer de lance, et d'autant moins hautes qu'elles appartiennent à une rangée plus éloignée de la ligne médio-longitudinale du cou. Le dessus de la base de la queue offre une carène dentelée en scie. Comme chez toutes les espèces de Lophyres , le tronc présente de grandes écailles éparses au milieu de fort petites. Celles-ci sont rhomboïdales , carénées, imbriquées et à bord libre tourné obliquement du côté du dos ; celles-là ont une forme subcirculaire, et leur surface est relevée . près de leur marge postérieure , d'une petite carène terminée en pointe obtuse. Les squames qui revêtent les faces supérieure et latérales du cou sont de même grandeur que les petites écailles des côtés du tronc. Elles ressemblent à des rliombes, sont imbri- quées, fortement carénées, et leur bord libre , qui est armé d'une petite pointe , est tourné du côté de la tête. Les écailles qui pro- tègent le dessous de celle-ci ont la même figure que celles des cô- tés et du dessus du cou; mais elles sont plus grandes et imbri- quées dans le sens contraire. Le fanon en offre qui sont encore un peu plus dilatées, et dont la surface est lisse. Quant à l'écaillure de la poitrine , du ventre , des membres et de la queue , elle est en tous points semblable à celle des mêmes parties chez le Lo- pliyre armé. Les doigts sont aussi, comme ceux de ce dernier, hérissés de petites pointes et dentelés sur leurs bords. Coloration. Une teinte rousse règne sur le dessus delà tête. Les côtés du corps offrent un gris-brun, semé de gouttelettes blan- châtres. La crête est colorée en gris verdâtre , et une couleur jau- nâtre est répandue sur toutes les parties inférieures. La queue est alternativement annelée de gris et de brun. Dimensions. Longueur totale, 48" 7'". Tête. Long. 4" 5'". Cou. Long, i" 5'". Corps. Long. 9" 2'". Memb. antèr. Long. 9". Memb. poster. Long. 10" 5'". Queue. Long. 33" 5'". Patrie. Le Lophyre de Beîl habite le Bengale. La collection en renferme un échantillon qui nous a été généreusement donné par l'habile erpétologiste auquel nous avons dédié cette espèce d'I- guanien. ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPHYRE. 3- 4^9 3. LE LOPHYRE DILOPFIE. Lophyrus dilophus. Nobis. (Voyez Planche 46, Tiaris.) C.VRACTÈRES. Bord surciliaire presque droit ou très-faiblement curviligne , sans épine à son extrémité postérieure. Pas de tu- bercules épineux sur l'occiput , ni de faisceaux d'épines sur les côtés de la nuque. Membrane du tympan mince , très-grande. Sur le cou , le dos et la première moitié de la queue ,|une très- haute crête de grandes écailles comprimées , arquées et couchées en arrière : cette crête interrompue au-dessus du garrot. Un très- long fanon dentelé en avant, et h écaillure hétérogène. Queue très- aplatie de droite à gauche. Synonymie. Calotes me^apogon. Mus. de Leyde. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce se fait particulièrement remarquer par le grand fanon semblable à celui des Iguanes, qui pend sous la partie inférieure de la tête et du cou. Ce fanon, qui est soutenu dans son épaisseur par un long stylet osseux , a plus de hauteur que la tête. Sa forme est triangulaire, et son bord antérieur offre une dentelure composée de sept ou huit grandes squames compri- mées. Ses deux faces sont garnies de très-petites écailles rhomboï- dales carénées , parmi lesquelles en sont semées de grandes , éga- lement surmontées de carènes , mais ovalaires dans leur forme. La peau de la face supérieure du cou s'élève au-dessus de lui en for- mant une haute crête sur le sommet de laquelle s'en montre une au- tre composée de très-grandes et de très-fortes écailles comprimées, arquées et penchées en arrière. Cette crête d'écaillés, après s'être un moment interrompue au-dessus des épaules , recommence sur le dos, qu'elle parcourt dans toute sa longueur, puis se prolonge jusque vers le milieu de la queue, où elle est remplacée par une crête dentelée en scie, qui ne se termine qu'a l'extrémité de celle- ci. La tête , dont la forme est celle d'une pyramide à quatre faces a une fois plus d'étendue en longueur qu'elle n'a de largeur eu arrière ; sa plus grande hauteur est égale aux deux tiers de sa longueur totale. Le bord postérieur du crâne est arqué en de-> hors ; il fait une saillie qui rend la surface de l'occiput légèrement cQncave. Les régions sus-oculaires sont si peu bombées que le reste du dessus de la tête est pour ainsi dire tout-à-fait plan, mais 27. ^20 LÉZARDS IGUANIENS un peu incliné en avant. Les bords surciliers font à peine une légère courbure en dehors, ils ne se prolongent point en arrière de l'orbite. On voit un petit tubercule à leur extrémité posté- rieure. La surface entière de chaque tempe est couverte de grandes écailles disco - polygonales , relevées au milieu d'une lé- gère carène. Excepté la plaque occipitale, qui est assez dilatée et dont la forme est ovale et la surface lisse , toutes les squames du dessus de la tête sont fort petites, à peu près égales, rhomboïdales ou hexagonales, carénées ou en dos d'âne, et non imbriquées. La membrane tympanale est fort grande, mince et tendue à fleur du trou de l'oreille. Au-dessus de celle-ci, est une grande écaille cir- culaire, à surface légèrement conique. Les côtés postériem^s des mâchoires sont très-renflés et garnis de petites écailles, au milieu desquelles en sont semées de plus grandes. Le nombre des dents molaires est de dix-huit ou dix-neuf à chaque mâchoire. Les la- niaires qui arment le bout de la supérieure, sont à peine plus lon- gues que les cinq incisives qui sont placées entre elles deux. La plaque rostrale, qui est hexagonale, a deux fois plus de largeur que de hauteur. La lèvre supérieure oifre de chaque côté onze écailles pentagones oblongues. On en compte un même nombre à la lèvre inférieure. La squame mentonnière est à peu près triangu- laire. Les narines sont ovales et dirigées obliauementen arrière. Les membres sont d'une extrême gracilité : couchés le long du tronc , ils iraient toucher par leur extrémité, ceux de devant le milieu de la racine de la cuisse , ceux de derrière la narine ; les ongles sont courts, mais fort crochus. Le dos forme une crête tranchante, et la queue est fortement aplatie de droite à gauche. Cette dernière est trois quarts de fois plus longue que le reste du corps. Sur les flancs sont de fort petites écailles carénées , rhomboïdales, im- briquées, dont le bord libre est tourné du coté du dos. Au milieu d'elles , on en voit d'éparses qui sont plus grandes, rhomboïdo- circulaires, mais carénées de même, et qui semblent disposées par bandes verticales. Les squames du dos ne diffèrent de celles des flancs que parce qu'elles sont un peu moins petites. Les écailles du ventre sont une fois plus développées que celles-ci. Leur forme est carrée, efc leur surface relevée d'une carène qui la partage obliquement par la moitié , dans le sens longitudinal du corps. L'écaillure des membres se compose de pièces rhomboïdales im- briquées, carénées, excessivement petites sous les jarrets , sur les coudes elles genoux, et au contraire très-grandes partout ailleurs ou SAURIENS EUNOTES. G. LOPHYRE. 4- 4^1 que SOUS les cuisses , où elles sont de grandeur médiocre. Les ca- rènes des squames qui revêtent les doigts sont si saillantes et les pointes qui les terminent si prononcées, que ceux-ci paraissent hé- rissés de petites épines. Ils offrent une dentelure de chaque côté. Les faces latérales de la queue présentent des écailles rhomboïdales, plates, très-imbriquées , mais légèrement carénées. En dessous, il en existe dont les carènes sont au contraire très-prononcées , dont la forme est fort alongée , fort étroite , et le bord postérieur armé de deux petites pointes. Ces écailles du dessous de la queue sont disposées par bandes transversales. Coloration. Les parties supérieures du corps présentent une teinte d'un brun-roussâtre auquel semblent se mêler des taches d'un brun foncé. La crête d'écaillés qui s'élève au-dessus du cou et du dos est olivâtre. Le fanon est gris-brun, piqueté de noir, ex- cepté sur son bord antérieur, qui est coloré en jaune, ainsi que toutes les autres régions inférieures de l'animal. Dimensions. Longueur totale, 55". Tête. hong. 7" 5'". Cou. Long, i" 8'". Corps. Long. 11" f\ Memh. aniér. Long. 10" S" \ Memb. poster. Long. 19" 3'". Queue. Long. 33". Patrie. La Nouvelle-Guinée est le pays qui produit leLophyre dilophe. Le Muséum d'histoire naturelle est redevable à MM. Quoy et Gaimard du seul exemplaire qu'il possède. Obserçations. Cette espèce se trouve représentée, sur la planche 46 du présent ouvrage , sous le nom de Tiare dilophe, parce que nous l'avions d'abord considérée comme devant former le type d'un genre particulier. Mais depuis, ayant reconnu qu'elle ne différait réellement des Lophyres déjà connus , que par un déve- loppement , beaucoup plus considérable , il est vrai , de la peau des parties inférieures du cou , nous avons dû la réunir à ces Sau- riens, dont elle offre d'ailleurs tons les autres caractères généri- ques. Dans le musée